Je continue donc (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/02/conseil-municipal-du-15-fevrier-2021.html) mais vous n'aurez pas la fin car je me suis arrêté d'écouter à 22h30 et il paraît que le Conseil Municipal ne s'est achevé qu'à 24h15. Record de durée largement battu ! Est-ce bien raisonnable ! Néanmoins, j'ai suivi la seconde et la troisième partie du débat budgétaire.
La nouvelle municipalité n'a pas innové dans la forme : le texte est envoyé à l'avance ; en séance, le Maire puis ses adjoints (il y en a 9 désormais) lisent leur texte... intégralement (21 pages). Ensuite, place au débat mais il y a désormais 8 élus d'opposition - de deux groupes différents - et chacun a voulu prendre la parole. Puis chaque adjoint (et parfois le Maire) a voulu répondre. Rémi Mareau ayant été le dernier opposant à intervenir, il n'est pas certain qu'il ait bénéficié de la même attention que le premier, à savoir l'ancien Maire. Ceci dit, les échanges ont été courtois hormis une intervention plutôt condescendante d'un élu de la minorité de droite.
Au lieu de lasser l'auditoire par trop d'interventions de détail, d'un côté et de l'autre, il aurait été plus judicieux de proposer un véritable débat argumenté, projet contre projet. Certains s'y sont essayé mais ils étaient plus que rares. Résultat des courses : on a du mal à saisir les grandes orientations budgétaires de la majorité pour 2021.
Il y a une exception mais elle est symptomatique d'une façon de procéder qui maltraite la démocratie. En effet, l'adjointe à la culture, accompagnée d'un conseiller municipal délégué, a rencontré la presse juste avant le conseil pour exposer la nouvelle politique culturelle qui, sur certains aspects essentiels, se démarque de celle de l'ancienne majorité. Il y a des idées intéressantes d'autres qui sont marquées par une forte dose d'amateurisme mais c'est assez clair. Or, c'est un texte bien différent qui a été servi aux élus. Bref : on reprend les anciennes méthodes en informant la presse avant les élus.
Ce qui m'a le plus surpris a été l'attitude du Maire : il est très peu intervenu. Que ce soit pour présenter sa politique ou pour la défendre ; à quelques rares exceptions. Du jamais vu ! Or, c'est le rôle du Maire de s'élever au-dessus des problèmes catégoriels pour montrer la cohérence d'ensemble.
Par ailleurs, de façon tout aussi étonnante, la majorité n'a pas été très précise sur des points essentiels du budget comme l'a fait remarquer également l'ancien maire. On ne sait pas quel est le produit attendu des impôts locaux : stabilité ou augmentation ? Et, dans cette seconde hypothèse, augmentation des bases ou augmentation des taux ou les deux. On ne sait pas si les subventions aux associations vont augmenter, stagner ou diminuer. On ne sait pas s'il est prévu d'augmenter les tarifs. On ne sait pas si on va supprimer certains services à la population. On ne sait pas comment vont évoluer les dépenses de fonctionnement sauf sur un point : les dépenses de personnel. A ce sujet, on nous dit qu'elles seront plutôt stables alors qu'on embauche 4 nouveaux salariés : un archiviste, un manageur (sic) du commerce, deux policiers municipaux. Ce qui est d'autant plus surprenant que la masse salariale devrait également s'accroître un peu du fait de promotions ou d'avancements. Ce qui laisse supposer des suppressions de postes dont la majorité ne parle pas hormis par une phrase sibylline. Enfin, on ne sait pas ce que la municipalité va faire des préconisations contenues dans les rapports réalisés dans le cadre du programme "Coeur de Ville" (ça nous avait coûté assez cher pourtant)
Les oppositions ont diversifié leurs angles d'attaque. Parfois critique générale : "budget sans souffle et sans perspective" pour l'ancien maire ; "copie de beaucoup de nos idées" pour la gauche. Souvent, des questions très précises auxquelles les adjoints ou le maire peinaient parfois à répondre (souvent, les opposants connaissaient mieux les dossiers que les élus de la majorité). Sans oublier des critiques de forme du genre : "je vous ai posé une question par écrit il y a plusieurs semaines et vous ne répondez pas".
On a quand même appris des choses. Les adjoints ont été assez précis concernant les travaux à venir avec, parfois, un étalement dans le temps (la façade de la mairie sera refaite mais avec, au moins, un an de retard ; on peut espérer pouvoir, à nouveau, profiter du chemin serpentant au pied du Jardin Public) et quelques nouveautés comme le projet de couverture du boulodrome. On découvre que la compétence transport (le bus urbain) serait transférée à la CdC ce qui est illogique sauf si la commune veut faire des économies. Par contre, on aurait aimé en savoir plus sur les projets cyclables qui doivent concerner les rues Gambetta et Saint Denis : on peut craindre le pire et on aurait aimé être rassurés. Quant à l'emplacement de la future Maison de Santé Pluridisciplinaire, on est dans le flou et le maire a refusé le "Pasteur de la Santé" que proposait Rémi Mareau. On sait seulement que le Guichet Unique va déménager (où ?) pour faire plus de place aux personnels médicaux. On apprend aussi que des locaux situés Grande Rue vont être rénovés à prix d'or et loués gratuitement à une association tout juste créée. Par contre, il ne semble pas que des travaux soient prévus dans les quartiers populaires de Montreux et Saint Exupéry hormis dans l'ancien foyer logement de la Piscine (on ne sait toujours pas ce que celle-ci va devenir). Et, enfin, la majorité n'a pas eu un seul mot en direction des nombreux Saboliens qui ont des fins de mois difficiles.
Il va bien falloir qu'à un moment la nouvelle majorité mette carte sur table. En théorie, ce devrait se faire lors du vote du budget dans quelques semaines.