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27 avril 2017 4 27 /04 /avril /2017 17:19

     La question est posée un peu partout mais revêt plus d'acuité à Sablé d'où il a construit sa carrière politique. J'ai été interrogé par "Les Nouvelles". Je suis le seul parmi ceux qui s'expriment  à ne pas être de ses partisans.

 

     Pour moi, c'est simple : il est rayé de la politique. Il n'a pas d'autres choix que celui de Jospin au soir du 21 avril 2002. Pour le moment, il ne se prononce pas aussi nettement ratant sa sortie même s'il a fait preuve de dignité et de responsabilité.

 

     On me rétorquera qu'en France un échec électoral ne signe pas la fin d'une carrière politique. Et que, au contraire, il peut y avoir rebond ultérieur. Les exemples sont légion. De Gaulle parti en 1946 et rappelé en 1958 pour 11 ans. Mitterrand, l'homme de la IVème, qui plus est affaibli par le faux attentat de l'Observatoire, revenant en 1965 puis en 1974 pour gagner en 1981 et être réélu en 1988. On peut également évoquer Chirac démissionnant en 1976, battu en 1981 et 1988 pour gagner en 1995 et 2002. Plus tous les abonnés aux élections présidentielles : de Jean Marie Le Pen à Arlette Laguiller en passant par Cheminade, Dupont Aignan, Besancenot, Bayrou, Poutou, Arthaud, Mélenchon (et j'en oublie sans doute) qui ont concouru au moins 2 fois voire beaucoup plus. 

 

     Ceci dit, dans tous les cas cités, la défaite n'était pas humiliante. C'était également le cas de Sarkozy qui a failli réaliser l'exploit en 2012 et se rêvait en homme providentiel pour 2017. 

 

     Cette fois-ci, et pour la première fois, la droite classique est absente du second tour alors même que le discrédit de Hollande lui ouvrait un boulevard. S'il n'y avait que cela, ce serait déjà beaucoup mais pas tout à fait rédhibitoire. Le plus grave est que l'image de Fillon a été irrémédiablement tachée. Il voulait "casser la baraque" et proposait un programme contre révolutionnaire. Il se présentait en parangon de vertu et la presse a dévoilé une réalité moins exaltante. Si on y ajoute l'amateurisme inquiétant d'un professionnel, la coupe est pleine. Bref, s'il tente, plus tard, de sortir la tête de l'eau, il sera vite "assassiné" par les caciques de la droite. 

 

     Il ne lui reste plus qu'à se reconvertir. Soit à faire parler de lui par un exploit sportif ou un livre à succès ; ce qui serait sortir par la grande porte. Soit en se faisant embaucher dans une grande entreprise ce qui serait plus gratifiant financièrement mais moins glorieux. Les deux pouvant coexister. 

 

     Je voudrais terminer par une note personnelle car, comme je l'ai signalé, j'ai été interrogé environ 50 fois par les médias les plus divers (français et étrangers) ; éventuellement plusieurs fois par les mêmes (comme la presse locale). Il y a eu 3 types de questionnements : soit sur la personnalité et le programme de François Fillon ; soit sur ses "affaires" ; soit sur les deux. J'ai toujours précisé que je n'avais pas d'animosité personnelle contre le candidat ou des membres de sa famille. Je me suis efforcé de m'en tenir aux faits établis. J'ai toujours attaqué son programme sans concession. Enfin, avec mes collègues de l'opposition, nous avons, à deux reprises, posé des question (sur le prêt du parc du Château et sur la mise en examen du maire de Sablé).

 

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25 avril 2017 2 25 /04 /avril /2017 21:31

     Tous les jours un article au moins sur le site de ce quotidien québecois qui est une sorte de "Le Monde" local.

 

     Je précise que la photo est celle du journaliste et pas la mienne !!!

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25 avril 2017 2 25 /04 /avril /2017 17:18

     Les grands "vainqueurs" de ce premier tour, ce sont les sondages. Sachant que la marge d'erreur est d'environ 1,5 points en plus ou en moins, il était évident, a posteriori, que 4 candidats pouvaient se qualifier comme cela fut annoncé dans les toutes dernières semaines. On constate que les pronostics réalisés par les instituts de sondage les plus sérieux se sont révélés très proches du résultat hormis la sous-estimation de Dupont-Aignan et la surestimation de Hamon. Seule erreur de diagnostic : il y a eu moins d'abstentions que prévu alors même que la refonte des cartes électorales a accru le nombre de non votants.

