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11 mars 2016 5 11 /03 /mars /2016 10:39

     1° Dans l'édition du 9 mars de "Ouest France", à la page Sablé, le journaliste interroge longuement Mme Heulin, la directrice de l'agence locale de Pôle Emploi, au sujet de la situation de l'emploi dans notre région.

 

     Un entrefilet, illustré par ma photo, est censé présenter le point de vue de "Gérard Fretellière - Président de l'ASSADE" sur la nouvelle organisation de Pôle Emploi. Ceci m'oblige à émettre un rectificatif. A savoir que ce sont les 3 membres du Bureau de l'ASSADE qui ont rencontré Mme Heulin, à sa demande, le 14 janvier 2016 (vous avez bien lu : c'était il y a 8 semaines). Un communiqué rédigé par un membre du Bureau (pas moi) et approuvé par les deux autres, a été envoyé à la presse le 22 janvier. Puis, 10 jours plus tard, nous avons été contactés par "Ouest France" pour une entrevue sur le sujet. Celle-ci a eu lieu une semaine après. Les 3 membres du Bureau étaient présents et sont intervenus mais le journaliste n'a pas pris de photo. Puis RIEN pendant 1 mois jusqu'à cet entrefilet. Celui-ci reproduit correctement nos propos mais a tort de les attribuer à moi.

 

     2° Lors d'une réunion récente avec d'autres retraités, j'ai eu confirmation que la prime d'activité est entièrement dématérialisée. J'ai également appris que la CAF finance du matériel et du personnel d'accueil dans divers sites mais que 30% du département (dans les zones rurales bien sûr) n'est pas couvert par ce réseau de centres. Le CODERPA (Comité Départemental des Retraités et Personnes Agées) de la Sarthe a publié une étude et des recommandations sur le sujet. Ainsi de proposer d'équiper les maisons de retraites et leurs usagers pour l'informatique (ex : leur fournir des tablettes !). Comme le disait une participante : "il est plus utile que les résidents aient des infirmières disponibles 24h./24 que du WI-FI" et un autre : "L'informatique favorise l'exclusion : tout le monde n'a pas le matériel ni les compétences nécessaires"

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5 mars 2016 6 05 /03 /mars /2016 18:28
Dématérialisation

     Ce mot "barbare" signifie que les documents ne sont plus fournis ou envoyés sous forme "papier". Tout se fait par Internet. 

 

     Toutes les entreprises et tous les services poussent à la roue. Désormais, vous pouvez recevoir vos factures par mail, consulter vos comptes et effectuer des opérations bancaires de la même façon et, de plus en plus, commander, réserver...  "en ligne" et même voter (élections professionnelles ou pour élire les responsables des mutuelles...)

 

     Avantage pour le prestataire : économie de papier et de frais d'expédition mais, également, réduction du personnel (ce qui explique les fermetures d'agences...). Pour l'utilisateur, c'est souvent plus rapide mais il faut être "branché". 

 

     Tout irait pour le mieux si la dématérialisation était facultative. Elle l'est encore dans bien des cas. Mais ça change ! 

 

     Par exemple, petit à petit, la déclaration d'impôt devra se faire obligatoirement par Internet. Pôle Emploi va plus vite. Depuis le début de l'année, tout est dématérialisé : l'inscription, les relations avec le conseiller (on peut utiliser aussi le téléphone), les informations sur le dossier (il faut consulter son "espace personnel"), l'envoi des documents... Idem pour la CAF. 

 

    Mais

     - Quel pourcentage des Français maîtrise l'outil informatique ? Beaucoup désormais mais encore relativement peu chez les personnes âgées, les plus pauvres...

     - Cependant, il ne suffit pas de savoir, il faut pouvoir. Or, combien de nos concitoyens possèdent, à la fois, un ordinateur (ou un smartphone), une imprimante et une connexion à Internet.? Beaucoup ont l'un mais pas l'autre car cela coûte cher. 

    Actuellement, enviton 1/3 des insctrits à Pôle Emploi ont "mis leur CV en ligne". Le pourcentage passera sans doute assez rapidement à 50%. Ce qui veut dire que la moitié des demandeurs d'emploi est victime de la "fracture numérique". 

