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23 septembre 2015 3 23 /09 /septembre /2015 11:03

 

La victoire de Syriza le 25 janvier dernier, le bras de fer engagé pendant plusieurs mois face aux gouvernements de l’Union Européenne pour en finir avec l’austérité et enfin le succès du « Non » au référendum début juillet 2015 ont suscité un formidable espoir dans toute l’Europe. Le 13 juillet dernier, dans un contexte d’asphyxie financière et face au chantage d’une violence inédite organisés par les créanciers, les institutions et les autres gouvernements européens, le gouvernement grec a accepté sous la contrainte un 3ème mémorandum. Ce qui a signifié une défaite majeure. Les dirigeants européens sont déterminés à démontrer que toute velléité de rompre avec les politiques d’austérité et d’ouvrir une voie alternative n’a aucun avenir. Ils ont montré le véritable visage de l’Union européenne telle qu’elle est aujourd’hui : un carcan de fer qui écrase les peuples.  

Les élections en Grèce du 20 septembre se sont déroulées dans un contexte de forte abstention. La nette victoire de Syriza marque le refus d’un retour d’une droite réactionnaire, xénophobe, corrompue et responsable de la situation dans laquelle se trouve plongé le pays. Mais il n’en reste pas moins que le gouvernement Tsipras va devoir appliquer les sévères mesures d’austérité imposées par le troisième mémorandum. La bataille est loin d’être terminée pour que le peuple grec puisse prendre son avenir en main, en finir avec l’austérité et les diktats des institutions européennes

C’est une étape dans une confrontation globale entre les peuples et l’oligarchie européenne. Ce combat oppose ceux qui défendent la démocratie, la souveraineté des peuples, contre les intérêts de la finance, des banques et des puissants. Dans de nombreux pays en Europe, des forces se rassemblent dans leur diversité pour contester la logique de l’austérité et du productivisme sans fin. En Espagne, le mouvement Podemos constitue une alternative. En Angleterre, la victoire de Jeremy Corbyn à la tête du Labour, dans un contexte de puissantes mobilisations sociales qui ont agité le pays ces derniers mois, constitue un évènement d’une portée considérable.

Pour poursuivre ce combat, des leçons doivent être tirées de l’échec du gouvernement Tsipras et des forces de la gauche radicale européenne à stopper le rouleau compresseur de l’austérité. Comment un gouvernement qui veut rompre avec l’austérité en Europe peut-il mener une politique de rupture ouvrir une politique alternative ? Comment construire un véritable mouvement de solidarité entre les peuples ? Comment faire converger les forces de la gauche anti-austérité et ne pas laisser isolée une première expérience gouvernementale antilibérale ? Comment desserrer l’étau des dettes insoutenables et illégitimes ? Comment traiter la question de l’Euro aujourd’hui ? Quelle Europe sociale, écologique, démocratique est-il possible d’envisager ? Ces questions, et bien d’autres, doivent faire l’objet des plus larges échanges possibles entre les forces du mouvement social, les syndicats, les forces politiques de la gauche de transformation sociale.

Plusieurs initiatives sont en préparation : les débats organisés par ATTAC et la Fondation Copernic, ceux au sein du Parti de la Gauche Européenne, la proposition de Jeremy Corbyn pour une conférence européenne sur la dette, celle d’un sommet du Plan B initié par le Parti de Gauche, l’appel « Austerexit » impulsé par le NPA. Le mouvement Ensemble ! participera aux échanges qui se déroulent dans la perspective de ces différentes initiatives afin de favoriser l’émergence de réponses politiques à la hauteur de la situation. C’est la convergence des forces politiques, sociales et syndicales qui constitue un levier essentiel pour ouvrir une issue à la crise européenne. Dans le même temps, le mouvement Ensemble ! engage un processus de débat à partir de la réunion de son Collectif national des 3 et 4 octobre pour apporter sa propre contribution à ces échanges.

L’Équipe d’Animation National d’Ensemble !

Le lundi 21 septembre 2015

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17 septembre 2015 4 17 /09 /septembre /2015 07:38

     La victoire très nette de Jeremy Corbyn aux élections interne du Parti Travailliste est un véritable séisme dans un parti qui avait abandonné toute idée de transformation sociale avec Blair. 

 

     Je vous invite donc à lire les articles qui sont parus à ce sujet sur le site d'Ensemble !

https://www.ensemble-fdg.org/content/corbyn-un-nouvel-elan

et https://www.ensemble-fdg.org/content/grande-bretagne-eclatante-victoire-du-gauchiste-corbyn

 

     Auquels il faut ajouter une tribune de Philippe Marlière, universitaire français enseignant à Londres, membre d'Ensemble !, parue dans "Le Monde" du 15/09/2015. Je ne résiste pas au plaisir de vous citer la conclusion : 

     "Le succès de Jeremy Corbyn devrait également amener la gauche radicale à repenser sa propre stratégie qui, trop souvent, entremêle langue de bois eschatologique et sectarisme autodéfaitiste. Avec Corbyn aux commandes, certains dirigeants "radicaux" pourraient enfin comprendre qu'insulter de manière répétée les chefs sociaux-démocrates ne fait qu'incommoder le public. Jeremy Corbyn pourrait aussi leur montrer qu'un mouvement majoritaire de gauche ne se construit pas en cultivant le soutien de fidèles radicalisés mais en s'adressant à tous.".

     A vous de chercher à qui s'adressent ces critiques. 

 

 

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15 septembre 2015 2 15 /09 /septembre /2015 10:23
La fuite en Égypte. Icône de tradition copte.

La fuite en Égypte. Icône de tradition copte.

     La guerre en Syrie et en Irak a permis aux Français de se rendre compte qu'il existait des chrétiens dans les pays que l'on a coutume d'appeler "musulmans" du seul fait que la majorité de la population pratique cette religion. (mais dirions-nous que la France est un pays "chrétien" ?). Beaucoup pensent sans doute que ces chrétiens sont apparus au moment des croisades ou de la colonisation. Il s'agit d'un contresens total car l'immense majorité d'entre eux sont des autochtones descendant de ceux qui ont été christianisés depuis très longtemps (parfois depuis quasiment deux millénaires). 

