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14 juin 2019 5 14 /06 /juin /2019 16:56

     Commençons par l'expression de mon mécontentement. En effet, le projet de navette entre la gare et 4 arrêts situés dans les zones d'activité a été dévoilé à la presse il y a quelques jours. Or, il faut marteler le fait que l'annonce est faite alors que la décision n'est pas prise. En effet, c'est le Conseil Municipal convoqué pour le 27 juin 2019 qui est chargé d'étudier la délibération qui sera très probablement entérinée.

 

     Pour être précis, chaque réunion du Conseil Municipal est précédée par des réunions de commissions qui sont chargées de débattre de tous les projets de délibération, de poser des questions sur les attributions déléguées et, d'une façon générale, d'aborder tout sujet en rapport avec le rôle de la commission. Ce qui est discuté librement lors de ces réunions est confidentiel et je m'y suis toujours tenu. Tout en précisant que je me garde le droit de diffuser tout document officiel dès que le C.M. a eu lieu.

 

     Faisons la chronologie de cette annonce. La commission des finances l'aborde (le 10 juin sauf erreur) puis celle des travaux, de l'urbanisme et du commerce (où j'étais présent) le 11 juin au soir. Les articles paraissent le 12 au matin donc la presse a été avertie avant moi et les autres élus de la commission précitée. Lors de celle-ci, il y a eu un débat riche sur le sujet. Cela ne servira à rien car tout un chacun considérera que tout est bouclé sans discussion. Circulez ; il n'y a rien à voir !

 

     Revenons au fond même si je pense quand même intervenir lors du C.M

 

     L'idée de départ, selon ses concepteurs, est que de nombreux cadres des principales entreprises saboliennes n'habitent pas à Sablé mais plutôt dans une grande agglomération  : celles du Mans ou d'Angers. Ils prennent donc le train et, ensuite, ils utilisent une voiture laissée au parking ; soit seuls, soit en covoiturage. La navette permettra de régler le problème et de réduire la consommation de carburant donc la pollution. Cercle vertueux.

 

     Le constat est juste à un détail près. A savoir qu'il n'y a pas que les cadres des entreprises qui soient dans ce cas. Des enseignants ou des salariés d'autres entreprises ou de services viennent chaque jour en train. Ceux qui travaillent loin de la gare pourraient être intéressés (par exemple : des enseignants du collège Simone Veil, du lycée Saint Joseph, des écoles Saint Exupéry ou Le Pré, du centre Soins - Étude ou de l'ESAS, etc... ). Réponse : tout le monde pourra emprunter cette navette. Soit mais les arrêts ne sont pas adaptés aux autres usagers. 

 

     Il faut rappeler que la commune entretient un réseau de transport urbain qui est déjà coûteux. Les 2 lignes desservent déjà une partie des arrêts programmés par la nouvelle navette qui fera, donc, en partie, double emploi. On m'objectera 2 choses : d'une part, le bus est plus lent car il comporte de nombreux arrêts, d'autre part, certaines usines ne sont pas desservies. Je réponds que l'on peut toujours modifier le réseau même si (car c'est une autre objection), une partie du trajet se trouverait en dehors de la commune.   

 

     Venons-en au financement. Si on comprend bien, la vente de ticket représentera à peine 10% des recettes. Pour combler le déficit, c'est la commune qui supportera la plus grande part : 2 fois plus que les entreprises qui sont pourtant demandeuses. Ce qui est pour le moins anormal et devrait rapidement être corrigé s'il s'avère, après la phase de test, que ce sont elles qui sont les bénéficiaires quasi exclusives. 

 

     D'autres modes de financement pouvaient être envisagées. J'ai trouvé un exemple mais il y en a certainement d'autres. Il s'agit de Brignais, commune située à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Lyon. Le service de navette depuis la gare est privé, financé par les entreprises (regroupées dans l'ABCIS) dont les salariés sont usagers. Ceux-ci doivent s'inscrire et, ensuite, le service est gratuit.

 

     Un autre article lance d'autres pistes en ce qui concerne la "mobilité". Par exemple, le développement de "l'autopartage" qui fonctionne très bien dans la périphérie ouest du Mans. Voire la location de vélos ou de trottinettes électriques. Pourquoi pas si cela correspond à un besoin et si les coûts sont bien analysés.

 

     Cependant, puisque la commune se soucie des cadres des grandes entreprises qui n'habitent pas dans notre ville, elle pourrait se pencher sur le cas des ouvriers, techniciens et employés qui, eux, habitent notre commune et travaillent dans les zones d'activité avec, souvent, des horaires atypiques. L'exemple le plus net est celui des salariés de L.D.C. qui embauchent ou débauchent en milieu de nuit, habitent en HLM et ne possèdent pas de voiture. Ceux-ci pourraient être intéressés par des navettes. Il faudrait peut-être y penser.

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22 mai 2019 3 22 /05 /mai /2019 10:39

     Imaginons que le guichet de la gare la plus proche de chez vous soit fermé quand vous avez besoin d'acheter un billet. Ce cas risque de devenir de plus en plus fréquent (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2019/03/gare-de-sable-menaces-sur-les-horaires-d-ouverture-du-guichet.html). Ou bien que vous n'ayez pas envie de faire des dizaines de kilomètres pour acheter à l'avance votre billet si vous habitez loin d'une gare (cas, également, fréquent en Sarthe ; y compris pour des chef-lieux de canton). Vous avez deux solutions : acheter vos billets par Internet ou utiliser les automates. Ce qui n'est pas si simple et ce qui, parfois, peut coûter plus cher. 

 

     Premier problème : avoir un accès à Internet. Facile me direz-vous ! Non car il y a encore des gens qui n'ont pas les moyens de se payer un équipement et un abonnement et il y en a d'autres qui n'osent pas s'en servir ou qui ne le peuvent pas pour des raisons de santé. Et ils sont beaucoup plus nombreux que l'on veut bien le faire croire.