 

    Qu'à celà ne tienne. Pôle Emploi met à disposition du personnel d'accompagnement (non titulaire) et, bien sûr, des postes informatiques et informe sur les possibilités dans les communes. Mais le nombre d'ordinateurs est bien faible. Et si on doit se déplacer plus souvent pour consulter sa page ou envoyer des documents, cela a un coût, surtout en campagne. 

 

     La "modernisation" se fait encore une fois sur le dos des plus faibles ! 

 

    N.B. L'ASSADE avait envoyé, courant janvier, un communiqué au sujet de la dématérialistion à Pôle Emploi et d'autres mesures d'organisation des services. A ce jour, aucun organe de presse ne l'a utilisé pour faire un "papier" (même dématérialisé). 

 

 

 

 

 

 

     

 

     

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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 18:55

Réduire les allocations chômage ferait progresser la précarité et l'exclusion

Communiqué de presse - 11 février 2016

À l'occasion de la renégociation en février de la convention UNEDIC sur l'assurance chômage, des hypothèses de diminution des montants ou de la durée de l'indemnisation chômage sont présentées dans un rapport gouvernemental.

Les associations de solidarité et de défense des chômeurs et précaires considèrent que ces décisions, dans un contexte d'augmentation du chômage de longue durée (+9% en un an) qui touche aujourd'hui 2,4 millions de personnes, auraient des conséquences catastrophiques sur leurs conditions de vie et les possibilités de retour à l'emploi.

La dégressivité des allocations entraînerait une augmentation immédiate de la pauvreté et de l'exclusion dans le pays, avec le basculement plus précoce de centaines de milliers de personnes en fin de droits vers les minima sociaux. Déjà introduite entre 1992 et 2001, la dégressivité de l'indemnisation a eu à l'époque pour conséquence d'augmenter le nombre d'allocataires du RMI tout en ralentissant le retour à l'emploi des personnes.

71% des chômeurs indemnisés perçoivent 1 100 euros nets par mois. La diminution du montant des allocations ne ferait que précariser les demandeurs d'emploi quand déjà la moitié d'entre eux seulement bénéficier d'une indemnisation.

Les associations en appellent donc à la responsabilité des partenaires sociaux et du gouvernement pour maintenir des règles d'indemnisation qui évitent de basculer dans la précarité et qui favorisent le retour à l'emploi. Renforcer la précarité sociale et financière des personnes ne pourrait que les éloigner encore plus du marché du travail, en rendant plus difficile leur recherche de poste. Comment peut-on rechercher un emploi lorsque s’aggravent les difficultés de mobilité, de garde d’enfant ou de paiement de son loyer ?

La réduction du déficit de l'Unedic ne peut se faire sur le dos des ménages frappés par la crise économique et la pénurie d'emplois.

Les signataires
 

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3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 20:15

Communiqué du MNCP (voir liens)

 

 

Les droits des chômeurs ne sont pas négociables !

 

 

Les chômeurs et leurs associations en ont l’habitude. Avant chaque négociations Unedic sort sur les écrans le nouvel épisode d’une vieille série TV en 3 parties : « le déficit de l’Unedic se creuse de plus en plus », puis « notre système d’indemnisation est trop généreux », et enfin « il faut inciter davantage ces pauvres chômeurs à retrouver du travail »… Personnages désuets, dialogues convenus, décors et costumes usés, la production ne se foule pas mais on regarde quand même, au cas où, pour une fois, il y aurait un peu de suspens ou d’inédit…

 

Et bien la saison 2016 nous réservait effectivement une surprise, et de taille, dans la distribution : c’est le gouvernement qui vient jouer le rôle du méchant, du tape-dur soi-disant responsable, du patron contraint d’être sévère. Un gouvernement socialiste en plus ! Que doit penser Sarkozy qui tenait ce rôle il n’y a pas si longtemps ? Qu’auraient-ils dit, ces ministres de gauche, si l’ancien premier rôle avait proposé la même chose ? Et bien nous le savons, ils auraient dit comme le MNCP !

