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4 septembre 2021 6 04 /09 /septembre /2021 11:07

     La périodicité du journal municipal s'est réduite. On espère donc, à chaque fois qu'il paraît que le contenu sera dense d'autant qu'il comporte 16 pages et que l'on est alléché, en première page,  par un titre prometteur. Je viens de recevoir celui de l'automne 2021 qui annonce  : "Commerces et attractivité. Au coeur de la politique municipale". Examinons donc le contenu. 

 

     On est assez vite déçu car le sujet titre est traité de façon très, très légère et, surtout, est très, très répétitif. Certes, on trouve deux pages de texte plus une page de statistiques mais cette dernière répète ce qui est écrit dans le texte et parfois, répète encore ce qui a été déjà répété (le fameux 37% se retrouve sur les 3 pages) avec, cependant, des contradictions (ainsi concernant la "vacance des locaux commerciaux"). On notera quand même que la nouvelle municipalité a décidé de sortir des tiroirs la énième étude sur le commerce commandée en 2019 alors qu'on pensait qu'elle était mise au placard. Cependant, on en reste aux constats car on cherche désespérément un plan d'action précis hormis quelques grandes déclarations au style fort technocratique. En fait, l'article a surtout pour but de présenter la nouvelle "manager" (sic) du commerce qui répète, d'ailleurs, ce qui est écrit dans l'article. C'est alors que l'on se pose une question car, au sein de la mission économique (qui dépend de la Communauté de Communes), une personne est chargée du commerce : est-ce que cette personne va perdre son travail ou est-ce qu'il y aura doublon ? Je pose cette question car je ne saisis toujours pas l'intérêt de cette nouvelle embauche. 

 

     Autre sujet, qui est présenté par un adjoint : les "commissions participatives" (nouveau nom des "commissions extra-municipales". On n'apprend pas grand chosehttp://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/12/commissions-extra-municipales.html qui n'ait déjà été dit sinon que les présidents des commissions "participatives" seront des conseillers municipaux et qu'il y a 17 non-élus qui ont été choisis (Sur combien de candidats ? J'avais cru lire 42). On apprend également que la 7ème commission "extra-municipale" qui ne comporte que des élus (véridique) va s'ouvrir aux habitants des quartiers une fois que la Municipalité aura mis au point son projet ; ce qui veut dire que les participants ne joueront pas un grand rôle. 

 

     Je suis allé voir, enfin, ce que dit le maire dans son éditorial et ce que disent les groupes dans leurs tribunes libres. Une annonce retient mon attention dans le texte de Nicolas Leudière : la fin des travaux au jardin public ; je vais aller voir si la réalité est aussi belle que le discours. J'admire quand même la formule "reconquête de nos espaces publics" ; bigre ! Serions-nous en guerre ?  Par contre, pour les "mots", on a l'impression curieuse que certains avaient peu à dire.  La nouvelle majorité explique qu'elle a fait beaucoup de choses et va prendre à bras le corps la question de la Maison de Santé : tout est très gentiment dit (hormis une pique contre l'ancienne majorité) mais on n'est pas plus avancé. L'ancienne majorité, bien évidemment, critique et se fait un malin plaisir de signaler que les commerçants - qui sont censés être l'objet de toutes les attentions de la Municipalité Leudière - pétitionnent contre la mairie ; sinon : rien. Par contre, l'opposition de gauche (Rémi Mareau) dénonce encore une fois un projet : le  futur bâtiment de bureaux, nommé "La Virgule"  qui devrait s'installer à la place du square de la gare. Projet de Marc Joulaud qui a été repris par Daniel Chevalier et accepté par Nicolas Leudière : on sacrifie un espace vert pour un bâtiment dont l'intérêt est peu évident et qui, de toute façon, pouvait être installé à côté sans dégrader l'environnement (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2019/02/ce-square-risque-de-disparaitre.html). 

 

 

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14 août 2021 6 14 /08 /août /2021 06:02
La B.N.F. va quitter Sablé.

     Construit par Jean-Baptiste Colbert de Torcy, marquis de Sablé, ministre de Louis XIV et neveu du "grand" Colbert, le château de Sablé fut occupé par des aristocrates jusqu'en 1918. Puis elle  devint une usine de chicorée de la société Williot jusqu'en 1968. Puis, le parc est acheté par la commune alors que le château est acheté par l'État pour y installer, en 1979, le centre technique de conservation de la Bibliothèque Nationale (devenue B.N.F.). Après avoir compté autour de 80 salariés, il vit ses effectifs décroître au fur et à mesure de la réduction de ses activités. 

 

     En 2020, la B.N.F. a lancé un "appel à manifestation d'intérêt" pour créer un pôle nouveau consacré à la conservation de la presse. Sablé a, bien sûr, posé sa candidature. Cependant, dès ce moment, il était clair que si Sablé n'était pas choisie, le site actuel quitterait la commune quelques années plus tard. 

 

     Le couperet vient de tomber : Sablé a perdu. Je vous joins le communiqué complet que Rémi Mareau, conseiller municipal d'opposition, élu du groupe "Mieux Vivre à Sablé", a envoyé à la presse qui en a publié de larges extraits. 

     

"Pour tous ceux qui, comme nous, suivent l'activité et la vie de la Bibliothèque Nationale au château de Sablé, le résultat ne les étonnera pas.
Ce qui est dommage, c'est que l'année dernière on avait fait croire que Sablé avait une chance dans cet Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) pour la création d’un nouveau pôle regroupant conservatoire national de la presse et centre de conservation pour les collections de la BNF.
Soyons réalistes : l’époque a changé depuis celle de Joël Le Theule. À cette époque, avoir un ministre d’État à la mairie avait fait la différence pour amener cette antenne de la BNF à Sablé-sur-Sarthe. Il y avait eu très peu de concurrence à ce moment-là et il y avait une urgence pour notre château qui prenait l’eau. Le ministre n'a jamais caché que c'est grâce à son influence que tout s'est fait.
Alors que, l'an dernier, pour cet appel à manifestation avec un budget de près 90 millions, les choses étaient tout autre. Bien sûr d'autres se sont positionnés et d'entrée nous n'avions plus beaucoup de chance.
Des motivations et appuis politiques très faibles, mais surtout une situation géographique à contre-courant des besoins demandés et une concurrence financière bien trop forte. Par exemple les villes de Laval ou Caen, elles-mêmes mal placées, mais avec un dossier bien fait et de l’argent, et des villes beaucoup plus grandes avec beaucoup plus de possibilités que la nôtre. La ville du Mans avait même produit une video de promotion.
Il est étonnant de lire et bien facile maintenant de dire que nous avions une cagnotte de 20 millions d'euros alors qu’en relisant les articles de l'époque aucune somme n'était avancée. Alors que les autres candidats proposaient déjà de très grosses sommes.
Par ailleurs, au regard de ce qui était demandé :
- "une parcelle permettant d’accueillir un bâtiment d’une emprise au sol constructible de 15.000 m² minimum, avec si possible une réserve foncière supplémentaire". Il était fantaisiste de proposer l'ancienne usine Atéca de moins de 3000 m² de superficie et une extension du château qui est domaine protégé. En comparaison, les 15 000 m² minimum demandés cela représente 10 fois la surface au sol du château, qui n'est pas utilisée totalement en raison de son état de vétusté.
- "une situation à 3 heures de Paris en voiture et 2 heures en transports entre une gare parisienne et le point de desserte en transports en commun le plus proche". Cette commande publique avait mis la barre un peu haut, pour donner l’impression d’une large et démocratique proposition. La réelle intention était de re-centraliser les activités à proximité de Paris ; peut- être même à moins de 1H30 en voiture. Notre ville, malheureusement ,même avec l'autoroute, est encore un peu trop loin, même avec un TGV très rapide.
- "une qualité de l’environnement (commerces, services et équipements publics)". Voilà un argument qui finit de nous exclure de tout espoir. Comment être en concurrence avec des agglomérations beaucoup plus grandes.
Nous nous doutions depuis des années avec la lente baisse des effectifs de la BN du château et la modernisation des services les archives de l’État qu'il y aurait un problème de survie de cette activité à Sablé. Suite à l'échec du site de Bussy-Saint-Georges, il y avait de moins en moins de doute dans l'évolution des choix de développement. Donc pourquoi avoir fait croire que nous étions encore en position de pouvoir garder ces ateliers dans notre ville. Donner de faux espoirs, comment appeler cela…..
Le futur des archives nationales, telles que la presse, va demander encore plus de place mais moins de consultation car elles vont être un maximum numérisées. Il semble naturel de rassembler les métiers et pratiques faites dans notre château sur un site regroupant des activités et techniques complémentaires ou similaires.
Donc maintenant les questions sont : que vont devenir les employés quand ce château va être libéré et que va-t-il devenir ? Ce que nous pouvons regretter dans ce constat c'est que notre château n'ait pas été assez restauré ces 40 dernières années. C'est presque un retour au point de départ, même questionnement qu’en 1978. Nous avons le temps d'y réfléchir : il y a des idées, il y a des possibilités en espérant que cela prenne moins de temps et moins de posture politique qu'une maison médicale.
Quant au choix final qui sera fait pour le nouvel équipement, nous avons très peu de doute sur les possibilités : tout près de Paris avec une influence politique locale".