 

     Admettons que vous ayez franchi ce premier obstacle. Il y en a un autre : si vous avez trop de changements, le site bloque. Pourtant cela peut arriver si vous avez plus d'une correspondance. Ainsi si vous allez de Sablé à Sarreguemines, vous aurez, au moins, un changement entre Paris et cette ville de Lorraine et si vous prenez le TER de Sablé au Mans, cela fait encore un changement auquel s'ajoute le changement de gare à Paris soit 3 au total.

 

     De plus, l'algorithme a une fâcheuse tendance à ne pas vous proposer les trajets les plus économiques (car ils sont, généralement, les plus longs en temps). Il vous faut donc jongler, mettre des "via"... Ce qui nécessite une certaine expérience. Ajoutons à cela une incongruité : on trouve sur Internet (et sur les distributeurs de billets) des gares qui n'existent pas du genre : Le Mans Pontlieue ou Le Mans Boulevard Pierre Lefaucheux (véridique). Autre souci éventuel (mais c'est valable quel que soit le mode d'achat des billets) : faire attention au temps prévu pour le trajet entre 2 gares parisiennes ; il peut être trop court si le train arrivant à Paris est en retard ou si vous connaissez mal les gares.

 

     Si vous bloquez, vous pouvez toujours aller sur le site des chemins de fer allemands ou suisses qui (eh oui !) sont excellents y compris pour les trajets en France.

 

     Passons aux automates. Première constatation : si vous voulez acheter un billet grande ligne, vous ne pouvez pas le faire dans les gares où ne passent pas de trains grande ligne. En apparence logique mais diablement gênant : exemple si vous prenez le train à La Ferté Bernard pour aller à Lyon, c'est impossible. Il reste la possibilité de fractionner : un billet de TER acheté à La Ferté puis un billet TGV acheté à Paris mais ce sera plus cher.

 

     Il y a un autre "mais" ! Si vous avez l'idée qui semble saugrenue à la SNCF d'aller de Sablé à Paris (A/R) entièrement en TER en changeant au Mans, vous pouvez acheter ce billet sur les automates aux conditions "normales" au Mans et à Sablé mais vous ne pourrez pas le faire à Montparnasse. Le distributeur grande lignes ne distribue pas de billets TER et le distributeur TER ne vous vend pas ce billet. Seule solution acheter 2 billets successifs. Dans ce cas, le billet Paris - Le Mans avec 50% de réduction sera à 16,70 euros et le billet Le Mans - Sablé vous coûtera 7,50 euros car la réduction de ceux qui ont une carte type sénior ou WE n'est plus jamais de 50% dans notre belle Région (la seule en France dans ce cas !!!). Or, si vous achetez le trajet Sablé - Paris tout TER au guichet ou sur Internet, il  vous coûtera, toujours avec cette réduction, seulement 19,60 euros car, d'une part, il n'y a pas de fractionnement et, d'autre part, la réduction est de 50% sur tout le trajet. Le surcoût est donc de 4,60 euros soit une différence de 23,5% ! Excusez du peu ! 

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13 mars 2019 3 13 /03 /mars /2019 08:29
Gare de Sablé : menaces sur les horaires d'ouverture du guichet.

     Des sources concordantes laissent entendre que le personnel de la gare de Sablé va être réduit dans peu de temps. Il ne s'agit pas d'un cas spécifique à notre ville mais d'une politique de la SNCF pour faire des économies.

 

     Cette méthode de réduction des coûts se retrouve dans tous les services publics ou assimilés et touche plus particulièrement les communes rurales et les petites villes. J'ai déjà évoqué le problème à plusieurs reprises (exemple : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2016/01/le-demenagement-du-territoire.html). A Paris, cela ne semble gêner personne mais, sur place, ce désengagement massif aggrave l'isolement et le sentiment de "relégation" qui alimente le vote en faveur du R.N. et le mouvement des "Gilets Jaunes". Attention : ces 2 tendances politiques prennent racine dans le même terreau mais ne sont pas assimilables comme croient pouvoir le faire nombre de commentateurs un peu myopes (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2018/11/eloge-de-la-bagnole.html).

 

     Pour revenir aux guichets, on lit, dans un article de"Ouest France" du 14 décembre 2018 puis un autre du 22 du même mois, que les élus, les usagers et les syndicalistes CGT d'Ancenis (gare située entre Angers et Nantes qui a un trafic semblable à celui de Sablé) ont protesté contre la réduction de 50% de l'ouverture du guichet de la gare. On y apprend également que la majorité du Conseil Régional avait signé, début 2018, une convention avec la SNCF pour réduire de 4 000 heures (une paille !) l'ouverture des guichets dans la Région à partir du 7 janvier 2019. On y est ! Ce qui est le plus intéressant est que le responsable des transports à la Région fait machine arrière et "comprend" le mécontentement.

 

     Dans un article du 7 janvier 2019, justement, concernant la gare de Savenay, on apprend que 40% des voyageurs achètent encore leurs billets aux guichets. Un autre article (20 minutes du 20/06/2018) nous explique pourquoi :  ils peuvent demander des explications qu'ils ne trouvent pas sur Internet ou sur un distributeur. J'ajoute qu'il existe au moins un type de billet qui ne peut pas être acquis sur Internet : les billets achetés avec la carte week-end pour un trajet en TER. Et que ce type de billet mais, cette fois-ci, pour les grandes lignes ne se trouve pas dans automates des gares qui ne voient pas passer de trains grande ligne (seulement des TER) comme La Ferté Bernard. Et, bien sûr, ceux qui n'ont pas accès à Internet sont les dindons de la farce à tout coup. Ce qui ne gêne pas la SNCF qui ne semble s'intéresser qu'aux 60% "branchés" et parle "d'adaptation aux nouvelles pratiques d'achat" (c'est beau !). 

