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15 avril 2023 6 15 /04 /avril /2023 10:20

     C'est le printemps ! Si vous ne pouvez pas voyager comme vous le souhaitez, je vous offre une occasion de voyager dans le passé avec la suite de mes souvenirs datant des années 1960 - 1970 (voir les 7 articles précédents "Voyager il y a 50 ans" dont le dernier : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/07/voyager-il-y-a-50-ans-7.html) que vous pouvez compléter par quelques compte rendus de voyages dans la rubrique https://gerard-fretelliere.over-blog.com/tag/voyages/

 

     Aujourd'hui, après avoir évoqué l'avion, le train, la 4 L (et d'autres voitures), je vais parler d'autres moyens de transports.  

 

     Quand il n'y avait pas de train et que je n'utilisais pas une voiture, je prenais les autocars. Un peu en France mais surtout en Amérique et en Europe du Nord ainsi qu'en Afrique du Nord et Afrique orientale sans oublier les cars internationaux (de Paris vers Prague, Bruxelles, Lisbonne)

     Jusqu'au milieu des années 1970, ceux-ci n'avaient souvent rien à voir avec les autocars modernes que nous connaissons aujourd'hui. Ils étaient plus courts et moins hauts ; ils étaient moins confortables et ne disposaient pas de tous les instruments modernes de sécurité et de conduite. Et, surtout, les bagages ne voyageaient pas en soute mais sur le toit ; il y avait souvent une ou plusieurs personnes préposées pour les envoyer au-dessus du véhicule. Il n'était pas rare que les valises et sacs soient malmenés pendant cette opération mais ils souffraient encore plus des intempéries voire de l'opération inverse de déchargement.

     Quelques pays possédaient des équipements modernes. Les cars Greyhound ("lévrier") desservaient la plus grande partie des États-Unis et du Canada : en 1976, j'avais acheté un forfait de 30 jours et j'ai parcouru des milliers de kilomètres. Les bus étaient confortables y compris pour dormir ce qui était nécessaire car les étapes pouvaient durer une trentaine d'heures (exemple entre Chicago et Billings  ou entre Winnipeg et Toronto). Il y avait des haltes plus ou moins longues pour manger dans les "buffets" situés au sein de gares routières, modernes pour l'époque ; on s'arrêtait, également, en pleine nuit pour changer de conducteur. Ces voyages au long cours étaient l'occasion de faire connaissance avec d'autres jeunes touristes. Autre exemple, l'Europe du Nord où on trouvait un service semblable là où il n'y avait pas de trains (mais je n'ai jamais pris le bus de nuit) ou l'est du Canada parce que le réseau ferré était très déficient. Et, dans une moindre mesure l'Amérique du Sud.

     Par contre, en Tanzanie, c'était nettement plus archaïque. Le bus souffrait quand il y avait des côtes et, parfois, refusait de continuer. Il fallait alors prendre son mal en patience le temps que le véhicule se "repose". 

     Au Sénégal, on empruntait le "taxi-brousse". Il s'agissait d'une camionnette aménagée pour emmener généralement une dizaine de personnes. Les véhicules avaient de l'âge et l'entretien laissait à désirer ; en particulier les suspensions fort défaillantes qui nous faisaient ressentir toutes les imperfections de la piste. Il n'avait pas d'horaires fixes mais partait quand il était plein ce qui pouvait prendre du temps. Néanmoins, si un groupe se présentait, la conducteur n'hésitait pas et démarrait aussi sec même si une ou deux places restaient vides. 

 

     Quand il n'existait ni ligne de train, ni ligne de cars, ou que l'on voulait gagner du temps (au lieu d'attendre le bus pendant des heures), il restait la possibilité de faire du "stop" qui fonctionnait assez bien avec le risque que celui qui vous avait pris en charge effectue de courtes distances ou vous case au milieu des marchandises de façon inconfortable. Nous avons eu une seule mauvaise surprise : croyant avoir été pris en stop, nous avions hélé ce qui s'est révélé être un taxi ce qui nous a coûté plus cher. Inversement, il nous est arrivé qu'une personne que nous avions prise en stop nous invite à manger et dormir chez elle. 

 

     Plusieurs fois, j'ai pris le bateau.

     Dans le cas le plus simple, il n'y avait pas de transbordement. Le car ou le taxi brousse que nous empruntions traversait une rivière (en Gambie pour aller du nord au sud du Sénégal), un lac (en Finlande ; en hiver, c'est plus rapide car le car roule sur la glace), un fjord (en Norvège ou au Canada), un bras de mer (entre Victoria et Vancouver). De même, le train Paris - Copenhague empruntait le bateau entre l'Allemagne et le Danemark (c'est fini depuis la construction de 2 ponts mais ça a rallongé sérieusement les distances) ; idem pour Paris - Londres avant la construction du tunnel sous la Manche.

     Dans d'autres cas, on empruntait le bateau de façon spécifique pour une durée plus ou moins longue. Si la traversée de l'estuaire du Saint Laurent ou du détroit de Gibraltar étaient courtes, il n'en était pas de même pour traverser la Baltique (de Vaasa à Sundsvall ; ligne qui n'existe plus), la Méditerranée (de Skikda à Marseille) ou pour aller de Tromsø jusqu'à l'île du Cap Nord. Nous avons voyagé de nuit ; il fallait parfois réserver une cabine mais on pouvait dormir sur le pont ou près du bar.

 

     A suivre

 

 

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11 avril 2023 2 11 /04 /avril /2023 15:21

     Les élections de juin 2022 ayant été annulées dans la 1ère circonscription de l'Ariège du fait du très faible écart de voix entre la candidate LREM, arrivée deuxième, et le candidat RN, arrivé troisième, des élections partielles étaient donc organisées les 26 mars et 2 avril 2023. Elles se sont traduites par la défaite de la députée sortante LFI -NUPES battue très nettement au second tour par la dissidente socialiste. 

 

     A gauche, beaucoup de voix ont dénoncé le soutien de la droite et du RN à la candidate socialiste dissidente. Ce qui est véridique mais c'est quand même plus complexe que cela. 

 

     Il faut, tout d'abord, préciser que ce département est un bastion du Parti Socialiste depuis des lustres. Traditionnellement, le sénateur est PS, les deux députés sont PS, le président du Conseil Départemental est PS ; idem pour les maires des principales villes. 

 

     En 2012, après la victoire de Hollande aux Présidentielles, la députée sortante PS avait remporté le siège dès le premier tour. Le candidat de la droite "classique" était relégué à moins de 16% soit trois fois moins. Le FN et le Front de gauche se disputaient la troisième place autour de 11%. EE-LV dépassait les 5% d'assez peu. Quant au MODEM, il n'atteignait pas 2%. La gauche dans son ensemble était à près de 70%. 

