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18 novembre 2016 5 18 /11 /novembre /2016 08:31

     Un article tiré du site de l'Association Autogestion.

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2 octobre 2016 7 02 /10 /octobre /2016 21:40
La fin des petites écoles en Sarthe ?

     Cet article du "Maine Libre" du 24 septembre 2016 a fait grand bruit et c'est normal. En effet, il révèle un projet du DASEN (appelé, naguère, Inspecteur d'Académie) de la Sarthe. En un mot : supprimer toutes les écoles primaires de moins de 4 classes. Que ce soient des écoles à classe unique (sauf erreur, il n'y en a qu'une en Sarthe), des RPI (ou regroupement pédagogique intégré ; un seul groupe scolaire disséminé sur plusieurs communes) ou des petites écoles. En Sarthe, ces écoles vouées à disparaître sont 128 sur un total de 413 écoles publiques (car le privé fait ce qu'il veut !) donc 31% du total ce qui n'est pas une bagatelle. 

 

     Quels sont donc les arguments du plus haut responsable de l'Éducation Nationale en Sarthe ?

 

     - 1° Il y a une baisse alarmante du nombre d'élèves. Si on s'en tient aux calculs fournis par ses services, ce seraient 3.000 élèves en moins de 2014 à 2018. Il précise que cette baisse touche plus particulièrement les maternelles et les territoires ruraux. Ce qui est à nuancer fortement dans les deux cas. 

          * En effet, tout a été fait pour décourager les parents de scolariser leurs enfants avant 3 ans alors qu'autrefois les maternelles accueillaient des élèves dès l'âge de 2 ans

          * Par ailleurs, la baisse du nombre d'élèves affecte également les villes. Il n'y a qu'à faire la liste des suppressions de classes à Sablé depuis une dizaine d'années pour s'en convaincre. 

          * Enfin, il y a "rural" et "rural". Il est évident que les communes rurales les plus éloignées des centres urbains ou des gros bourgs (ce que les géographes appellent le "rural profond") perdent des habitants et, surtout, des enfants. Par contre, les "rural périurbain" gagne des habitants aux dépens des villes centre (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-sable-a-perdu-des-habitants-comment-l-analyser-12201)

          * Ceci étant dit, la construction de lotissements peut avoir des effets paradoxaux. En effet, les habitants faisant construire "à la campagne" sont souvent relativement jeunes et ont généralement des enfants en âge de fréquenter l'école primaire. Donc, dans un premier temps, les effectifs des écoles augmentent. Mais, au bout de 10 ou 20 ans, les enfants ont tous quitté l'école primaire alors que leurs parents, propriétaires, restent sur place empêchant le renouvellement de la population et, ipso facto, la stabilisation du nombre d'élèves sauf à construire de nouveaux lotissements. 

 

     2° Les petites écoles ce n'est pas bon pour les élèves. Les parents et les enseignants  partagent ce point de vue.  D'ailleurs, les parents n'hésitent pas à envoyer leurs enfants dans l'école du bourg voisin plus peuplé. 

     Argument réfuté par tous les pédagogues et les associations de parents d'élèves et les syndicats. 

 

    En fait, il paraît évident que la raison est financière. Constituer des grandes écoles, c'est avoir la possibilité le nombre d'élèves par classe donc de supprimer des postes d'enseignants. 

 

    Le DASEN propose que l'école ne soit plus une compétence de la commune mais des intercommunalités. Il ne suggère quand même pas de regrouper tous les élèves au centre des CdC mais de constituer quelques pôles (sans doute pas plus de 3 ou 4 en dehors des villes). 

 

      Il est, évidemment, nécessaire que les intercommunaliés discutent de la répartition des élèves par école sur leur territoire. D'ailleurs, la réflexion a commencé dans le Communauté de Communes de Sablé. A ce sujet, Rémi Mareau avait sans doute tort d'avoir raison trop tôt en se préoccupant de ce problème. Pour rester dans notre secteur, la politique actuelle de la Municipalité de Sablé est de n'accueillir les élèves venant d'autres communes de la CdC qu'après accord de la commune concernée. 

 

     Par ailleurs, la concertation entre communes a toujours existé. C'était le but des SIVOS (Syndicat Intercommunal à Vocation Scolaire) créés pour gérer un groupe scolaire "éclaté" sur plusieurs communes. Mais le DASEN confond concertation et autoritarisme. ce qui n'est d'ailleurs pas propre à l'Éducation Nationale (la mise en place des nouvelles communautés de communes s'est faite souvent à la hussarde depuis la loi NOTRe (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/ 2015/10/notre-et-la-sarthe.html)

 

     Revenons au projet de M. Milville.