 

Car, les idées fausses étant souvent contagieuses, rappelons haut et fort que :

  • La dégressivité est un outil inacceptable qui renforce la précarité que vivent tous les jours le peu de chômeurs encore indemnisés

  • Elle n’a aucun effet sur le retour à l’emploi car, avec ou sans indemnités, on ne peut retourner vers ce qui n’existe pas.

  • On a déjà essayé la dégressivité de 1992 à 2001 et que ce fut un échec retentissant !

  • La cause du chômage n’est pas l’indemnisation, ni la formation dont on nous rabâche tant les oreilles ces derniers temps, mais simplement le manque d’emplois.

 

Cette rengaine réchauffée ne vise qu’à soutenir les intérêts de ceux qui, voulant « toujours plus » pour ceux qui ont déjà tellement, exigent « toujours moins » pour les chômeurs et les précaires. Le tout en propageant l’idée stupide que les uns créeraient de l’emploi quand les autres profiteraient du système : écœurant !

 

Pendant ce temps, que fait-on pour réellement créer des emplois pour les chômeurs ? Rien !

Et ces chômeurs sur qui on tombe à bras raccourcis, qui les consulte sur leur avenir ? Personne !

 

La dégressivité, et quelles qu’en soient les formes (modulation, du montant, de la durée, de la base de calcul…), est une ligne rouge inacceptable que ce gouvernement ne doit pas franchir. Le MNCP, avec l’ensemble des chômeurs, s’opposera à la mise en œuvre d’un tel déni de droit, et il appelle l’ensemble des syndicats de salariés, négociateurs de la future convention, à rejeter une telle hypothèse de travail.

 

Tous ensemble, chômeurs, précaires et salariés,

Nous défendrons nos droits !

 

 

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23 mai 2015 6 23 /05 /mai /2015 09:38

    Le MNCP a publié, le 22 mai,  ce communiqué que je répercute en intégralité. l'ofensive contre les droits sociaux et les chômeurs se poursuit. il paraît que ce gouvernement est "socialiste" et - même - de "gauche" !

 

 

Contrôle de la recherche d’emploi :

Quand on échoue à combattre le chômage, on attaque les chômeurs !

 

 

Lors de son Conseil d'Administration du 20 mai 2015, Pôle-Emploi a décidé de généraliser le contrôle de la recherche active d’emploi. Le gouvernement a donc choisi, sous l'égide de son ministre du travail, de déclarer la guerre aux chômeurs et non au chômage.

 

La procédure de ce contrôle débutera par l’examen du dossier du demandeur d’emploi. S’il y a soupçon d’insuffisance d’actes positifs et répétés, un questionnaire lui sera envoyé, suivi d’un entretien téléphonique si nécessaire. Enfin si le doute persiste la décision de sanction -de 15 jours à 6 mois - sera prise sur consultation du dossier du chômeur, en dehors de sa présence, et le face à face restera exceptionnel.

Afin de prévenir les réactions d’agressivité pouvant découler des contrôles, le contrôleur sera extérieur à la commune et à l’agence du chômeur contrôlé, et aura accès à une alerte silencieuse en cas de débordement.

 

Que devient alors la mission de Pôle Emploi qui privilégie le contrôle et la sanction au lieu de proposer des offres d’emploi et un accompagnement ?

Et que dire des devoirs que Pôle emploi ne respecte jamais vis-à-vis des chômeurs ? Que dire de ces chômeurs jamais reçus ? Que dire de ces chômeurs mal orientés ? Que dire de ces chômeurs à qui la formation est rendue inaccessible ?

 

Cette mesure est avant tout un aveu d’échec pour une politique qui est incapable de créer et de proposer des emplois décents pour les millions de chômeurs qui, chaque jour, en cherchent avec de moins en moins d’espoir d’en trouver.

Avec 600 000 chômeurs de plus depuis 2012, l’urgence n’est pas de contrôler que les chômeurs cherchent du travail, mais d’être capable de leur en trouver !

 

Le MNCP appelle donc Pôle emploi et le gouvernement à annuler cette mesure, aussi inutile et stigmatisante qu’inutile et vaine.

