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4 mars 2017 6 04 /03 /mars /2017 08:16

    En écho à mes nombreux articles sur les Présidentielles. 

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3 mars 2017 5 03 /03 /mars /2017 21:27

     J'aurais dû écrire "morne campagne" mais cela faisait moins "classe" !

 

     En effet, on se demande si la gauche et le centre sont en campagne électorale à Sablé.

 

    Pour la fille de... il y a un léger début avec la distribution d'un tract dans quelques boîtes aux lettres (mais pas dans la mienne car cela aurait sans doute demandé trop d'effort aux militants FN de quadriller la ville.

 

     Par contre, Fillon a collé son affiche pour les primaires, a distribué des bouts de tracts, a été la vedette des primaires de la droite et a attiré, de ce fait puis à cause de problèmes d'emploi, des nuées de journalistes. L'ancien maire de Sablé m'a même fait l'honneur de  parler de moi (et de moi seul) lors de son entretien avec TF1 fin janvier. Les journalistes me connaissent et j'ai été sollicité des dizaines de fois, y compris par la presse étrangère.

 

     L'UPR de François Asselineau colle régulièrement des affiches. 

 

     On a vu la bobine de Nathalie Arthaud, celle qui remplace la peite employée du Crédit Lyonnais au nom de Lutte Ouvrière.

 

     Inversement, les "Marcheurs" de Macron ne savent sans doute pas encore que notre ville se situe à 1 h 20 de Paris par TGV. Pas la moindre trace de leurs pas à Sablé ou les environs.

 

    Les "Insoumis" avaient organisé une réunion publique sur la laïcité il y a quelques mois. Réunion un peu confidentielle mais ils montraient qu'ils existaient. Depuis : silence radio à Sablé. Pas même une affiche pour annoncer la venue de Mélenchon au Mans.

 

     Les socialistes et leurs satellites ont organisé leur primaire. Ce qui a permis de faire parler d'eux. Depuis que Hamon est leur candidat officiel, on ne les voit plus.

 

     Le plus stupéfiant dans l'affaire est que manifestement les 2 candidats de gauche ne cherchent pas à contacter ceux qui pourraient voter pour eux. Y compris celui qui apparaît comme l'opposant la plus constant de Fillon depuis des décennies.

 

     En attendant que la campagne démarre, je vais aller planter mes pommes de terre !

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1 mars 2017 3 01 /03 /mars /2017 11:40
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1 mars 2017 3 01 /03 /mars /2017 11:20

     Pourquoi parler de ce qui s'est passé il y a 43 ans ? Et au fait, qui est Charles Piaget et de quelle candidature est-ce que je parle ?. 

 

    Charles Piaget (né en 1928) fut le principal animateur de la lutte des LIP en 1973 http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-entretien-avec-charles-piaget-118381483.html 

 

     Cette lutte eut un retentissement considérable du fait de son caractère autogestionnaire et de l'imagination des militants de l'entreprise (Christian Rouaud, ancien du PSU, lui aussi, en a tiré un film remarquable). 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Lip,_l%27imagination_au_pouvoir et http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-entretien-avec-charles-piaget-118381483.html

 

     Et, il y a, enfin une raison personnelle : non seulement, j'ai soutenu activement la lutte des LIP mais, de plus, comme moi, Charles Piaget fut (pas toujours en même temps) membre de la CFDT, de l'ACO et du PSU et la soirée qu'il a passée,  à l'invitation de mes parents, chez nous, à Colombes, après une réunion publique, reste dans ma mémoire. 

 

     Le 2 avril 1974, Georges Pompidou, Président de la République depuis 1969, meurt. Il y aura donc de nouvelles élections présidentielles quelques semaines plus tard. Or, pour la première fois depuis l'instauration du suffrage universel pour cette élection, le scrutin est ouvert.

 

     Petite parenthèse :  j'ai toujours combattu ces modalités ; non pas parce que je suis opposé au principe de la participation de tous les citoyens mais parce que le Président a des pouvoirs concurrents de l'Assemblée, élue aussi au suffrage universel. Fin de la parenthèse. 

 

    En effet, de Gaulle puis Pompidou écrasaient la concurrence. Eux disparus, la droite (et, au sein de celle-ci, le camp gaulliste) va se déchirer. En face, Mitterrand, auréolé de son bon résultat de 1965, a réussi à s'emparer du parti socialiste moribond puis a rallié le PCF autour du Programme Commun de Gouvernement. Candidat unique des partis du Programme Commun, il peut espérer gagner. 