 

     Concrètement, 33 gares de la Région doivent perdre des heures d'ouverture de guichet. Dont Sablé sur Sarthe. D'après mes informations, cela se traduirait par une réduction du personnel donc des heures d'ouverture mais on n'en sait pas plus sur ce dernier point. Dans d'autres gares, comme Savenay par exemple, il est prévu de n'ouvrir que de 12h à 19h. Dans d'autres cas, comme à La Ferté Bernard, c'est la gare elle-même qui est fermée quand les guichets sont fermés. 

 

     La SNCF évoque la nécessaire "polyvalence" du personnel. Est-ce à dire que, dans certains cas, il n'y aurait plus qu'une personne la plupart du temps, y compris à Sablé ? Ce qui poserait un grave problème car le "chef de gare" a un rôle à jouer qui est différent de celui du guichetier. En particulier, c'est lui qui donne le départ des trains, c'est lui qui ouvre et ferme la gare, c'est lui qui doit gérer tous les problèmes liés aux retards de trains (et ce n'est pas rare). S'il doit, en même temps, vendre des billets, ça va bouchonner dur ! Mais cela ne semble pas faire peur à la SNCF qui supprime les contrôleurs qui sont, aussi, les "chefs de train", sur certaines lignes (et pas des petites lignes).

 

     Il est donc nécessaire de se mobiliser. J'ai cru comprendre que le Maire de Sablé était en discussion avec la SNCF sur le sujet et avait fait connaître ses exigences. Très bien. Cependant, s'il veut aboutir, il doit s'appuyer impérativement sur les usagers (et ils sont nombreux). Quoiqu'il en soit, il me semble nécessaire de ne pas reculer sur certains points : 

- La gare doit rester ouverte pendant tout le temps où des trains s'arrêtent (ainsi que un peu avant et un peu après). Donc -sauf retard - entre 5h45 et 21h.

- Les guichets doivent être ouverts le samedi et, surtout, le dimanche. Et tous les jours jusqu'à 20h. 

- Il faut augmenter le nombre de distributeurs de billets et installer dans la gare, des distributeurs de billets pour tous les transports régionaux (puisqu'il y a désormais un marque régionale unique : "Aléop"). 

- Il faut qu'il y ait toujours, au moins, 2 agents en gare sauf cas très exceptionnel. 

- Les horaires des trains doivent être modifiés à certaines heures (exemple caricatural : 3 trains desservant Sablé partent du Mans à 10 minutes d'intervalle le soir à partir de 19h40 mais après 19h49 il n'y en a plus alors qu'il y a une dizaine d'années, le dernier train Le Mans - Sablé (et au -delà) partait à 20h20 du chef-lieu du département. 

 

     N'attendons pas et organisons-nous pour défendre les transports en commun dans notre région

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14 février 2019 4 14 /02 /février /2019 16:27
Ce square risque de disparaître

     Il n'a pas de nom mais il se situe au début du Boulevard de la Primaudière. Boulevard étant d'ailleurs un bien beau nom pour une rue de 200 m. de long environ, quasiment en impasse. Il représente une superficie d'environ 550 m² d'après mes calculs et de 600 m² d'après la C.d.C., couverte d'une pelouse et de quelques arbres et possède 2 bancs, à gauche de la gare en sortant. Endroit idéal pour les voyageurs ayant envie d'une pause à l'ombre en attendant un train. 

 

     Il risque de disparaître car, à sa place (en totalité ou en partie ?), la Communauté de Communes a décidé de construire un "Pôle Tertiaire" - "vitrine "de la CDC - pour la somme de 2,6 Millions d'euros. L'idée est bonne mais il est dommage de se priver d'un espace vert. Il y a bien des bancs sur le parvis de la gare mais le temps que les arbres poussent, l'eau a le temps de couler dans la Sarthe.

Ce square risque de disparaître

     En face, se trouvait, autrefois, un hôtel. Quand il a fermé, j'avais suggéré en réunion que ce bâtiment constituerait une très belle "Maison des Associations". Cette idée ne fut pas reprise. Dommage car il y a de la place.  

Ce square risque de disparaître

     On pourra toujours se consoler en allant se reposer dans le square situé à l'autre bout de la rue. Plus petit et moins agréable. Et, surtout, pas signalé. 

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10 novembre 2018 6 10 /11 /novembre /2018 11:33

     On peut - comme moi - être écologiste de formation et de conviction tout en se méfiant de certains discours ou de certaines décisions soit-disant "écologiques". Il en est ainsi des hausses récentes de carburant qui touchent les automobilistes. Et plus particulièrement certains d'entre eux dont nous ne sommes pas car nous utilisons relativement peu la voiture. En fait, nous roulons avec notre véhicule ou un véhicule de location (dans les pays où les transports en commun en dehors des agglomérations sont particulièrement déficients comme au Canada) presque exclusivement pour les loisirs et les voyages. Quand nous travaillions, nous et nos enfants nous nous rendions à notre travail ou à nos établissements scolaires en vélo du fait que nous avons toujours habité à Sablé (commune de 12 500 habitants). 

 

     Ceux qui habitent à Paris intra-muros peuvent se passer de voiture car ils bénéficient d'un dense réseau de transports en commun bon marché parce que largement subventionné. Surtout s'ils travaillent à Paris ou en banlieue (par exemple dans les deux énormes foyers d'emplois que sont La Défense et l'aéroport de Roissy). Par contre, si vous habitez en banlieue, cela devient plus difficile car plus vous vous éloignez, plus le réseau est lâche et, surtout, il est encore difficile de se déplacer de banlieue à banlieue malgré des progrès récents dûs à la construction de lignes de tramway.