    

 

     

 

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10 juillet 2021 6 10 /07 /juillet /2021 10:05

     Tout le monde râle ! Les commerçants, qui considèrent que leurs clients ne peuvent pas se garer, font signer des pétitions. Sur facebook, les automobilistes critiquent les cyclistes qui, eux-mêmes, se plaignent des automobilistes sans oublier les piétons qui en ont assez des cyclistes ou des conducteurs de trottinettes électriques qui roulent sur les trottoirs. La municipalité est mise en cause pour ses décisions et un projet de réduction de la circulation automobile au centre-ville, au profit des cyclistes met le feu aux poudres avant que le maire n'essaie de l'éteindre en faisant des annonces qui manquent de précisions. Bref : il faut remettre de l'ordre dans le plan de circulation et les stationnements tout en rappelant quelques règles de bonne conduite. 

 

     Pour faire accepter les quelques modifications nécessaires, il est nécessaire de dégager le consensus le plus large possible. Jusqu'à maintenant, la nouvelle majorité n'est pas allée dans ce sens. Elle considère que le programme,  adopté par leur liste à l'issue d'intenses cogitations, a été adopté par les Saboliens puisqu'ils ont été élus. Ce qui est plutôt contestable : outre le fait que leurs projets dans ce domaine étaient assez flous, il faut rappeler que la liste de la droite moderne n'a pas pas recueilli la majorité absolue des suffrages exprimés et, surtout, que la motivation des électeurs était surtout de "virer Joulaud". Un exemple : la commission dite "extra-municipale" concernant les mobilités est composée uniquement d'élus (ce qui est une contradiction dans les termes) alors que ce sujet aurait nécessité d'attirer les citoyens intéressés représentatifs de divers groupes sociaux. Autre exemple : le maire évoque le plan vélo en distillant quelques maigres allusions qui ne peuvent qu'inquiéter. Enfin, il a décidé que la Place de la République ne serait plus en zone bleue sans s'occuper de l'avis des commerçants qu'il prétend pourtant vouloir séduire. 

 

     On ne touche pas au plan de circulation et au stationnement sans d'infinies précautions car un problème qui semble résolu à un endroit peut causer une difficulté plus grande ailleurs. Outre la concertation, il faut de l'anticipation.

 

     Pour apporter ma pierre à l'édifice, je me contenterai de quelques grandes lignes laissant le lecteur aller voir mes autres articles - souvent plus précis - que j'ai rédigés sur le sujet. Par exemple : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2019/08/retrospective-2014-2019-5.html

 

     Il faut, tout d'abord, faire un choix politique simple : quelle doit être la place de la voiture dans le centre-ville ? Doit-on la bannir complètement ou encadrer ses déplacements et son stationnement ? Je pense que dans une ville comme Sablé, la seconde solution est, pour le moment du moins, la plus réaliste. Cependant, il faut compléter ce choix par un développement des modes de déplacement alternatifs : marche à pied, vélo, transports en commun au sens large, co-voiturage. La gratuité du bus urbain décidée par la nouvelle municipalité va dans le bon sens mais il ne faudrait pas en rester là ; d'une part, il faut mieux populariser l'usage de ce transport, d'autre part, il faudrait étudier la proposition que la gauche avait émise en 2019 de créer une navette pour les ouvriers des grandes usines de Sablé. 

 

     Il faut, ensuite, tenir compte de la géographie urbaine de la commune et de ses environs ainsi que des équipements réalisés au cours des siècles.

 

          La ville est traversée par la Sarthe qu'il faut donc franchir. Il existe un pont au centre-ville plus un pont sur la rocade ; une passerelle piétons cyclistes est en projet (il s'agit de la reprise d'une idée émise par la gauche depuis des années mais on peut craindre que la réalisation se fasse a minima). Néanmoins, il existe un goulot d'étranglement entre la place Raphaël Élizé et le pont "ancien" et un autre, sur la rocade, à 500 mètres de la Sarthe, entre le carrefour avec la route de Brûlon et le carrefour de la route de Laval. Cependant, il est impossible de les supprimer. 

 

          Le problème du contournement. Comme pour beaucoup de villes, il a été décidé, il y a plus de 50 ans, de contourner Sablé pour éviter le centre-ville. C'est ainsi que l'on construit une demi rocade qui se situe, en grande partie, au coeur de zones d'habitat ou de services publics. Non seulement cet équipement ne permet pas à la population d'être protégée des inconvénients d'un fort trafic mais, de plus, il est incomplet. D'où un très vieux projet de large déviation, en aval de la Sarthe, qui serait bien utile mais dont on sait qu'elle ne se fera pas car même François Fillon n'a pas pu trouver le financement. Voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-deviation-de-sable-a-la-saint-glinglin-108115121.html et http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2016/01/poisson-d-avril-en-janvier.html

 

          Le tracé des rues au centre-ville. Ce n'est pas un plan en damier ; au contraire, il y a des passages obligés. Dans la partie haute, la rue Saint Denis est une artère vitale pour de nombreux services publics et la rue Gambetta est une voie d'entrée essentielle. Il semble que la nouvelle municipalité, de même que l'ancienne en fin de mandat, ait envie de les mettre à sens unique pour les voitures ce qui apparaît totalement irréaliste même si on pourrait plus utiliser le boulevard de la Petite Vitesse. Autres artères qu'il est impossible de mettre à sens unique : la rue Paul Doumer et la rue Michel Vielle (et la rue d'Erve est trop étroite à son débouché sur la place). Dans la partie basse, la rue de l'Ile est piétonne et c'est très bien mais cela rend la rue Léon Legludic absolument indispensable. Enfin, pour aller vers La Flèche, on dispose de 2 axes : la rocade et la rue Saint Nicolas. La gauche a, pendant longtemps, défendu la proposition de réalisation d'un troisième axe allant de l'église jusqu'au collège S. Veil en créant une voie nouvelle parallèle à la Sarthe. Cela ne s'est pas fait alors que cela aurait permis de doubler la rue Saint Nicolas avec un sens unique montant et un autre descendant. 

