Le principal sujet de l'ordre du jour a été abordé à la fin du conseil : il s'agit des rythmes scolaires.
Marc Joulaud est d'abord intervenu en regrettant que le gouvernement n'ait pas pris ses responsabilités et demande à chaque conseil d'école et à chaque commune de se prononcer. On sent une tentation centralisatrice dans ce propos. Puis il a expliqué que c'est le DASEN (Directeur départemental des Services de l'Éducation Nationale) qui prendra la décision au vu des avis des conseils d'école et du conseil municipal. Enfin, il a précisé que les parents avaient été consultés et que des conseils d'école avaient été réunis ces jours derniers. Pour finir en critiquant le manque de temps imparti par les services de l'État pour engager un débat approfondi. En fait, il a fallu débattre et décider en quelques semaines (essentiellement en novembre 2017). Sur ce dernier point, nous sommes d'accord.
Andrée Castel, adjointe aux affaires scolaires a renchéri sur la critique des délais trop courts en précisant que la municipalité aurait souhaité bénéficier de 3 mois de plus pour étudier tous les aspects du problème. Elle a indiqué qu'un questionnaire avait été remis aux parents et que ceux-ci avaient répondu à 79%, ce qui peut être considéré comme très satisfaisant. Par contre, en dehors de l'école Gilles Ménage (qui a, d'ailleurs, opté pour le maintien de la semaine de 4 jours et demi), les parents n'ont pas réalisé d'enquête et les réunions d'information ont été très peu suivies. Les résultats du questionnaire aux parents ainsi que ceux des conseils d'école sont mitigés : 58% des parents sont favorables au passage à la semaine de 4 jours (avec des différences selon les écoles que je n'ai pas eu le temps de noter) ; 3 conseils sur 5 se sont prononcés dans le même sens (j'ai oublié de demander qui avait voté quoi et quel avait été le vote des élus membres de ces conseils). On constate donc un courte majorité en faveur du changement. Marc Joulaud et Andrée Castel ont conclu qu'ils se ralliaient au point de vue majoritaire. Et l'adjointe de poursuivre en indiquant que la municipalité allait harmoniser les horaires des 5 écoles, que l'on réfléchirait sur la durée de la "pause méridienne" (actuellement, il y a 2 heures de coupure entre les cours du matin et ceux de l'après-midi avec des activités pour les élèves qui mangent à la cantine mais pas pour ceux - de plus en plus rares - qui rentrent manger chez eux), que l'on allait réfléchir aux modalités de l'accueil et aux activités du mercredi. Elle et Marc Joulaud auraient souhaité que toutes les communes de la Communauté de Communes adoptent le même dispositif mais rien n'est sûr.
Dans l'idéal, la décision devrait tenir compte principalement de l'intérêt de l'enfant. Mais quel est-il ? Pouvoir dormir suffisamment donc se coucher tôt mais cela ne dépend que des parents (et Andrée Castel fait remarquer qu'elle s'est fortement engagée sur ce point ce dont il faut lui savoir gré). Pouvoir couper sa semaine d'école par un jour de repos. Avoir des journées d'école réduites. On voit bien que pour que ces deux dernières exigences soient satisfaites, la meilleure solution est de travailler le samedi matin et de se reposer le mercredi ou le jeudi. C'est ce que nous avions défendu, il y a une vingtaine d'années, en votant contre l'arrêt des cours le samedi matin (car, d'expérience d'enseignant, c'était la meilleure demi-journée de la semaine). Ce qui nous avait valu un flot de critiques virulentes (en particulier, on nous objectait le cas des familles séparées). Tout cela pour dire que ni les 4,5 jours avec cours le mercredi matin, ni les 4 jours ne sont les meilleures solutions.
Partant de cette analyse, je suis intervenu dans le débat. Après avoir brièvement évoqué les avantages et inconvénients des deux solutions possibles, j'ai constaté que la municipalité décidait de se ranger au choix majoritaire (ce qui, à mon avis, est assez logique). J'ai posé quelques questions et fait quelques remarques :
* Pourquoi ne pas décider tout de suite de passer à 1h30 de coupure. On m'a répondu qu'il y avait 2 services dans toutes les cantines scolaires).
* Les activités extra-scolaires (TAP) seraient-elles encore gratuites si on restait à 4,5 jours ? On m'a répondu qu'il n'était pas question de revenir sur la gratuité ; donc que cet aspect n'avait pas influé sur le vote des parents.
* Quand aurait lieu le soutien scolaire (sous entendu : après la classe ou le mercredi matin ? ). Là, la municipalité a botté en touche en déclarant que c'était du ressort des écoles.
* J'ai indiqué que les associations et les clubs ainsi que les écoles de musique et de danse pourraient utiliser le mercredi matin au cas où on passerait à 4 jours.
* J'ai regretté que la municipalité de Solesmes ait fait preuve de précipitation en décidant, avant les autres, de revenir à 4 jours.
Deux petites remarques pour terminer :
* Lors d'un débat en commission que j'avais lancé en signalant que le privé progressait considérablement aux dépens du public, il m'a été répondu que l'une des raisons était le fait que le privé était resté à 4 jours.
* Lors d'une autre commission, au moins 2 élus de la majorité ont semblé en désaccord par rapport à ce qui n'était alors qu'une hypothèse de retour à 4 jours. Quoi qu'il en soit, ils ne sont pas intervenus pas plus que d'autres élus de droite. ils ont voté comme le proposait le Maire.
En ce qui me concerne, tenant compte de tous ces éléments, je me suis abstenu