 

     Admettons maintenant que vous travaillez à Sablé dans l'industrie agro-alimentaire. Votre femme travaille chez Marie et vous à LDC. Vous travaillez en horaires décalés (il vous arrive, par exemple, fréquemment de commencer ou de finir au milieu de la nuit). Comme vous ne vouliez plus vivre en HLM et que vous aviez quelques économies, vous avez fait construire un pavillon dans un lotissement situé dans un village à 10 ou 15 km de vos lieux de travail. Vous avez des activités comme votre épouse et vos 2 enfants également. Le samedi, vous allez faire vos courses au Leclerc et dans la zone commerciale voisine. De temps en temps, vous allez au spectacle ou au cinéma à Sablé. Il vous faut donc 2 voitures. D'ailleurs, dans la région, ne pas être possesseur du permis de conduire et d'une voiture est un handicap pour trouver un emploi. Conclusion : vous dépensez au moins 30 € par semaine rien que pour les besoins de base mais, pour certains, qui habitent plus loin de leur lieu de travail, cela peut être beaucoup plus. Soit - en défalquant les semaines de vacances - 1 300 € par an au bas mot mais cela peut grimper jusqu'à plus de 2 000 €. Si le carburant subit une hausse de 10% le surcoût est de 130 € au minimum. On comprend que cela pèse sur le budget quand il faut rembourser les emprunts et intégrer la hausse régulière du coût du chauffage électrique et la forte hausse du chauffage au gaz. Donc, toute hausse rapide du coût de l'énergie met les nerfs à vif. 

 

     Mais comment expliquer ces hausses ? Il y a 3 raisons.

 

     La première est la montée des prix de la matière première (en particulier du pétrole et du gaz). Elle dépend plus de facteurs économico-politiques que de contraintes techniques. Il peut se produire des baisses mais - bien évidemment - le consommateur tend à l'oublier ce qui est humain. Actuellement, les cours flambent. C'est la cause principale des hausses.

 

     La seconde tient à la politique des distributeurs (de la raffinerie à la pompe) qui jouent sur les prix pour augmenter leur clientèle et leurs revenus. Les supermarchés et quelques autres pompistes cassent les prix car le carburant est, pour eux, un produit d'appel sur lequel ils prélèvent une marge très faible qu'ils compensent par la quantité écoulée ou par  les  autres achats dans leur magasin. Les pompistes traditionnels (en voie de disparition) sont obligés de prévoir une marge plus élevée. De la même façon, dans certains pays - au Canada par exemple - les prix peuvent varier fortement d'un lieu à l'autre : l'essence est nettement plus chère à Montréal que dans l'Ontario et que dans les villages frontaliers comme Pohénégamook ou Saint Pamphile.

 

     La troisième est la part des taxes prélevées par l'État. Elles permettent de remplir les caisses et, aussi, d'inciter les automobilistes à rouler moins ou à abandonner le diesel. Louable intention regroupée sous la formule de "fiscalité écologique". Jusqu'à maintenant les politiques allant dans ce sens ont échoué du fait d'une analyse erronée. En effet, ceux qui utilisent leur automobile ne le font pas généralement  par gaieté de coeur ou par manque de conscience écologique mais par nécessité comme on l'a vu (ce qui différencie les taxes sur les produits pétroliers de celles sur le tabac ou l'alcool par exemple).

 

     Pour inverser la tendance, il faut, prioritairement, modifier les modes d'habitat et de déplacement. L'urbanisme à l'américaine fondé sur l'étalement urbain puis la mode de la maison individuelle à la campagne entraînent automatiquement une dissociation entre le domicile et le travail voire les loisirs (sans oublier la prééminence des centres commerciaux périphériques qui nécessitent le recours à l'automobile). Les PLUiH en discussion doivent mettre en discussion la nécessité d'une densification de l'habitat. Quant aux déplacements, il faut, avant toute chose, accroître et diversifier l'offre (création de nouvelles lignes de transports en commun, meilleure fréquence, transport à la demande...). Si l'offre n'est pas au rendez-vous, il est illusoire de croire que les citoyens vont changer leurs habitudes. 

 

     Le gouvernement a donc décidé l'option "punitive". Cela aurait pu paraître indolore -même si l'idée est contestable - si les cours étaient restés bas. Ce n'est pas le cas et la révolte gronde. Le gouvernement croyait, pourtant, avoir un argument : "Nous baissons la taxe d'habitation de 30% pour 80% des Français". Certes, les feuilles d'impôt démontrent la véracité du propos. A ceci près que ceux qui étaient exonérés de la taxe d'habitation ne voient pas la différence alors qu'ils constatent la montée du prix des carburants. Et on peut même se demander si le gouvernement n'a pas trouvé là un moyen de financer la compensation aux communes de la dite taxe d'habitation en augmentant les taxes sur l'essence et le gazole. Bref : il prendrait à tous d'une main ce qu'il a donné à la plupart de l'autre main. D'ailleurs, si on reprend le cas d'école évoqué plus haut d'un couple voyant ses dépenses augmenter de 130 euros par an voire plus et en supposant que ce couple payait 500 € par an de taxe d'habitation, on voit que le gain est de 150€. Donc un bénéfice quasi nul dans le meilleur des cas. 

 

     Et maintenant que penser de l'appel au blocage le 17 novembre ? Certains mettent en avant le fait que l'extrême-droite soutient ce mouvement. Le contraire serait étonnant dans la mesure où, d'une part, les scores des lepénistes augmentent au fur et à mesure que l'on s'éloigne du centre des villes (donc l'électorat R.N. est de plus en plus un électorat des "marges" qui cultive le sentiment d'abandon) et que, d'autre part, la fille Le Pen tente d'apparaître comme la principale opposante. Soyons clair : le mécontentement est justifié et il serait absurde de ne pas le dire sous prétexte que vos adversaires tentent de le récupérer. Il est toujours dangereux de laisser le terrain à d'autres. Quant aux modalités, on peut en discuter. Le P.C.F. fait signer des pétitions et organise des rassemblements devant les préfectures. Mélenchon, à juste titre, soutient les revendications sans appeler explicitement la France Insoumise à se rallier aux "bloqueurs". Et, pourtant, quand ce sont les syndicalistes qui bloquent les facs ou les dépôts pétroliers qui trouve à y redire à gauche ? 