 

Si ce dispositif devait se mettre en place, et devant le vide juridique sur lequel elle s’appuie, puisque personne ne sait dire ce qu’est une recherche active d’emploi…, nous appelons les chômeurs qui en seraient victimes à prendre contact avec les associations de chômeurs et à envisager toutes les contestations possibles pour faire reconnaître leur droit élémentaire à ne pas être traités comme des enfants mal élevés ni des délinquants récidivistes !

 

 

 

 

 

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13 avril 2015 1 13 /04 /avril /2015 18:37

Congrès du MNCP :

 

Déclaration finale de l’Assemblée Générale

 

 

Les 120 délégué des associations du Mouvement National des Chômeurs et Précaires, réunis en Assemblée Générale à Montpellier, constatent que la situation sociale et matérielle des chômeurs et précaires en France n'a jamais été aussi dégradée et révoltante.

 

Ce n'est pas en faisant porter aux chômeurs la responsabilité de cette catastrophe que le gouvernement fera oublier son échec et celui de ses prédécesseurs à faire reculer les inégalités, échec qui est aussi celui du patronat qui promet des embauches en échange de l'assouplissement du code du Travail, et qui ne tient jamais sa parole.

 

Malgré les cadeaux incessants aux grandes entreprises et aux actionnaires, les emplois pérennes continuent de disparaître, et ce ne sont pas quelques petits boulots précaires et mal payés, ni l'extension du travail de nuit et du dimanche, qui vont permettre l'inversion de la courbe du chômage !

 

Les inégalités entre revenus du travail et du capital ne cessent de croître, et les mesures gouvernementales annoncées aggraveront une situation déjà insupportable !

 

En conséquence, le MNCP appelle les millions de personnes qui dans notre pays sont aux prises avec le chômage et la précarité, à redresser la tête et à rejoindre les associations de chômeurs pour défendre leurs droits et en acquérir de nouveaux, afin qu'ensemble, nous nous fassions respecter.

 

Nous appelons également les nombreux militants des mouvements associatifs de toute nature à s'unir pour créer une puissante dynamique de protestation contre la démolition de notre modèle social, et contre la criminalisation des chômeurs et des précaires. Pour sa part, le MNCP est prêt à participer à toute initiative en ce sens.

 

Seule la mobilisation de toutes et tous créera le rapport de forces nécessaire au retour de la justice sociale. Ce n’est que par le partage des richesses que nous sortirons d’une crise dont les chômeurs et précaires sont les 1es victimes. Et il y a urgence !

 

Montpellier, le 11 avril 2015

 

Chantale Gauthier, Présidente du MNCP, 

Pierre-Edouard Magnan, Délégué fédéral du MNCP

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26 février 2015 4 26 /02 /février /2015 10:29

     Le MNCP a participé à une conférence de presse, à Paris, à l'occasion de la parution des derniers chiffres du chômage. Notre camarade Robert Crémieux a fait la déclaration suivante : 

 

"Depuis trois décennies, le mouvement des chômeurs et précaires souligne que le chômage ne peut se résumer aux seuls chiffres des demandeurs d’emploi inscrits au régime d’assurance chômage.

 

Pour la première édition du rassemblement à l’occasion de la publication des chiffres mensuels de Pôle emploi nous avons, le 25 janvier dernier, rappelé que sous les chiffres il y a une réalité tragique.


Et celle-ci en tout premier lieu : le chômage tue. Ou plutôt, soyons clairs, les politiques mises en œuvre qui provoquent le chômage sont responsables de la mort d’êtres humains.

 

Petit rappel pour mémoire, nous disions le mois dernier que le collectif des Morts de la Rue avait recensé 460 personnes sans-domicile-fixe décédées en 2014.

À ce jour, pour l’année 2015, nous en sommes déjà à soixante et une, qui sont mortes comme des chiens faute de logement.

 

Et pendant ce temps-là, les milliards partent en fumée. Un véritable festival. Quelques exemples :

 

Le Crédit d’impôt pour la Compétitivité et l’emploi (CICE) distribue l’argent des contribuables aux entreprises, avec à la clé non pas des embauches mais des chômeurs en plus.

Pour 2014 et 2015, l’estimation porte sur environ 30 milliards d’euros de crédit d’impôt.