 

     Déjà, en 1965, Mitterrand s'est imposé comme "candidat unique de la gauche" et a créé la surprise en mettant de Gaulle en ballottage et en réussissant un très bon score au second tour. A l'époque, le PSU avait décidé, sans enthousiasme, d'appeler à le soutenir mais en menant une campagne autonome tant il est vrai que le candidat personnifiait la IVème république, donc le passé. 

 

     En 1969, Mitterrand avait renoncé à se présenter pressentant qu'il subirait une déculottée. la gauche était éclatée entre 4 candidats : celui du PCF, Duclos, raflant la mise avec 21,27%. Rocard "candidat du socialisme", présenté par le PSU, obtient 3,6% quand Defferre, candidat du parti socialiste dépasse à peine les 5% (incroyable mais vrai !)

 

     Que va faire le PSU en 1974 ? Il n'a pas signé le "Programme Commune de Gouvernement" qui a été paraphé par le PCF, le nouveau Parti Socialiste et les Radicaux de Gauche. La direction du PSU se divise en 2 camps : Rocard qui prépare secrètement son ralliement au PS, est favorable à un soutien à Mitterrand. Il est majoritaire au sein du Bureau Politique (mais ses partisans ne sont pas au courant de ses arrière-pensées) ; la minorité propose la candidature Piaget. 

 

     Très vite, cette hypothèse déborde le PSU. Les trotskystes de la LCR, qui avaient présenté Alain Krivine en 1969, se rallient à cette solution ce qui plombe un peu Piaget. Inversement, d'autres trotskystes, ceux de Lutte Ouvrière, dénoncent Piaget qui "va à la messe tous les jours" (péché impardonnable pour ces intégristes de l'athéisme) mais c'est pour pouvoir présenter leur égérie Arlette Laguiller. Le dirigeant de la CFDT, Edmond Maire, ami de Rocard et embarqué, avec ce dernier, dans une discussion secrète pour intégrer le PS, affirme que ce n'est pas le rôle d'un syndicaliste d'être candidat (ce qui, évidemment, est un faux prétexte visant à éviter le renforcement de l'aile gauche de sa confédération). Toutes ces prises de position ébranlent les militants du PSU. 

 

     Le vote a lieu le 15 avril à Colombes. Étant un des organisateurs de ce Conseil National, je suis aux premières loges. Et le vote est sans ambiguïté : la candidature Piaget est rejetée. Non pas que la majorité des adhérents soient favorables à l'entrée au PS mais parce que beaucoup d'entre eux voyaient probablement dans la candidature de l'ouvrier de LIP une forme de division. 

 

     Grossière erreur. En effet, cette non candidature n'a pas servi le candidat Mitterrand. Il manquera d'un cheveu la victoire face à Giscard alors qu'un ralliement de Piaget entre les deux tours aurait peut-être permis de créer une dynamique supplémentaire. Quant aux militants PSU, ils se sont un peu éparpillés. Certains feront campagne pour René Dumont premier candidat écologiste. D'autres ont, sans doute, voté LO. Peu feront la campagne Mitterrand. La minorité lancera les "Comités 20 mai" pour indiquer que si Mitterrand gagnait, il faudrait se mobiliser dès le lendemain de la victoire. L'absence de Piaget, enfin, aura deux autres conséquences : libérer de l'espace, au sein de la CFDT, pour les partisans de l'alignement sur le PS et favoriser les progrès d'Arlette (qui dépassera les 5% en 2002), version régressive de la "révolution".

 

    Mitterrand vaincu, il réussira néanmoins à élargir le PS avec l'apport de cadres de la CFDT et d'une minorité du PSU (voir http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2016/07/rocard-et-le-psu.html). Quant au PSU, il survivra encore une quinzaine d'années alors qu'une candidature Piaget lui aurait redonné du souffle. 

 

     Il faudra donc attendre les élections de 2012 pour trouver un candidat ouvrier en la personne de Philippe Poutou, présenté par le NPA, mais avec un score fort médiocre. 