 

     En ce qui me concerne, je ne vais pas bloquer car, comme je l'ai dit, la voiture n'est pas indispensable pour moi mais je suis prêt à débattre avec ceux qui se révoltent. 

 

     Le blog de Jean-Paul Damaggio (voir lien) consacre un article sur le sujet qui, en partant d'un angle différent et sous une forme différente, aboutit aux mêmes conclusions. il est vrai que l'auteur habite dans une région rurale du Sud-Ouest. http://viedelabrochure.canalblog.com/archives/2018/11/10/36855473.html 

 

 

 

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27 août 2018 1 27 /08 /août /2018 07:42

     La presse l'a annoncé : la ligne Sablé - Laval par la "virgule" devrait rouvrir ce matin. Pour combien de temps ? On espère que le dispositif fonctionnera désormais définitivement. 

 

     Autre bonne nouvelle découverte en épluchant les nouveaux horaires : il existe désormais un train qui part du Mans entre 18 et 19 h. Plus précisément un omnibus à 18 h 49 qui arrive à 19 h 20 à Sablé. 

 

     Par contre, toujours au chapitre des horaires, le dernier train quitte Le Mans à 19 h 49 (juste après celui de 19 h 44 !) et c'est fini. Sauf le dimanche où on peut attendre 20 h 02 pour quitter Le Mans. Quant au samedi, c'est la catastrophe car le dernier train depuis la préfecture de la Sarthe est à 18 h 24. Cette situation est d'autant plus étonnante que le dernier train quittant Angers pour Sablé est à 20 h 29 (40 minutes plus tard !) en semaine et le dimanche et à 18 h 52 le samedi. Bref : pour un Sabolien mieux vaut aller en fin d'après-midi à Angers plutôt qu'au Mans. Ou bien, quand on passe la journée à Sablé, mieux vaut être Manceau qu'Angevin.

 

     Autre information très peu médiatisée mais fort déplaisante : désormais les titulaires d'une carte senior n'auront plus que 25% de réduction sur le réseau régional Pays de la Loire (mais pas ailleurs) au lieu de 50% en bleu et 25% en blanc antérieurement. Heureusement, si vous effectuez un trajet qui déborde de la région, vos réductions restent les mêmes. Conclusion : si vous utilisiez surtout cette carte pour des trajets régionaux, elle ne vous sert plus à rien car vous avez déjà 25% sans carte. 

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1 août 2018 3 01 /08 /août /2018 15:34

     Mon premier voyage en avion a eu lieu en 1967 (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2017/08/voyager-il-y-a-50-ans.html). Avec un groupe de jeunes de Colombes qui, comme moi, donnaient des cours d'alphabétisation, nous nous étions retrouvés en Algérie où nous avions des contacts. Après 3 semaines passées dans la région d'Alger, nous avions séjourné une semaine dans les Hauts Plateaux, entre Sétif et Constantine. Le voyage Alger - Chelghoum Laïd/Chateaudun du Rhummel avait eu lieu en train de nuit. Pour retourner vers Alger, nous avons fait du stop à deux en passant par la Kabylie où nous avons pu rester quelques jours dans un village (Taourirt Mokrane) au sein d'une famille. 

 

     L'année suivante, avec une autre personne de ma famille, qui avait participé au voyage de 1967, nous sommes allés à Annaba (ex Bône), port situé tout près de la frontière tunisienne. Cette fois-ci, pas d'avion ni de train mais une 4L au départ de Colombes. Ce fut mon plus long périple (du moins si on tient compte de la durée : environ 8 semaines). 

 

     Pour moi, ce fut l'occasion de découvrir, d'abord, l'Espagne car nous avons longé la côte jusqu'au Cap Finisterre en faisant quelques incursions à l'intérieur (Pampelune, Burgos, Saint Jacques de Compostelle). Région loin de la "carte postale" : pas de canicule, des champs de maïs, des parcelles délimitées par des murs en pierre sèche en Galice, la fabada, un cidre excellent. Donc quasiment pas de touristes étrangers mais, surtout dans la région de Santander, des Espagnols fuyant la chaleur. 

 

     Puis nous nous sommes dirigés plein sud  : en Espagne encore puis, surtout au Portugal. Le passage de la frontière fut long : les policiers nous firent entrer dans leur bureau disposant de multiples brochures pendant que des collègues inspectaient le véhicule. Il faut rappeler que le Portugal et  l'Espagne vivaient encore sous le joug de dictatures. Le Nord du pays était très densément peuplé et les cultures dominantes étaient le maïs puis la vigne (pas pour le porto mais pour le vinho verde). Un heurt avec le véhicule qui nous précédait nous obligea à rester plus longtemps que prévu dans le nord-ouest. Mais nous logions au bord de la mer dans une petite station possédant une fort belle plage. Nous avons un peu réduit notre programme mais nous avons quand même pu découvrir les principaux attraits touristiques du Minho puis filer jusqu'à Sagres (à la pointe sud-ouest du pays) en passant par Porto, Fatima, Coïmbre, Lisbonne, Evora... Plus on allait vers le sud, plus c'était chaud et sec. L'Alentejo, domaine des grandes propriétés étant l'antithèse du Minho. 

 

     Puis bifurcation vers l'est par l'Algarve, beau jardin méditerranéen et la côte andalouse en passant, en particulier par Séville et Cadix. 

 

     La traversée du détroit de Gibraltar est courte. Nous ne sommes pas partis de Gibraltar car, à l'époque, cette possession britannique subissait un blocus espagnol. Nous avons donc utilisé un ferry allant de l'Espagne à ... l'Espagne. Plus précisément d'Algeciras à Ceuta, enclave espagnole sur la côte marocaine. Puis nous sommes passés au Maroc. La traversée du nord de ce pays fut rapide car nous en avions assez d'être harcelés en permanence par des "chasseurs de touristes". Donc, courte visite de Fes et Meknes avant de filer vers Oujda et l'Algérie en finissant par une route toute droite à travers un quasi désert. 