 

     Si on le suit, une centaine de communes devraient fermer leur école. Or, les élus ont souvent fait, récemment, des travaux importants pour améliorer les conditions d'accueil. Inversement, les communes plus peuplées devraient, très vite, agrandir leur école pour faire face à l'afflux de nouveaux élèves. Car, il faut rappeler que si ce sont les services de l'État qui ont la charge de recruter et de payer le personnel enseignant, les communes, quant à elles, doivent fournir les locaux, les entretenir et, en plus, payer le personnel de cantine (et autres non enseignants). Que les petites communes soient vent debout face au projet du DASEN ne surprendra personne.

 

     Il faut ajouter que ces regroupements à la va vite auraient un impact sur la carrière des enseignants qui devraient, rapidement, demander leur mutation. 

 

     Non, M. Milville, on ne change pas les choses en quatre coup de cuillère à pot !

 

     L'éditorialiste du "Maine Libre" doit lire mon blog ou alors, les grands esprits se rencontrent. Car il a produit une analyse qui me semble fort pertinente en dénonçant une nouvelle mise en cause du service public de proximité qui ne fera qu'accentuer le dépeuplement de certaines zones rurales, accroître la sentiment d'abandon que ressentent les ruraux et favoriser le Front National. Je ne dis pas autre chose : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2016/01/le-demenagement-du-territoire.html

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31 mai 2016 2 31 /05 /mai /2016 07:00

 Collectif sarthois "Réagir pour la démocratie",

 

créé en novembre 2013.

 

ADECR, ATAMS, ATMF, ATTAC 72, AVERROES, Collectif ''Pour une Terre plus humaine'', CARAF, Délégués départementaux de l'éducation nationale (DDEN), EELV, ENSEMBLE 72, FAL, FCPE 72, FIDL, FSU, Homogène, LDH72, MJS, MODEM72, MRAP, NPA, Nouvelle Donne, PC, Parti de gauche (PG), PG JEUNES, SOS RACISME, TERANGA(Sénégal), UDI, UNEF, ZODO 72/Burkina Faso et des participants et participantes à titre individuel.


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États généraux du collectif sarthois

 

 

''Réagir pour la démocratie''

 

 

 

Dans le contexte actuel en France et en Europe :

 

 

quel(s) avenir(s) pour la démocratie ?

 

 

avec

 

 

Michel WIEVIORKA (sociologue)

 

auteur de ''Le séisme : Marine Le Pen Présidente''

 

Marie-Christine VERGIAT (députée européenne)

 

 


qui réagiront notamment à la présentation des ateliers de réflexion du collectif :

 

 

- déconstruisons nos peurs ;

 

- les fondamentaux de la démocratie ;

 

- nationalisme, exclusion et internationalisme.

 

 

 

Samedi 11 juin 2016

 


14H15

 

Université du Maine - Le Mans

 

Amphithéâtre Mersenne


 

Entrée libre     Contact : ldh.lemans@orange.fr
 
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10 mai 2016 2 10 /05 /mai /2016 16:12

     Patrick Silberstein a publié, sur le site de l'Association Autogestion, un très intéressant article que je vous livre avec le commentaire que j'ai rédigé en complément de cette critique. Je précise que j'ai été membre de cette organisation pendant 22 ans et que je ne renie pas cet engagement qui inspire encore mon action "politique". 

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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 19:18

     Après concertation et beaucoup d'empoignades, la préfète a rendu officiel, le 30 mars, le nouveau schéma de coopération intercommunale de la Sarthe. C'est ici : http://www.sarthe.gouv.fr/IMG/pdf/AP_SDCI_DU_30_MARS_2016.pdf

 

     Remarque : on ne voit pas de poisson dans le texte !

 

     La carte se trouve ci-dessous (à vous de comparer avec mon article du 28 octobre 2015: http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2015/10/notre-et-la-sarthe.html )

NOTRe et La Sarthe (suite)
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23 mars 2016 3 23 /03 /mars /2016 13:53

     Mon ami Bernard Ravenel, dont j'ai déjà évoqué une des publications dans un article de ce blog, vient de faire paraître un livre très intéressant qui doit sortir le 4 avril. Il s'agit de l'histoire du P.S.U. auquel il a appartenu du début à la fin. 