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24 février 2017 5 24 /02 /février /2017 08:02

     Une analyse fort intéressante de Philippe Marlière

     Et une autre de Laurent Lévy

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16 février 2017 4 16 /02 /février /2017 22:53
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5 février 2017 7 05 /02 /février /2017 20:05

     Où l'on constate que les idées que je défends au sein de ce mouvement politique font leur chemin. Jean Luc Mélenchon ne peut pas continuer à persister dans son splendide isolement car, à plus ou moins long terme, quelle que soit la pertinence des grandes lignes de son programme, il aura besoin d'alliances. 

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3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 14:37

    Je ne vais pas en rajouter sur les faits : tout a, sans doute, été dit ou écrit. J'ai été sollicité par plus d'une vingtaine de médias différents et vous avez pu me voir à la télévision, m'entendre à la radio ou lire des extraits de ce que j'ai pu dire à la presse écrite. Je n'ai pas de "révélations" à faire. Si les journalistes cherchent d'autres pistes, qu'ils s'adressent ailleurs.

 

     Ce qui m'intéresse, ce sont les analyses et les réactions des uns et des autres. Procédons par ordre. 

 

    En l'état actuel de mes informations, personne n'a mis en cause ni Monsieur Fillon, ni Monsieur Joulaud, ni a fortiori Monsieur Touchard, en tant que maires ou présidents de l'intercommunalité. Par conséquent, en tant qu'élu municipal actuel et passé, je n'ai ,pas de question à leur poser sur le sujet. Je précise que tout citoyen qui aurait des doutes peut consulter toutes les factures des collectivités locales. Ceci étant, éplucher celles-ci n'est pas une mince affaire. Par contre, il me semblait légitime de demander au maire dans quelles conditions le parc du château avait été prêté à François Fillon pour sa réunion de rentrée car il s'agit d'un bien communal et qu'il n'y avait pas de précédent.

 

     Il reviendra à la justice de décider si les sommes considérables perçues par la famille de l'ancien "homme fort" de la région sabolienne l'ont été indûment et sont  pénalement condamnables. Par contre, on peut juger que ces versements sont moralement et politiquement criticables. 

 

     En effet, si on additionne les sommes versées sur les fonds du Parlement, celles versées par une revue et celles perçues par une société de conseil, on dépasse largement le million d'euros nets. Pour les saboliens modestes, cela frise l'indécence et ils l'ont dit. Au mieux, François Fillon a "profité du système" en utilisant des "astuces" légales. Au pire... !!! 

 

     On m'objectera que d'autres "politiques" ont, également, pu être mis en cause dans des "affaires" et, même, être condamnés. Donc, certains diront : pourquoi s'en prendre spécifiquement à lui ? La réponse est simple et a été donnée par le candidat lui-même : il proclamait haut et fort que le président devait être "irréprochable". Sa candidature était une candidature "morale". Ce décalage flagrant entre le dire et le faire est dévastateur. On comprend la déception de nombre de ses partisans. Qui peuvent se demander qui est le vrai Fillon. Bien que je n'ai jamais été fillonniste, je partage leur déception car je n'avais pas l'image d'un homme qui se sert des mandats pour "faire de l'argent". Je ne mettais pas François Fillon dans le même sac que Sarkozy, Chirac et d'autres. 

 

     Cette "affaire" a également remis en lumière l'amateurisme du chef de la droite. Assez étonnant de la part d'un professionnel de la politique. Ce n'est pas le premier "incident" comme je l'ai signalé dans un article http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-amateurisme-125003785.html. On aurait pu croire que son équipe de campagne et son armée de "communicants" auraient tenu compte de ces erreurs et fait preuve de moins d'improvisation avant et après les révélations du "Canard Enchaîné". Car un candidat à la présidentielle étant le futur "Roi", il est "déshabillé", parfois violemment. Qui plus est, un candidat qui se révèle incapable de gérer sa campagne (et ce, avant même la fin janvier), est il crédible ?

 

     Faut-il exiger que le vainqueur de la primaire de droite renonce ? Certains, à Sablé ou ailleurs, sont sur cette ligne. Question : et après ? Si la droite choisit un autre candidat pour proposer une autre politique, quel est l'intérêt ? Sinon un combat moral. 

 

     Car cette "affaire" cache le programme du candidat Fillon que j'ai dénoncé il y a plusieurs mois et qui n'a été amendé qu'à la marge http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2016/09/fillon-a-droite-toute.html. Or, Fillon n'y va pas de main morte : violation délibérée de la laïcité, destruction de la Sécurité Sociale, mise à mal des services publics. Trois piliers de notre "identité" politique française. Et il devait affronter la résistance de la majorité des Français. Il ne faudrait pas se détourner de l'essentiel en se focalisant sur les failles personnelles du candidat (d'autant que certains voient la main d'ennemis de droite derrière les révélations). Personnellement, je pense que l'on a toujours plus intérêt à mener la bataille politique plutôt que de "jouer le bonhomme". Car, si les hommes changent les idées restent et imprègnent l'opinion. 