 

     En Algérie, nous sommes passés par Tlemcen avant de rallier la côte et ne quasiment plus la quitter jusqu'au terme de notre voyage. Le seul moment, où nous avons emprunté une route de l'intérieur fut lorsque nous avons contourné la Kabylie par le sud (Vallée de la Soummam en particulier). Parfois, il fallait faire un détour car des ponts avaient été coupés pendant la guerre et n'étaient pas réparés. Côte magnifique surtout, au petit matin, entre Bejaia et Skikda (Bougie et Philippeville). Et pas un touriste à l'horizon. Nous étions bien accueillis partout ; en particulier quand l'auberge de jeunesse prévue n'existait pas.

 

     Annaba (ex : Bône ; ex Hippone, la ville de saint Augustin) est une ville coloniale agréable où nous avons passé plus d'une semaine. Nous allions à la plage de la ville et dans une crique située à quelques kilomètres.

 

     Puis nous avons repris la route pour réaliser 2 allers-retours vers le Sahara :

          - Vers Biskra et Touggourt en passant par le massif de l'Aurès (oasis à palmiers-dattiers dans les vallées profondes ; blé et arbres fruitiers au-dessus de 1 000 mètres)

          - Vers El Oued en longeant la frontière tunisienne et les mines de Ouenza (fort contraste entre les habitations des ouvriers et celles des cadres). El Oued n'est pas au bord d'une rivière contrairement à ce que son nom semble indiquer ; l'originalité de cet oasis est que les habitants ont creusé le sable jusqu'à atteindre la nappe : on a donc une succession de "trous" occupés par des palmiers et toute une série de cultures. Autre trait caractéristique : une partie des rues est voûtée ce qui permet d'échapper, un peu, à la chaleur et, surtout, aux rayons du soleil (on peut "griller" en une demi-heure si on sort sans protection entre 10h et 16h ; d'ailleurs, on ne voyait personne dehors à ces heures-là ou, alors, vêtu des pieds à la tête).

 

     Pour quitter l'Algérie, nous avons embarqué à Skikda (ex Philippeville) en direction de Marseille. Nous étions les seuls touristes ; la quasi totalité des passagers étaient des Algériens revenant travailler en France une fois les vacances terminées (c'était la fin août). Nous avons quand même fait un détour par Neuchâtel (en Suisse) pour voir un ami et découvrir la raclette (et les gorges de l'Areuse). Il était temps de retourner en région parisienne pour démarrer une nouvelle année scolaire ou étudiante.

 

     Au total, autour de 10 000 km, 3 nouveaux pays et de nombreuses découvertes. Depuis cette date, je ne suis pas retourné en Algérie (ni au Maroc) alors que j'ai effectué de nombreux voyages en Espagne et quelques autres au Portugal.

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19 juillet 2018 4 19 /07 /juillet /2018 10:09

     J'ai déjà évoqué les voyages en avion l'an dernier (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2017/08/voyager-il-y-a-50-ans.html ). Cette année, le train. 

 

     Mes parents ne possédaient pas de voiture bien que mon père ait obtenu facilement le permis de conduire dans les années 1930. Une automobile était inutile car nous habitions alors dans la proche banlieue ouest de Paris, dans un secteur bien desservi en transports en commun (du moins pour aller à Paris car les liaisons au sein de la banlieue étaient - sont encore - déficientes). Pour nous déplacer nous empruntions le train. D'autant que cela ne nous coûtait pas grand chose car mon père travaillait à la SNCF. A l'époque, non seulement les cheminots bénéficiaient d'une gratuité totale sur tout le réseau (carte de libre circulation qui, cependant, ne fonctionnait pas  les jours de pointe c'est à dire à la charnière juillet - août), mais leur famille avait un triple avantage : 90% de réduction en Ile de France ; réduction également pour les voyages à l'étranger ; 8 billets gratuits par an (que nous utilisions pour partir en vacances). Et, cerise sur le gâteau : à l'époque, les billets gratuits non utilisés une année venaient en complément de ceux de l'année suivante ! Et ces avantages duraient jusqu'à 21 ans même si vous étiez déjà salarié (ce fut mon cas à partir de 19 ans et demi). De plus, un ayant droit pouvait se faire confectionner une carte gratuite pour se rendre de la gare de son domicile à celle de son lieu de travail ou d'études (mais exclusivement sur ce trajet et en dehors du dimanche et des périodes de congé).

 

     Mais, me direz-vous, il n'y a pas de train partout ! Comment faisiez-vous en vacances ? Réponse : il nous arrivait d'emprunter un autocar ; sinon : nous marchions ou nous pédalions. A l'époque, on le faisait par nécessité et plaisir et non pour garder la ligne mais j'ai conservé de bonnes habitudes et ma sveltesse. 

 

     Revenons au train. Les trains français étaient moins rapides qu'aujourd'hui (les TGV n'existaient pas) mais quand même les plus véloces du monde (hormis le Shinkansen japonais). L'amplitude horaire était bien plus importante : non seulement, on trouvait des trains de nuit sur bon nombre de destinations mais, en plus, on pouvait arriver à Paris aux aurores en venant de Province et en repartir très tard. Quant à la fréquence, elle était bonne et, le plus souvent, les trains arrivaient à l'heure. Sauf malchance : en 1966, j'ai passé 3 semaines près du Puy en Velay avant d'aller continuer mes vacances en Bretagne ; à l'aller, le convoi a heurté un troupeau de vaches ; idem au retour.