 

     Changement complet en 2017. En effet, après le quinquennat Hollande et le résultat très médiocre de Hamon à la Présidentielle, c'était la candidate soutenue par Mélenchon qui était en tête de la gauche mais avec 20,26 % seulement. La première place étant occupée par le macronien avec 31,35% alors que le PS perdait plus des 3/4 de son électorat en étant bloqué à 13,54%. Il faut dire qu'il y avait un candidat Divers gauche qui raflait 7,27%, privant peut-être le PS de la place au second tour. Quant au total de la gauche (en ajoutant les candidatures EE-LV , PCF et LO), il passait sous la barre des 50%. Par ailleurs, le candidat de la droite "classique" s'effondrait ce qui permettait au FN de progresser un peu en pourcentage (mais pas en voix). De toute évidence, une partie significative de l'électorat socialiste s'était portée sur le candidat du Président élu ; une autre partie étant passée à LFI ; 1/4 restant à la "vieille maison". Le match semblait mal engagé pour la gauche mais Bénédicte Taurine, faisait plus que doubler son nombre de voix. Elle avait récupéré la quasi totalité des voix LO, PCF, EE-LV et un bon pourcentage des voix PS et DVG du premier tour voire d'une partie des voix FN. Le candidat macronien était battu sur le fil avec 143 voix de différence. 

 

     En 2022, les accords au sommet entre LFI, PCF, EE-LV et PS prévoyaient un candidat unique en la personne de la députée sortante. Au premier tour, celle-ci gagnait un peu plus de 900 voix et passait nettement en tête avec 33,12%. Néanmoins, le PS local, soutenu par des "barons" de ce parti, présentait une candidate qui parvenait à augmenter le score socialiste de 2017 en atteignant 18,07%. La gauche dépassait, à nouveau les 50% des voix. La représentante du parti de Macron reculait donc nettement en perdant plus de 3 000 voix et en réussissant à dépasser le RN  de 8 voix seulement ; manifestement, une partie de l'électorat socialiste, tenté par Macron, était revenu au bercail. Le RN faisait un bond spectaculaire de plus de 2 600 voix malgré la concurrence d'un candidat zemmourien à plus de 1 000 voix. cependant, il faut signaler l'absence étonnante d'un quelconque candidat de la droite "classique" dont l'électorat s'est reporté massivement vers l'extrême-droite et accessoirement sur le "marcheur". 

 

     Le contexte de 2023 était assez différent. En effet, Macron n'a pas de majorité à l'Assemblée et ne peut compter que sur l'appui de députés LR ou sur le 49-3 pour faire passer ses projets. Et, surtout, la décision de faire passer l'âge de départ en retraite de 62 à 64 ans a suscité une forte mobilisation encadrée par une unité syndicale sans faille (ce qui ne s'était pas vu depuis très longtemps). Il était donc prévisible que la candidate du parti présidentiel perde des plumes. ce fut encore pire que prévu : elle perd plus de 3 900 voix et plus de 60% de son électorat de 2022 et plus des 3/4 de celles du "sommet" de 2017.

 

     Qui allait profiter de cette déroute ? La députée sortante espérait rempiler sans souci ; c'était sans compter sur le retour de la dissidente PS (Mme Froger) soutenue par tous les notables socialistes du département et de la Région, par Hollande et ses amis, et par le n° 1bis d'un parti coupé en 2 parties strictement égales. Résultat : la dissidente gagne 96 voix alors que Bénédicte Taurine perd plus de 3 500 voix mais reste à la première place du fait de la régression de la macronienne. Quant au RN, il demeure troisième ; paradoxe : il perd 842 voix mais gagne en pourcentage (de 19,94 à 24,78). Le candidat Reconquête recule nettement et on n'a pas de candidat de la droite "classique" mais un "sans étiquette" qui fait un bide. 

 

     Comment analyser l'évolution du rapport de force à gauche entre 2017 et 2023 ? Jean-Luc Mélenchon a, sans aucun doute, commis une lourde erreur d'appréciation. D'une part, en ne voyant pas que les opposants à la réforme des retraites sont très divers politiquement. Certes, beaucoup sont proches de la NUPES mais on trouve des déçus de Macron (singulièrement à la CFDT et autres syndicats dits "réformistes" voire des syndicats de droite) et des électeurs du Front National. Par ailleurs, les outrances de la jeune garde mélenchonistes et les dissensions internes de LFI - sans oublier la bataille des images au sujet des graves incidents de Sainte Soline - ont fait fuir des électeurs de Taurine en 2017 et 2020. Soit ils se sont abstenus, soit ils ont voté PS dissident. 

 

     Autrefois, le candidat de gauche arrivé en tête bénéficiait du désistement du candidat de gauche arrivé derrière. Cela n'a plus court : on ne compte plus les exemples de maintien au second tour de deux ou de deux listes candidats de gauche. On a l'exemple du Mans en 2020 et celui de la seconde circonscription de l'Ariège en 2022 mais on en trouverait facilement d'autres. La candidate dissidente s'est donc maintenue. 

 

     Ses partisans ne manquent pas de souffle en disant que sa candidature a évité que le RN soit présent au second tour car en récupérant la deuxième place et en se maintenant, ils jouaient sur du velours pour le second tour. A contrario, si le candidat lepéniste avait été qualifié, la candidate LFI/NUPES aurait sauvé son siège. 

 

     Bénédicte Taurine n'avait aucune réserve de voix pour le second tour hormis celles de L.O. fort modestes. Habituellement, le candidat le plus à gauche récupère 20% du vote RN ; pour cette fois-ci, le report fut plus limité (pas plus de 15%). Inversement, les électeurs de Renaissance n'allaient pas laisser passer l'occasion de mettre à terre la candidate de Mélenchon : ils ont voté pour Froger comme un seul homme. Ils ont été rejoints par les électeurs de Zemmour et, sans aucun doute, par une bonne partie de ceux du sans étiquette. Cela suffisait pour détrôner la sortante mais, fait inédit (c'est inédit car si le report des électeurs RN est généralement de 50% pour la droite, il s'agissait ici d'une candidate censée être de gauche), la moitié des électeurs du R.N. a voté socialiste, transformant la défaite de Bénédicte Taurine en déroute. En effet, elle ne gagne que 998 voix entre les deux tours alors que Froger en gagne 6 016. Comme si le "Front Républicain" constitué, autrefois, pour contrer le FN/RN s'était transformé en un "Front de l'ordre" pour contrer la LFI et ses alliés, qui, eux, sont "diabolisés". Si digues il y a, c'est désormais contre un autre "danger".

 

     On peut tirer quelques leçons de cet épisode tout en nuançant du fait de la situation locale particulière où, en définitive, le PS local n'a fait que refermer une parenthèse qui lui était insupportable. Primo : Macron ne peut pas dissoudre car il perdrait au moins la moitié de ses députés. Secundo : le RN/FN est totalement "dédiabolisé" ; il apparaît désormais comme une droite populaire fort classique (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/06/legislatives-2022-en-sarthe.html et https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/06/legislatives-2022-dans-la-4eme-circonscription.html. Tertio et inversement, la coalition de gauche sous domination mélenchoniste est dans une mauvaise passe. Elle doit revenir au centre du jeu en disputant l'électorat populaire de province aux lepénistes et en séduisant les déçus du macronisme. Pour le moment, c'est l'échec sur ces deux enjeux. Pourtant, il y a urgence ! 

 

   Pour tout savoir sur l'évolution électorale de la circonscription, voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_circonscription_de_l%27Ari%C3%A8ge

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5 avril 2023 3 05 /04 /avril /2023 17:20

     Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire, le budget de Sablé est voté de plus en plus tard dans l'année. En toute logique, il devrait être adopté à la fin de l'année précédente. Ce n'est pas le cas dans notre commune (et à la CdC) où il a toujours été présenté au début de l'année qu'il finance. Comme les délais ont été allongés (désormais le budget de l'année peut être mis à l'ordre du jour jusqu'au 15 avril), le débat budgétaire a eu lieu lundi 3 avril dans notre ville. L'avantage est que l'on a une vue plus précise des ressources prévisibles fournies par les impôts locaux et les dotations de l'État. 