 

     L'autre vainqueur est, sans conteste, Macron qui, s'il ne fait pas l'idiot en croyant que c'est gagné, sera le plus jeune Président de la République (juste devant Louis Napoléon Bonaparte qui n'est pas un exemple encourageant car il a abattu la République pour devenir Empereur). Non seulement il vire en tête mais c'et son parcours qui est stupéfiant. N'ayant jamais été élu et n'ayant pas un profil populaire, il a fait son trou sur la base de "l'extrême centre". Ce que Bayrou avait tenté en 2007, il le réalise (avec, d'ailleurs, le soutien de Bayrou). Il est vrai qu'il a été fortement aidé par 3 éléments : 

          - L'espace béant que lui ont laissé Fillon et Hamon

          - La volonté de nombreux électeurs de barrer la route à Le Pen

          - Le soutien des médias

 

     Mais qui est Macron ? Un nouveau Justin Trudeau ou Barack Obama ? Un nouveau Giscard ? Un nouveau Blair ? Ou bien un nouveau Poher ? Sans doute un peu de tout cela. Il est trop tôt pour le dire mais, dans une certaine mesure, il est la revanche de Hollande dont il a été, faut-il le rappeler, un collaborateur et un ministre. 

 

     Une certitude : le vote Macron est un vote urbain. Quasiment l'exact décalque du vote le Pen (voir http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2017/04/les-resultats-a-sable.html) et c'est un vote de l'individualisme. 

 

     Le Pen est qualifiée. Elle aurait donc pu être éliminée ce que j'avais pensé au vu des résultats des cantonales partielles. Certes, elle progresse encore en voix mais le FN recule par rapport aux élections départementales et régionales.

 

     Une carte parue dans "le Monde" montre une immense tache noire qui semble recouvrir toute la partie nord et est de la France ainsi que le littoral du Languedoc Roussillon et la vallée de la Garonne avec comme exception principale la Région Parisienne. Cela signifie que ses points forts se situent dans la région méditerranéenne et dans la moitié de la France qui était autrefois la plus industrialisée. Cependant, il s'agit d'une sorte d'illusion d'optique car le vote pour le FN est nettement moins urbain que les autres (au centre de Paris, ses scores sont groupusculaires et, de plus, en baisse) ; beaucoup de communes ont mis le FN en première place mais leur poids démographique est dérisoire par rapport aux grandes agglomérations où elle est distancée souvent nettement. 

 

     Fillon est battu. J'ai été très souvent interrogé par la presse à son sujet. Juste quelques remarques. A commencer par le fait que si les "affaires" lui ont sans doute coûté la qualification, il n'en reste pas moins que son positionnement très droitier et ses nombreuses bévues expliquent qu'il soit nettement en dessous du score de Sarkozy et des premières prévisions. Parti grandissime favori, il a été attaqué de toute part et n'a pas su surmonter les obstacles ou identifier les dangers (Macron et Dupont-Aignan). Si la droite classique veut survivre, elle ne devra faire aucune concession au FN qui veut sa mort. 

 

     Mélenchon, a contrario, a réalisé la meilleure campagne. En fin de parcours, il est apparu comme "le vote utile à gauche". Je ne reviendrai pas sur ses choix stratégiques et organisationnels qui ont pu lui coûter la qualification (voir mes articles à ce sujet). Je note seulement que les raisons du succès et de l'échec au pied du podium de Mélenchon sont tous les deux  à chercher en lui-même. 

 

     Si on analyse les résultats, on constate que Mélenchon, comme Macron mais dans une moindre mesure, a un électorat urbain et banlieusard (plus de 47% à Gennevilliers) voire péri-urbain. Cependant, il fait un malheur dans des zones rurales isolées comme les Cévennes et la Haute Ariège. En fait, il récupère l'électorat PCF parti vers le PS et une partie significative de l'électorat socialiste. Par contre, il ne grignote l'électorat FN que de façon marginale comme le montre son incapacité à prendre le dessus sur Le Pen dans les anciens bassins miniers du Nord et de l'Est. 

 

     Signalons pour mémoire les progrès sensibles de Dupont-Aignan qui frôle les 5% et a probablement servi d'exutoire à un électorat Fillon déçu. 