 

     Une petite précision de vocabulaire s'impose en préambule. En copiant bêtement les catégories anglaises le terme "Moyen Orient" ("Middle East") désigne désormais toute la région allant de la Méditerranée occidentale jusqu'en Afghanistan. Ce mot recoupe plusieurs réalités géographiques et ethnologiques différentes : si la majorité des pays sont de langue officielle arabe, il ne faut pas oublier que l'Iran est majoritairement de langue persane (ou farsi) et que la Turquie est majoritairement de langue turque. Sans oublier le kurde parlé par des dizaines de millions d'individus, l'hébreu moderne d'Israël et d'autres langues : sémitiques (syriaque), turques (turcoman).

 

     Pour revenir aux chrétiens, il faut rappeler que Jésus était juif de Palestine et que ses disciples l'étaient également. Quand le christianisme naît en tant que religion spécifique, il se développe surtout en Asie, aussi bien dans la partie orientale de l'Empire romain (Asie Occidentale ou Proche Orient) qu'en dehors. En effet, les premiers États qui adoptent la religion chrétienne comme religion officielle se situent aux marges de l'Empire romain. Le Royaume d'Osroène (capitale Édesse aujourd'hui Sanliurfa ou Ourfa en Turquie) devient chrétien dès le deuxième siècle. Plus tard, ce seront la Géorgie, l'Arménie, l'Éthiopie. L'empire romain (qui s'étend sur tout le pourtour de la Méditerranée et au-delà) ne deviendra "chrétien" qu'avec Théodose à la fin du 4ème siècle (et non pas avec Constantin en 313 comme le croient beaucoup de gens). Très vite, on trouve des chrétiens dans l'Empire Perse - plus vaste que l'Iran actuel puisque sa capitale se trouvait dans l'Irak actuel -  où, cependant, ils sont minoritaires et parfois persécutés et, aussi, dans le sud-est de l'Inde. 

 

     Le christianisme oriental va se diviser plus précocement que le christianisme "occidental". A la fois pour des raisons théologiques, ethniques et politiques. Pour simplifier, on distingue 

 

          - D'un côté les chrétiens qui suivent les enseignements des divers conciles ; que l'on appelle de ce fait "orthodoxes" (mais les "catholiques sont bien évidemment "orthodoxes" au sens premier du terme et il faut rappeler que la coupure entre les "catholiques" ou "latins" et les "orthodoxes" ou "byzantins" ne sera effective qu'au XIème siècle ; la principale différence jusque là étant au niveau des rites). Le christianisme "orthodoxe"  est la religion officielle de l'Empire byzantin ; la langue liturgique est, à l'époque, le grec : le rite est le rite byzantin. 

 

          - D'un autre côté, les chrétiens qui se sont détachés de l'orthodoxie mais sont souvent majoritaires dans leur région. Ce sont les Arméniens, les Coptes (en Égypte, en Nubie et en Éthiopie voire au Yémen), les Syriaques (dont la langue liturgique est le syriaque dérivé de l'araméen qui était la langue véhiculaire en Syrie et Palestine dès l'époque de Jésus). Les Syriaques étant eux-mêmes divisés entre syriaques dits occidentaux ou "jacobites", restés, au départ dans l'Empire byzantin et les syriaques orientaux, dits à tort "nestoriens", présents essentiellement dans l'Empire perse où - pour des raisons politiques plus que théologiques -  ils vont créer une Église nationale ("Église d'Orient" ) dont le siège se situe à Séleucie-Ctésiphon, la capitale de l'Empire, au sud de Bagdad.

 

     On sait que les "orthodoxes" vont convertir une partie des Slaves ce qui explique que la principale communauté orthodoxe actuelle se situe en Russie. On sait beaucoup moins que le christianisme va connaître, principalement par l'action des "nestoriens", une expansion considérable, avec des hauts et des bas, jusqu'aux terribles persécutions de Tamerlan (le modèle de Daech). A partir du IVème siècle voire avant, en dehors des pays précités, on trouvera des chrétiens, en même temps ou successivement, dans les pays de l'ex- Asie Centrale soviétique, en Mongolie, en Afghanistan, en Chine, en Malaisie, à Ceylan,  dans les pays de la péninsule arabe et, donc, bien sûr, sur le territoire de l'Arabie Séoudite actuelle (et oui !).

 

     Points essentiels :  La conversion au christianisme de ces millions d'Asiatiques s'est faite pacifiquement. ET, encore plus original, le christianisme "nestorien" n'a jamais été religion d'État hormis le cas particulier de la conversion de plusieurs tribus turco-mongoles ou arabes ; tout au plus, il a converti des dirigeants politiques importants (surtout dans l'Empire mongol) et a acquis, de ce fait, une influence politique non négligeable mais dépendant du bon vouloir des souverains. Bref, les "nestoriens" ont toujours été minoritaires tout comme les coptes (hormis ceux de Nubie et d'Éthiopie qui sortent de notre étude et ceux du Yémen) ou les "jacobites". Souvent tolérés (avec, généralement, des droits inférieurs) parfois persécutés jusqu'à leur éradication de nombreuses régions.

 

    Revenons un peu en arrière. A la naissance de Mahomet, le christianisme, "orthodoxe" ou non, est la région dominante dans le "Moyen orient". Les Juifs sont également nombreux y compris à Yathrib, qui deviendra Médine, ville sainte de l'islam. Il faut y ajouter le zoroastrisme, religion officielle de l'Empire perse. Les conquêtes des Arabes musulmans vont détruire l'Empire perse et fortement affaiblir l'Empire byzantin. Malgré les Croisades, celui-ci disparaît au XVème siècle sous les coups des Turcs musulmans qui fondent l'Empire ottoman. Les non-musulmans ne sont généralement pas persécutés mais ont un statut inférieur ("protégés") ce qui amène à des conversions à l'Islam. Il y aura, cependant, des vagues de persécutions dont celles de Tamerlan à la fin du XIVème siècle. ET, surtout, à la fin du XIXème et au début du XXème qui voit le massacre de nombreux Arméniens, de Grecs et d'Assyro-Chaldéens (descendants des Nestoriens) et l'expulsion de Turquie de la plupart des Orthodoxes de langue grecque ou turque. L'État islamique et d'autres groupes islamistes tentent, quant à eux, d'effacer toute trace physique ou humaine du christianisme dans les régions qu'ils contrôlent.  