 

     Il est facile de stationner à Sablé. A moins de 10 minutes à pied de la mairie, ce sont des centaines de places disponibles : place Raphaël Élizé, place de la République, parking en bordure de la rocade, place du 8 mai, place du marché aux Porcs, place de l'église, parc du Château, place du Champ de Foire, rue Paul Doumer, rue Michel Vielle, rue d'Erve, ancienne église Saint Martin et, enfin, tous les parkings autour de la gare (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2017/05/faut-il-construire-un-nouveau-parking-a-la-gare-de-sable.html). Et j'en ai sans doute oublié ! Pour satisfaire les commerçants, il faut que les places les plus "stratégiques" ne soient pas occupées par des "voitures ventouses" (hormis celles des riverains) d'où la nécessité de réglementer de façon subtile la durée du stationnement. En mettant tout le monde autour d'une table, il devrait être facile de trouver des solutions sans construire de nouveaux parkings. Encore faudrait-il que les automobilistes soient très bien informés des places disponibles ce qui n'est pas le cas. Je suis intervenu de nombreuses fois sur le sujet et j'ai entendu de belles promesses mais j'attends la concrétisation. 

 

     Dernier sujet de discussion : la place du vélo en ville. Je suis tellement intervenu sur le sujet que je ne vais rien ajouter pour le moment; Il suffit de lire mes nombreux articles : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/tag/velo/. Si j'ai le temps, je publierai une carte exposant toutes mes propositions (une centaine de préconisations). A suivre.

 

          

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2 juillet 2021 5 02 /07 /juillet /2021 06:33

     Quelques mots concernant la Sarthe pour commencer : comme on pouvait s'y attendre (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/06/la-gauche-peut-elle-gagner-en-sarthe.html), le P.S. a perdu la canton de Savigné. Inversement, le PCF n'a pas gagné le canton de Changé et EE.LV n'a pas pu s'imposer dans le canton du Mans Centre. La droite renforce donc sa majorité avec les 2/3 des sièges. 

 

     Venons-en maintenant au canton de Sablé où les jeux étaient faits dès le premier tour (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/06/comparaison-regionales-departementales-dans-le-canton-de-sable.html et http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/06/evolution-2015-2021-dans-le-canton-de-sable.html). Les deux seules questions étaient : la participation serait elle plus forte qu'au premier tour et comment se répartiraient les voix des deux candidats éliminés : le binôme de gauche et le binôme du RN ? 

 

     Première réponse : l'abstention a reculé de façon microscopique avec 77 électeurs de plus. On passe donc de 73,34% d'abstention à 72,96% ce qui reste très élevé même en tenant compte du fort pourcentage d'électeurs saboliens (environ 15% des inscrits) qui n'ont pas récupéré leur carte d'électeur depuis 2 ans et qui ont très certainement déménagé. Cependant, il y a de grandes différences. Le plus fort taux de participation (votants/inscrits ; c'est à dire l'inverse de l'abstention) dépasse 54% à Dureil ; il est encore de 45,85% à Solesmes et de 42% à Pincé. On notera que ce sont des communes où la droite classique fait un malheur. Inversement, comme on l'a vu, la participation n'est que de 12,75% à Saint Éxupéry. 

 

     Par contre, ce qui a augmenté, c'est le nombre de blancs et nuls. Il passe de 239 à 522 soit une augmentation de 383 voix et atteint 9,75% des votants. Cela peut paraître important mais c'est faible si on considère qu'il n'y avait que deux candidats de droite au second tour ; or, les deux candidats éliminés considéraient que c'était du pareil au même et ils avaient obtenu 1 440 voix au premier tour. Par conséquent, de toute évidence, chacun des deux candidats en lice a bénéficié de reports de voix importants venant des candidats éliminés en plus de la légère augmentation de la participation. Ceci étant dit, quelques communes se distinguent par un fort taux de refus de choisir. Le plus spectaculaire est Asnières sur Vègre, la commune traditionnellement la plus à gauche avec 19% alors que la participation a augmenté (sans doute en provenance d'électeurs de droite). Puis Parcé où la gauche avait fait son meilleur score (14,3% de blancs et nuls). Juste après, se situe Le Bailleul où le binôme de gauche avait un très bon score au premier tour (13,95% de blancs et nuls). Enfin N.D. du Pé, le meilleur score du R.N. au premier tour (mais la gauche avait un résultat correct) où les blancs et nuls frôlent les 13%.  Inversement, à Pincé et Louailles, il y a très peu de blancs et nuls du fait que les électeurs de gauche (voire du R.N.) avaient été rares au premier tour. 

 

     Sans surprise, le binôme de la droite classique l'emporte par un score fleuve : 72,43%. Ils augmentent leur résultat du premier tour de 785 voix en obtenant 3496 suffrages. Ce gain provient, à la fois, du regain de mobilisation de leurs partisans (idem pour les régionales) et de voix piochées principalement chez le R.N. et, aussi, mais dans une moindre mesure, à gauche. Pincé lui offre un véritable plébiscite avec 89,06% suivi de Solesmes (88,50%) puis Louailles et Juigné, communes du binôme, Dureil et, en 6ème position, Précigné. 

 

     Le second binôme de droite n'avait aucune chance mais il a réalisé une belle progression. Il gagne 488 voix (58% d'augmentation mieux que l'autre binôme) dont on peut penser qu'elles viennent surtout de la gauche mais, aussi du R.N. C'est encore, comme au premier tour, à Courtillers qu'il obtient le meilleur résultat avec 44,44% ce qui est d'autant plus notable que c'est la seule commune avec N.D. du Pé et Parcé où il a plus de voix que Chevalier - Crnkovic. Si à N.D. du Pé, le R.N. est fort, à Parcé, c'était la gauche. Quant au Bailleul, chacun des binômes a bien progressé (surtout la droite d'ailleurs) mais c'est le second meilleur résultat du binôme David - Jugnet avec 38,92%.

 

     Terminons par la comparaison avec les municipales de 2020 à Sablé.

          - Au premier tour, la liste de Nicolas Leudière (qui soutenait cette-fois-ci Frédéric Jugnet), avait obtenu 1245 voix et Ballot, le candidat officiel des macroniens à l'époque, avait 159 voix. Soit un total de 1404 voix. Au second tour, la liste Leudière récupérait des voix de gauche et atteignait 1472 voix. Le 20 juin, Jugnet obtenait 391 voix (plus du double de Ballot) ; le 27, c'est 593 voix. On est encre très loin du compte. 

          - Au premier tour, la liste Joulaud (soutien du binôme Chevalier - Crnkovic) était à 1106 voix ; au second, elle passait à 1339. En 2021, la droite classique fait 977 voix au premier tour (malgré la concurrence du RN, elle atteint 49,75%) et atteint 1282 voix au second. On n'est pas très loin des scores de l'an dernier alors même que la participation est plus faible. Ce qui prouve que la droite "classique" a de beaux restes et que la défaite de Joulaud était, d'abord, le résultat de la volonté des Saboliens de le renverser coûte que coûte. 

          - Quant à Rémi Mareau, il obtenait 323 voix au premier tour de 2020 et atteint 287 en 2021. Recul limité lié à une moindre participation.

     Le jour où les électeurs de gauche se mobiliseront pour constituer une liste solide et attireront, ainsi, les électeurs déçus du maire actuel, le changement sera possible bien que difficile (ne nous leurrons pas). Raison de plus pour s'y mettre rapidement. 

 

 

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25 juin 2021 5 25 /06 /juin /2021 14:01

     Les résultats du premier tour des départementales ont été comparés avec ceux de l'élection régionale qui avait lieu le même jour (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/06/comparaison-regionales-departementales-dans-le-canton-de-sable.html) J'ai terminé en réalisant une brève comparaison avec les résultats des départementales de 2015. Si vous voulez remonter le temps, lire cet article (je précise que, avant  2015, le canton de Sablé s'est agrandi en incorporant les communes du Bailleul et de Dureil mais cela ne change pas grand chose aux tendances) : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-les-elections-cantonales-dans-le-canton-de-sable-depuis-1945-1-125537951.html Je souhaite aujourd'hui approfondir.

 

     Commençons par la participation dont chacun sait qu'elle a été très faible. 