 

     Le score de Hamon est calamiteux. Cependant, il ne touche pas le fond comme Defferre en 1969 (en partie parce que si Macron obtient quasiment le même résultat que Poher, Mélenchon est en dessous de celui de Duclos au même moment). Le candidat PS a eu le courage de relever le gant mais il n'était manifestement pas prêt ; non seulement pour encaisser toutes les trahisons mais, également, pour convaincre (ses interventions à la télé ont été fort médiocres alors même que son programme était intéressant). 

 

     Pour mémoire, je signalerai que le score des frères ennemis du trotskysme est encore plus mauvais que celui de 2012. Leur choix est simple : ou bien s'intégrer dans la dynamique Mélenchon ; ou bien fusionner pour éviter le ridicule; ou bien disparaître. 

 

     Les commentateurs ont glosé sur le total catastrophique obtenu par ce qu'ils appellent "les partis de gouvernement" (LR + UDI et PS + PRG + EELV). C'est un fait majeur car l'addition Hamon + Fillon est de 26,5% très, très loin de 2012 ou 2007 etc... Je ne pense pas que cet effondrement sera durable. On constatera sans doute un rebond aux législatives. Il n'empêche que ces 2 piliers de la Vème sont fort fissurés.

 

     Un militant de gauche ne peut se réjouir des résultats car le total des 4 candidats tourne autour de 27%. le pire score jamais enregistré. Certains argueront du fait que nombre de socialistes ont rejoint Macron. Certes mais peut-on dire de ce dernier qu'il est un homme de gauche alors qu'il se situe au centre (centre gauche en étant généreux). Alors que la droite + extrême droite se situe à 47%. Donc : pas de triomphalisme.

 

     On est frappé par la ressemblance, à gauche, avec les résultats de 1969 : le PCF à plus de 21% ; le total Defferre - Rocard à 9% ; le candidat trotskyste à 1%. On remarque cependant que le total dépasse les 31% donc est meilleur qu'en 2017. Mais la similitude ne s'arrête pas là car il y avait le candidat centriste, Poher, à plus de 23% grâce à un vote socialiste massif en sa faveur (nuance : Poher était un notable vieillissant alors que Macron est jeune à tous points de vue). La différence majeure par rapport à 1969 se situe à droite : Pompidou obtenait près de 45% des voix à lui tout seul. On mesure le recul de la droite "classique" qui se trouve 20 points en-dessous. Car la droite, qui à l'époque gaullo-pompidolienne avait su rassembler un électorat populaire, l'a laissé filer vers le FN. Chirac en 1995 et Sarkozy en 2007 ont pu capter une partie de ces électeurs. Fillon a totalement échoué se repliant sur les personnes âgées et les conservateurs. 

 

     La Vème République est morte le 23 avril. Espérons que le dernier coup ne sera pas porté par Le Pen. Ce serait terrible ! Cependant, même si comparaison n'est pas raison, on est frappé de la ressemblance avec la IVème République. Elle était doublement attaquée : d'une part par le gaullisme du RPF et par le Parti Communiste. La solution fut la "3ème force" : alliance instable entre les socialistes en perte de vitesse constante, les radicaux connaissant le même sort, la droite non gaulliste et, enfin, le MRP, parti catholique où l'aile gauche fut rapidement marginalisée. Faut-il rappeler que Bayrou est issu du Centre Démocrate, dernier avatar du MRP. Revanche posthume ?

 

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24 avril 2017 1 24 /04 /avril /2017 11:23

     Résultats bureau par bureau et globalement à comparer avec les résultats globaux de 2012 http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-les-resultats-de-2012-a-sable-104723216.html

La nouvelle carte des bureaux de vote.

La nouvelle carte des bureaux de vote.

Les résultats à Sablé

     Les électeurs inscrits baissent (- 181) du fait de la baisse de la population en général, de l'augmentation de la population étrangère et de l'augmentation des non inscriptions. La réalité est sans doute plus grave au vu du grand nombre de cartes d'électeurs qui sont revenues en mairie et n'ont pas été réclamées (plusieurs centaines). 

 

     La participation a baissé très significativement (- 360 votants) et le nombre de suffrages exprimés a baissé en conséquence (- 362 exprimés). Il y a toujours un important écart entre Gastines2 (participation de 83,31%) et Saint Exupéry (52,88%). 

 

     Fillon est nettement en tête avec un peu plus de 45% et 2600 voix. C'est nettement mieux que Sarkozy (33,3% avec 2041 voix) mais on pouvait espérer plus du "régional de l'étape". Il n'y a qu'un seul bureau où il dépasse les 50% (Anjou) alors que son plus bas se situe à moins de 37% à Saint Ex.