 

L’affaire de la fraude fiscale de la banque suisse HSBC a confirmé l’ampleur des détournements. Dans ce seul cas, il s’agit pour la France de 6 milliards d’euros. Chaque année plusieurs dizaines de milliards sont ainsi détournés.

 

Dans le procès Bettencourt, 435 millions d’euros d’argent de poche de la milliardaire auraient été encaissés sous forme de dons par un seul de ses proches, le photographe François-Marie Banier. Le travail des salariés de l’Oréal sert à l’entretien de parasites sociaux.

 

La multinationale Sanofi vient tout juste de défrayer la chronique avec les 9 millions de bonus en forme de cadeau de bienvenue pour son nouveau PdG. (voir mon article : Transfert à 4 millions d'euros )  Le groupe a supprimé 5 000 emplois en 6 ans et perçu 150 millions de crédit impôt de la part de l'État.

 

Alors voilà quelques chiffres à mettre en parallèle avec les millions de vie condamnées à la survie du chômage et de la précarité. Même avec ces exemples partiels, il est possible de faire un rapide calcul. Sans être sorti de l’ENA on peut comprendre que ces milliards d’euros représentent l’argent qui manque pour créer des millions d’emplois dans les services publics, la transition écologique et pour la réduction du temps de travail.

 

« Si j’étais ministre… », pour le dire comme Monsieur Macron, il serait possible d’allouer les milliards gaspillés au développement de l’économie solidaire.

Il y a une alternative possible à l’enrichissement de quelques-uns, à la spéculation bancaire, à la fraude fiscale.

Il y a une alternative mais pour cela il faudra nous entendre, nous les chômeurs, chômeuses et précaires.

 

Voir mon article :  Réponse du MNCP à M. Macron

 

 

 

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20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 14:02

"M. Macron, vous avez cru bon de vous en prendre aux chômeurs en déclarant : « si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout des autres, je me battrai par moi-même ». Nous y sommes habitués mais nous hésitons sur ce qui vous motive.

Est-ce une maladresse due à votre inexpérience et votre jeunesse politiques ? Ou bien est-ce une conviction sur la culpabilité des chômeurs paresseux et parasites ? Y a-t-il un lien avec les travailleurs que vous pensiez illettrés ?

Nous chômeurs, si nous étions ministre, nous lutterions contre les inégalités, nous réduirions le temps de travail, nous répartirions autrement les richesses, nous ne compterions pas sur les entreprises pour créer des emplois, nous combattrions toutes les stigmatisations et nous lèverions les contraintes et les sanctions qui étouffent et tuent les chômeurs.

Mais nous ne sommes pas ministre…

Alors, comme vous le dites, nous nous battons seuls. Et nous n’attendons rien de vous.

Ou plutôt si, nous vous attendons, M.  le ministre, le 25 février prochain, à 18h place de la Bourse, pour découvrir avec nous les chiffres du chômage et pour vous entretenir, pour la première fois peut-être, avec des chômeurs".

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18 octobre 2014 6 18 /10 /octobre /2014 07:03

     Il y a quelques jours, je trouve la brève suivante sur le portail d'Orange : 

 

     Plusieurs dizaines d'instituteurs1 débutants ou contractuels de Seine-Saint-Denis n'ont toujours pas reçu leur premier salaire, un mois et demi après la rentrée scolaire, dans un département défavorisé qui peine à susciter les vocations, a-t-on appris jeudi auprès de plusieurs syndicats. A la veille des vacances de la Toussaint, le SNUIPP 93 et l'UNSA éducation ont recensé "plusieurs dizaines" de professeurs dans cette situation, la CGT Educ'action en a répertorié au "moins 50", tandis que Sud Education évoque jusqu'à 300 enseignants stagiaires et contractuels concernés. Contacté par l'AFP, le rectorat de Créteil n'était pas en mesure de commenter ces chiffres dans l'immédiat.. 

 

     Ce n'est malheureusement pas nouveau. Je me rappelle avoir fait une journée de grève et de délégations il y a une quarantaine d'années, dans l'établissement où j'exerçais, dans le Val d'Oise, parce que des collègues non titulaires et des professeurs récemment mutés n'étaient pas payés fin octobre. On n'arrête pas le progrès ! Ceci étant, on avait obtenu satisfaction quasi immédiatement..