 

     Depuis quelques siècles, des groupes de chrétiens "orientaux" se sont rapprochés de l'Église catholique romaine formant des Églises unies à Rome MAIS gardant leurs traditions et leurs rites. Ce sont les maronites ainsi que que les "grecs catholiques" (ou "melkites catholiques"), les "chaldéens", les coptes catholiques ou les arméniens catholiques, etc... On trouve aussi une communauté "latine", dont les rites et les traditions sont identiques à celles des catholiques "occidentaux", qui fournit des prêtres et évêques dans les pays arabes. 

 

      Aujourd'hui, les  chrétiens "orientaux" sont environ 10 millions dans la région. Le principal groupe se situe en Égypte où ils formeraient 10% de la population. La plupart des chrétiens orientaux sont arabophones et invoquent donc Allah (qui signifie Dieu tout simplement en arabe et n'est donc pas connoté à l'Islam) (voir également : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2015/05/prenoms-musulmans.html.) Mais leur nombre diminue rapidement dans toute la région, y compris au Liban, seul pays où ils ont - dans les faits comme en droit - des droits égaux avec les musulmans (le cas d'Israël est un peu particulier car les chrétiens orientaux sont une minorité dans la minorité). Il y a des millions de chrétiens orientaux émigrés, depuis plus ou moins longtemps, en Amérique du Nord, en Europe mais, également en Amérique Latine (où plusieurs présidents ont été des "orientaux"), en Afrique subsaharienne ou en Australie. 

 

    Il faut ajouter qu'il existe trois autres groupes de chrétiens au "Moyen Orient" dont la présence est récente. 

 

         - Les immigrés venus des pays "occidentaux" et, surtout d'Asie (Philippines, Inde, Sri Lanka...), surtout présents dans la péninsule arabe où ils retrouvent des chrétiens orientaux immigrés (Égyptiens, Palestiniens, Libanais...). Ils sont catholiques, protestants, orthodoxes, "orientaux" indiens... Sauf en Arabie Séoudite (où la seule religion autorisée est l'Islam) et au Yémen, ils peuvent pratiquer assez librement et construire des lieux de culte. On estime leur nombre à plus d'1,5 million d'habitants.

 

         - Les musulmans convertis au christianisme. Ils sont surtout protestants évangéliques. Dans la plupart des cas,  ils sont clandestins car l'abandon de la religion musulmane pour une autre religion est passible de mort dans certains pays (Iran, Arabie Séoudite) sans parler des persécutions perpétrées par les islamistes armés. Leur nombre est donc très difficile à évaluer à la différence des convertis d'Afrique du Nord qui sont plus ou moins tolérés. 

 

         - Il existe également des chrétiens de langue hébraïque vivant en Israël. Ils sont une très petite minorité : juifs convertis, conjoints chrétiens, immigrés...L'Église catholique leur avait consacré un évêque auxiliaire (Mgr Gourion, lui même d'origine juive, décédé en 2005). Aujourd'hui, c'est un vicariat (David Neuhaus, autre converti, le dirige). Il y a sans doute des orthodoxes russes et d'autres dénominations de chrétiens non orientaux en Israël. 

 

    Les chrétiens sont donc chez eux au "Moyen orient" mais les islamistes de tout poil les considèrent comme des "étrangers" ou des inférieurs. Et pourtant, ils ont joué un grand rôle dans la renaissance arabe ("Nahda"), initiée à la fin du XIXème, et dans la création de partis libéraux, révolutionnaires ou panarabes qui dépassaient l'opposition musulmans - non musulmans (du Wafd égyptien au Baas irako-syrien).. Mais les chrétiens de cette région n'ont aucun État à eux à la différence des juifs et des musulmans. Ils sont donc favorables à des États dirigés par des musulmans "laïcs" comme le furent les régimes nassériens ou baasistes quand bien même que ceux-ci étaient une dictature. Terrible dilemne !

 

 

 

    

 

 

     

 

      

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13 septembre 2015 7 13 /09 /septembre /2015 07:29

     J'ai mis gauche entre parenthèses dans la mesure où la parti qui est en tête des sondages est un parti modéré mais qui appartient à l'Internationale Socialiste. Il s'agit du Nouveau Parti Démocratique. 

 

     Commençons par quelques précisions concernant le mode de scrutin. 

 

     Le Canada est un État fédéral accordant beaucoup de pouvoirs aux Provinces (dont le Québec). Les élections fédérales ont lieu tous les 4 ans à moins que le chef du gouvernement ne dissolve la Chambre ce qui déclenche des élections anticipées. L'élection se déroule au scrutin majoritaire à un seul tour dans le cadre de circonscriptions. Donc : le candidat arrivé en tête au premier tour est élu quel que soit son pourcentage. Ce système directement copié sur le modèle anglais favorise le bipartisme même s'il y a souvent plusieurs partis représentés. Le Québec garde ce mode de scrutin malgré des projets de proportionnelle (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-la-gauche-quebecoise-et-les-elections-du-4-septembre-109722284.html)

 

     Les forces en présence. 

 

     A la différence du Québec, évoqué plus haut, "l'offre politique" est plus stable. 

 

     Le Parti Conservateur du Canada (P.C.C.), Parti créé en 2003 par la fusion de deux partis de droite, est au pouvoir depuis janvier 2006, sous la direction de Stephen Harper. Gouvernement minoritaire jusqu'en 2011 ; majorité absolue depuis. Les conservateurs sont surtout puissants dans l'Ouest.

 

     Le Parti Libéral du Canada (dont la couleur est ... le rouge, car plus à gauche que les partis de droite) a longtemps dominé la vie politique (il a dirigé le pays pendant 69 ans au XXème et de 2000 à 2006) en alternance avec les divers partis de droite. Son programme et ses gouvernements s'éloignent de plus en plus de la gauche; Il perd les élections en 2006 et s'enfonce dans la crise passant à la 3ème place en 2011. Bien que son nouveau chef (Justin Trudeau) soit le fils d'un ancien premier ministre et que les libéraux dirigent les 3 principales provinces (Ontario, Québec et Colombie Britannique), il semble n'avoir aucune chance de l'emporter cette fois-ci. 