 Le PSU, histoire d’un parti visionnaire (1960-1989)  

     Réduction du temps de travail, décentralisation et démocratie locale, émancipation des femmes, alternatives au nucléaire militaire et civil, solidarité le Sud et l’Europe de l’Est, égalité des droits pour les immigrés, importance du lien structurel entre crises de l’environnement et du capitalisme etc. : sur tous ces thèmes, on découvrira à quel point, sur trente ans (1960-1989), le PSU a joué un rôle précurseur et visionnaire.
     Une source d’inspiration intacte et vivace pour construire l’avenir.

 

 

Le livre

Fondé en 1960 pour lutter contre la guerre d’Algérie, le Parti socialiste unifié (PSU) s’est rapidement donné les moyens politiques d’une stratégie authentiquement socialiste que ni le Parti communiste ni la SFIO ne proposaient. C’est l’histoire méconnue de cette organisation visionnaire que Bernard Ravenel – qui en fut membre jusqu’à sa dissolution en 1989 – retrace dans ce livre, avec passion et rigueur. Il y montre comment un parti, par l’action et la réflexion, a pu interpeller la société à contre-courant, sur nombre d’enjeux cruciaux toujours actuels.

Seul parti à soutenir pleinement le mouvement de Mai 68 et ses aspirations antiautoritaires, le PSU a tenté d’en tirer les leçons pour construire un projet de société mariant socialisme et liberté. À partir des mobilisations sociales et de débats souvent intenses, il a avancé des propositions que la gauche historique a longtemps refusé de prendre en compte. Réduction massive du temps de travail, décentralisation et démocratie locale, émancipation des femmes, alternatives au nucléaire militaire et civil, solidarité avec les peuples du Sud et d’Europe de l’Est, égalité des droits pour les immigrés, préservation de l’environnement : sur tous ces thèmes, on découvrira avec surprise à quel point le PSU a joué un rôle précurseur de « lanceur d’alerte ».

Loin d’être un accident de l’histoire, le PSU, du fait aussi de sa composition plurielle où se côtoyaient intellectuels, cadres, ouvriers, paysans et étudiants, chrétiens et athées, réformistes et révolutionnaires, a pu anticiper des problèmes qui restent irrésolus. Une lecture salutaire pour tous ceux qui entendent aujourd’hui participer à la construction de l’avenir.
L'auteur 
Bernard Ravenel, agrégé d’histoire, a été membre du PSU dès sa fondation en 1960. Chargé des relations internationales du PSU de 1974 à 1984, il est l’auteur de plusieurs livres consacrés aux problèmes méditerranéens, dont Méditerranée : le Nord contre le Sud ? (L’Harmattan, 1990) et Méditerranée : l’impossible mur (L’Harmattan, 1995)
 

Éditeur : La Découverte.

Collection : Hors collection Sciences Humaines 
Parution : mars 2016

 

  Prix : 24,50 €
ISBN : 9782707188892

Nb de pages : 384
Fondé en 1960 pour lutter contre la guerre d’Algérie, le Parti socialiste unifié (PSU) s’est rapidement donné les moyens politiques d’une stratégie authentiquement socialiste que ni le Parti communiste ni la SFIO ne proposaient. C’est l’histoire méconnue de cette organisation visionnaire que Bernard Ravenel – qui en fut membre jusqu’à sa dissolution en 1989 – retrace dans ce livre, avec passion et rigueur. Il y montre comment un parti, par l’action et la réflexion, a pu interpeller la société à contre-courant, sur nombre d’enjeux cruciaux toujours actuels.
Seul parti à soutenir pleinement le mouvement de Mai 68 et ses aspirations antiautoritaires, le PSU a tenté d’en tirer les leçons pour construire un projet de société mariant socialisme et liberté. À partir des mobilisations sociales et de débats souvent intenses, il a avancé des propositions que la gauche historique a longtemps refusé de prendre en compte. Réduction massive du temps de travail, décentralisation et démocratie locale, émancipation des femmes, alternatives au nucléaire militaire et civil, solidarité avec les peuples du Sud et d’Europe de l’Est, égalité des droits pour les immigrés, préservation de l’environnement : sur tous ces thèmes, on découvrira avec surprise à quel point le PSU a joué un rôle précurseur de « lanceur d’alerte ».
Loin d’être un accident de l’histoire, le PSU, du fait aussi de sa composition plurielle où se côtoyaient intellectuels, cadres, ouvriers, paysans et étudiants, chrétiens et athées, réformistes et révolutionnaires, a pu anticiper des problèmes qui restent irrésolus. Une lecture salutaire pour tous ceux qui entendent aujourd’hui participer à la construction de l’avenir.
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14 mars 2016 1 14 /03 /mars /2016 19:54