          - En 2015, il y avait 19802 inscrits. Il y a eu 10700 abstentions (54,03%) donc 9102 votants. Comme les blancs et nuls ont été 486 (5,34% des votants), les suffrages exprimés étaient 8616 soit 43,51% des inscrits. C'était historiquement très faible mais ce fut bien plus faible 6 ans plus tard. 

          - En 2021, il y 19778 inscrits soit une baisse de 24 électeurs ; donc une quasi stabilité. Il faut, cependant, savoir qu'à Sablé la carte d'électeur est souvent revenue à la mairie ce qui laisse supposer que les électeurs concernés n'habitent plus au domicile indiqué ou plus à Sablé (environ 1200 personnes en 2020). Il n'y a eu que 5272 votants dans le canton (26,66%) ce qui donne un taux d'abstention de 73,34 %. Il y a eu nettement moins de blancs et nuls (239). Le nombre de suffrages exprimés est donc de 5033 soit 25,45% des inscrits. Ce qui signifie que les 3/4 des électeurs inscrits n'ont choisi aucun candidat. 

 

     Le binôme de droite était le même qu'en 2015 ce qui permet une comparaison idéale à une petite nuance près : en 2015, le suppléant homme était un adjoint de Sablé alors dirigée par la droite "classique" tandis que le suppléant homme de 2021 était le maire de Précigné. 

     En 2015, ils ont obtenu 3735 voix soit 18,86% des inscrits et 43,5% des exprimés. C'était la première fois depuis 1945 que les candidats de droite n'obtenaient pas la majorité absolue des exprimés. Qui plus est, c'était, également le pire score en pourcentage des inscrits qui n'a cessé de baisser depuis 1985 où il atteignait 51,58% des inscrits. 

          - En 2021, la baisse du nombre de voix obtenues se poursuit : 2711 voix soit 13,71% des inscrits (quasiment 4 fois moins qu'en 1985) et une perte de 1024 voix. Le droite "classique" a perdu 27% de ses électeurs de 2015 ; si on compare avec 1985 (et pourtant le canton était plus petit), c'est plus de 5000 voix qui ont été perdues. Néanmoins, du fait de l'augmentation de l'abstention entre 2015 et 2021, le pourcentage de la liste augmente et elle dépasse la majorité absolue des exprimés avec 53,86 % (+ 10,26 points de pourcentage). 

 

     Le binôme de l'extrême-droite était au sommet d'une courbe constamment ascendante en 2015. Partis du score de 480 voix pour leur première participation en 1985 (4,68% des exprimés - 3,20% des inscrits), ils atteignaient 2607 voix en 2015 (30,26% des exprimés - 13,17% des inscrits). Bond en avant spectaculaire de 2127 voix (+10 points de pourcentage des inscrits et un pourcentage des exprimés multiplié par plus de 6). Pour compléter : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-resultat-des-departementales-dans-le-canton-de-sable-1-125641196.html

     - En 2021, c'est une chute brutale. Ils n'ont plus que 734 voix et passent de la 2ème à la 4ème place avec 14,58% des voix. Ils perdent 1873 voix et, donc, 72% de leurs électeurs. Ils retombent au niveau de 1998 en ce qui concerne le nombre de voix mais c'est pire pour le pourcentage par rapport aux inscrits (3,71% seulement). 

 

      Le Parti Socialiste a eu des résultats inégaux avec des pointes : 1945 (le record absolu de voix et de pourcentage par rapport aux inscrits : 2665 voix et 26,50% des inscrits) ; 1979 (1976 voix et 14,45% des inscrits) ; 2004 (2276 voix et 12,57% des inscrits). Inversement, leur plus mauvais résultat était 1992 (j'étais candidat alternatif pour la première fois et j'avais pris la seconde place devant le PS qui n'a eu que 1076 voix). En 2015, ils obtiennent 1466 voix et 7,40% des inscrits. Ils avaient bénéficié de la partialité de la presse qui avait accusé l'autre binôme de gauche d'être des diviseurs ce qui était totalement faux puisqu'il y avait seulement 2 candidatures de gauche contre 3 ou 4 depuis 1992. Cette année, ils n'ont pas présenté de binôme : il est vrai que leur candidate parachutée de 2015 était candidate au Mans en 2021 et que le candidat de 2015 est conseiller délégué de la liste de droite à Sablé. Donc ce sont 1466 voix qui ont été perdues. 

 

     Les autres candidats de gauche.

          - Il y en avait un seul en 1985, candidat du PCF ; il avait obtenu 420 voix et 3,2% des inscrits.

          - Il y en avait 2 en 1992. J'étais en tête de la gauche comme candidat "alternatif" avec le soutien de la liste Jarry (qui avait fait plus de 18% aux régionales) et avec un accord de non concurrence avec les Verts.  Obtenant 1016 voix, je  devançais le PS de 5 voix et faisait 4 fois plus que le PCF qui était au creux de la vague (candidat parachuté qui plus est). Cependant, les 2 candidats non socialistes faisaient plus que le PS comme dans les années 60.

          - Il y avait toujours les 3 mêmes tendances en 1998 mais le PS reprenait la première place ; je reculais un peu et le PCF progressait un peu. 

          - Il y avait 3 candidats de gauche non socialiste en 2004 ; dans l'ordre croissant  : LO, PCF, Verts. Ils obtenaient 1386 voix et 7,65% des inscrits.

          - Retour à 2 candidats en 2011 : la candidate Front de Gauche (Parti de gauche + PCF) approchait des 5% des exprimés avec 380 voix mais était derrière le candidat EELV pourtant parachuté (793 voix)

          - Enfin, en 2015, le candidat type Front de Gauche était Rémi Mareau, conseiller municipal de Sablé ; ses 3 "coéquipiers" étaient divers gauche, PG et PCF. Il avait le soutien d'EELV. Il augmentait sensiblement le résultat de 2011 : 615 voix - 3,10% des inscrits - 7,14% des exprimés (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-resultat-des-departementales-dans-le-canton-de-sable-2-125641745.html). On constate que l'absence de concurrence des écologistes permet de gagner des voix mais que le report n'est que partiel (un peu moins de la moitié). Le total de la gauche était de 2081 voix (10,50% des inscrits). Il faut noter que, cette année-là, il y avait un binôme "divers" dirigée par une femme qui s'est toujours dite de gauche mais a toujours porté l'essentiel de ses critiques contre la gauche : elle avait obtenu 193 voix (0,97% des inscrits). Si on l'inclut, cela fait 2081 voix pour la gauche. 

          - En 2021, Rémi Mareau, dans une configuration semblable à 2015 dans le cadre d'une alliance départementale avec EELV (mais sans soutien explicite de ce parti) fait encore mieux. Il obtient 745 voix soit un gain de 130 voix. C'est le seul type de binôme qui progresse en voix et, bien sûr, en pourcentage des inscrits et des exprimés (il fait plus que doubler son pourcentage des exprimés). Il atteint un pourcentage des exprimés quasiment identique au total FdG + Verts de 2011. Cependant, il est plus que probable que des électeurs Verts n'ont pas voté pour lui. Par conséquent, il a reçu des voix qui, en 2015, s'étaient portées sur le binôme socialiste ; ce qui est la moindre des choses.

 

     Les macroniens sont apparus en 2016 - 2017 avec la campagne puis la victoire d'Emmanuel Macron à la présidentielle. Il s'agit d'un courant centriste élargi : 40 à 50% venait de la gauche (surtout PS mais, aussi, Verts) ; 35 à 40 % venait du centre (Bayrou) ; le reste venant de la droite. Néanmoins, il a fait une politique de droite ce qui lui a aliéné de nombreux électeurs venus du PS et des Verts.