 

     Le Bloc Québecois est un cas particulier car il s'agit d'un parti qui n'a aucune chance de diriger la pays dans la mesure où il ne se présente que dans la province du Québec. Dés le début (en 1991), il regroupe des souverainistes issus de tous les partis, aussi bien de droite que de gauche, dont le seul point commun est de faire avancer les revendications identitaires voire indépendantistes des Québecois. Lors des premières élections auxquelles il participa, en 1993, il réalisa un raz de marée au Québec (aux dépens des libéraux) ce qui lui permit d'y obtenir 54 des 75 sièges et de devenir le second parti de tout le Canada derrière le parti libéral dirigé par un francophone anti indépendantiste (Jean Chrétien). Mais il s'effrita jusqu'en 2000 (38 sièges) avant de remonter en 2004. L'élection de 2011 fut catastrophique car il n'obtint que 4 sièges. Ce parti a des liens avec le Parti Québecois mais il n'en a pas conservé tous les électeurs. 

 

     Le Nouveau Parti Démocratique est un parti travailliste lié aux syndicats qui fut créé en 1961. Sa couleur est l'orange (comme le MoDem ou la CFDT ! et Québec Solidaire). Son origine se situe dans l'Ouest du pays où son premier dirigeant (le père de l'actrice Shirley Douglas) fut premier ministre de la province du Saskatchewan (dès 1944), premier socialiste à diriger un gouvernement en Amérique du Nord, mais il se développera dans tout le pays. Dès le départ, il dépasse les 10 % ; son apogée a lieu pour le première fois en 1988 avec plus de 20% des voix et 43 sièges. Puis il s'effondre pendant 10 ans avant de se relancer à partir de 2004. Jusqu'à la performance spectaculaire de 2011 où il obtient plus de 30% des voix et 103 sièges devenant le second parti du pays. L'essentiel de ses gains provient du Québec où il glane 59 sièges aux dépens des libéraux et des "bloquistes". Ce succès totalement inespéré lui a posé problème car bon nombre de ses nouveaux élus étaient des "amateurs" (voir http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-candidat-poteau-102062111.html) ce qui lui amena beaucoup de déboires (comme le Movimiento 5 Stelle en Italie) sans que sa popularité en souffre cependant. Comme les conservateurs doivent affronter une crise économique due, en partie, à l'effondrement des prix des hydrocarbures, que le NPD dirige ou a dirigé la plupart des provinces et que les autres partis d'opposition ne sont pas attractifs, les sondages accordent la victoire au parti de Thomas Mulcair. 

 

     Le "chef" du NPD n'est pas un révolutionnaire (il a été ministre du libéral Jean Charest au Québec) mais il a l'avantage d'être un élu du Québec et anglophone parlant français (et de nationalité française du fait de son mariage avec une Française) 

 

     Le programme du parti est "Ensemble bâtissons l'avenir ! " et s'adresse en priorité à la "classe moyenne" (les mots "travailleur" ou "classe ouvrière" n'existent pas pour lui) et aux familles (il est père et grand-père).La propagande est très centrée sur "Tom". Les propositions ("enjeux") sont très générales ("créer des emplois pour la classe moyenne, protéger l'environnement, des garderies de qualité et abordables, bâtir des collectivités fortes, assurer la sécurité de votre retraite, améliorer le système public de soins de santé") mais comportent quelques mesures emblématiques dont la promesse de revenir à la retraite à 65 ans (Rappel : en France, ce sera bientôt 67 ans comme au Canada actuellement). 

 

     On se rend compte que le programme de Québec Solidaire est plus à gauche même si la couleur est la même (orange).

 

     Il faut ajouter le Parti Vert qui sort peu à peu de la marginalité (6,8% mais aucun élu en 2008 ; 3,9% et une élue en 2011); en particulier en Colombie Britannique où sa "cheffe" s'est fait élire en 2011 (ce fut la seule !)

 

     Résultats le 19 octobre. 

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11 septembre 2015 5 11 /09 /septembre /2015 09:31

     Encore un texte concernant le droit du travail. Il a été écrit par Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail et militant socialiste (!). Il répond à François Hollande qui a dit :  "Il faut adapter le droit du travail à la ralité des entreprises" 

 

"Ce sont les entreprises qu'il faut adapter au droit des humains qui y travaillent. Le code du travail c’est la protection n° 1 des droits de l’homme au travail. Normalement le patronat devrait le promouvoir au lieu de vouloir le faire disparaitre. La constitution est claire : le droit du travail relève du Parlement. Selon son article 34, c’est « la loi (qui) détermine les principes fondamentaux.. du droit du travail, du droit syndical et de la sécurité sociale ».

 

C’est 110 ans d’histoire qui sont en jeu. Notre pays a séparé le ministère de l’économie et le ministère du travail en 1906. Ce fut un grand progrès historique : car il s’agissait de dire que la construction du droit du travail devait échapper aux exigences sans cesse plus avides de l’économie, des chefs d’entreprise.

 

On sortait de la catastrophe de Courrières avec plus d’un millier de morts au fond de la mine. Le patron avait fait arrêter les recherches et fait reprendre le travail alors que des mineurs étaient encore vivants au fond de la mine.

 

Aujourd’hui, c’est bien pire, ce ne sont plus les coups de grisou qui tuent mais les AVC, les arrêts cardiaques : ils font 250 000 morts et la moitié est imputable au travail. L’amiante fait autour de 100 000 morts en 30 ans. Il y a 600 accidents mortels par an, 700 suicides liés au travail, 4500 handicapés du travail, des dizaines de milliers de maladie professionnelle, 650 000 accidents du travail par an, on a 15 % de précaires, on a 6,1 millions de privés d’emploi.

 

Le code du travail est une construction sur un siècle. Il exprime cent ans de luttes et de larmes, de sueur et de sang. Chaque alinéa exprime des rapports de force sociaux : il ne peut être ré-écrit par une commission arbitraire et datée, passé à l’acide hors du temps, des syndicats, des salariés.