 

     En toute logique, ce budget reprend les orientations proposées lors du débat d'orientation budgétaire qui a eu lieu 3 semaines auparavant (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/03/orientations-budgetaires-2023-pour-sable.html). Bien évidemment, les oppositions n'ont pas voté ce budget ; elles se sont abstenues. Elles auraient tout aussi bien pu voter contre mais la tradition sabolienne fait que ça a été rarement le cas (pour ma part, je me suis toujours rallié à la position majoritaire du groupe sur ce point). 

 

     On reste sur sa faim en ce qui concerne les subventions aux associations puisque la presse annonce que la municipalité a décidé de mettre en place de nouveaux critères - au moins pour les clubs sportifs - qui, à mon avis, peuvent réduire l'indépendance des dits clubs. Pourtant, des critères très précis avaient été définis et paraissaient satisfaisants et équitables. Comme je n'ai pas sous la main l'évolution des subventions, je ne sais pas si certaines ont été baissées et d'autres relevées ou si la masse a évolué en plus ou en moins. C'est important car la baisse de 5% des subventions a été décidée plusieurs fois à l'occasion de précédents budgets (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/05/les-caisses-sont-vides.html). A suivre. 

 

     Je voudrais signaler que les impôts locaux vont augmenter d'un peu plus de 7% ce qui est tout à fait inédit. Pourtant, cela n'est pas dû à une décision de la majorité municipale mais à la loi de finances votée par le Parlement (avec le 49 - 3) qui a réévalué les bases dans cette proportion. Les élus saboliens pouvaient donc se permettre le luxe de ne pas augmenter les taux (comparaison avec 2021  : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/04/a-sable-tout-augmente.html). Par ailleurs, la taxe d'habitation a disparu (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2018/06/suppression-de-la-taxe-d-habitation-quelles-consequences.html) mais elle subsiste pour les résidences secondaires ; la presse ne nous donne pas d'information sur son volume. Comme l'adjointe a annoncé une bonne surprise concernant les dotations de l'État, les recettes de fonctionnement sont à la hausse. Pour comprendre les finances locales voir mon "best seller" (non actualisé) : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-le-budget-municipal-pour-les-nuls-124166523.html

 

     Sans surprise, les dépenses de fluide vont faire un bond (mais c'était déjà le cas en 2022). Idem pour les dépenses de personnel mais la hausse de 3,5% des salaires décidés nationalement n'explique pas tout comme je l'ai écrit dans l'article sur le DOB ; il faut tenir compte de la forte augmentation du personnel que je ne m'explique pas. Néanmoins, dans la mesure où des postes importants ne sont pas pourvus du fait de départs qui ne sont remplacés qu'après de longs mois, cela réduit un tout petit peu la facture. 

 

     La commune a décidé de faire une pause sur les investissements. Elle n'a pas le choix car les caisses sont vides comme je le signale depuis très longtemps (voir toute la rubrique "Finances Locales " : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/tag/finances%20locales/ et, plus précisément : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/02/conseil-municipal-du-15-fevrier-2021.html ou https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2019/01/compte-rendu-du-conseil-municipal-du-28-janvier-2.html ou https://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-sable-on-va-se-serrer-la-ceinture-suite-125487464.html et https://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-sable-la-fin-du-miracle-125409254.html. Résultat d'une politique peu prudente de la part de François Fillon qui a obligé ses successeurs à réduire la voilure pour espérer alléger le poids de la dette ; sans grand succès car celle-ci reste élevée et va même un tout petit peu augmenter. 

 

     Le choix des travaux à réaliser en 2023 traduit à la fois la faiblesse des ressources et la politique de al nouvelle municipalité. Il me semble que certains ne sont pas prioritaires alors que des investissements urgents ne sont pas programmés. Je relève avec satisfaction que l'on va engager des travaux sur la façade de l'Hôtel de Ville. On a pris au moins 3 ans de retard ! Par contre, toujours rien pour l'église. Lors de la campagne électorale de 2020, nous avions plaidé pour un programme de rénovation thermique des bâtiments communaux ; ça va se faire dans une école mais ailleurs ? On n'a pas d'informations. De nouveaux travaux sont prévus dans le jardin public ; malgré un gros chantier qui a été achevé en 2020 (mais comme ce n'est pas réalisé avec le même matériau que le reste, ça jure et il faudrait "habiller" un gros mur en béton). Cependant, ce sera insuffisant tant ce magnifique cadre a été laissé à l'abandon depuis des décennies ; il faudrait lui accorder la priorité par rapport, par exemple au périphérique nature qui n'est pas urgent (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/tag/espaces%20verts%20a%20sable/). Quant au plan vélo, j'ai déjà eu l'occasion d'évoquer mon désaccord complet avec les choix qui ont été faits même si je ne conteste pas la somme totale qui y est dévolue (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/tag/velo/)

 

     Il y aurait d'autres remarques à émettre ; j'y reviendrai au cas par cas dans les mois à venir. 

 

 

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30 mars 2023 4 30 /03 /mars /2023 10:59

     Suite du premier article sur le sujet (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/03/mars-a-tromso.html) qui, en fait, est le 5ème article sur Tromsø. 

 

     Cette année, l'hiver a été particulièrement favorable au tourisme dans le Grand Nord. La presse a signalé que les taux de remplissage des navires de croisière (et de l'Hurtigruten) étaient particulièrement élevés et on pouvait aisément s'en convaincre à la mi mars quand, presque tous les jours, on voyait un de ces immenses bateaux amarrés à Breivika. Ci-dessous, l'exemple le plus spectaculaire. 

Mein Schiff 3 ("Mon bateau" n°3) de la compagnie TUI. Navire destiné à une clientèle germanophone, il mesure près de 300 m. de long et peut transporter plus de 2500 passagers servis par 1000 membres d'équipage.

Mein Schiff 3 ("Mon bateau" n°3) de la compagnie TUI. Navire destiné à une clientèle germanophone, il mesure près de 300 m. de long et peut transporter plus de 2500 passagers servis par 1000 membres d'équipage.

     Des norias de navettes étaient mobilisées pour transporter les passagers qui faisaient escale - pour quelques heures ou plus d'une journée - dans la capitale du Grand Nord norvégien (mais on rencontrait, également, en ville, des touristes alertes ayant parcouru plus de 8 km à pied A/R depuis le quai). D'autres touristes étaient arrivés par avion ; les hôtels et les locations étaient donc pleins malgré les prix prohibitifs.

 

     Pourquoi cette ruée ? D'abord, le report de voyages annulés pour cause de COVID et les incontournables : la ville ancienne, la "cathédrale arctique", le point de vue depuis Storsteinen, des musées. Et, surtout les aurores boréales

Mars à Tromsø (suite)

     Contrairement à ce que croient beaucoup de gens, il peut y avoir des aurores boréales toute l'année du fait de la latitude mais pour les voir, il faut plusieurs conditions qui ne sont pas toujours réunies : la nuit, un ciel clair et l'absence de pollution lumineuse. Par conséquent, l'idéal est de réaliser les observations à l'écart de la ville. C'est pourquoi, le soir, à partir de 18 h, on voit des touristes, devant les hôtels ou les entreprises touristiques, qui attendent le minibus qui les emmènera voir cette merveille de la nature. Ils reviendront vers 24 h satisfaits (ou remboursés). 