          - Ils n'étaient donc pas candidats en 2015 et auparavant. Toute voix se portant sur eux est donc un gain. Ils en ont obtenu 843 soit 4,26% des inscrits. D'où viennent-elles ? Il semble que l'on soit dans le même cas de figure que lors de la présidentielle avec, dans le canton, des électeurs de gauche votant pour un candidat de la droite "moderne" pour chasser la droite "classique" alors que l'électorat de droite restait fidèle à son candidat hormis une proportion de 15 à 20% qui se laissait séduire par le tandem David-Jugnet. Si cette hypothèse se vérifie, cela signifie également qu'une frange du vote FN/RN de 2015 est passée à la droite "classique" à moins qu'ils n'aient voté pour les "nouveaux". On aurait donc un électorat macronien local constitué pour plus de 60% d'anciens électeurs du binôme socialiste de 2015 (d'autant que le candidat masculin soutenait le tandem macronien) et du reste venant de la droite et de l'extrême-droite. 

 

     Petites additions pour finir : 

          - En 2015, la droite + l'extrême-droite obtenaient 6342 voix et 31,32% des inscrits ; en 2021, c'est 3445 et 17,42% des inscrits. Si on y ajoute la droite macronienne pour qui votent malheureusement des électeurs de gauche, on arrive à 4288 voix et 21,68% des inscrits. Soit une perte de plus de 2000 voix et de près de 10 points en pourcentage des inscrits. 

          - En 2015, la gauche totalisait 2081 voix et 10,50% des inscrits ; en 2021, il n'y a plus que 745 voix. Soit une perte de plus de 1300 voix.

 

     Tous perdants ! Y compris, malheureusement, à gauche. Si vous voulez que ça change, retroussez-vous les manches.

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24 juin 2021 4 24 /06 /juin /2021 09:49

     Cette année, du fait de reports, les élections départementales et régionales avaient lieu le même jour dans toute la France. Il est donc intéressant de comparer les résultats dans notre canton. 

 

     Il y avait 4 binômes aux départementales mais 8 listes aux régionales ce qui crée une complication mais celle-ci est limitée du fait que 2 binômes s'identifiaient totalement à une liste régionale : Chevalier - Crnkovic avec Morançais pour représenter la droite "classique" et de Subercazaux - Virfollet avec Juvin au nom du Rassemblement National.

 

     Par contre, il y avait 2 listes de gauche (Orphelin et Garot) alors qu'il n'y avait qu'un seul binôme de cette tendance : Flament - Mareau. L'affaire se compliquait par le fait que certains partis soutenant ce binôme étaient dans le camp Orphelin (ex : EELV) alors que d'autres étaient dans le camp Garot (ex : PCF). Sans oublier un détail qui a pu faire la différence du fait de la non distribution de beaucoup de circulaires électorales : le bulletin Flament - Mareau était rouge comme celui de Garot alors que le PS (dont Garot est membre) n'appelait pas à voter pour le binôme. 

 

     Quant au binôme David - Jugnet, il était dans le même camp que de Rugy mais a tout fait pour éviter de le proclamer, espérant ratisser plus large aux dépens de la droite et de la gauche ce qui a été réussi partiellement. 

 

     Il reste 2 listes qui n'avaient pas de correspondant aux départementales : la liste Bayle de Jessé, coincée entre la droite et l'extrême-droite et la liste Le Beller, représentant L.O. à l'opposé politique. La logique aurait voulu que les électeurs de la première liste votent pour le binôme de droite mais ils ont pu voter pour le binôme RN. Quant aux électeurs L.O., ils devraient avoir voté pour Flament - Mareau mais rien n'est moins sûr !

 

     Première remarque : le tandem David - Jugnet a fait nettement mieux que de Rugy. L'écart est souvent considérable à 2 exceptions près : Juigné (1 voix de plus) et Louailles (3 voix de plus). Ce sont les communes dont les 2 membres du binôme de droite sont maires. La plus forte augmentation se situe à Vion où le tandem macronien a fait 4,5 fois plus que de Rugy. Le score est multiplié par plus de 3 à Courtillers, Souvigné, Parcé et Sablé. La multiplication atteint 2 ou plus au Bailleul, à Avoise, Asnières, Pincé, Solesmes et Dureil. On ne saisit pas toujours bien la logique de ces évolutions. S'il est logique que ce binôme progresse fortement à Parcé, Sablé et au Bailleul, où ils avaient des élus candidats, on ne voit pas ce qui peut expliquer Vion, Courtillers et surtout Souvigné. Une chose est certaine : comme le tandem de droite classique progresse presque partout par rapport à Morançais, les voix gagnées viennent nécessairement de la gauche (surtout socialistes et écologistes) dans des proportions souvent inquiétantes. Exceptions : Le Bailleul, Dureil, Courtillers (plus Pincé et Sablé, dans une certaine mesure) où les macroniens ont grapillé des voix à la droite classique.

 

     Second enseignement : le tandem de droite fait généralement mieux que Morançais mais la différence n'est pas considérable sauf exceptions. A Juigné, le progrès est de 54 voix que n'expliquent pas les 12 voix de Bayle de Jessé. A Louailles, le gain est de 45 voix (Bayle = 5 voix). A Précigné, il gagne 55 voix (Bayle = 25 voix quand même). Comme, dans ces 3 communes, le score du tandem lepéniste a peu reculé, il est évident que les 3 maires de droite ont pris des voix à la gauche. Autres belles progressions : Solesmes ( + 47), Auvers le Hamon (+ 36). Il n'y a que 3 communes où le binôme de droite fait moins que Morançais (au profit d'une forte progression des macroniens). A Sablé, Chevalier - Crnkovic fait un peu mieux que Morançais mais moins que Morançais + Bayle de Jessé ce qui est quand même un exploit dans la mesure où la majorité municipale faisait campagne pour David- Jugnet. 

 

     Le binôme lepéniste a un score très proche de celui de la liste Juvin dans la moitié des cas. Ailleurs, on distingue deux situations. Soit il perd des voix ; surtout au Bailleul, à Louailles et à Précigné où ses électeurs ont voté pour un autre candidat ou une autre candidate, élu ou élue de la commune. Soit il en gagne ; 44 de plus à Sablé, 10 de plus à Vion, 9 de plus à Solesmes, 4 de plus à Souvigné et ND du Pé ; dans tous les cas, il prend logiquement des voix portées sur Bayle de Jessé sauf à Souvigné. 

 

     Le binôme de gauche a souffert de l'absence de soutien du PS et du fait que la liste Orphelin a fait une campagne séparée. Il fait partout moins que le total Orphelin + Garot sauf au Bailleul où est élue Bernadette Flament. En toute logique, la différence est la plus sensible à Sablé, où la concurrence du binôme macronien était très forte, ainsi que dans les trois communes ou le ou la maire étaient candidats et, curieusement, à Souvigné et Asnières. Je calcule les pourcentages de perte par rapport au potentiel et non le nombre de voix en moins que le total de la gauche "classique" car la population n'est pas la même à Sablé et à Dureil !

     

      Cependant, si on compare avec les départementales de 2015, la situation est radicalement différente.  

          - Le binôme de droite était le même : il gagne 10 points de pourcentage mais perd plus de 1000 voix 

          - Rémi Mareau était déjà candidat avec une configuration semblable (candidature type Front de gauche avec soutien Verts) : il gagne 130 voix et fait plus que doubler son pourcentage. Il a donc fait le plein de ses voix mais n'a pu "accrocher" qu'une partie de l'électorat socialiste tout en ne récupérant pas tous les électeurs "écolos purs".

          - Le FN devenu RN s'effondre : il perd 1873 voix et donc plus de 70% de son électorat ; son pourcentage baisse de plus de la moitié. 

          - Le PS obtenait 1766 voix et 17,01% ; en 2021, il disparaît faute de combattant. 

          - La République en Marche n'existait pas en 2015 et obtient 843 voix. 