 

Chacun le constate : la souffrance au travail augmente, risques psycho sociaux, stress, harcèlement, karoshi. Les durées du travail ré-augmentent, et atteignent en moyenne autour de 41 h par semaine. Le travail dépasse de plus en souvent les durées maxima d’ordre public. Un milliard d’heures supplémentaires sont impayées et c’est équivalent à 600 000 emplois alors que nous avons 6,1 millions de chômeurs. Sans contrôle des durées du travail et des licenciements abusifs, le chômage augmente.

 

L’insécurité, la précarité augmentent, CDD abusifs, horaires atypiques, travail posté, travail de nuit, travail du dimanche, repos et congés supprimés ou différés, intérim à répétition, faux sous-traitants, faux indépendants, travail dissimulé, travailleurs « détachés », « uberisés » sans salaire brut… Or une économie qui marche bien exige des salariés, bien formés, bien traités, bien payés pas des précaires.

 

L’intérêt général est donc de bien respecter les salariés : ceux-ci étant subordonnés et de plus en plus soumis à des exigences de productivité, de rentabilité avec des « ratios » des « marges » qui l’emportent contre le droit du travail et des humains. C’est pour cela que l’état de droit doit l’emporter sur les exigences, qui n’auraient aucune limite naturelle, des profits.

 

Le « contrat » de travail est passée entre deux parties inégales, il faut une contrepartie, une protection légale spécifique qui contrecarre la violence évidente, permanente, de l’exploitation au travail. C’est la loi. C’est le code du travail. C’est l’ordre public social : par exemple pour la durée légale du travail et la durée maxima du travail, pour le Smic et les grilles de salaires, les institutions représentatives du personnel, la sécurité, l’hygiène, la santé…

 

Cet ordre public social s’impose à tous, il ne se négocie pas. Le Smic ne se négocie pas. La durée maxima du travail ne se négocie pas. Les IRP ne se négocient pas : c’est un droit constitutionnel «les salariés s’expriment par l’intermédiaire de leurs délégués et participent ainsi à la gestion des entreprises ». Le droit à l’emploi est un droit constitutionnel. Le fait que le Parlement décide du droit du travail ne peut se négocier. S’il y a contrat contraire à la loi il est réputé léonin et nul. S’il y a différence entre le contrat et la loi, c’est le principe de faveur qui doit l’emporter. S’il y a viol de la loi, il y a vol pour le salarié. Il doit y avoir contrôle et sanction des employeurs en infraction, qu’ils soient contrevenants ou délinquants.

 

L’employeur ayant des subordonnés sous ses ordres et tirant profit de leur travail, doit en contre partie porter une responsabilité supérieure s’il y a infraction de sa part à l’ordre public social. Ensuite les conventions collectives doivent intervenir : avec des « négociations » (négocier ce n’est pas imposer c’est trouver accord entre les demandes initiales patronales et syndicales).

 

Il faut autant de contrat que possible et autant de loi que nécessaire. Encore faut il que le patronat accepte de négocier ces conventions collectives : mais hélas non il s’y refuse le plus souvent et glisse à marche forcée vers un droit individualisé, de gré à gré, qui méconnait le collectif, et lui permet en divisant les catégories, les métiers, les branches, de tirer le maximum et au plus bas coût, des salariés.

 

Les marges montent et les salaires baissent, le chantage à l’emploi règne. Un bon code du travail fort et précis garantit salaires horaires et emplois. Un code du travail affaibli, passé à l’acide, accroit précarité, travailleurs pauvres et chômeurs.

 

La protection face au licenciement est un droit de l’homme : convention universelle des droits de l’homme de 1948, charte européenne des droits de l’homme de 1999, convention 158 de l’OIT signée par la France. Cela veut dire qu’un potentiel licencié doit – être informé – le licenciement doit être motivé – il doit pouvoir se défendre – il doit pouvoir faire recours – le licenciement s’il est abusif doit être réparé. Là-aussi c’est la loi, et cela freine les licenciements boursiers, abusifs, donc le chômage.

 

Le droit des humains dans l’entreprise est fondamental. Quelle que soit la taille de l’entreprise, l’activité, le lieu, la branche, ces droits constitutionnels, sont fondamentaux et il s’agit que les droits de l’homme l’emportent sur l’économie et non pas l’inverse. La qualité du code du travail, c’est ce qui permet de mesurer l’indice de développement d’une civilisation".

 

Gérard Filoche (blog médiapart)

 

Pour compléter : une analyse du rapport Combrexelle par un autre ancien inspecteur du travail. https://www.ensemble-fdg.org/content/rapport-combrexelle-une-pedagogie-de-larnaque-avec-le-mode-demploi-legislatif

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10 septembre 2015 4 10 /09 /septembre /2015 12:47

     Il y a encore des commentateurs qui classent à gauche le quotidien du soir. Certes, il est fort probable que des journalistes du "Monde" soient de gauche mais d'autres s'efforcent avec persévérance de dissiper ce "malentendu". 

 

     Il y a quelques mois, une journaliste faisait l'éloge des sociétés anglo-saxonnes dont le point commun est que, dans leur domaine d'activité (transport aérien, taxis, logements pour touristes), elles tentent systématiquement de contourner la loi, souvent avec succès. Du moins jusqu'à un certain point car leur impunité a fini par leur attirer quelques ennuis avec la justice. 

 

     Aujourd'hui, c'est un journaliste spécialiste de l'Union Européenne, Arnaud Leparmentier, qui donne son avis sur les relations de travail. On ne sait pas trop s'il a des compétences en matière de droit du travail mais il ne se gêne pas pour attaquer à boulets rouges.