 

     Autre attrait du Grand Nord littoral en mars et avril : les sports d'hiver. Comme je l'ai expliqué, la neige peut être au rendez-vous (surtout en altitude) jusqu'à la fin du mois de mai. Le printemps a un gros avantage sur l'hiver : il fait jour beaucoup plus longtemps. Je rappelle que le 20 mars, jour de l'équinoxe de printemps, le soleil est au-dessus de l'horizon pendant 12 heures sur toute la terre. Après le 20 mars, la durée du jour augmente plus vite qu'à Sablé puisqu'il n'y a plus de nuit à Tromsø à partir de la fin mai. Qui plus est : il fait moins froid. 

 

     Pour les habitants de la région et quelques touristes, la gamme des sports d'hiver praticables est quasiment inépuisable. Certes, la ville est très mal dotée pour le ski alpin : une seule station, comportant peu de pistes, située à Kroken sur le continent et une piste familiale (et très bon marché) à Bak Olsen sur l'île. Les enfants, petits et grands, peuvent, également, pratiquer la luge ou le saut à ski (plusieurs tremplins sur l'île). On peut patiner sur un anneau situé à Tromsdalen mais, par contre, le plus souvent, il y a trop de neige sur les lacs. On voit, également, de temps en temps, des personnes se déplaçant avec une sorte de traineau poussette nommé spark. 

 

     Par contre, deux sports peuvent se pratiquer quasiment partout et les Tromsøites ne s'en privent pas (surtout le samedi et le dimanche par beau temps de préférence) : le ski "non alpin" et les randonnées à pied ou en raquettes. 

 

     Il existe plus d'une centaine de km de pistes de ski de fond sur le territoire de la commune de Tromsø. C'est nettement moins qu'à Oslo mais la population est 10 fois moindre et le terrain est nettement plus escarpé. Comme partout en Norvège, c'est entièrement gratuit. Les pistes sont damées très régulièrement par la commune ou des bénévoles réunis en associations. Cerise sur le gâteau : les plus populaires sont éclairées quand il fait nuit (très utile pendant la "nuit polaire"). Quant aux piétons, ils sont autorisés à certaines conditions. 

     Autrefois, les skieurs utilisaient un rail. C'était le style "classique". Depuis un demi-siècle à peine, les sportifs ont adopté le pas de patineur plus rapide mais demandant une plus grande surface. Les skis ne sont pas les mêmes. 

La dameuse en action. On remarque à droite et à gauche le rail pour le style "classique" et les traces laissées par les pas de patineur (plus rapide). Deux touristes marchent sur la côté dans la neige damée donc ils ne s'enfoncent pas.

La dameuse en action. On remarque à droite et à gauche le rail pour le style "classique" et les traces laissées par les pas de patineur (plus rapide). Deux touristes marchent sur la côté dans la neige damée donc ils ne s'enfoncent pas.

Prononcez "Goud(e) tur(e)" = "Bonne promenade". On vous explique que les piétons et les randonneurs doivent se partager la piste. On indique que le damage est fait bénévolement.

Prononcez "Goud(e) tur(e)" = "Bonne promenade". On vous explique que les piétons et les randonneurs doivent se partager la piste. On indique que le damage est fait bénévolement.

         Il faut y ajouter d'autres activités hybrides : les skieurs de fond tirés par leur chien dans les montées, les parents skieurs tirant un traîneau dans lequel a pris place un jeune enfant et, sport prisé par les jeunes : monter le plus vite possible au point de vue de Storsteinen (près de 400 m. de dénivellation) et redescendre encore plus vite. Bien sûr avec des crampons.  

 

     Le "terrain de jeu" ne se limite pas aux pistes. Loin de là ! Comme tout est recouvert de neige, vous pouvez aller partout sans vous rendre compte que vous circulez sur un lac ou un marais et sans trop sentir les rochers sous-jacents. 

     Trois solutions s'offrent aux sportifs. 

          - Le ski "hors piste". Il faut posséder un équipement spécifique au type de randonnée : soit vous effectuez de longs raids par "monts et par vaux" (et nuit en refuge), soit vous atteignez un sommet (pas trop pentu) à ski et vous le redescendez. 

          - Les raquettes. Elle évitent de trop s'enfoncer dans la neige mais la vitesse est réduite car il faut constamment lever haut la jambe. Par contre, on peut aller quasiment partout. 

          - Les chiens de traineau, surtout prisés par les touristes et les croisiéristes. 

 

     Attention cependant : le temps change vite dans cette région. Ceux qui s'aventurent dans une zone qu'ils ne connaissent pas courent des risques si le temps se couvre ou qu'il tombe de la neige. Quand tout est blanc, on a du mal à distinguer les reliefs et s'il n'y a pas de balisage, on peut vite se perdre voire se trouver au bord du vide. Dans certains lieux, il y a des risques d'avalanches. Prudence !

 

 

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29 mars 2023 3 29 /03 /mars /2023 16:22

     J'ai présenté la ville la plus septentrionale du monde dans une série de 3 articles (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/03/la-ville-la-plus-septentrionale-du-monde.html ; https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/10/la-ville-la-plus-septentrionale-du-monde-suite.html ; https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/10/la-ville-la-plus-septentrionale-du-monde-fin.htmlJe complète par 2 articles précisant comment les habitants du Grand Nord littoral vivent "l'hiver". Étant donné la situation en latitude et la proximité de la mer, le climat est polaire océanique et la saison froide dure plus de 3 mois. Il peut neiger dès la mois d'octobre et jusque fort longtemps au printemps. Par exemple, en 2022, il a neigé tous les jours de mai jusqu'au 17 (jour de la fête nationale célébrée sous les flocons). Inversement, un redoux (entraînant le dégel) peut se produire dès la fin février. 

 

     Cette année, quelques jours après le début du mois de mars, la neige s'est remise à tomber. Il neigeait presque tous les jours. Souvent sous forme d'averses : des "giboulées de mars" blanches. Le total des précipitations jusqu'au début du printemps officiel (20 mars désormais) a dépassé le mètre. Bien évidemment, comme la neige se tasse, l'épaisseur maximale (dans les dépressions sans arbres) ne dépassait pas 50 cm ce qui n'est pas rien. A contrario, la couche neigeuse était nettement plus réduite sur les sommets à cause du vent qui balaie la neige. Toute la région était blanche hormis les bois de bouleaux et de conifères. 

   

Près de Straumsbukta un très bel après-midi de mars.

Près de Straumsbukta un très bel après-midi de mars.

Comment est-ce que l'on vit en hiver dans cette ville et ses environs ? Eh bien, tout fonctionne comme si de rien n'était. Les habitants s'habillent chaudement mais la température est rarement glaciale  (jamais en dessous de -15° ; néanmoins, quand le vent souffle, la température ressentie peut se situer en dessous de -20° ; en mars, cette année, la température minima a été de -7°). Les plus âgés, craignant les chutes, installent des crampons sous leurs chaussures. Cet équipement est surtout utile en ville car la neige étant très tassée, elle peut se transformer en verglas. Les services de bus circulent aux mêmes horaires qu'à la "belle" saison ; il suffit de les équiper de pneus neige ; idem pour les automobiles et les vélos. Et, également, les avions. 