   

 

 

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2 février 2017 4 02 /02 /février /2017 19:30
Vincent Goyet est un militant des Républicains dans les Bouches du Rhône. Partisan de François Fillon. Il a été attaché parlementaire et  a livré son point de vue sur l'affaire sur la base de son expérience. On retrouve ce texte un peu partout. Habitants de la 4ème circonscription de la Sarthe, je vous laisse juge de la pertinence de ses arguments tout en précisant qu'il ne semble pas connaître notre département ni n'avoir connu l'épouse du candidat dans son activité d'attaché parlementaire. 
"Parce que j'ai été attaché parlementaire, beaucoup de ceux qui me connaissent m'ont demandé comment faire le tri entre tous les éléments qu'ils ont lus dans la presse ces derniers jours à propos du fonctionnement de l'équipe qui entoure chaque député.
Je tiens à préciser tout de suite que si je soutiens François Fillon depuis la défaite et le départ de Nicolas Sarkozy en mai 2012, les éléments que je donne ci-dessous sont ma propre analyse et mon propre ressenti. Je laisse chacun y puiser ce qu'il voudra.
Avant tout, le cabinet parlementaire fonctionne de fait comme une TPE. Le député embauche et rémunère librement ses collaborateurs, sur la base de contrats de travail de droit privé, qui prennent automatiquement fin en cas d'interruption du mandat parlementaire.
Pour rémunérer ses collaborateurs, chaque député dispose d'une enveloppe mensuelle de 9 561 € (lorsqu'il laisse l'Assemblée nationale gérer ces contrats et payer les charges patronales), 14 341 € s'il décide de tout gérer lui-même. Sur les 9 561 €, il doit donc encore acquitter les charges salariales (précision technique pour les puristes).
Dans les faits, l'immense majorité des députés laisse l'Assemblée s'occuper de tout.
Chaque député organise à sa guise le travail de son équipe, avec des collaborateurs dont le travail peut être très divers : agenda, logistique, courriers, dossiers législatifs, dossiers locaux, réunions, questions au Gouvernement, amendements, relations presse, relations avec les élus, relations avec la population, communication, rendez-vous, représentation, conseil, etc. Ce travail répond en fait aux trois fonctions remplies par un parlementaire : 1/ il représente le peuple ; 2/ il vote les lois ; 3/ il contrôle l'action du Gouvernement et des administrations.
Bref, le travail est gigantesque, et la politique est bien souvent le lieu où les militants viennent donner un coup de main bénévole (mise sous pli, distribution de documents à la population, logistique des réunions publiques, réseaux sociaux, etc.). Il y a plutôt trop de travail que pas assez !
François Fillon est aujourd'hui attaqué non pas pour avoir rémunéré son épouse et deux de ses enfants, mais parce que certains soupçonnent qu'il s'agirait d'emplois fictifs, sans travail réalisé en contrepartie.
Comme je viens de le souligner, ce n'est pas le travail qui manque autour d'un député. J'ai croisé des dizaines et des dizaines de parlementaires, davantage encore de collaborateurs, et la plupart d'entre eux sont des passionnés, qui ne comptent pas leurs heures. De même, il est inimaginable qu'un élu fasse une carrière politique durant 35 ans (François Fillon a été élu pour la première fois en 1981) sans que sa / son conjoint(e) ne lui apporte au quotidien un soutien et une aide de tous les instants, surtout si elle / il n'a pas une autre activité professionnelle à côté.
Quid du niveau de rémunération pour le conjoint non salarié du chef d'entreprise ? Comme dans n'importe quelle TPE, il est fréquent que le conjoint participe de fait à l'activité sans percevoir de salaire. Quand la structure trouve l'espace d'une rémunération, il peut y avoir ensuite une forme de rattrapage salarial, en contrepartie de toutes les années de bénévolat.