 

     Explications fournies par les syndicats : certains ont rendu des dossiers incomplets mais la cause essentielle est que le département ne peut compter que sur 5 personnes pour gérer 1 500 dossiers. Le "dégraissage" de la Fonction Publique montre ainsi ses conséquences.

 

     Les autres ont de la chance : ils ont été payés. Attention : ils ne touchent pas le salaire d'un cadre de la banque ayant les mêmes diplômes (au mojns bac+5). Les contractuels sont payés au SMIC ; les stagiaires touchent royalement un peu moins de 1 700 euros NETS en région parisienne2. S'ajoutent éventuellement une prime pour l'exercice dans un établissement "difficile" dit  REP mais ce n'est pas le Pérou.

 

     Et il faut avoir la foi ou être au chômage pour aller enseigner dans ce département comme l'explique l'article :

 

 

     "Les gens ne veulent pas venir travailler dans ce département. Et les nouveaux qui arrivent, on les accueille très mal", ajoute la syndicaliste, selon laquelle seuls 580 enseignants stagiaires sur les 630 affectés au département ont effectivement commencé à travailler en Seine-Saint-Denis, le reste s'étant découragé ou ayant trouvé du travail ailleurs.

 

     Par contre, il y a un commentaire prêté à un responsable de Sud Éducation qui me met en rogne. Le début est un gros élément d'explication mais le reste est faux (je surligne ce qui suscite mon mécontentement)  : 

 

      ....."dans un département qui connaît un turn-over extrêmement important et a recours à des centaines de contractuels pour assurer les cours faute de candidats"

 

     NON : on ne manque pas de candidats dans l'académie de Créteil dont dépend la Seine-Saint Denis. Il y a TOUJOURS plus d'un candidat pour un poste.

 

     Mais les membres du jury et l'administration font du zèle. Et plutôt 4 fois qu'une.(cf. mon article  Devenez professeur de mathématiques ! )

 

     * Primo : ils ne constituent pas de liste complémentaire qui pourrait servir de vivier pour appeler comme stagiaires les candidats ayant échoué de peu.

     * Secundo : tous les postes mis au concours ne sont pas pourvus.

     * Tertio : en 2013 (et pas seulement), plusieurs dizaines de candidats ayant dépassé la note minimum pour être reçus (parfois,c'était le double du dernier reçu !) ont été éliminés à cause d'un zéro totalement injustifié à l'oral.

     * Quatrio : aussitôt les résultats connus, les recalés (pour cause d'incompétence supposée) ont reçu (au moins en 2013) une lettre leur proposant d'enseigner quand même mais comme contractuel donc non titulaire, donc "jetable" et rétribué au SMIC.

 

     Il y aurait une solution pour résoudre le problème et recruter des enseignants "de qualité" : supprimer la régionalisation du concours. Il suffirait de mettre en place un concours national et d'affecter, ensuite, les reçus en fonction de l'ordre des voeux. En effet, actuellement, il y a souvent pléthore de candidats dans les académies qui recrutent peu ou moyennement et inversement. En modifiant le mode de recrutement, on rétablirait l'équilibre et la "qualité" du recrutement augmenterait.

 

     Si l'avenir d'un pays se prépare grâce à la qualité de son système scolaire, on est mal partis 

 

     Post Scriptum "Le Monde" daté du 21 octobre publie un article à ce sujet d'où il ressort que le recours aux contractuels se généralise. Ils sont 250 actuellement en Seine Saint Denis et ce n'est pas suffisant. Comme il faut faire face, on recrute même des jeunes n'ayant que le BTS (Bac +2) au lieu du Bac +5 exigé pour les candidats que l'on a recalés (et qui souvent étaient expérimentés) Quel gâchis et quelle responsabilité des jurys ! Évidemment, les contractuels payés au lance pierre jouent les bouche trous et sont directement "jetés dans la fosse aux lions". 

 

    J'ai déjà publié 3 articles sur le sujet : 11/05/2014 ; 12/12/213 ; 02/11/2011. J'invite ceux qui sont en désaccord avec mes analyses à en débattre avec moi.