 

     Une condition doit, cependant, être remplie : il faut déneiger. Les grands axes sont dégagés par de gros engins municipaux genre bulldozer qui déposent également des graviers pour accélérer la fonte (là où la circulation est la plus intense, il n'y a quasiment plus de neige). Les axes secondaires sont traités par des engins plus modestes qui soufflent la neige sur les côtés de la voie. L'administration déneige également les trottoirs et pistes cyclables. Néanmoins, du fait des tas de neige qui s'accumulent sur les côtés, les routes, trottoirs et pistes sont plus étroits. Les habitants ne sont pas en reste : certains font appel à des prestataires qui se déplacent avec une petite "souffleuse", d'autres s'y collent pour se frayer un accès à leur domicile et à leur garage : on utilise des larges voire très larges pelles. Il faut, également déneiger les toits (assez périlleux) et les terrasses.

 

 

Le geste auguste du pelleteur

Le geste auguste du pelleteur

Une pelle plus large et plus efficace. La neige récoltée s'accumule au fond à gauche.

Une pelle plus large et plus efficace. La neige récoltée s'accumule au fond à gauche.

     Question : où va la neige ? Partout, on rencontre des "terrils" de neige. De temps à autres, une pelleteuse vient remplir des camions qui déversent la neige dans la mer ce qui n'est pas très écologique car la neige est polluée. Sinon, quand vient la pluie, les tas disparaissent peu à peu et inondent les rues. 

 

 

Dans un parc. Difficile d'utiliser la balançoire du premier plan. Un gros monticule a été créé par l'apport de neige.

Dans un parc. Difficile d'utiliser la balançoire du premier plan. Un gros monticule a été créé par l'apport de neige.

      Les ferrys et l'Hurtigruten ne sont pas non plus entravés par les températures négatives. Certes, certains fonds de fjords ("botn") peuvent être pris par les glaces mais ce n'est pas le cas des détroits entourant Tromsø et de la plupart des bras de mer et, bien sûr, de la haute mer. Celle-ci peut quand même être affectée par de fortes houles qui ne gênent pas trop des gros navires (pour le bateaux de pêche, c'est plus périlleux). 

 

 

Au fond : une partie du Sørbotn a gelé (il est exposé plein nord)

Au fond : une partie du Sørbotn a gelé (il est exposé plein nord)

Ferry entre l'île de Kvaløya et celle de Vengsøya

Ferry entre l'île de Kvaløya et celle de Vengsøya

          A suivre.

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28 mars 2023 2 28 /03 /mars /2023 11:36
Ciné-débat sur les migrations

     Le lundi 27 mars, le groupe sabolien d'Amnesty International invitait à un ciné-débat autour du film "les Engagés". Près d'une centaine de personnes ont fait le déplacement. 

 

     Le film commence par un accident sans gravité. Un couple, revenant d'une randonnée dans la montagne près de Briançon, renverse un jeune Guinéen. Il n'a que quelques égratignures mais si l'accident a eu lieu c'est que le jeune étranger a passé clandestinement la frontière entre l'Italie et la France et est recherché par les gendarmes. 

 

     Je ne vais pas raconter la suite qui est une fiction basée sur des fait réels. Des migrants tentent tous les jours de franchir la frontière franco-italienne au risque de se faire arrêter (et reconduire de l'autre côté) voire d'y laisser leur vie (ce qui sera le sort du jeune homme qui mourra noyé en voulant échapper aux gendarmes). Des Français leur viennent en aide pour leur permettre de rester en France et de demander soit l'asile, soit le statut de mineur isolé, soit un permis de séjour autre. Ils organisent, également, des "maraudes" pour éviter que ces "saute-frontières" se perdent, se blessent, aient froid ou faim. Le conducteur du véhicule qui a causé involontairement l'accident va découvrir peu à peu ces situations et s'engager au risque de compromettre sa vie privée et professionnelle voire le fonctionnement d'une association de soutien. 

 

     A l'issue du film, outre Amnesty, 3 associations se sont présentées et ont évoqué leurs actions. 

 

     La représentante de la CIMADE était la seule non sabolienne. Elle fait partie d'un groupe basé au Mans depuis quelques années dont elle a présenté les actions. Rappelons que la CIMADE est l'acronyme de "Comité Inter-Mouvements Auprès Des Évacués" constitué, en 1939, par des mouvements de jeunesse protestants, pour venir en aide aux habitants d'Alsace et Lorraine (souvent protestants eux-mêmes) qui avaient été évacués des zones frontalières après le déclenchement de la seconde guerre mondiale et se retrouvaient isolés dans le sud du pays. La CIMADE fait encore partie de la Fédération Protestante de France mais se présente comme un mouvement oecuménique donc élargi à d'autres confessions chrétiennes puis à des militants sans origine confessionnelle. Ses actions ont évolué depuis l'origine ; désormais, elle organise surtout des permanences d'accueil des étrangers mais, également, elle intervient dans les centres de rétention administrative - préalable à une expulsion du territoire - en organisant la défense juridique des internés. Par ailleurs, elle analyse et critique les projets de loi et autres mesures concernant les étrangers. Pour en savoir plus : https://www.lacimade.org/

 

     Alpha Sablé est une association purement sabolienne créée il y a 30 ans pour favoriser l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Progressivement, elle s'est de plus en plus adressée aux étrangers pour les aider dans l'apprentissage de la langue française et leur intégration. Elle prépare aux 4 niveaux du Diplôme d'Études en Langue Française (D.E.L.F.) qui sont devenus nécessaires pour obtenir des permis de séjour et de travail ou la naturalisation (hormis ceux, peu nombreux qui possèdent un diplôme en langue française). L'association oriente les étrangers vers d'autres associations afin de les aider à obtenir des "papiers" ou tout autre service. Annick Davy a rappelé - comme je le fais souvent - que toutes les démarches administratives que  doivent effectuer les étrangers -  pour régulariser leur situation ou pour renouveler leurs permis - sont payantes ce que beaucoup de Français ignorent malheureusement. Voir : https://alphasable.jimdofree.com/b%C3%A9n%C3%A9volat-contacts/

 

     J'ai présenté la Pastorale des Migrants dont j'ai déjà parlé dans ce blog. Voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2016/12/pastorale-des-migrants-une-antenne-a-sable.html ainsi que : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2017/05/soiree-sur-les-migrants-a-sable-le-19-mai.html et surtout : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/11/pastorale-des-migrants.html

 

     Nous avons, également, entendu le témoignage d'une jeune femme, originaire du Kosovo, qui avec l'aide de plusieurs associations (dont les deux précitées), a réussi, après des années de galère, à obtenir un titre de séjour en France. 

 

     Pour finir, Bruno Havard, au nom d'Amnesty a évoqué des projets de loi fort contestables. 

 

      Pour en savoir plus sur les migrants à Sablé, en Sarthe, en France voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/tag/immigres%20a%20sable%20et%20en%20sarthe/. En particulier, une étude en 5 articles, qui date un peu mais qui donne un bon aperçu des grandes tendances de l'immigration à Sablé. 

