Suite de l'article précédent sur le même sujet : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2019/01/conseil-municipal-du-28-janvier-2019.html
Commençons par la critique de l'attitude de Macron vis à vis des collectivités locales. Le C.M. avait à délibérer sur une motion adoptée à l'issue du Congrès National de l'Association des Maires de France et des Présidents d'Intercommunalités (A.M.F.). Sans doute pour ne mécontenter personne, le texte est long et répétitif mais il n'y va pas avec le dos de la cuillère : "Ni succursales, ni filiales de l'État, les communes et leurs intercommunalités doivent être considérées comme de réelles partenaires" ou "faux semblant de concertation et de dialogue" et "promesses, par ailleurs, pour l'essentiel non tenues". Fermez le ban ! Suit une liste de récriminations et des propositions.
Nous avons dit que nous partageons bon nombre des critiques qui sont émises :
- Le mépris du Président actuel et de son gouvernement pour les élus. Mais cela ne date pas d'aujourd'hui. Combien de réformes ont été imposées d'en haut sans concertation ! Par exemple en ce qui concerne l'intercommunalité.
- La mise en cause croissante de l'autonomie financière des communes. Dernier exemple en date : la suppression totale ? partielle ? de la taxe d'habitation (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2018/06/suppression-de-la-taxe-d-habitation-quelles-consequences.html). Mais cela ne date pas non plus de ce quinquennat. On a plusieurs exemples de taxes supprimées et qui devaient être compensées.
- L'étranglement financier des communes. En particulier avec la baisse massive de la DGF qui a démarré sous le précédent quinquennat (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-sable-on-va-se-serrer-la-ceinture-suite-125487464.html)
- Enfin, en ce qui concerne plus particulièrement les communes rurales, la fermeture de nombreux services publics au sens large. C'est la fin de l'aménagement du territoire (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2016/01/le-demenagement-du-territoire.html)
Il faut, quand même rappeler en conclusion que le Président actuel de l'A.M.F. et son numéro 2 sont d'anciens ministres, l'un de droite, l'autre socialiste. Ce qui relativise leurs critiques.
Passons aux finances abordées, à la fois par la motion précédemment citée, par le R.O.B. et par le rapport de la C.R.C.
Cette année, nous n'avons pas recommencé à développer nos analyses financières. D'une part, parce le rapport de la C.R.C. le fait à notre place (même s'il se borne à un constat) ; d'autre part, parce que nous pensons qu'il était plus pertinent de ne pas se répéter (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2018/06/conseil-municipal-du-25-juin-2018.html et http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2018/04/conseil-municipal-du-9-avril-2018.premiere-partie.html, etc...) et donc de mettre l'accent sur d'autres problèmes que nous aborderons plus loin.
Marc Joulaud a affirmé : "ce rapport (celui de la C.R.C.) valide le sérieux de la gestion de la Ville". Oui sans doute sur la forme malgré certains "rappels au règlement" des magistrats. Comme nous l'avons dit, ce ne fut pas toujours le cas dans le passé. Ce qui était étonnant c'était que Marc Joulaud ait répété à plusieurs reprises que tout était dans les règles, qu'il n'y avait pas d'irrégularités, alors que personne ne le mettait vraiment en cause sur ce point : pas plus la C.R.C. que nous. Message subliminal ?
Suite logique de ce qui précède : le personnel. Évoqué plus par le rapport de la C.R.C. que dans le R.O.B. Car pour mieux entretenir le patrimoine communal, il faudrait de l'argent et du personnel. L'argent est compté et sera de plus en plus rare parce que l'étranglement financier des communes va se poursuivre et parce que les bases taxables stagneront du fait de la stagnation de la population. Il faut donc économiser. On pourrait, par exemple, réduire les frais d'études ou faire des choix plus pertinents sur certains chantiers. Mais c'est sur les frais de personnel que la Municipalité rogne. Entre 2016 et 2018, hors transfert de personnel vers la CdC, la commune perd 3 équivalents temps plein (E.T.P.). Entre 2012 et 2016, le total des "effectifs physiques" Ville + CdC passe de 397 à 361 soit une perte de 36 emplois (mais on n'a pas la traduction en E.T.P.). Or, le domaine qui a subi le plus de réductions est la filière technique. D'où le recours croissant à des entreprises privées pour nombre de travaux ; il n'est absolument pas certain que l'on y gagne en coût et, surtout, en réactivité. Autre exemple : le nombre de policiers municipaux va passer à 6 soit 1 de plus ; en partie le résultat du désengagement de l'État pour la sécurité publique.
Dernier sujet abordé dans cet article : le Partenariat Public Privé (P.P.P.). Le rapport de la C.R.C. revient longuement sur le sujet, donne des chiffres très précis et recommande une meilleure information des élus sur le sujet. C'est sans doute la raison pour laquelle nous avons eu droit à un document détaillé lors du dernier Conseil Municipal (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2018/12/compte-rendu-du-conseil-municipal-du-17-decembre-2018-suite.html). Nous avons signalé que les avenants passés depuis le début du contrat représentaient une hausse d'environ 10% d'augmentation et qu'au total le P.P.P. aura coûté environ 10 millions d'euros en 15 ans soit la moitié de l'endettement.
A suivre...