 

1 Le journaliste ne sait pas que depuis 25 ans on dit "professeur des écoles".

2 D'année en année, depuis la fin du règne Sarkozy, le salaire des enseignants BAISSE.

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4 septembre 2014 4 04 /09 /septembre /2014 10:04

"Ce matin sur Itélé, François Rebsamen déclarait qu’il fallait "renforcer les contrôles pour être sûr que les gens cherchent bien un emploi." En se basant sur le vieux marronnier éprouvé de ces « milliers d’offres d’emplois qui ne trouvent pas preneurs », 350 000 selon le Ministre du travail, le but était clair : masquer l’échec du gouvernement à inverser la courbe du chômage en stigmatisant une nouvelle fois le chômeur parasite et profiteur du système.


Ces propos sont humainement ignobles, économiquement stupides et politiquement calamiteux.


Humainement ignobles car les chômeurs sont déjà surcontrôlés et sanctionnés (une absence à rendez-vous peut entraîner deux mois de suspension d’indemnité) sans que jamais Pôle Emploi ne donne le change. Les derniers chiffres du chômage s’élevaient à 3, 424 millions pour la catégorie A et 5 386 600 toutes catégories confondues en France, DOM compris. Quand bien même ces 350 000 emplois seraient pourvus –à force de déqualification et de misère - il resterait plus de 5 millions de chômeurs. Aujourd’hui, on cherche de l’emploi comme on cherche de l’or, la rareté est la règle, la précarité sa conséquence. Le gouvernement y rajoute la culpabilité et la mise en concurrence des salariés et des chômeurs. Le voisin du salarié précaire serait le chômeur fainéant et fraudeur en puissance. Qu’auraient dit, sous Nicolas Sarkozy, les députés socialistes, de Manuel Valls à Jérôme Guedj, si Xavier Bertrand, alors Ministre du Travail, avait fait une proposition pareille ? D’ailleurs il l’a dit, et ils l’ont condamné.


C’est l’arithmétique qui tient lieu d’analyse économique : prenons quelques millions de chômeurs, pourvoyons quelques milliers d’emplois, cela fera, mathématiquement, moins de chômeurs. Cela relève de l’absurde, rapproche des données statistiques différentes, et ne tient pas compte, ni des qualifications des chômeurs, ni de la qualité des offres d’emploi à pourvoir : s’agit-il d’emplois en CDD ? En temps partiel ? De petits boulots payés à coups de lance-pierre ? Des fameux contrats aidés ? De CDI ? Poussons l’absurdité à son comble : recueillir des offres d’emploi non pourvues, c’est la mission première de Pôle Emploi. La définition même d’une offre d’emploi, c’est qu’elle est non pourvue. Si Pôle Emploi réussissait à pourvoir toutes les offres d’emploi disponibles, il n’en aurait plus à proposer aux chômeurs, et n’aurait plus de raison d’être. Ni d’ailleurs de contrôler les chômeurs ! Nous étions habitués aux devises Shadocks de M. Sapin sur le « ralentissement de la hausse », mais il semble que M. Rebsamen soit aussi doté d’un humour bien à lui.


Politiquement, c’est une calamité. ANI, réforme des retraites, augmentation de la TVA,  nouvelle convention d’assurance chômage, pacte de responsabilité : les chômeurs et les précaires payent depuis longtemps cette crise dont ils ne sont pas responsables. Cherche-t-on encore à faire comme l’Allemagne – dont la sainte croissance est à bout souffle – c’est-à-dire – accroître la pauvreté et le mal-emploi pour diminuer le chômage ?

 

Le MNCP demande au Ministre du Travail – qui est aussi celui des chômeurs – de revenir sur ses paroles, de ne pas accroître la mise sous tutelle des précaires. Notre mouvement est prêt à rencontrer le ministre pour discuter avec lui sur les moyens de lutter efficacement contre les inégalités et de cesser de persécuter les personnes en situation de précarité"

 

Jacques-Henri Vandaele, Président du MNCP

 

Post scriptum : l'ASSADE a publié ce communiqué ; curieusement, "les Nouvelles " ont puiblié des extraits mais en me les attribuant. 

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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