Suite de la série rétrospective concernant les voyages dans le courant des années 1960 - 1970 ou un peu avant. Pour lire les épisodes précédents, voir le dernier : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/03/voyager-il-y-a-50-ans-8.html Aujourd'hui, les transports urbains.
Commençons par l'Ile de France où j'habitais à l'époque. La région Parisienne avait un réseau très dense de transports en commun. Comme mon père était cheminot et que j'habitais près d'une gare, j'empruntais surtout le train pour aller à la gare Saint Lazare et sur le réseau desservi par cette gare. Certaines lignes étaient électrifiées avec un système proche de celui du métro (rail central) ; les autres seront électrifiées petit à petit mais, dans les années 1960, on voyait encore des locomotives à vapeur qui noircissaient toutes les façades des immeubles bordant les voies ferrées (ensuite, on entamera un grand programme de ravalement redonnant leur couleur ocre aux immeubles haussmanniens). La gare Saint Lazare était, à l'époque, la plus grande gare de banlieue de France (et du monde ?) ; néanmoins, à partir des dernières voies, des trains desservaient la Normandie y compris, dans les années 1950 voire ultérieurement, de temps en temps, un train spécial se rendant jusqu'à la gare maritime de Cherbourg où les voyageurs embarquaient vers l'Amérique ce qui attirait une foule de curieux.
Il nous arrivait d'emprunter des lignes partant d'autres gares pour circuler en banlieue. Que ce soit la gare du Nord, la gare de Lyon ou la gare d'Orsay, elles étaient moins modernes.
Nous circulions peu dans Paris et, donc, nous utilisions peu le bus (c'était surtout le 94 pour nous rendre de Levallois-Perret à la gare Montparnasse) ou le métro. Les autobus possédaient une plate-forme à l'arrière où se tenait le receveur qui avait un rôle important : il annonçait les stations, faisait descendre les passagers, en faisait monter d'autres tant que le bus pouvait en contenir, il vendait et poinçonnait les tickets, il fermait l'arrière du bus avec une chaîne (à ce moment, on ne pouvait plus monter en marche), il tirait sur une sonnette annonçant au conducteur que le bus pouvait démarrer ; dur métier car il passait sa journée debout et dans les courants d'air (voir : http://pietondeparis.canalblog.com/archives/2009/11/09/15734705.html). Sur certaines lignes, on voyait des trolleybus.
Le métro parisien était presqu'entièrement souterrain et s'étendait alors assez peu en banlieue mais le réseau était dense et les métros fréquents. A l'époque, juste avant d'arriver sur le quai, on trouvait une barrière que le contrôleur fermait ou levait selon les besoins. Les passagers lui présentaient leur ticket que celui-ci poinçonnait d'où la fameuse chanson du "Poinçonneur des Lilas" ; voir : https://www.pariszigzag.fr/insolite/histoire-insolite-paris/la-petite-histoire-des-poinconneurs-du-metro).
Si on était nombreux ou si on était pressé et qu'on avait quelques ressources, on prenait le taxi. C'était souvent la foire d'empoigne entre chauffeurs et entres clients car il fallait héler le véhicule que vous vouliez emprunter. Par ailleurs, s'il existait bien un taximètre censé enregistrer la durée de la course, on avait souvent la mauvaise surprise de découvrir un prix supérieur aux estimations lorsqu'il fallait payer.
J'ai peu de souvenirs des transports urbains dans le reste de la France. Par contre, je me souviens bien de plusieurs pays étrangers. J'ai emprunté les métro de Londres et de New York qui me semblaient archaïques ; inversement, en 1976, celui de Montréal, réalisé en vue des Jeux Olympiques, était très moderne ; néanmoins, la plupart des grandes villes n'avaient pas ce mode de transport jusqu'à la fin des années 1970. Soit on marchait, soit on utilisait le bus ou le tramway. A San Francisco, c'était le "cable-car", sorte de tramway à crémaillère. La difficulté, quand on débarquait dans une ville étrangère, était de comprendre comment fonctionnait le service et, surtout, quelle direction prendre. Amsterdam et à Venise, j'ai emprunté le bateau sur les canaux. Ici ou là, j'ai, également utilisé des funiculaires ou des téléphériques.