C'est le printemps ! Si vous ne pouvez pas voyager comme vous le souhaitez, je vous offre une occasion de voyager dans le passé avec la suite de mes souvenirs datant des années 1960 - 1970 (voir les 7 articles précédents "Voyager il y a 50 ans" dont le dernier : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/07/voyager-il-y-a-50-ans-7.html) que vous pouvez compléter par quelques compte rendus de voyages dans la rubrique https://gerard-fretelliere.over-blog.com/tag/voyages/
Aujourd'hui, après avoir évoqué l'avion, le train, la 4 L (et d'autres voitures), je vais parler d'autres moyens de transports.
Quand il n'y avait pas de train et que je n'utilisais pas une voiture, je prenais les autocars. Un peu en France mais surtout en Amérique et en Europe du Nord ainsi qu'en Afrique du Nord et Afrique orientale sans oublier les cars internationaux (de Paris vers Prague, Bruxelles, Lisbonne)
Jusqu'au milieu des années 1970, ceux-ci n'avaient souvent rien à voir avec les autocars modernes que nous connaissons aujourd'hui. Ils étaient plus courts et moins hauts ; ils étaient moins confortables et ne disposaient pas de tous les instruments modernes de sécurité et de conduite. Et, surtout, les bagages ne voyageaient pas en soute mais sur le toit ; il y avait souvent une ou plusieurs personnes préposées pour les envoyer au-dessus du véhicule. Il n'était pas rare que les valises et sacs soient malmenés pendant cette opération mais ils souffraient encore plus des intempéries voire de l'opération inverse de déchargement.
Quelques pays possédaient des équipements modernes. Les cars Greyhound ("lévrier") desservaient la plus grande partie des États-Unis et du Canada : en 1976, j'avais acheté un forfait de 30 jours et j'ai parcouru des milliers de kilomètres. Les bus étaient confortables y compris pour dormir ce qui était nécessaire car les étapes pouvaient durer une trentaine d'heures (exemple entre Chicago et Billings ou entre Winnipeg et Toronto). Il y avait des haltes plus ou moins longues pour manger dans les "buffets" situés au sein de gares routières, modernes pour l'époque ; on s'arrêtait, également, en pleine nuit pour changer de conducteur. Ces voyages au long cours étaient l'occasion de faire connaissance avec d'autres jeunes touristes. Autre exemple, l'Europe du Nord où on trouvait un service semblable là où il n'y avait pas de trains (mais je n'ai jamais pris le bus de nuit) ou l'est du Canada parce que le réseau ferré était très déficient. Et, dans une moindre mesure l'Amérique du Sud.
Par contre, en Tanzanie, c'était nettement plus archaïque. Le bus souffrait quand il y avait des côtes et, parfois, refusait de continuer. Il fallait alors prendre son mal en patience le temps que le véhicule se "repose".
Au Sénégal, on empruntait le "taxi-brousse". Il s'agissait d'une camionnette aménagée pour emmener généralement une dizaine de personnes. Les véhicules avaient de l'âge et l'entretien laissait à désirer ; en particulier les suspensions fort défaillantes qui nous faisaient ressentir toutes les imperfections de la piste. Il n'avait pas d'horaires fixes mais partait quand il était plein ce qui pouvait prendre du temps. Néanmoins, si un groupe se présentait, la conducteur n'hésitait pas et démarrait aussi sec même si une ou deux places restaient vides.
Quand il n'existait ni ligne de train, ni ligne de cars, ou que l'on voulait gagner du temps (au lieu d'attendre le bus pendant des heures), il restait la possibilité de faire du "stop" qui fonctionnait assez bien avec le risque que celui qui vous avait pris en charge effectue de courtes distances ou vous case au milieu des marchandises de façon inconfortable. Nous avons eu une seule mauvaise surprise : croyant avoir été pris en stop, nous avions hélé ce qui s'est révélé être un taxi ce qui nous a coûté plus cher. Inversement, il nous est arrivé qu'une personne que nous avions prise en stop nous invite à manger et dormir chez elle.
Plusieurs fois, j'ai pris le bateau.
Dans le cas le plus simple, il n'y avait pas de transbordement. Le car ou le taxi brousse que nous empruntions traversait une rivière (en Gambie pour aller du nord au sud du Sénégal), un lac (en Finlande ; en hiver, c'est plus rapide car le car roule sur la glace), un fjord (en Norvège ou au Canada), un bras de mer (entre Victoria et Vancouver). De même, le train Paris - Copenhague empruntait le bateau entre l'Allemagne et le Danemark (c'est fini depuis la construction de 2 ponts mais ça a rallongé sérieusement les distances) ; idem pour Paris - Londres avant la construction du tunnel sous la Manche.
Dans d'autres cas, on empruntait le bateau de façon spécifique pour une durée plus ou moins longue. Si la traversée de l'estuaire du Saint Laurent ou du détroit de Gibraltar étaient courtes, il n'en était pas de même pour traverser la Baltique (de Vaasa à Sundsvall ; ligne qui n'existe plus), la Méditerranée (de Skikda à Marseille) ou pour aller de Tromsø jusqu'à l'île du Cap Nord. Nous avons voyagé de nuit ; il fallait parfois réserver une cabine mais on pouvait dormir sur le pont ou près du bar.
A suivre