 

     Après avoir parlé de "cette préférence nationale pour le chômage"  puis évoqué les débuts de la révolution néolibérale (licenciement de 11 000 aiguilleurs du ciel par Reagan ou défaite des mineurs face à Thatcher) qu'il semble applaudir, il regrette que le gouvernement français ne passe pas en force contre le droit du travail comme l'ont fait d'autres social-démocrates comme Schröder et Renzi. Et il dénonce les "chiffons rouges" sociaux français : un smic trop élevé, des salaires qui progressent trop, des prud'hommes lents et imprévisibles, une Cour de Cassation "rouge", une formation professionnelle gaspillée, des indemnités chômage trop longues". Tous les poncifs de la droite. Un discours que ne renierait pas "Le Figaro". Y compris jusque dans l'outrance qui traite des juges de "rouges" et met donc en cause leur impartialité. Pour que tout le monde comprenne bien, il revient à la charge quelques paragraphes plus loin en prétendant que "la chambre sociale de la Cour de Cassation est plus sociale que les syndicats" ce qu'il regrette car cela empêcherait que l'on puisse appliquer la recette de Terra Nova (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2015/09/le-code-du-travail-mis-en-cause.html) qui propose que l'on prive d'indemnité de licenciement les salariés qui refuseraient un accord d'entreprise défavorable. 

 

     En gras, le journal met en exergue une phrase : "Le marché du travail doit redevenir un marché, où l'on peut embaucher, licencier (je suppose que le journaliste voulait ajouter comme bon vous semble) et retrouver un emploi". Cet optimisme béat est effarant et démontre la méconnaissance totale de la réalité des relations salariales en France en 2015. 

 

     Bref, l'ordonnance du docteur Leparmentier est simple. Liquidons le code du travail et supprimons les juges. Je m'étonne que dans la foulée, il n'ait pas proposé de supprimer le code pénal, le code civil, le code de la route, le statut des fonctionnaires, etc...  pour les remplacer par des accords de gré à gré. Le jour où il sera convoqué par son patron qui lui dira "Je vous vire, vous avez une heure pour récupérer vos affaires et quitter l'entreprise" (exemple pas du tout virtuel ; dernier exemple à Canal+), il changera peut-être d'avis. 

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10 septembre 2015 4 10 /09 /septembre /2015 10:45

     On parle beaucoup ces temps-ci de "simplification du codedu travail". Déjà, la loi Macron a commencé à s'attaquer à cette protection des travailleurs. ( http://www.democratie-socialisme.org/spip.php?article3628 ) Mais le patronat, le gouvernement, une partie de ce que l'on appelle encore "la gauche" par paresse intellectuelle et même des syndicalistes vont dans ce sens. Ci-dessous, une analyse trouvée sur le site de l'Association Autogestion. (http://www.autogestion.asso.fr/?p=5355)


Le code du travail est trop compliqué, illisible. Il faudrait donc le "simplifier" et ce, dans l’intérêt même des salariés. C’est le "bon sens" proclamé en cette rentrée par Emmanuel Macron à l’université d’été du MEDEF, puis par Manuel Valls, une fois l’université du PS passée. Dans le même sens, le syndicaliste Laurent Berger de la CFDT et bien d’autres comme Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen qui nous avaient pourtant habitués à plus de rigueur juridique du côté du monde du travail. Enfin François Hollande en rajoute une dernière couche dans sa conférence de presse.

 

Les grosses ficelles

 

En chœur, chacun avec son ton, ils reprennent le besoin d’inverser la hiérarchie des normes : priorité à la base, c'est-à-dire à l’accord d’entreprise, qui doit primer sur la loi. Bref, la démocratie de base contre l’État. De quoi séduire les autogestionnaires peut-être?

Et bien non. Certes, qui dit complexité, dit pouvoir des spécialistes pour décortiquer, interpréter. Encore faut-il savoir pourquoi ce serait le code du travail qui serait pris pour cible et pas les autres, pourtant souvent plus volumineux. Regardez les codes civils, de commerce, pénal !

Ensuite les tenants de la "simplification" du code du travail qui préfèrent les accords collectifs de branche ou d’entreprise omettent de signaler que ces accords et conventions peuvent être complexes, détaillés, précis, soumis également à interprétations, à recours et enfin à jurisprudence. Et surtout les accords d'entreprises suppriment la protection de la loi qui est la garantie des plus faibles.

 

L’entreprise, ce n’est pas la démocratie

 

L’accord d’entreprise pouvant déroger au code du travail (sur la durée du travail, les embauches et licenciements, les modalités de rémunérations) ne sera nullement le "pouvoir à la base". Car nos "démocrates" oublient que l’entreprise, ce n’est pas la démocratie, que dans la négociation l’employeur pèse autant que ses dizaines, centaines ou milliers de salariés. Dans l’entreprise, le salarié est juridiquement soumis, subordonné. La négociation est un rapport de forces et nous savons que celui-ci est défavorable aux salariés en période de crise quand ils ne disposent pas de garanties légales. En Russie, dans les années 1990, on a ainsi vu des syndicalistes libres dénoncer les conventions collectives qui rajoutaient au texte "le salarié est payé à la fin du mois" de la loi, la phrase "si c’est possible"…

 

Il serait plus juste que les responsables de ce système en faillite laissent la place

 

Or, ce n’est pas le code du travail qui est responsable de la crise, du chômage, de la précarité. Les responsabilités se situent du côté du patronat. Et il serait plus juste que les responsables de ce système en faillite laissent la place.

Si l’on veut sérieusement donner la parole à la base pour élaborer des règles communes, il faudrait que les entreprises soient la propriété collective de celles et de ceux qui y travaillent. Si l’on veut sérieusement donner aussi bien du travail que du temps à toutes et tous, c’est la réduction du temps de travail qui s’impose. Si l’on veut la citoyenneté, y compris dans l’entreprise, la précarité (du contrat, du logement, des moyens matériels et culturels) doit être éradiquée.

Plutôt que de renverser la hiérarchie des normes, il faudrait se donner les moyens de les appliquer. Ce qu’il y a à renverser, ce n’est pas cette hiérarchie là, mais la domination du capital sur le travail.

 

L'autogestion commence par là.

 

 

Lire aussi http://www.democratie-socialisme.org/spip.php?article3643 

et http://www.democratie-socialisme.org/spip.php?article3638

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9 septembre 2015 3 09 /09 /septembre /2015 17:34
6 heures pour la Palestine au Mans le 26 septembre
6 heures pour la Palestine au Mans le 26 septembre
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8 septembre 2015 2 08 /09 /septembre /2015 12:41

Une analyse sur le site de Ensemble :

   https://www.ensemble-fdg.org/content/gauche-une-rentree-droite-toute

 

    "Mais, surtout, Valls a annoncé en fanfare la prochaine attaque gouvernementale contre les classes populaires : la « réforme » - en fait, la destruction – du code du travail. A l’évidence, l’on a désormais affaire à une véritable campagne qui commence par la mise en condition de l’opinion, campagne qui s’articule sur de nombreuses initiatives concordantes.