 

Le Réseau

 

pour l'autogestion, les alternatives,

 

l'altermondialisme,l'écologie et le féminisme

 

vous invite à participer à 

 

une réunion publique

 

sur le thème

 

"L’élection présidentielle

 

est-elle compatible avec la démocratie ?" 



Rendez-vous samedi 2 avril à 14h à l’AGECA, 


177 rue De Charonne -75011 Paris (métro Alexandre Dumas) 



Intervenant-e-s :

Marie-Christine Vergiat (députée européenne Front de Gauche), 


Barbara Romagnan (députée PS du Doubs (1))


Pierre Zarka (animateur de l'observatoire des mouvements de la société et de L'association des Communistes Unitaires)
Ancre
(1) une des six député-e-s ayant voté contre la première prolongation de l'état d'urgence 

Expose des motifs : 

Les divers appels à des primaires de la gauche parus récemment témoignent d'une situation nouvelle : de plus en plus d'intellectuel.le.s, d'acteurs et actrices du mouvement social ou de simples citoyen.ne.s ne se retrouvent plus dans les formes traditionnelles de la politique en général et de l'élection présidentielle en particulier. 

Le modèle gaullien d'un homme ou d'une femme providentiel.le s'adressant directement à un peuple infantilisé, sans médiation des organisations citoyennes sans débats collectifs sur les éléments essentiels du projet n'est plus adapté aux exigences actuelles de la démocratie. 

Le risque est alors d'accroître encore la distance qui sépare la classe politique et la grande majorité des citoyen.ne.s, accentuant la désaffection populaire et donnant des gages supplémentaires au Front National.

Or, les institutions de la 5° République qui établissent une véritable monarchie présidentielle constituent un puissant verrou bloquant toute possibilité de dépasser la crise de la démocratie qui atteint aujourd'hui des sommets inquiétants. 

On peut ainsi se demander si, dans une perspective d'émancipation, il est politiquement tenable d'être présent à cette échéance sans y défendre une perspective alternative : celle d'une autre République s'appuyant sur un régime parlementaire et participatif, remettant en cause la professionnalisation massive de la politique en valorisant une démarche misant sur une inversion de l'organisation des pouvoirs, de bas en haut, du quartier et de la localité à l'échelle nationale. 

On doit aussi s'interroger sur la possibilité d'imaginer une campagne non pas purement réduite à des opérations de communication visant à souligner les mérites d'un.e grand.e architecte mais organisant une véritable appropriation collective des débats et des choix, susceptible de mettre en mouvement des dizaines de milliers de participant.e.s, quelque chose comme un véritable mouvement populaire pour changer la vie.



 

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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 15:43
Manifestons contre l'état d'urgence et la déchéance de nationalité
 

 

Refusons : 

 

- la déchéance de nationalité

- la constitutionnalisation et la prolongation

de l’état d’urgence

 

     Samedi 30 janvier sera une journée de mobilisation importante contre le projet de prolongation et de constitutionnalisation de l’état d’urgence et de déchéance de la nationalité.

     A l’appel des collectifs « Nous ne céderons pas » et « Stop état d’urgence », nombreux seront celles et ceux qui manifesteront leur hostilité à des mesures qui les heurtent et mettent à mal nos libertés au nom d’une hypothétique sécurité. 

     Ensemble, ils diront : « déchéance de nationalité, état d’urgence, pour nous, c’est non ! »

 

 

Samedi 30 janvier

 
à 15h
 
Place de la République
 
 
au Mans
 
 
Signez la pétition : http://www.nousnecederonspas.org/
 
 

 
Signez la pétition sur nousnecederonspas.orgStop Etat d'urgence
 

Refusons la déchéance de nationalité

et la constitutionnalisation de l’état d’urgence



 
samedi 30 janvier à 15h place de la République au Mans

 

Signez la pétition sur nousnecederonspas.org

Stop Etat d'urgence
 

Refusons la déchéance de nationalité

et la constitutionnalisation de l’état d’urgence



 
samedi 30 janvier à 15h place de la République au Mans

 

Signez la pétition sur nousnecederonspas.org

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21 janvier 2016 4 21 /01 /janvier /2016 08:07

     Voulant savoir quels arguments Madame Tolmont, la députée de la 4ème circonscription de la Sarthe (celle dans laquelle je réside), donnait en faveur de la réforme constitutionnelle, je suis allé sur son blog et sa page facebook. Cette dernière ne fait que recopier ce que d'autres écrivent (surtout Cambadélis). 