S'agissant de Pénélope Fillon, elle n'a pas été rémunérée entre 1981 et 1988. Puis elle a bénéficié d'un salaire comme attachée parlementaire jusqu'en 2013 (avec manifestement un rattrapage salarial). Elle a perçu 639 000 euros net sur cette période (les médias parlent en brut pour gonfler la somme). Ramené à 35 années de travail aux côtés de son mari, nous arrivons à l'équivalent d'un salaire net mensuel de 1521 €. Tous ceux qui se scandalisent du montant de 830 000 € brut devraient méditer sur la période concernée... Si j'avais travaillé durant 35 ans aux côtés de François Fillon, sur la base du salaire de 2600 € net que je touchais en 2007, j'aurais coûté bien plus de 830 000 € brut (faites le calcul : 1,4 million d'euros brut - et par souci de simplicité, je n'ai pas tenu compte du 13e mois...).
Mais quel travail a donc bien pu réaliser Pénélope Fillon ? Sans doute un travail de petite main pour un grand nombre de courriers reçus au domicile (François Fillon n'avait pas de permanence parlementaire en circonscription). Un soutien logistique également. Un travail de conseil, relecture (c'est ce qui semble ressortir de la bouche de l'avocat de François Fillon). Un travail de représentation, aussi, accompagnant son mari, ou se substituant à lui quand il n'était pas disponible.
Pénélope Fillon n'aurait-elle pas pu remplir toutes ces tâches sans être rémunérée ? Si, sans doute. Mais en France, la loi autorise les parlementaires à salarier leurs proches. De très, très nombreux élus le font, ponctuellement ou de façon pérenne. C'est fréquemment le cas pour les enfants étudiants des députés ou sénateurs, dont les parents mettent ainsi le pied à l'étrier professionnel.
Mais alors, pourquoi cette brusque poussée de fièvre concernant François Fillon ? Qui ne voit pas l'opération de destabilisation à quelques semaines de la présidentielle ? "Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose", proclame Francis Bacon dans son Essai sur l'athéisme.
Interrogeons-nous maintenant sur le niveau de rémunération des enfants de parlementaires : n'est-il pas excessif ? On peut parfaitement le penser dans certains cas. Mais 1/ ce montant reste à la discrétion du parlementaire et 2/ on sort du débat sur le caractère fictif de l'emploi. Les enfants de Fillon avaient fait des études de droit, l'un d'eux a d'ailleurs obtenu son diplôme d'avocat l'année suivante. Ils avaient donc des compétences utiles pour aider leur père dans ses missions parlementaires. Il ne s'agit pas d'emplois fictifs. Or, c'est là-dessus que Fillon est attaqué.
Certains s'étonnent aussi que Pénélope Fillon n'avait pas de badge pour accéder à l'Assemblée, ni d'adresse e-mail personnalisée. J'ai travaillé durant 5 ans à l'Assemblée (entre 2002 et 2007), j'avais évidemment un badge pour accéder à mon lieu de travail, mais ce n'était pas le cas de tous mes collègues de circonscription. Je n'ai par ailleurs jamais eu d'adresse e-mail professionnelle à mon nom : j'ai toujours utilisé l'adresse des parlementaires pour lesquels j'ai travaillé.
Autres questions légitimes que se posent beaucoup de gens : pourquoi Pénélope Filllon a-t-elle été rémunérée par le suppléant de François Fillon ? A quel travail est-ce que cela correspond ? Pourquoi un salaire si élevé ? Lorsqu'un parlementaire devient ministre, il conserve un lien avec le territoire d'où il est originaire. Les collaborateurs du suppléant devenu député font souvent le lien et la navette entre la circonscription et le ministère. Et Pénélope Fillon a pu être d'autant plus sollicitée dans ce cadre que l'agenda de son mari le rendait beaucoup moins disponible. Le suppléant de François Fillon était par ailleurs peut-être davantage présent en circonscription qu'à Paris, n'ayant pas forcément les mêmes ambitions et appétences pour le travail législatif que son précédecesseur.
Enfin, un élément important : jusqu'en 2012, les députés pouvaient conserver le reliquat du crédit collaborateurs qui leur était attribué. Cet argent ne serait donc pas resté dans les caisses de l'Assemblée. Ceux qui demandent à Pénélope Fillon de "rendre l'argent" ignorent manifestement qu'il s'agirait de le rendre... à François Fillon lui-même.
Mais alors, pourquoi Pénélope Filllon a-t-elle dit qu'elle ne travaillait pas et ne s'était jamais mêlée de politique ? Peut-être simplement parce qu'elle ne considérait pas son action comme un travail, mais comme un engagement aux côtés de son mari. Il n'empêche que si elle n'avait pas été là, toutes les tâches qu'elle a accomplies auraient dû l'être par quelqu'un d'autre. En outre, un attaché parlementaire ne fait pas de politique : il travaille dans le domaine politique, mais c'est le parlementaire qui fait de la politique. Pas ses collaborateurs.