 

 

     

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27 mars 2023 1 27 /03 /mars /2023 16:18

     L'intersyndicale du Pôle Santé Sarthe et Loir (P.S.S.L.) appelait à un rassemblement, aujourd'hui, à 12h45, devant l'entrée de l'hôpital du Bailleul qui est en grand danger. 

Défense de l'hôpital du Bailleul

     Plusieurs centaines de personnes avaient répondu présent. Des salariés du PSSL (y compris des médecins), des élus des cantons voisins venus en nombre (dont les maires de La Flèche, Sablé, Loué, d'autres maires et des adjoints), la députée NUPES de la 4ème circonscription (Élise Leboucher), le sénateur socialiste de la Sarthe (Thierry Cozic) ainsi que des syndicalistes CGT, CFDT, SUD, FO, FSU aussi bien de l'hôpital du Mans que d'autres branches professionnelles et, aussi, nombreux, de simples citoyens inquiets pour l'avenir de l'hôpital, de la la santé publique et des services publics. 

Défense de l'hôpital du Bailleul

     Interventions de la déléguée syndicale CGT du PSSL, du responsable de l'union des syndicats santé-sociaux CGT du département, de la députée, de Nadine Grelet, maire de La Flèche et présidente du Conseil d'Administration de l'hôpital. On a beaucoup parlé de la loi Rist - dont je ne maîtrise pas bien les tenants et aboutissants - mais c'est surtout le délabrement de l'hôpital public et l'abandon des services publics qui a été dénoncé. Il y a 20 ans, il y avait 2 hôpitaux publics (Sablé et la Flèche) et une clinique privée (La Flèche) dans la zone désormais desservie par l'unique hôpital qui a regroupé ces services ; ça marchait mieux qu'aujourd'hui. Pourquoi ?  Autrefois, nous avions 6 maternités publiques en Sarthe ; actuellement, il n'y en a plus qu'une qui fonctionne régulièrement. Un ami me confiait qu'une personne de sa famille, enceinte, qui habite à 5 km de l'hôpital du Bailleul, ira accoucher à Château-Gontier pour plus de sécurité. Si Macron et son gouvernement avaient le sens de l'intérêt général, ils feraient mieux de prendre à bras le corps ces problèmes qui affectent les régions rurales (et la Sarthe est particulièrement mal lotie) plutôt que de s'acharner à vouloir imposer un report de l'âge de la retraite dont personne ne veut. 

 

     Espérons aussi que le bon sens prévaudra dans les relations entre personnels de santé et élus pour faire avancer rapidement le dossier de la Maison de santé pluridisciplinaire à Sablé afin de mieux soigner les habitants du Pays Saboliens. 

 

     

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22 mars 2023 3 22 /03 /mars /2023 17:37

     Non, je n'ai pas assisté au débat d'orientation budgétaire 2023 qui a eu lieu à Sablé le 13 mars et qui a duré de 19 h à 23 h 15 soit 4h15 pour un seul point à l'ordre du jour. Je n'ai pas non plus eu le courage de l'écouter mais je ne veux pas décourager les bonnes volontés. 

 

     Ceci dit, on aurait facilement pu économiser une petite heure si le maire et ses adjoints n'avaient pas gardé l'habitude de lire mot à mot le texte que tous les élus avaient reçu au moins 5 jours avant (c'est la loi). Je vous livre donc ce texte qui se trouve sur le site de la communehttps://www.sablesursarthe.fr/wp-content/uploads/2023/03/Liste-des-deliberations-du-13-03-2023.pdf

 

     Avant de démarrer, quelques remarques :

 

     - Rémi Mareau, élu de l'opposition de gauche a posé une bonne question : pourquoi les Conseils Municipaux n'ont-ils plus lieu à la mairie ? Le maire a fourni des réponses peu convaincantes (pas de place pour le public, mauvaise sonorisation...). N'empêche que le symbole est fort : la démocratie municipale ne s'exerce plus dans une salle de la "maison commune". 

 

     - La presse a retenu le satisfecit du maire concernant l'évolution démographique mais si on lit bien le texte, on se rend compte que c'est entre 2019 et 2020 que la population légale a augmenté de 13 habitants. Il n'y est donc pour rien si tant est que de telles variations microscopiques aient un sens. 

 

     - Les élus de l'opposition ont critiqué ces propositions budgétaires ce qui est la moindre des choses. Ils ont demandé des précisions ce qui est fort légitime. Il ne semble pas qu'ils aient adopté un ton hautain ou méprisant mais il est vrai qu'ils ont dû être agacés par les réponses évasives de la majorité. Ce qui se comprend quand on sait, par exemple qu'il n'y a jamais eu de débat sur le plan vélo ou qu'il est impossible de savoir quel est exactement le projet immobilier prévu à la place du gymnase qui doit être démoli ou bien où les gymnastes pourront s'exercer. Bref comme l'a dit le maire sans se rendre compte qu'il avait dit le contraire de ce qu'il voulait dire : "En matière de ton sarcastique et hautain, je n'ai pas de leçon à recevoir de vous" ; ce qui veut dire qu'il est le meilleur dans ce domaine. Bel aveu !

 

     Première partie : la situation financière.

 

     Le contexte  (page 2) est présenté de façon parfois caricaturale (tarte à la crème du réchauffement climatique, conséquences de l'invasion de l'Ukraine par la Russie...). Le plus intéressant concerne la loi de finances 2023 et ses conséquences sur les collectivités locales. Viennent ensuite quatre voeux pieux classiques dans ce type d'exercice.

 

     L'adjointe aux finances a une bonne nouvelle à annoncer : les bases d'imposition vont augmenter de 7,1% ce qui est considérable et supérieur à l'inflation mais qui permet à la majorité de promettre que les taux ne bougeront pas. Par contre, les dépenses de fonctionnement vont augmenter nettement pour, au moins, 2 raisons : la hausse des prix de l'énergie (mais on bénéficiera de mesures d'aides) et les frais de personnel (+ 18,3% entre 2020 et 2022 ce qui est considérable et encore + 7,25 % en 2023). Sur ce point, il faut signaler qu'il faut tenir compte, à la fois, du relèvement du taux indiciaire (ce n'est pas du luxe car les agents publics ont subi une grave perte de pouvoir d'achat depuis 20 ans) mais, aussi, des embauches. En effet, de 2020 à 2022, on est passé de 127,81 équivalents temps plein (ETP) à 144,33. On voudrait comprendre : certes, il y a eu l'embauche - totalement inutile au vu du travail réalisé - de plusieurs policiers municipaux supplémentaires et d'une manageuse (sic) du commerce (qui a, d'ailleurs démissionné) mais les autres ? Si c'est pour mieux assurer les tâches d'entretien du patrimoine ou le service à la population, on applaudit mais ??? Quant aux subventions aux associations, on nous annonce de nouveaux critères mais on ne sait pas si elles vont baisser ou pas. Mme Petitgas souhaiterait que les recettes de fonctionnement soient supérieures d'au moins 2 millions d'euros aux dépenses de fonctionnement ce qui est tout à fait judicieux mais ce n'est pas gagné. Résultat : il faut étaler les investissements si on ne veut pas que la dette dépasse les 20 millions d'euros ce qui est déjà fort élevé. Pour le moment, les taux sont bas ce qui est intéressant pour emprunter à moindre coût mais ça ne va pas durer. Bref : l'heure est à la prudence et il y a des chantiers pourtant urgents qui ne pourront pas être engagés. 