 

     Voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-resultat-des-departementales-dans-le-canton-de-sable-1-125641196.html et http://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-resultat-des-departementales-dans-le-canton-de-sable-2-125641745.html

 

     

     

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21 juin 2021 1 21 /06 /juin /2021 06:42

     J'aurais pu écrire aussi : "Fillon 1 - Macron 0" voire "Fillon 1 - Fillon 0". (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/06/macron-1-fillon-0.html). Il s'agit des résultats du premier tour des élections départementales dans le canton de Sablé. 

 

     En effet, les amis politiques de François Fillon l'emportent haut la main car ils ont su mobiliser leurs électeurs bien mieux que leurs concurrents dans un contexte marqué par une abstention record et un envoi très imparfait du matériel électoral. Ils devancent très nettement l'ami du même Fillon qui avait l'appui de la nouvelle municipalité de droite macronienne de Sablé (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/10/droite-macron-compatible.html). Il y aura un second tour dimanche prochain du fait que la liste arrivée en tête n'atteint pas 25% des inscrits bien qu'elle dépasse les 50% des exprimés. 

 

     Sans conteste, le président de la communauté de communes, Daniel Chevalier, confirme le vote de juillet dernier quand il avait nettement devancé le nouveau maire de Sablé, Nicolas Leudière (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/07/troisieme-tour.html). Dans l'ensemble du canton, le binôme de la droite classique Chevalier - Crnkovic obtient 2711 voix soit 53,87% alors que les partisans de Macron et Leudière font 3 fois moins avec 843 voix (16,76%). Plus impressionnant : le binôme de la droite classique est en tête dans toutes les communes mais, surtout, dans tous les bureaux de vote de Sablé (la seule exception étant un bureau de vote de Parcé où le binôme de gauche est en tête). Pour Sablé, l'écart est de 30 points : alors que Chevalier frôle la majorité absolue, la liste soutenue par le maire de Sablé est juste en-dessous des 20%, très loin des résultats de mars et juin 2020 aux municipales. Il s'agit d'un désaveu du maire de Sablé même s'il doit être relativisé car celui-ci n'était pas candidat (mais un de ses élus était candidat). N'empêche que dans sa lutte contre le président de la CdC il ressort affaibli. 

 

     Autre victime de marque : le R.N. Leurs électeurs ne se sont pas bousculés et on enregistre des reculs spectaculaires dans plusieurs communes. Pour la première fois depuis plus de 30 ans, l'extrême-droite ne progresse plus. Bien au contraire. 

 

     La gauche était représentée par Bernadette Flament, conseillère d'opposition au Bailleul et Rémi Mareau, conseiller d'opposition à Sablé. Le résultat est contrasté.

 

     Plusieurs communes leur ont donné de bons scores : Parcé tout d'abord, avec 26,61% (alors que la candidate macronienne est adjointe et ne fait que 16,67%) puis, logiquement, Le Bailleul avec 25,59% (jeu égal avec la conseillère macronienne qui était suppléante), Avoise avec 21,97 % ; auxquels on pourrait ajouter Souvigné (dont la maire était candidate sur la liste écologiste aux régionales), Asnières, Auvers, Courtillers, ND du Pé et Dureil.

     Par contre, logiquement, les scores sont décevants voire très faibles dans deux types de communes : Celles dont un candidat ou une candidate est maire : Louailles, Précigné, Juigné (ce qui montre le poids des notables dans cette élection) et  les communes les plus à droite : Solesmes et Pincé. 

     Vion et Sablé sont dans la moyenne mais il y a des écarts importants d'un bureau à l'autre à Sablé. Si on peut être satisfait de Madeleine Marie 2 (mon bureau de vote !!!) avec 22,89%, la déception domine même si les pourcentages sont partout meilleurs qu'aux municipales où Rémi Mareau était déjà tête de liste.

     De toute évidence, encore une fois, une partie des électeurs socialistes et écologistes non seulement n'a pas voté pour la seule liste de gauche mais a voté pour la liste Macron aux départementales. Passe encore que nombre d'électeurs de gauche aient voté Leudière en 2020 pour chasser Joulaud mais qu'ils persistent en 2021 quand les enjeux étaient clairs pose un grave problème. Certes les quelques adhérents locaux du PS ont définitivement changé de camp (l'un d'entre eux écrit sur sa page facebook que EELV et LFI sont des "gauchistes") et ils ont incité leurs amis à faire pareil mais leurs électeurs de 2015 auraient dû voter à gauche. Et on reste sans voix quand on apprend que deux personnalités connues à Sablé pour leur engagement à gauche (ils ont été candidats présentés par le PS ou le PCF) appellent à voter pour le candidat de Macron (il y a moindre mal car ils n'habitent plus dans la commune depuis des années).

 

     Dans 7 communes sur 16, le binôme de gauche est à la deuxième place ; dans 2 autres, il fait le même nombre de voix que le binôme macronien ; dans les 7 dernières, il est derrière. 

 

     Cependant, si on compare avec les départementales de 2015, la situation est radicalement différente.  

          - Le binôme de droite était le même : il gagne 10 points de pourcentage mais perd plus de 1000 voix 

          - Rémi Mareau était déjà candidat avec une configuration semblable (candidature type Front de gauche avec soutien Verts) : il gagne 130 voix et fait plus que doubler son pourcentage. 

          - Le FN devenu RN s'effondre : il perd 1873 voix et donc plus de 70% de son électorat ; son pourcentage baisse de plus de la moitié. 

          - Le PS obtenait 1766 voix et 17,01% ; en 2021, il disparaît faute de combattant. 

          - La République en Marche n'existait pas en 2015 et obtient 843 voix. 

     

     Il en est fallu de peu que le binôme de gauche soit présent au second tour. Même si les chances de victoire auraient été nulles, un signal fort aurait été envoyé. Ce n'est, sans doute, que partie remise. 

 

     Pour le dimanche 27 juillet, le choix est simple. Il est totalement hors de question de voter pour un candidat de droite. Aucune voix pour Chevalier - Crnkovic et pour David- Jugnet. Votez blanc, rouge, vert comme il vous plaira. Par contre, aux régionales, la liste de gauche désormais réunie peut gagner : votez donc pour la liste Orphelin.

 

     

 

 

 

 

 

     

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16 juin 2021 3 16 /06 /juin /2021 21:27

     Pour la première fois depuis très, très longtemps, il n'y aura qu'une seule candidature à gauche dans le canton de Sablé. Le choix est donc simple pour les électeurs de gauche qui mettront le bulletin Flament - Mareau dans l'urne. Comme l'expliquait le responsable de la campagne pour le P.S., ce parti est absent dans deux cantons (dont celui de Sablé) mais les électeurs de gauche auront quand même un binôme de gauche.

 

     Il serait, cependant, réducteur de croire qu'il s'agit d'un vote par défaut. Car, voter pour ce binôme a une signification importante. Tout d'abord, les candidats se présentent dans le cadre d'un regroupement de la quasi totalité des partis de gauche (sauf le P.S.) sous la bannière "Uni-e-s pour une Sarthe citoyenne, solidaire et écologique" avec un programme commun. Ensuite, parce que les candidats et suppléants du canton sont des élus ou des responsables syndicaux qui agissent quotidiennement au service de leurs concitoyens et de leurs collègues. 

 

     Les 3 autres binômes sont à droite ( voir http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/05/la-droite-se-dechire-dans-le-canton-de-sable.html). C'est évident pour celui du Rassemblement National dont les candidats sont inconnus et ne se sont pas donné la peine de faire campagne. C'est clairement exprimé par le binôme sortant qui se présente sous la bannière de la majorité départementale avec le soutien de L.R. et de l'U.D.I. ; au moins c'est honnête et on n'essaie pas de tromper l'électeur. 