 

     On achetait le billet au guichet de la gare (pas d'Internet à l'époque et des gares offraient une grande amplitude d'ouverture). On réservait sa place si on le souhaitait (dans ce cas, il fallait payer un supplément même si vous étiez cheminot ou ayant droit). Pour connaître les horaires, on utilisait la "bible" du transport ferroviaire : l'indicateur Chaix. Celui-ci recensait tous les horaires de toutes les lignes de France (et de Navarre) hormis celles de la région parisienne. On le trouvait dans toutes les gares mais mon père s'en procurait un au travail. Il est vrai que les horaires changeaient peu d'une année sur l'autre (c'est encore le cas pour les lignes internationales hors TGV). 

 

     Aux lendemains de la seconde guerre, les trains étaient bondés (il parait que l'on devait, parfois, entrer par la fenêtre). Petit à petit, le parc de motrices et de wagons s'est étoffé et il n'y avait foule qu'au moment des grands départs en vacances. Mais la SNCF mettait en place des trains supplémentaires nombreux pour tenter de suppléer à la cohue. Les seules lignes où l'on était certain d'être serré comme des sardines étaient celles de banlieue aux heures de pointe (à l'époque, il n'y avait pas d'horaires variables et les employés comme les lycéens commençaient à 8h du matin donc la foule se pressait de 7 à 8 puis de 18 à 19). Quand on voyageait de nuit (il y avait de nombreux trains de nuit), il y avait 2 solutions : soit réserver une couchette, soit réserver une simple place. Dans ce second cas, pas facile de dormir mais si vous étiez avec votre famille ou des amis dans le même compartiment (car les trains étaient constitués de ces sortes de pièces fermées possédant 8 places en seconde et 6 en première), vous vous organisiez. Les uns s'allongeaient sur les banquettes ; d'autres s'allongeaient par terre, d'autres montaient dans les filets à bagages (interdit mais fréquent) ; les autres ne dormant pas !

     Quelques mots des trains de nuit qui ont tendance à disparaître. ils étaient très fréquents à l'époque. Nous l'utilisions pour aller de Paris jusqu'en Bretagne mais j'ai emprunté bien d'autres lignes aussi bien en France (Paris - Nice, Lyon -Nantes, etc.) qu'à l'étranger (Alger - Chelghoum Laïd, Paris - Rome, Paris - Milan, Paris - Copenhague, Dakar - Bamako, le "Tazara", etc.)

 

     Les billets étaient contrôlés à l'entrée du train et dans le train. Si vous vouliez accompagner un voyageur sur le quai, il fallait acquitter un droit. En banlieue, vous poinçonniez vous-même vos billets mais les contrôleurs étaient très présents dans les trains. Ajoutez à cela un grand civisme et vous comprendrez que la fraude était très peu répandue. Autre originalité : le prix des billets était fixe. C'était x centimes du kilomètre et ça ne variait pas d'un jour à l'autre, comme pour les TGV, ou d'une région à l'autre. Il n'y avait que quelques types de réductions qui étaient valables sur l'ensemble du réseau : familles nombreuses ou billets congés payés. 

 

     Les portes n'étaient pas fermée par le contrôleur ou automatiquement. Les passagers les ouvraient grâce à un loquet. Il était donc facile de prendre le train "en marche" au moment où il démarrait. Ce qui n'était pas sans risque : une de mes collègues se retrouva coincée entre le quai et le train qu'elle voulait emprunter et elle fut écrasée. 

 

     Il y avait nettement moins de passages souterrains que maintenant pour aller d'un quai à l'autre. Par conséquent, il n'était pas rare de devoir être obligé de traverser les voies pour prendre son train : autre source de danger d'où l'avertissement que l'on rencontrait dans toutes les gares "un train peut en cacher un autre". 

 

     Les grandes gares ne fermaient jamais. On pouvait donc tenter d'y dormir la nuit, entre deux trains. On trouvait un ban à l'écart et on s'y couchait. Le réveil était souvent précoce mais on économisait une nuit d'hôtel dans une ville que l'on ne connaissait souvent pas. 

 

     Le réseau français était beaucoup plus étendu qu'aujourd'hui. Le principe avait été retenu que tout chef-lieu de département devait posséder une gare. On ne notait qu'une seule exception : Privas en Ardèche. La plupart des lignes "secondaires" ont été fermées depuis ces années ; elles ont souvent, été remplacées par des cars ou sont peu utilisées désormais. Je pense, en particulier à la ligne Clermont-Ferrand - Nîmes voie magnifique passant, en particulier, par les gorges de l'Allier.     

 

     Les trains étaient sûrs malgré le danger que constituaient les passages à niveau qui étaient bien plus nombreux qu'aujourd'hui. Pendant longtemps, ces carrefours furent gérés par des garde-barrières logés sommairement mais gratuitement. A toute heure du jour et de la nuit, ils actionnaient la barrière ; ils étaient sérieux : il y avait donc peu d'accidents. Puis l'homme fut remplacé par les barrières automatiques plutôt moins fiables. Pour les lignes les plus fréquentées, on multiplia les ponts, viaducs et passages souterrains (celui de la rue Gambetta à Sablé a moins de 40 ans ; auparavant, à cet emplacement se trouvait un passage à niveau !). 

 

     Dans les années 1960 - 1970, j'ai assez peu utilisé le train à l'étranger (exception : en 1980 en Europe du Nord dont je parlerai sans doute ultérieurement). La qualité du service variait beaucoup d'un pays à l'autre. En Europe, c'était fort correct, surtout sur les grandes lignes que j'ai empruntées pour me rendre en Italie (à 3 reprises) et au Bénélux. En Algérie, quelques années après l'indépendance, on avait gardé les vieux réflexes. En Chine, j'ai découvert les sièges mouvants qui permettaient de s'asseoir dans un sens puis un autre. Par contre, le Dakar - Bamako était "folklorique". Les clients arrivaient des heures avant pour être sûrs d'avoir une place ; ils étaient lestés d'énormes bagages en tout genre ; très vite, le train était bondé à un point tel que certains passagers étaient debout à l'extérieur et que, souvent, il fallait sauter parmi les corps étendus pour se déplacer dans le train. Parfois, le train s'arrêtait inopinément dans une gare sans que l'on sache pour combien de temps : des passagers descendaient pour jouer au foot ou pour acheter à manger car, partout, on rencontrait des vendeurs de nourriture. Bien évidemment, le train arrivait en retard à destination. 