 

     Seconde partie : les projets

 

     Dans une courte introduction, le maire met en avant sa volonté de développer l'habitat et se félicite de deux projets fort contestables : une résidence standing (en soi ce n'est pas critiquable mais le hic étant qu'on va démolir un gymnase ; voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/12/la-municipalite-realise-des-operations-immobilieres.html) et, surtout, l'arrivée de la multinationale OUI Care qui est un véritable scandale : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/12/au-sujet-du-projet-oui-care-a-sable.html. La commune vend notre ville au privé lucratif. Il évoque, également, le lotissement prévu à Gastines (72 logements construits par Sarthe Habitat mais est-ce que ce sont des logements sociaux ? ) et les 39 logements prévus à Montreux (sociaux sans doute, toujours Sarthe Habitat) ; un adjoint parle des 8 logements Sarthe Habitat prévus aux Pellandières. Soit un total de 119 logements nouveaux. L'accent est également mis sur la rénovation des logements ce qui pourrait réduire le nombre important de logements vides au centre de Sablé et dans les quartiers populaires. Par contre, il y a destruction de logements rue Fleury sur Orne (12) et place Mermoz (52) soit un total de 64. On ne sait toujours pas ce qui va être fait à la place de l'ancienne gendarmerie. 

 

     Les bâtiments municipaux. On devrait, enfin, commencer les travaux de restauration de la façade de la mairie (et l'isolation intérieure ? ) mais je n'ai rien trouvé concernant des travaux urgents à l'église. La base de canoë - kayak ne devrait être livrée qu'en 2024 à l'inverse des travaux au boulodrome et au tennis qui devraient se concrétiser cette année. Le R.O.B. évoque des travaux de rénovation à l'école Saint Exupéry mais on n'en sait pas plus pour les autres bâtiments ; or, il y a souvent urgence. Aucun projet, semble-t-il pour les bâtiments vides ou bientôt inutilisés (voir :  https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/09/quel-usage-pour-ces-batiments-suite.html) hormis le projet de vendre l'ancien restaurant de la Grande Rue acheté à prix d'or par l'ancienne municipalité. 

 

     La voirie. La passerelle sur la Sarthe ne sera sans doute pas commencée avant 2024. Par contre, il est prévu de réaliser l'aménagement très contestable de la rue Gambetta dès cette année à moins que les élus ne reviennent à la raison. J'ai publié un très grand nombre d'articles sur le "plan vélo" et la rue Gambetta en particulier ; par exemple celui-ci : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/02/apres-la-consultation-sur-la-rue-gambetta.html ou la rubrique "vélo" (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/tag/velo/). Le "périph'nature" va avancer un peu mais il est moins prioritaire que la réalisation de trottoirs dans les rues qui en sont dépourvues et dont on ne dit rien (et pas seulement à Gastines ; voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/01/travaux-inutiles.travaux-necessaires.html). Quant aux chaussées très dégradées, on n'en parle pas (à moins que ce ne soit du ressort de la CdC ?). Enfin, les travaux du quartier Saint Nicolas se poursuivront à leur rythme de sénateur (ils ont commencé en 1990 ; seront-ils achevés en 2030 ?).

 

     Le commerce et le dynamisme du centre-ville. Le bilan n'est pas fameux mais on nous promet beaucoup. A voir !

 

     Les espaces verts. Là aussi, de belles promesses et quelques projets intéressants mais on ne nous dit rien concernant les espaces verts des quartiers populaires (Montreux, La Rocade, La Chartrie, Le Pré) ; il est vrai que ces quartiers et leurs habitants n'intéressent absolument pas la nouvelle municipalité. 

 

     Pour les reste, il n'y a pas d'éléments nouveaux mais on nous serine le refrain, rituel désormais, sur la lutte contre le réchauffement climatique, le développement durable et autres discours qui font frémir d'aise les écolos de salon. 

 

 

 

     

     

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13 mars 2023 1 13 /03 /mars /2023 22:53

     Si on circule à vélo, il faut pouvoir le garer près du lieu où veut s'arrêter. Bien évidemment, il n'est pas possible de mettre en place partout des supports pour attacher sa monture. Pourtant c'est une condition essentielle pour favoriser la circulation des bicyclettes dans notre ville. 

 

     Les municipalités précédentes ont procédé à un effort inégal. La nouvelle municipalité ambitionne de multiplier la pose de ces "attaches vélos". Quant aux commerces, on constate un gros retard bien que leurs clients soient de plus en plus nombreux à venir en deux roues. 

 

     Il y a un domaine où la situation est globalement correcte : les principales places et voies piétonnes du centre. Depuis la place du Champ de Foire jusqu'à la place de la République, on note plus d'une douzaine d'équipements de deux ou trois supports (voire, une fois, un seul). Il y aurait quelques progrès à faire : un ou deux supports sur la partie de la place du Champ de Foire, située à droite en venant de la rue Gambetta ou en haut de la place Raphaël Élizé. 

 

     Par contre, il y a de sérieux manques pour la desserte de lieux publics ou assimilés. Le cas le plus flagrant est celui de l'Apostrophe : non seulement pour la bibliothèque mais, également, pour l'école de musique ou la salle de spectacle. On pourrait citer une dizaine d'autres lieux. Il existe, heureusement, quelques exceptions : l'ancienne école de Gastines, la maison de quartier de Gastines, la mairie annexe de la Rocade et ses services, le jardin public (15 attaches mais elles sont totalement inadaptées car elles risquent de dégrader la roue avant), la salle Henri Bonnet, Henri Royer, la poste, l'écluse. Quant à la gare, il serait souhaitable de prévoir un "dépose minute" à la gare sud. Enfin, je précise que je n'évoque pas les équipements qui peuvent exister à l'intérieur des lieux publics (mairie, collèges et lycée...). Il y encore un effort à faire. 

 

     La municipalité souhaite que le type d'équipement soit le même partout. Actuellement on trouve deux modèles (celui, plus récent de la Place Raphaël Élizé est plus "basique". J'espère qu'on se contentera de l'installation des nouveaux supports là où ils manquent et que la mairie ne voudra pas tout changer. Ce qui serait une dépense inutile à moins de vendre ce qui aurait été retiré aux commerçants périphériques ou autres communes. Pourquoi pas !

 

     En ce qui concerne les parkings privés, il y a de grosses marges de progression. Certes, il y a des supports à deux endroits près du Leclerc et d'autres plus ou moins adaptés ailleurs mais rien à Carrefour ou à Super U et bien d'autres lieux dont le cinéma. AIME a décidé de lancer une grande campagne ; espérons que cela aboutira à des résultats. 

 

     Reste le sujet des trottinettes. Comment et où les garer ? En théorie, elles pourraient bénéficier des équipements proposés aux vélos mais on le constate rarement. Inversement, des commerçants se plaignent de voir des usagers rentrer dans leu magasin avec leur engin. Il serait souhaitable de lancer rapidement la réflexion en essayant d'y impliquer des utilisateurs. 