 

     Le troisième binôme de droite joue de l'ambigüité. Ce sont les candidats de Macron mais le parti macronien (L.R.E.M.) n'apparaît pas plus que le Président dont ils se réclament. Quand des candidats n'annoncent pas clairement la couleur l'électeur doit se méfier. En fait, ils sont soutenus par d'autres experts du camouflage : la nouvelle majorité municipale qui se prétendait "sans étiquette" jusqu'à ce que le nouveau maire avoue être de centre droit et adhère à un mouvement lié à Édouard Philippe dont on peut penser ce que l'on veut sauf qu'il est de gauche. Quant à l'homme du binôme, il est un grand ami de François Fillon et est soutenu par un ancien ministre de Sarkozy alors que les amis politiques de l'ancien Premier Ministre sont, théoriquement, les candidats de la droite classique. Bref : il s'agit d'abord de querelles de personnes et une tentative de revanche du "3ème tour" des Municipales (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/07/troisieme-tour.html). Les habitants du canton méritent mieux. 

 

     Je sais que des électeurs de gauche n'ont pas voté pour la liste de gauche aux Municipales de mars et juin 2020. Ils voulaient absolument se débarrasser de l'équipe de Marc Joulaud quitte à voter pour un ancien élu de Joulaud et partisan de Fillon. J'espère qu'ils ont compris qu'ils n'avaient pas gagné au change si ce n'est un meilleur entretien du centre et des accès routiers (pour les quartiers populaires, c'est une autre paire de manche). Je les invite donc à ne pas se laisser séduire par le nouveau "look" de la droite (j'emploie à dessein un mot anglais pour copier la publicité des candidats Macron) et à voter pour le tandem Flament - Mareau, première étape pour la reconstruction de la gauche dans le canton.

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14 juin 2021 1 14 /06 /juin /2021 10:05

     Pour des raisons qui dépassent mon entendement, la droite puis une partie de la gauche reprennent en choeur la rengaine du R.N. : "sécurité, première priorité" en sautant comme des cabris (pour reprendre une image "gaullienne"). C'est doublement stupide : primo parce que les électeurs préfèrent l'original à la copie et que reprendre ses thèmes ne fait que renforcer la P.M.E. Le Pen ; secundo, parce que ce n'est pas vrai : les habitants de notre pays ont d'autres priorités. Obnubilés par la chasse aux voix, beaucoup de responsables de droite (voire de gauche) font de la surenchère en proposant toujours plus de mesures que ce soit en aggravant les peines encourues, en faisant voter toujours plus d'atteintes aux libertés, en augmentant les budgets "sécurité" à tous les niveaux. Moyennant quoi, ils renforcent le sentiment d'insécurité qui est parfois plus du domaine du fantasme qu'une réalité objective. Cette "politique de la peur" est dangereuse mais le fléau s'étend de façon quasiment incontrôlée. Voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/05/delire-securitaire.html et http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/05/delire-securitaire-suite.html

 

     La nouvelle municipalité de droite qui dirige Sablé depuis près d'un an ne veut pas être en reste. Plutôt que de se préoccuper en priorité de sujets autrement plus importants comme les conséquences de la COVID 19,  l'augmentation de la pauvreté, la dégradation du cadre de vie dans certains  quartiers, les addictions... elle claironne, qu'avec elle, on va voir ce que l'on va voir : la sécurité d'abord ! 

 

     Pour apporter un zeste de démocratie dite "participative", la nouvelle majorité avait fait voter, il y a quelques temps, la constitution de commissions dites (par antiphrase le plus souvent) "extra-municipales". J'ai déjà dit ce que je pensais de cette entourloupe (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/12/commissions-extra-municipales.html). Il y avait, néanmoins, une exception : il était prévu 6 places pour des non-élus dans la dite commission consacrée au "sentiment d'insécurité". On ne sait pas qui sont les heureux "élus  non-élus" et comment ils ont été choisis. On ne sait pas si la dite commission s'est réunie. On ne sait pas, non plus, si ses membres ont pu obtenir des statistiques précises concernant l'ensemble des problèmes de sécurité à Sablé. On ne sait pas ce qui s'y est, éventuellement, dit. L'information des citoyens mériterait mieux. Patience : on le saura, peut-être, un jour. 

 

     Pour ma part, en fonction de mon expérience, j'ai apporté ma pierre à l'édifice (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/12/commissions-extra-municipales.html). Et le lecteur constatera la diversité des problèmes pouvant figurer sous ce vocable et nécessitant des réponses spécifiques. On ne sait pas si la nouvelle municipalité en est consciente mais elle lance son offensive dans la presse en disant : "on met les moyens !". 

 

     Il y a, tout d'abord, le recrutement de 2 nouveaux policiers municipaux portant leur nombre à 8. Il y a 30 ans, on n'en avait aucun ; la ville était-elle moins sûre ? Depuis quelques années, ces policiers sont armés ; est-ce nécessaire dans la mesure où ils ne sont pas censés avoir à se défendre les armes à la main ? La municipalité explique que, grâce à ce renfort, les policiers municipaux seront présents de 7 h à 22 h au lieu d'y être de 7 h à 20 h. Très bien mais une simple réorganisation n'aurait elle pas permis d'atteindre le même résultat ? L'article ne nous dit pas quelles seront très précisément les fonctions des policiers municipaux. On apprend qu'ils surveilleront la vitesse (mais il est précisé que la situation s'améliore) et qu'ils interviendront dans les écoles (sur quels thèmes ?). Et puis ? Ils vont avoir un nouveau véhicule, mieux équipé, qui sera doté d'une puce électronique permettant de savoir, en temps réel, où se trouve le véhicule. Bonne idée. De même que la volonté d'améliorer la coopération entre la gendarmerie, la police municipale et le CISPD ; ce qui est la moindre des choses. 

 

     Autres dépenses : l'installation de 15 nouvelles caméras de surveillance ; on passera, à terme, de 35 à 50. Excusez du peu. Il y quelques temps, un ou une responsable de la gendarmerie nous expliquait que les clichés pris par ces appareils permettaient de résoudre des enquêtes. On veut bien le croire mais il y a une foule de problèmes qui ne sont pas résolus par ces équipements : les violences domestiques, les vols chez les particuliers, les faits divers se situant en périphérie (au sens large du mot). 

 

     Pour terminer, le maire insiste sur sa volonté de rendre plus sûre la route du Mans. Très bien.  Il faudrait faire un recensement des points noirs sur la voie publique que ce soient les risques pour les piétons aussi bien que pour les deux roues ou les véhicules automobiles. Et lancer un plan pluriannuel pour les éliminer ou, du moins, les réduire (voir l'article que "les Nouvelles" ont consacré au sujet de la sécurité des cyclistes dans leur numéro du 3 juin, sur la base du long entretien que j'ai accordé à cet hebdomadaire : https://actu.fr/pays-de-la-loire/sable-sur-sarthe_72264/carte-faire-du-velo-a-sable-sur-sarthe-ou-sont-les-points-noirs_42298656.html?fbclid=IwAR0RVkLY9Md7yE6FkP_3-_Axc9QUqQqc9ypEsbn50mk-jHOG9KdLZWsTaOA)

 

     Un sujet non évoqué concernant la sécurité : la santé. Un des points noirs à Sablé concerne les urgences au Bailleul avec des fermeture certaines nuits, par exemple. Il s'agit d'un sujet tout aussi important.

 

     Un débat a lieu sur facebook après un article de presse sur le sujet. Les défenseurs du "tout sécuritaire" avancent les mêmes arguments. Le plus classique est que la population a changé. Et, pour préciser, une des intervenantes précise qu'il n'y avait quasiment pas de Noirs et d'Arabes il y a 30 ans ; on peut imaginer sa conclusion qui, de toute façon, est fausse. Une variante est la dénonciation de l'américanisation de la société : de plus en plus violente ; les statistiques démontrent le contraire mais peu importe. Le plus intéressant étant que ceux qui énoncent ces contre-vérités ne semblent pas habiter à Sablé. Heureusement, il y a des interventions plus intéressantes dont celle d'un électeur de droite assez connu qui compare la nouvelle municipalité avec Estrosi à Nice (célèbre pour avoir mis des caméras partout) ; ce qui n'est pas un compliment. Un autre déclare : tout pour le centre, rien pour les quartiers ; effectivement c'est la triste réalité du macronisme municipal sabolien. Le débat continue. 