 

     Loin derrière, on trouve Macron avec 16,33% et 942 voix. Ses résultats varient assez peu de 13,93% à MAE1 à 19,02% à Gastines2. Il fait nettement mieux que Bayrou (9,54% et 585 voix).

 

     Le 3ème est Jean-Luc Mélenchon avec près de 14%. Par rapport à 2012, il gagne près de 300 voix et 6,7 points de pourcentage). Résultat fort honorable. Il fait son plus mauvais score dans le bureau le plus à droite (Anjou) et son meilleur à Montreux où il obtient 2 fois plus. 

 

     Marine Le Pen recule à la fois en voix et en pourcentage alors que le Front National progressait jusque là quasiment à chaque élection à Sablé. On peut supposer que Fillon lui a pris des voix. Ainsi que Dupont Aignan, voire Asselineau. Son meilleur score se situe à Montreux et le plus mauvais à Gastines2. Son deuxième meilleur score se situe à Saint-Ex quartier le plus populaire où la non participation atteint des sommets. Ce qui montre un vote d'adhésion solide. On constate que là où Macron est fort, elle est faible et inversement ce qui n'est pas un scoop mais est inquiétant car Macron a un électorat nettement moins populaire qu'elle. 

 

     Hamon décroche quand même la 5ème place mais son résultat est catastrophique avec à peine plus de 5%. Et si on compare avec Hollande, c'est effrayant : il passe de 27 à 5% et perd plus de 80% de son électorat. Et si on fait le total Hollande + Joly, c'est encore pire car ils atteignaient 29% en 2012. Une partie de l'électorat Hollande + Joly est partie vers Mélenchon ; une autre vers Macron et une dernière partie (sans doute la plus importante) vers Fillon. 

 

     Si on résume par grandes masses :

          - la droite "classique" (Fillon + Dupont Aignan) progresse fortement : elle passe d'un peu plus de 35% à près de 49%. 

          - la gauche (PS + EELV + Mélenchon + Poutou + Arthaud) recule nettement passant de 39,5% à 20,55 %. Il y a lieu de s'interroger car, même si on mettait la totalité du vote Macron sur le compte de la gauche (ce qui n'est pas le cas), on serait encore en-dessous. Fillon a donc capté une partie du vote de gauche à moins que le vote Sarkozy de 2012 soit particulièrement mauvais ; les deux explications peuvent d'ailleurs se cumuler. Quoiqu'il en soit, le moins que l'on puisse dire est qu'il faut se retrousser les manches. Or, les candidats de gauche n'ont quasiment pas fait campagne à Sablé (voir http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2017/03/sable-morne-plaine.html en précisant que l'article date du début mars)

          - les 30% restant se partageant de façon un peu inégale entre le centre et l'extrême droite.(voir plus haut)

 

 

  

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24 avril 2017 1 24 /04 /avril /2017 07:05
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19 avril 2017 3 19 /04 /avril /2017 13:21
La CFDT ne fait pas de politique

     La CFDT ne donnera pas officiellement de consigne de vote pour les Présidentielles (du moins au 1er tour). C'est la moindre des choses si on veut respecter l'indépendance syndicale. 

 

     La Confédération fait une exception - qui n'est pas nécessairement critiquable - en dénonçant le Front National et en appelant à ne pas voter pour Marine Le Pen. 

 

     Cependant, des signes montrent pour qui balance le coeur de la CFDT.

 

     Il suffit, tout d'abord, de rappeler que, depuis les "Assises du Socialisme" de 1974, la CFDT est liée au Parti Socialiste. Certes, pendant plusieurs années, il a encore été possible à un militant syndical adhérent d'un autre parti d'obtenir des responsabilités importantes dans l'organisation. C'est ainsi qu'on trouvait des militants du PSU, des Verts et, même du PCF, à la tête de syndicats, d'Unions locales voire départementales et même de Fédération (l'une des plus emblématiques fut dirigée par un militant PCF jusqu'au début des années 1980). C'est fini : comme me l'expliquait une personne de ma famille qui dirigea une Union Départementale, il est devenu impossible d'avoir une responsabilité de ce niveau sans être membre ou sympathisant du PS. 