 

 

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1 mars 2023 3 01 /03 /mars /2023 17:03

     Lundi soir, l'association AIME proposait un ciné - débat autour du film "Le Chêne". La salle était comble, beaucoup de spectateurs n'étant pas adhérent à l'association. 

 

     Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, le film évoque très peu l'arbre en question : un chêne pédonculé vieux de 210 ans. Certes, il est présent en permanence mais essentiellement comme hôte et témoin d'une vie animale intense à proximité. On est, d'ailleurs impressionné par la diversité des espèces animales présentées ; plus d'une vingtaine du cerf jusqu'aux insectes. Un écureuil solitaire faisant la liaison entre tous. On est surtout estomaqué par le virtuosité technique de ce film animalier que ce soit quand il suit la poursuite d'un geai par un rapace, quand il se terre au milieu des mulots ou quand il semble photographier un "ver" s'apprêtant à sortir d'un gland. On comprend qu'il y ait eu besoin de beaucoup de temps pour réussir de telles prouesses qui nous immergent totalement dans le milieu même si on devine qu'il y a une sorte de scénario. 

 

     Le film n'évoque donc pas la formation végétale dans laquelle ce chêne s'épanouit. On constate seulement que ce vénérable ancêtre se situe dans une forêt de feuillus (on nous précise quand même que c'est en Sologne) mais en bordure d'une clairière, en grande partie occupée par un étang. On comprend bien ce parti pris : les animaux sont bien meilleurs "acteurs" que des plantes. Ce n'est pas très gênant dans la mesure où les naturalistes pourront se pencher sur leurs ressources livresques (par exemple, même si c'est un peu au sud, le livre de Marcel Bournérias : "Guide des Groupements végétaux de la région parisienne"). 

 

     Le débat a été animé par deux intervenants spécialistes de la forêt et on a donc surtout parlé de celle-ci et de ses composants arborés. Ce qui a permis de fournir d'utiles précisions et de déminer certains thèmes polémiques. L'un est responsable pour la Sarthe du CNPF (qui n'a aucun rapport avec l'ancêtre du MEDEF mais signifie Centre national de la Propriété Forestière - https://www.cnpf.fr/le-cnpf-et-la-foret-privee/organisation-du-cnpf/le-centre-national-de-la-propriete-forestiere qui est un établissement public qui est chargé du développement "durable" des forêts privées). L'autre est un agent de l'ONF (Office National des Forêts - chargé de la gestion de la forêt publique française https://www.onf.fr/onf/connaitre-lonf/+/28::les-enjeux-valeurs-et-missions-de-lonf.html) travaillant à cheval sur la Sarthe et la Mayenne à partir de la forêt de Sillé. Cette dualité complémentaire dans l'expertise était particulièrement stimulante. 

 

     Je retiendrai quelques thèmes où ils ont permis de clarifier les termes du débat. 

 

     A commencer par les "coupes" qui mettent à bas plusieurs hectares de forêts et qui sont dénoncées par certains défenseurs de l'environnement. Ils ont précisé qu'il y a 2 types

     L'une consiste à abattre les arbres arrivés à maturité et à laisser s'opérer la régénération naturelle ; donc de la même espèce. Il y a une soixantaine d'années, j'avais eu l'occasion de visiter le magnifique forêt de Lyons en Normandie et le garde forestier nous avait tout expliqué et j'ai été tellement intéressé que cela a induit, en partie, ma vocation ; à l'époque, on sélectionnait les meilleurs éléments en nettoyant tous les 30 ans avant de couper de magnifiques fûts de 180 ans d'âge. Il semble que, désormais, ce soit plus souple mais le principe reste le même. 

     L'autre ni plus ni moins spectaculaire consiste à modifier les essences et, de fait, on privilégie alors, le plus souvent, les résineux, y compris ceux d'origine étrangère comme le douglas. ce qui est contesté par certains comme la monoculture de vastes espaces de céréales : mêmes causes, mêmes effets mais ne dit-on pas que les exploitants forestiers sont des des "sylviculteurs" pendant du terme "agriculteur". A mon avis, il faut plutôt essayer de comprendre les raisons de leurs choix sachant qu'un exploitant privé doit vivre de son activité. 

     Le technicien du CNPF a rappelé que beaucoup trop de propriétaires avaient de petites parcelles très mal exploitées et que l'un des buts de son organisme est de favoriser les regroupements pour aboutir à une meilleure gestion. Il a, également, précisé que les coupes sont encadrées par la nécessité de fournir un projet d'exploitation dès lors que l'on dépasse une certaine surface. Y compris quand il s'agit d'un bois très médiocre et non d'une belle futaie. 

 

     Autre révélation pour certains qui pensent le contraire : la forêt progresse en France. J'ajouterai que c'est une évolution qui s'est amorcée au XIXème siècle. Non seulement, il y a eu, surtout depuis Napoléon III, le boisement d'immenses surfaces de terres pauvres (la gigantesque forêt des Landes ou la Sologne) mais, plus modestement, on a remplacé des sommets chauves par de magnifiques boisements comme à l'Aigoual. Aujourd'hui, cette progression des boisements a plusieurs sources : la déprise agricole qui peut amener à boiser une parcelle (souvent en résineux) mais, également, le boisement spontané dans des milieux "naturels" ouverts (pelouses, sables, landes, marais et tourbières). On en arrive, d'ailleurs, parfois à vouloir bloquer ce phénomène pour préserver des biotopes d'un grand intérêt ; par exemple, dans le marais de Cessières, dans l'Aisne, où j'ai travaillé pour mon mémoire de maîtrise, on détruit les intrus pour sauvegarder une tourbière ayant une végétation subarctique exceptionnelle. Et, puisque l'on évoque les hautes latitudes (et altitudes), il est évident que le réchauffement climatique favorise l'élévation de l'altitude limite de l'arbre. 

 

     Ce qui m'amène à évoquer un débat qui a été esquissé sur des bases inexactes : le concept de "forêt primaire". Pour certains, il s'agirait de forêt que l'on conserverait en l'état pendant des décennies mais ils oublient que l'homme a façonné les forêts depuis des millénaires. En France, il n'existe aucune forêt originelle et c'est vrai dans la plus grande partie du monde hormis pour certaines forêts équatoriales et continentales (mais les archéologues ont démontré que des clairières de culture très élaborées avaient existé dans des lieux où règne la forêt amazonienne). A une échelle plus modeste, il faut rappeler que les belles hétraies et chênaies de notre pays ont été conçues sous Louis XIV, en particulier pour la flotte et qu'elles ne sont donc pas celles où habitaient les Gaulois. 

 

     Terminons par une note sabolienne. La zone comprise entre le parc du Château et l'écluse du port de Juigné est remarquable par l'existence de peuplements assez denses de chênes verts, arbres méditerranéens, qui sont ici à leur extrême limite septentrionale. Ils sont menacés dans le parc (et un peu dans le jardin public) et je plaide pour que l'on clôture leur petit massif afin qu'il se régénère (on a déjà perdu un magnifique massif de rhododendrons et on a abattu, il y a quelques décennies, un chêne rouge d'Amérique). Voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2019/02/espaces-verts-a-sable-encore-des-progres-a-faire.html ou https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2018/07/les-espaces-verts-a-sable-2.html

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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