 

     

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7 mai 2021 5 07 /05 /mai /2021 18:17

     Élu député en 1958 puis maire de Sablé en 1959, Joël Le Theule domina la vie politique locale pendant plus de 20 ans. Il fut, également, ministre et semblait promis aux plus hautes charges quand il décéda brutalement à la fin de l'année 1980.

 

     Son collaborateur François Fillon le remplaça facilement au conseil général de la Sarthe et au conseil municipal de Sablé mais Mitterrand fut élu quelques mois plus tard et l'Assemblée Nationale fut dissoute. La droite présenta donc François Fillon pour essayer de garder le siège de député très menacé. Il l'emporta d'un cheveu dès premier tour, les socialistes n'ayant pas assez mis la paquet à cette date là. La droite était sauvée.

 

     La droite locale décida majoritairement de présenter François Fillon aux municipales de 1983. Pierre Daguet, l'homme qui avait mis Le Theule sur orbite en 1958 et 1959, devenu brièvement maire entre 1981 et 1983, pesa de tout son poids dans ce sens. Son poulain l'emporta nettement dès le premier tour. Néanmoins, une fracture était apparue avec une liste dissidente de droite dirigée par le propre frère de Joël Le Theule. Bien qu'elle ait réussi à attirer des personnalités marquées à gauche, elle fut balayée du fait de son inconsistance et malgré une campagne "à l'américaine" (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/03/les-elections-municipales-a-sable-1983-2014.html)

 

     Il n'y eut plus de dissidence à droite aux élections municipales pendant 37 ans que ce soit face à Fillon ou face à ses successeurs : Pierre Touchard puis Marc Joulaud. Dans le canton, ce fut également le cas, à une exception près : la candidature du maire de Précigné en 2004. Cependant, une partie de l'électorat de droite trouva bientôt un exutoire à ses mécontentements : le Front National présenta un candidat en 1985 et a toujours été présent depuis (en général avec des candidats parachutés). Il progresse en voix à chaque élection (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-les-elections-cantonales-dans-le-canton-de-sable-depuis-1945-1-125537951.html et http://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-resultat-des-departementales-dans-le-canton-de-sable-1-125641196.html). 

 

     François Fillon gravit toutes les marches du pouvoir jusqu'à atteindre le poste de Premier Ministre et il fut, sans conteste, le "patron" du canton et de la communauté de communes pendant des décennies. Il sut attirer, dans son orbite, des élus locaux et des personnalités qui apparaissaient comme étant de gauche, coupant l'herbe sous le pied de la concurrence, et il choisit lui-même ses successeurs dans ses différentes fonctions. Tout sembler baigner dans l'huile. 

 

     Mais deux brèches apparurent en 2012. Craignant de perdre les législatives, il s'exila dans une circonscription très à droite de Paris où il fut élu sans peine et il démissionna de la présidence de la CdC. Loin des yeux, loin du coeur. Il se trouva donc 6 voix pour voter contre son poulain, Marc Joulaud, au profit de son concurrent socialiste qui ne pouvait compter que sur 2 élus. L'édifice fut encore lézardé par la défaite de Marc Joulaud aux législatives qui suivirent la victoire de Hollande en 2012, encore (http://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-premier-tour-dans-la-4eme-de-la-sarthe-106905786.html). Le nouveau député socialiste devint ministre de l'Agriculture et il fut réélu en 2017. Néanmoins, il ne réussit pas à attirer des élus de poids. La "maison Fillon" tenait jusqu'au début de l'année 2017 et "l'affaire Fillon" (je ne vais pas vous expliquer ce coup de théâtre de la campagne présidentielle ; j'ai écrit des dizaines d'articles ; il suffit de taper "Fillon") http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/06/juges-1-fillons-joulaud-0.html

 

     Non seulement, l'ancien maire de Sablé fut battu à la présidentielle mais son image fut atteinte et, surtout, Marc Joulaud, lui aussi, "mouillé" dans l'affaire, s'en trouva très affaibli avec l'épée de Damoclès de l'inéligibilité. Cependant, sans doute faute de trouver un autre candidat, il se présenta, malgré tout, aux municipales de 2020. La gauche aurait pu et aurait dû en profiter pour, enfin, mettre fin à une équipe qui tenait la commune depuis plus de 60 ans. Hélas, la démobilisation des militants, ainsi que les coups de poignard de quelques uns, douchèrent tout espoir. 

 

     C'est alors que l'inédit se produisit : la dissidence d'un élu de la majorité sortante, ancien "supporter" de François Fillon, donc marqué à droite. Il présenta une liste "divers droite" masquée sous la formule "sans étiquette". Classique ! Et il gagna ! Il avait réussi à attirer une partie des électeurs de la droite classique, les électeurs de Macron (malgré la présence d'une liste dirigée par un adhérent de LREM) et des électeurs de gauche qui voulaient en finir avec Marc Joulaud (http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/06/macron-1-fillon-0.html). Très vite, il tomba le masque, d'une part en ignorant totalement les quartiers populaires ; d'autre part, en annonçant son ralliement à un groupe d'élus de droite pro-Macron (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/10/droite-macron-compatible.html)

 

     La seconde manche se joua avec l'élection du président de la communauté de communes. La droite classique changea de cheval car Marc Joulaud était hors jeu. Elle choisit Daniel Chevalier, maire de Juigné et conseiller départemental. Il fut élu facilement face au maire de Sablé qui n'avait rien à proposer (il obtint quand même 4 voix de plus que celles des élus de sa majorité siégeant à la CdC). 1 partout ! (http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/07/troisieme-tour.html)

 

     Maintenant, place aux départementales dans le canton de Sablé pour la troisième manche.

 

     Pour la première fois depuis des décennies, il n'y a qu'une seule candidature à gauche : Bernadette Flament, élue d'opposition au Bailleul et Rémi Mareau, élu d'opposition à Sablé ; les suppléants étant des syndicalistes ouvriers. Les électeurs de gauche sont donc invités à se porter massivement sur le candidat d'union.

 

     Par contre, il y a 3 candidats de droite.

          Pour la droite classique dite Majorité départementale ou "Ensemble pour la Sarthe", Daniel Chevalier se représente avec Martine Crnkovic et Agnés Arthus-Bertrand ; seul nouveau : le maire de Précigné. On notera que le renouvellement est oublié et qu'il n'y a aucun Sabolien ou Sabolienne. 

          Le RN présente des candidats inconnus. 

          La nouvelle droite représentée par les partisans de Macron, appelés Majorité présidentielle ou "Sarth'Ensemble" (on notera le quasi plagiat) présente 2 élues locales (de Parcé et du Bailleul) plus 2 Saboliens : 1° un très proche de Fillon (il était son partenaire de "footing"), ancien professeur de collège devenu inspecteur général ; 2° un élu de la nouvelle majorité. Comme le mandataire financier est un autre élu de la majorité et que la commune de Sablé fait de la publicité pour une des activités du candidat, on imagine sans peine que le maire de Sablé soutient en sous-main le binôme pour faire mordre la poussière à son adversaire Chevalier. Et on peut être surpris de lire que le candidat de Macron dise avoir rencontré l'ancien Premier Ministre pour lui indiquer qu'il serait candidat.

 

     Face à ces querelles de famille qui montrent la décomposition de la droite, il est plus que jamais nécessaire que les sympathisants de gauche se rassemblent à Sablé et dans le canton pour créer une nouvelle dynamique. Le plus tôt sera le mieux. 

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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