 

     Cette année, la CFDT est devant un cruel dilemme car 2 candidats pourraient lui plaire. En toute logique, ce devrait être Benoît Hamon, candidat officiel du PS, mais celui-ci a été opposé à la loi El Khomri que la CFDT a soutenue. Par contre, Macron, bien que n'étant pas le candidat socialiste, a les faveurs de nombreux socialistes et a l'avantage d'avoir soutenu la dite "loi Travail". Comme, par ailleurs, Nicole Notat, la très droitière ancienne dirigeante de la CFDT, soutient Macron, on peut deviner ce que vont voter les "notables" de la Confédération sans toutefois le proclamer. 

 

     Curieusement, la CFDT n'étrille pas Fillon malgré son programme ultra-réactionnaire. Peut-être que la négociation en coulisse avec des collaborateurs du candidat LR aura permis d'obtenir quelques garanties. 

 

     Par contre, haro sur le Mélenchon ! Prenant prétexte d'une déclaration d'un sous-fifre du candidat, Laurent Berger a employé le mot "totalitaire" au sujet de "l'Insoumis". Bref, il le met quasiment dans le même sac que Le Pen. C'est ce que l'on appelle avoir le sens de la nuance. Cette violente attaque peut s'expliquer par la peur que nombre d'adhérents ne soient pas attirés par les mêmes sirènes que le direction. On attend avec intérêt les réactions internes. 

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10 avril 2017 1 10 /04 /avril /2017 13:36

     J'étais sur le point d'analyser les programmes des candidats pour savoir ce qu'ils disaient de l'autogestion. Ou du moins de l'application du principe "socialiste : "L'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes". J'étais pessimiste car la personnalisation de la vie politique induite par l'élection présidentielle française va, par principe, à contre courant de cet objectif. Et, cette année, elle atteint des sommets ! Y compris - et surtout - là où on s'attendrait à ce que le "peuple" (ou du moins des militants) soit amené à prendre la parole : suivez mon regard ! Ceci étant couplé avec une professionnalisation de la vie politique dont Fillon, Hamon et Mélenchon sont les expressions les plus accomplies. On est loin du "...producteurs sauvons-nous nous-mêmes ; ni Dieu, ni César, ni tribun...". 

     Or, il se trouve que "l'Association Autogestion" a fait la même constatation et publie un article sur le sujet que je vous livre un rien désabusé. 

     Il y a cinq ans, lors de la campagne présidentielle de 2012, sans être au cœur de tout, l’autogestion était invitée dans les débats, sous la forme des reprises d’entreprises et des coopératives comme alternatives aux fermetures et aux licenciements. François Bayrou visitait une Scop issue d’une reprise d’entreprise par les salariés. François Hollande exprimait sa proposition de loi Florange qui obligeait toute entreprise qui souhaite fermer une unité de production à chercher un repreneur et à la céder en cas d'offre. En complément, il proposait de donner aux salariés un droit de priorité à égalité d’offre pour reprendre leur entreprise. Jean-Luc Mélenchon soutenait totalement le projet exprimé par l'AP2E de droit de préemption des salariés de leur entreprise en cas de cession. Eva Joly, enfin, approuvait sans réserve les propositions de la CG Scop et la  priorité à donner aux salariés en cas de reprise d’entreprise. Même Roselyne Bachelot avait affirmé sa volonté de soutenir la reprise d’entreprises par les salariés...

     Les luttes en France, comme en Grèce, portaient l’actualité des reprises comme enjeu du débat politique.  Au meeting de soutien aux Fralib du 24 février 2012 à la Bourse du travail de Paris, tous les candidats de gauche sans exception étaient venus apporter leur soutien.
 
     2017… Certes, en lisant bien, il demeure des éléments dans les programmes mais c’est bien autre chose qui est mis en avant par la presse, comme par les candidats : les « affaires », la corruption, la lutte des places et les reconversions... Questions de retournements de vestes sur mesure au propre (si l’on peut dire) comme dans le symbole.
 
     Dans une certaine mesure, ce silence est paradoxalement le signe d’avancées, d’une sorte de « banalisation » de la reprise par les salariés comme une solution ne faisant ni « scandale » ni « subversion ». Ces cinq dernières années, de nombreux reportages dans ces entreprises ont été diffusées à des heures de grande écoute. Plus personne (ou presque) n’ignore le mot Scop. Est-ce à dire que la question est réglée ? Non, mille fois non.
 