Il y eu, d’abord, le discours de Macron devant les réformateurs du PS. Puis, changement d’échelle, celui de Manuel Valls à la Rochelle. Immédiatement, les grands médias ont repris en boucle les considérations grossières et dignes du Café du commerce sur un Code du Travail qui serait trop volumineux, boursouflé, incompréhensible, ne protégeant pas vraiment les salariés tellement il serait compliqué… Ces commentateurs ignorent probablement que, tout faible qu’il soit, le mouvement syndical a produit ses propres « experts » en droit du travail : quelques milliers de « défenseurs du salarié » et de conseillers prud’homaux (près de 15.000). Mais il est vrai que la justice prud’homale est également dans le viseur des sociaux-libéraux qui, toujours au nom de la « stabilité » dont doivent pouvoir bénéficier les patrons, ont essayé de limiter ses prérogatives.

Qu’importe : pour le gouvernement, la droite, le MEDEF, la direction de la CFDT, le pouvoir médiatique, il s’agit de mettre en scène un prétendu consensus sur l’urgente nécessité de « réformer » le code du travail. Dans le cadre de cette campagne, il n’est pas superflu de faire appel à des experts qui, naturellement, déclineront à l’envi les mêmes idées reçues.

Ainsi, coup sur coup, deux rapports jumeaux viennent d’être publiés sur ce sujet : celui de l’Institut Montaigne, ouvertement libéral et pro-patronal, et celui de la Fondation Terra Nova.  Ce think tank prétendument de gauche (1) s’était illustré il y a quelques années par une étude – « Gauche : quelle majorité pour 2012 » - suggérant au Parti socialiste de se chercher une base sociale de rechange. Vu que, de toute façon, les ouvriers et les chômeurs seraient enclins à voter pour le Front national… Cette fois, sous prétexte de « Réformer le Code du Travail » - c’est le titre du rapport réalisé pour Terra Nova – et de donner la priorité à la négociation d’entreprise, il s’agit ni plus ni moins que de promouvoir une véritable contre-révolution juridique. Aujourd’hui prévaut le principe de la hiérarchie des normes : la loi (le Code du Travail) l’emporte sur les accords interprofessionnels qui l’emportent sur les accords de branche qui, eux-mêmes, l’emportent sur les accords d’entreprise, sauf si ces derniers sont plus favorables aux salariés. C’est cela que veulent remettre en cause tous les partisans de la « réforme du code du travail » : faire prévaloir les accords d’entreprises, renvoyer les négociations aux rapports de force locaux, marqués par la faiblesse (ou la complaisance) de syndicats d’entreprise soumis au chantage à l’emploi. Il ne s’agit pas seulement du temps de travail ou des conditions de travail. Mais, aussi, des salaires. Ainsi, dans une interview à Libération (4/09/2015), Gilbert Cette, l’un des auteurs du rapport, ne se fait pas prier pour vendre la mèche : « pourquoi ne pas imaginer un SMIC qui varie en fonction de l’âge ou encore de la région ? » Pourquoi d’ailleurs s’arrêter en si bon chemin ? Le « SMIC » pourrait tout aussi bien varier en fonction de la branche professionnelle… ou même de l’entreprise. Autrement dit, il n’y aurait plus de SMIC !

En 2014, la rentrée de la gauche s’était faite à l’Université du MEDEF où Manuel Valls avait déclaré  qu’il « aimait l’entreprise ». Cette année, elle se fait donc sur l’annonce, en des lieux divers, de nouvelles attaques contre les droits sociaux".

 

(1) Note personnelle. Le président du conseil d'administration n'est autre que François Chérèque, ancien secrétaire général de la CFDT

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7 septembre 2015 1 07 /09 /septembre /2015 19:54

Solidarité avec les migrants et les réfugiés

 

25 000 morts aux frontières de l’Europe depuis 20 ans, 3 000 depuis le début de l’année 2015

C’est le désespoir qui pousse des centaines milliers de familles, de personnes sur la voie de l’exil.

Ils fuient leur village, leur pays ravagé par les dégâts de la guerre ou d’autres catastrophes (réchauffement climatique, etc…).

Ils viennent d’Afrique ou d’Asie, de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan, de Tchétchénie, d’Erythrée, de Libye ou de Somalie…

Ils appellent à l’aide et à la solidarité et meurent sur les rivages ou les barbelés érigés aux portes de l’Europe.

Nous ne le supportons plus.

Même en crise, l’Europe est assez puissante et riche pour accueillir ces exilés qui frappent à sa porte. Mettons à contribution les marchands d’armes et les multinationales qui continuent à s’enrichir sur le dos des peuples !

Nous refusons que l’Europe soit le miroir brisé de nos espérances. Nous voulons une Europe et une France où l’humain soit au centre.

Ouvrons les fenêtres de la solidarité et du partage.

Oui, nous devons et pouvons accueillir nos frères et nos sœurs en humanité.


 

Rassemblement

Mercredi 9 septembre

17H30

place de la République


 

Premiers signataires :