 

      Les conducteurs de trains constituaient l'aristocratie des cheminots. A fortiori, ceux qui pilotaient les trains électriques les plus rapides ; c'étaient les fameuses BB qui filaient à très vive allure vers la Méditerranée et les autres régions périphériques (exemple fameux : le "Mistral" vers Marseille et la Côte d'Azur qui ralliait Nice à 120 km/h de moyenne et des pointes à 160). Il y a 50 ans, la majorité des lignes n'étaient pas électrifiées : les locomotives à vapeur étaient servies par le chauffeur (qui alimentait la machine en charbon puis en eau aux principaux arrêts) et le conducteur lui-même. Ne nous  trompons pas : certaines motrices à vapeur étaient très rapides aussi. Sinon, sur les petites lignes, on rencontrait une sorte d'incongruité : la Micheline. Cet autocar sur rail (ou autorail) portait le nom du célèbre fabricant de pneus. Un tel engin faisait encore les beaux jours des chemins de fer en Corse à la fin des années 1970. 

 

     Les cheminots français étaient bien plus nombreux qu'aujourd'hui d'autant que l'entretien des voies leur incombait également. Ils constituaient une puissante "corporation" qui bénéficiait de cités spécifiques avec les magasins "Économat" et toute une série de services. Le taux de syndicalisation était fort élevé et la CGT dominait très largement. Quand on se rappelle les liens étroits que la CGT entretenait avec le PCF, on comprend pourquoi celui-ci était très influent dans cette profession. C'était encore plus net dans les petites villes nées du chemin de fer (correspondances comme Veynes ; arrêt obligatoire pour ravitailler les motrices en eau et charbon comme La Roche Migennes ; gares de triage comme Achères). Dans la quasi totalité des cas, la municipalité était communiste de génération en génération. Ce n'est plus que rarement le cas (Vierzon). Encore une autre époque.

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11 avril 2018 3 11 /04 /avril /2018 18:23

     Initiative intéressante des militants d'Ensemble ! des 5ème et 13ème arrondissements de Paris 

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11 avril 2018 3 11 /04 /avril /2018 07:04
La virgule entre parenthèses

     Pour bien comprendre ce qui suit, il est nécessaire de savoir ce qu'est la "virgule" car beaucoup d'approximations circulent sur le sujet. Je vous conseille donc fortement de vous reporter à mon article : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-virgule-de-sable-les-points-sur-les-i-86135754.html et, également, à celui-ci, plus récenthttp://gerard.fretelliere.over-blog.com/2017/01/virgule-de-sable-quel-impact-sur-la-frequentation-des-trains.html et ce dernier, publié peu de temps après l'inauguration de la lignehttp://gerard.fretelliere.over-blog.com/2017/07/j-ai-inaugure-la-ligne-sable-laval.html

 

     En juillet 2017, Sablé était présentée comme le "carrefour du Grand Ouest" grâce à la nouvelle LGV et à la "virgule" et la municipalité de Sablé en espérait un regain d'attractivité et le maire d'énoncer des projets. 

 

     La ligne Nantes - Rennes (A/R) en passant par Angers, Sablé, la virgule, la nouvelle LGV et Laval a fonctionné pendant quelques mois à raison de 5 trains TER, par jour et dans chaque sens. Puis patatras ! On s'est aperçu qu'il y avait un problème de signalisation : certains trains ne pouvaient plus être suivis sur les écrans des aiguilleurs ce qui risquait de causer des accidents. La ligne fut arrêtée temporairement en septembre - octobre 2017. Puis, bis repetita, à nouveau le problème se manifeste. Cette fois-ci, la présidente du Conseil Régional des Pays de la Loire exige et obtient l'arrêt de la ligne jusqu'à ce que l'on trouve une solution définitive. C'était au début de l'année 2018 (le 22 janvier exactement) ; chacun pensait que l'interruption du trafic ferroviaire serait de courte durée. Erreur : si la ligne redémarre, ce ne sera pas avant septembre 2018. Certes, actuellement, la ligne ferroviaire suspendue est remplacée par des autocars mais le temps de parcours est nettement allongé et il n'y a pas le même niveau de service (un seul exemple : on ne peut plus transporter les vélos). 

 

     Je suis intervenu à deux reprises au cours d'un Conseil Municipal : les 12 février et 9 avril. Lors de cette dernière réunion, le maire de Sablé a semblé pessimiste en expliquant en substance que les meilleurs ingénieurs ne trouvent pas de solution pour le moment. Il a fait cependant preuve de détermination depuis quelques temps en exprimant  brutalement son mécontentement dans la presse. Il a annoncé que des responsables d'EIFFAGE (la société concessionnaire) et de la SNCF vont venir à Sablé (convoqués par lui ?).

 

     Parallèlement, la FNAUT (Fédération des Associations des Usagers des Transports s'est faite la porte-parole de ces derniers en insistant sur deux points : il faut une enquête indépendante ; il faut trouver des mesures de substitutions. Sur ce dernier point, elle a été entendue partiellement avec la réouverture prévue de la ligne d'autocars directe entre Angers et Laval. Ce qui résout une partie du problème pour les Lavallois mais pas pour les usagers de la gare de Sablé (il existe bien un car Sablé - Laval mais il est lent et peu fréquent)

 

     Je tiens à disposition les courriers échangés entre la FNAUT et ses interlocuteurs (Présidente de la Région, parlementaires mayennais, responsables SNCF). On attend la suite en espérant que l'attente ne soit pas trop longue. 

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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