Posons-nous maintenant la question de l'orchestration de cette affaire politico-médiatique :
> - le mercredi 25 janvier, le Canard Enchaîné publie un article
> - le jeudi 26 janvier, le Parquet national financier ouvre une enquête judiciaire
> - le vendredi 27 janvier, ce même parquet auditionne plusieurs témoins
Une vitesse absolument stupéfiante !
Pour rappel, le parquet national financier a été créé par Christiane Taubira en 2014, qui y a placé ses amis : le procureur du PNF, Eliane Houlette, était commissaire du gouvernement auprès du Conseil des ventes volontaires. Elle doit son incroyable et fulgurante promotion au Garde des Sceaux de l'époque, laquelle a également constitué une équipe de procureurs adjoints et vice-procureurs parmi ses très proches (Michel Pelegry, Ulrika Delaunay-Weiss, Patrice Amar, Monica d'Onofrio...).
Rappelons aussi qu'en France, le parquet (a fortiori le parquet national financier) n'est pas indépendant du pouvoir exécutif : les procureurs dépendent directement du ministre de la Justice, ce qui est d'ailleurs pointé du doigt par la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
La vitesse avec laquelle le parquet s'est jeté sur François Fillon ne manquera pas d'interpeller tous ceux qui déplorent les lenteurs habituelles de la Justice. La perquisition de l'Assemblée nationale qui a eu lieu hier après-midi relève là encore de l'exceptionnel.
Parallèlement, quand des journalistes publient dans le livre "Nos très chers émirs" des accusations nominatives de corruption envers un ministre du Gouvernement, le même parquet reste curieusement muet. Pourquoi une telle différence de traitement ?
Face à cette situation, je suis persuadé de l'impossibilité pour Pénélope Fillon de ne pas avoir participé au travail parlementaire de son mari. Son travail n'a pas été fictif, et il dure depuis 35 ans.
Je suis aussi persuadé que cette opération de destabilisation a été sciemment préparée et orchestrée. Je n'ai pas voulu croire à une machination envers DSK en 2011, ses propres turpitudes étant suffisantes pour provoquer la chute d'un candidat annoncé par tous comme le prochain président français. La similitude de l'acharnement qu'il a subi alors, avec l'acharnement subi aujourd'hui par François Fillon, fait naître le doute. Les mêmes officines semblent à l'oeuvre. D'ailleurs, ce sont les mêmes qui en furent et en seraient les grands bénéficiaires : François Hollande et ses proches, du PS à Macron.
Et toute cette agitation éloigne les citoyens de ce qui devrait nous préoccuper à titre principal : la situation de la France, qui compte un nombre record de chômeurs, dont la Dette n'a jamais été aussi élevée, et qui n'offre aux jeunes générations que le choix entre le déclassement ou l'émigration.
Voilà pourquoi je continue plus que jamais à soutenir François Fillon. Parce que le projet qu'il porte me semble nécessaire pour redresser notre pays. Parce qu'il faut desserrer l'étau de l'étatisme. Parce qu'il faut permettre à chacun de travailler davantage s'il le souhaite pour gagner davantage. Parce qu'il faut améliorer le financement et la couverture maladie de notre assurance sociale. Parce que la France doit redevenir un interlocuteur crédible sur la scène internationale.
Et parce que je ne suis pas dupe du matraquage médiatique actuel.
NB : suite à vos remarques, j'ai rectifié à 1988 la date de fin du travail bénévole de Pénélope Fillon. Le montant total perçu sur la période 1981-2016 reste le même, donc le salaire mensuel moyen ne change pas : 1521€ net"
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2 février 2017 4 02 /02 /février /2017 17:53

     Ci-dessous, un dessin de Catherine Beaunez, dessinatrice de presse professionnelle, sur le résultat du second tour de la primaire du P.S. et des ses satellites (elle écrit "primaire de gauche")

 

     Vous pouvez retrouver ses dessins (et même les acheter) sur son site http://www.catherinebeaunez.net/

Résultat de la primaire du P.S.
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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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