Christian MERCIER (LDH), Yves COTTEREAU (LDH), Bernard LEBRUN (RESF),

Jany TOUCHARD, Gérard LLEDO, Jean BRETON, Eric JAMET (PG), Emilien LEGEAIS (professeur), Mohamed BENTAHAR (ATMF), Christophe ARNAUDY (PCF), Jean Michel DREVON (Institut FSU), Valérie HOIGNE (conseillère pôle emploi FSU), Stéphane CHEVET, Isabelle HACHETTE (femmes solidaires), Béatrice JACQUELINE, Stéphanie PLES (enseignante), Pierre et Françoise BUREAU, Yves QUINTIN (retraité de l'éducation nationale), Tahri ANOUAR  ( association Mans-Maroc ), Gérard FRETELLIERE, Annie RIVOIRE, Isabelle DUBOIS VELTEN (RESF), Claudine TERRON (Amnesty), Jack VERITE (ATTAC), Mohamadou BATHILY, Loic et Annie DE KERIMEL (Chrétiens en marche 72, Amitié judéo-chrétienne), Mireille CORTOTFAROUX, Thierry PRADIER, Martial CHATEAU (Sortir du Nucléaire), Jean Philippe MELCHIOR (SNESUP université), Michel DUCHATELET (Parti de Gauche), Roland BECDELIEVRRE, Catherine et Raynald LALLIER, Véronique CHAPRON, Yves OLLIVIER (Ecologiste),Dominique HAUTREUX (Croix Rouge),Annie SICARD, Nathalie LETELLIER (Ligue de l’Enseignement FAL 72), Sophie BRINGUY (EELV), Natacha PARIS (PG72), Thierry TOUCHE (EELV), Bénédicte EMMANUEL, Sandra MOLTON, Joseph BOUDAUD, Noel BARRE, Loïc MORIZOT ( Parti de Gauche), Anne-Laure CLOPEAU, Huguette HERIN-TRAVERS, Maurice HERIN, Olivier DUPUIS (LDH72), Yves CALIPPE (maire adjoint  aux SolidaritéS de la ville du Mans), Alain BOUCHARD (Citoyen), Maya BROSSIER, Jean François DEVINS, Dominique FILLERE ( Le Mans Renouveau Citoyen), Dominique COLOMBEL (PCF), Catherine GOUHIER (Nouvelle Donne Vice-Présidente LE MANS Métropole), Brigitte CASSIGNEUL, Christian ROUBY, Claire PHILIPPE (Collectif pour une Terre plus Humaine), Marie Line LE GALL (Ensemble 72), Denis MONJANEL, Annie QUINOT (Terre des Hommes 72), Gilles ROUBY (militant associatif),Gilles LEPROUST (maire d’Alllonnes – ADCER), Catherine LE GALL (FSU), Florence LAHAYE (SNUipp), Dominique CHAPERON (SNUipp FSU), Julien CRISTOFOLI (SNUipp-FSU), Catherine JAUNET (SNUEP FSU), Serge BERTRAND (SNUEP FSU), Olivier DAZEL (SNESUP), Pierre JOLIVE, Najat TAHANI, Nadine MAZET (SNUTEFE-FSU), Nadine MILLOT (SNICS-FSU), Jean Pierre MENJEON, Céline FAYTRE, Estelle LALLIER, Thérèse GRENET, Katell AUTRET, Thérèse GOUET (Vice Présidente de la Communauté de Communes Val de Sarthe), Michele HOUDUSSE, Brigitte HAUDEBOURG (militante de la solidarité internationale Ensemble-Front de gauche), Thierry ARENZANA (SNETAP FSU), Alex LEGROS (syndicaliste CGT), Véronique BARRE, Léa DECASTER (Ensemble!, UNEF le Mans), Hugo DE WEVER, Claude PATAUX (Attac72), Laure SABLER, Marianne LANA, Marlène SCHIAPPA BRUGUIERE (  Maire adjointe à l’égalité et aux solidarités ), Alain LE-QUEAU (Pdt MoDem 72), Mostafa NAFAA (ADECR), Michèle CHARRON, Yvonne QUINIO (LDH), Isaac FAHMI (PS, MJS), Jean-Charles DESPIERRE, Christophe COUNIL (1er secrétaire PS/Fédération 72), Claude BEILIN (secrétaire droits de l'Homme et discriminations PS 72), Françoise DOMALIN (LDH), Marie ZINGER (LDH), WALTRAUD ESNEE, Thomas BELHOM (musicien), Marceau PERDEREAU (MJS), Guy ROBERT, Eric MARGANNE, Salima GEDOUAR (association Coulaines citoyenne et solidaire), Nicolas LANDY, Gérard CHENAI, Michel HORNYAK (Président de l'ARAC72), Antoine CHAUVEL (NPA), David BOUN (NPA), Camille LALOYER (NPA), Brahim BENMAKHAD (association Atlas), Didier JOUSSE (UD CGT), Jean Luc VERRIER (NPA), Michèle VERRIER, Gilles ARMANGE (CGT territoriaux), Geneviève ALLINE LACOSTE (Chrétiens en marche 72), Hélène FORNES, Samuel DEPOIX (CGT Cheminots), Nadège BOURDAIS (UNSA éducation), Karine LAFOREST (CeM 72), Philippe BRASSEUR (SDUCLIAS FSU), Evelyne REGOIN, Judith FONTANILLAS, Guillaume LIBERGE (CGT Territoriaux Allonnes), Sylvain GARNIER (CGT COPIREL), Driss NABI (Atams), Chloé FOUCAUD (UNEF), Joelle FRANCHET, Cedric BROSSEAU (ldh), Pascal DURAND (ldh), Xavier BEUQUE, Marina KOUDINOVA, Claude ROQUET (ldh). Brigitte SOUTY (ldh), Henri PAYET (ldh, Gérard CHENAIS, Jean Pierre BACHELOT (CGT retraités), Karine PECCATTE, Judith FEURIMOND, Nathalie BRISSON, Brigitte FICHET (RESF), Pascale PROUST , Judith Fleurimond, Murielle BOULAY GUEMAS (SNUASFP-FSU), Lison ERRE (ldh), Françoise BELLAYER (CGT éducation), Françoise COHIN, Erick MARGANNE (Chrétiens en marche), Sylvianne PLESSIS (SNICS FSU), Cécile CHEMIN (Maison St Joseph  EVRON), Alain AUMONT, Pierre LOGEAY, Jeanine HAUTEBOURG et Jeanine ROUXIN (ancienne maire adjointe de Robert JARRY), Annie THEBAULT (solidarité internationale), Isabelle GRAFFE (Pdte du Secours catholique 72), Amélie CORPET (déléguée du secours catholique 72), Michèle NIKITINE, Annie BIGOT (responsable Pastorale des migrants), Marie Hélène SALLARD (CIMADE), Françoise ERMENAULT (citoyenne), Dominique DESARTHE, Elisabeth JOUSSEAUME (Cimade), Hilaire BODIN (Pdt TARMAC), Yves SALLARD


 

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  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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