Élections en Corse : à quoi joue Mélenchon ?

     Des élections vont avoir lieu prochainement en Corse pour élire les conseillers de la nouvelle collectivité territoriale unique qui va se substituer aux deux départements et à la région Corse. 

     Dans cette île, les dernières élections nationales ont vu la percée spectaculaire du Front National (aux présidentielles) et des nationalistes (qui ont obtenu 3 des 4 députés). La droite est en crise. Quant à la "gauche" institutionnelle représentée principalement par le clan Giacobbi, elle est largement discréditée. 

     Dans ce contexte, les nationalistes semblent favoris, d'autant qu'ils dirigent la région depuis les dernières élections régionales. Qu'ils souhaitent plus d'autonomie, voire l'indépendance, pourquoi pas ! Mais pour quelle politique ? Là est la question. Si c'est pour profiter du pouvoir afin de se partager les financements ; donc si c'est  pour recréer un système clientéliste et constituer de nouveaux clans, quel progrès pour le peuple corse ? Un article du "Monde", daté de dimanche dernier, montrait la réussite de la prise de contrôle de la Chambre de Commerce et d'Industrie par un parti nationaliste dont les méthodes posent problème sans compter les soupçons sur des liens plus contestables encore. Ce qui n'est, d'ailleurs pas une nouveauté. 

     Dans ces conditions, les militants d'Ensemble en Corse (Manca Alternativa) ont constitué une liste avec le Parti Communiste local et de nombreux autres militants pour présenter un véritable projet de gauche pour la Corse. On leur espère plein succès. 

     Or, il se trouve que ces militants avaient été les fers de lance de la France Insoumise et du soutien à Jean-Luc Mélenchon lors des présidentielles. Ce qui a amené ce dernier à prendre parti... contre une telle alliance. Merci patron ! Jusqu'à ce qu'il franchisse un pas de plus très récemment, non seulement, en dénonçant, encore une fois, cette alliance, dans des termes violents, mais, qui plus est, en plantant un poignard dans le dos de ses partisans en indiquant qu'il allait prendre langue avec les nationalistes ; lui qui n'a pas de mot trop dur pour évoquer la "France une et indivisible" et s'opposer à toute revendication linguistique minoritaire en France. 

     Mélenchon est-il si vexé de ne pas être obéi au doigt et à l'oeil qu'il en soit réduit à trahir ses amis ? Ou alors quoi ??? La première conférence nationale de la France Insoumise s'annonce sympathique et je souhaite bien du plaisir aux militants d'Ensemble qui veulent constituer une tendance au sein du mouvement de "l'Insoumis".

     Ci-dessous, le texte de Manca Alternativa écrit en réaction aux propos de Mélenchon. On remarquera que le ton est volontairement mesuré. 

Des insoumis, oui. Des dévots, non

ette célèbre phrase en provençal et très poétique - Fait du bien à Bertrand, il te le rend en caguant C , in francese - s'appliquerait à merveille à tous les militants et amis de Manca alte...

http://www.mancalternativa.com/des-insoumis-oui-des-devots-non-a132573158