     D’abord, parce que les mesures adoptées par le gouvernement depuis 2012 ont été en retrait par rapport aux engagements, et qu’en ne remettant pas en cause le sacro-saint droit de propriété les tribunaux, en application du droit, ont dressé beaucoup d’obstacles. La réforme des tribunaux de commerce, voilà qui devrait être martelé au cours de cette campagne, tant les patrons qui les composent sont juges et partie face aux salariés.
 
     Ensuite parce qu’il ne suffira pas de plus de reprises d’entreprises pour avancer vers l’autogestion, ni de (re)nationalisations avec un simple transfert de propriété du privé vers l’État. Car si nous sommes favorables à des services publics efficaces, à la socialisation de l’économie, ceci ne peut donner des résultats qu’à la condition que le pouvoir soit donné – sous des formes à chaque fois adaptées – à ceux qui y travaillent, en lien avec ceux qui consomment et qui font usage des productions et des services.
 
     La campagne présidentielle c’est votez pour un candidat (beaucoup de personnalisation), votez pour son programme (parfois), mais ce n’est pas  "prenons notre votre vie en mains" Certes  chacun s’y adapte, et il peut difficilement en être autrement tant que cette institution monarcho-présidentielle perdure. Mais cette période où l'on s'intéresse plus à la politique est également une occasion – en interpellant les candidats, dans les réunions publiques, dans les débats – de mettre en avant les expériences les plus avancées de démocratie sociale et politique, de faire que les autogestions en pratique, les plus significatives et qui demeurent encore l’exception, deviennent un fait, une règle généralisée.

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28 mars 2017 2 28 /03 /mars /2017 11:04

     Deux articles trouvés sur le site de  "Klasse Kampen" (la lutte de classe), quotidien norvégien de gauche de qualité fondé par un groupe d'origine maoïste appelé "Rouge" (http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-lutte-de-classes-121029235.html)

 

     Pas besoin de connaître la langue pour comprendre les titres. 

 

     Curieusement, les campagnes de Macron et Le Len sont très peu évoquées. 

 

     Pour le moment, je n'ai pas été sollicité par ce média (et par aucun autre média d'Europe du Nord)

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23 mars 2017 4 23 /03 /mars /2017 19:27

     Comme beaucoup d'entre eux croient au Père Noël, je m'autorise à sortir de la période des fêtes pour proposer des cadeaux à ceux qui briguent les suffrages des Français. Ceci sans contrepartie. De toute façon, cela ne me coûte rien. 

 

     François Fillon. Je lui offre plus qu'une veste : un costume mais un de premier communiant avec un beau brassard tout à fait désigné pour quelqu'un qui défend les valeurs catholiques 

 

     Benoît Hamon. J'ai demandé l'aide de Jean Lassalle pour lui prêter un chien de berger afin qu'il puisse regrouper son troupeau socialiste fort dispersé. 

 

     Marine Le Pen. Je lui offre un batterie de casseroles et, en prime, son arbre généalogique qui montre qu'elle a des ancêtres étrangers (Suisses et probablement Maltais)

 

     Emmanuel Macron. De toute évidence, il lui faut une boussole pour ne pas perdre le Nord et un micro pour ne pas casser sa voix.

 

     Jean Luc Mélenchon. Il lui faut des méthodes d'apprentissage des langues.. Une pour qu'il apprenne l'arabe ; langue qui lui est inconnue alors qu'il est né au Maroc (mais peut-être que Najat Vallaud-Belkacem ou Rachida Dati pourraient l'aider). Plus une méthode d'italien pour suivre dans le texte le blog de son modèle Beppe Grillo (et accessoirement parce qu'il a également des racines italiennes)

 

     Nathalie Arthaud et Philippe Poutou. Une faucille et un marteau chacun pour qu'ils cessent de se chamailler à ce sujet. Par contre, pas de piolet.

 

     Jean Lassalle. Il a déjà le bâton du marcheur. Je lui offrirai bien un coup de chapeau mais comme il a déjà un béret, il pourrait se vexer. Alors, j'opte pour un livre : "Comment gagner l'élection présidentielle en 100 leçons". 

 

     Quant aux autres, je suis perplexe. Peut-être une paire de ciseaux pour qu'ils puissent détacher la France du reste de l'Europe ?

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8 mars 2017 3 08 /03 /mars /2017 17:47

     Attention : il y a au moins deux fautes de frappe quand le ou ,est remplacé à tort par où !

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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