     Je suis quand même tombé sur un entretien radiophonique avec France Bleue Maine. Rien sur le fond. On n'est pas plus avancé ! 

     Mais le journaliste qui l'interroge signale que la dite députée a cosigné une tribune dans le Journal du Dimanche avec 13 autres parlementaires socialistes qui curieusement n'est pas signalée sur le blog de Sylvie Tolmont. Je suis donc allé sur le site. On trouve ce texte nommé "Osons la nation au delà des clivages"

 

Analyse de texte :

 

"La réforme constitutionnelle annoncée par le Président de la République lors de son discours devant le Congrès le 16 novembre dernier, et présentée devant le Conseil des ministres le 23 décembre suscite débats, polémiques, voire invectives, notamment concernant la question de la déchéance de nationalité. La constitutionnalisation de l’état d’urgence est occultée, négligée, pourtant ces deux questions font partie d’un tout.

Madame Tolmont (et ses amis) ne doit pas lire mon blog car elle y aurait lu le texte d'Henri Leclerc (http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2015/12/crimes-et-libertes.html) , la pétition signée par la Ligue des Droits de l'Homme et un grand nombre d'associations (http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2015/12/appel-unitaire-sortir-de-l-etat-d-urgence.html ainsi que ma référence aux analyses de Giorgio Agamben (http://gerard.fretelliere.over-blog.)com/2015/12/vers-un-etat-de-securite.html). Et d'autres articles encore.

On se demande même si elle était présente lorsque son collègue député Noël Mamère s'est opposé à l'état d'urgence : en tout cas, j'ai également publié son intervention (http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2015/11/intervention-de-noel-mamere-a-l-assemblee-le-19-novembre.html

 

Le spectacle de la classe politique aujourd’hui nous appelle à réagir, il est peu réjouissant tant il est enfermé dans des postures surjouées ou surannées.

Passons sur ces basses polémiques et ce mépris du débat. Consternant !

 

 

Le Président de la République et le Premier Ministre ont pris leurs responsabilités. Par leur courage et leur cohérence, ils protègent la République. Gouverner un pays, protéger les valeurs d’une nation, c’est savoir dépasser les clivages quand l’intérêt général l’ordonne.

Le pouvoir exécutif a joué son rôle. C'est la moindre des choses. ce qui ne doit pas empêcher de critiquer les choix actuels et futurs.

 

L’extrême droite voudrait nous faire croire à sa victoire idéologique, et capitaliser pour plus tard.

Les faits sont têtus. Le projet de priver de sa nationalité les terroristes binationaux est bien un projet du F.N. Reprendre cette proposition est une faute. Le nier en est une autre. Je n'aurai pas la cruauté de rappeler les propos antérieurs des socialistes contre cette proposition. 

 

 

Mais l’idée selon laquelle priver un terroriste de la nationalité française serait une idée d’extrême droite est une profonde méconnaissance de la conception française de la Nation! Elle repose sur l’adhésion à des valeurs, celles de la République. L’extrême droite ne défend que le droit du sang.

On demeure sans voix devant une telle ignorance de la loi et de la constitution. Primo : on confond volontairement nationalité et Nation. Et on ne sait pas comment on devient Français. NON : pour être Français, il ne faut pas adhérer à des valeurs républicaines ; sinon, un monarchiste serait exclu de fait et, donc, de droit. Pour être Français, ce qui compte c'est le lien avec ce pays : soit un de vos parents est Français ; soit vous êtes né en France de parents nés en France ; soit, né en France de parents étrangers, vous y avez résidé suffisamment longtemps avant votre majorité ; soit vous êtes suffisamment assimilé pour être naturalisé. JAMAIS on ne demande d'adhérer à des valeurs. Le serment envers le régime c'était pour les membres du clergé après 1789 ou pour les fonctionnaires sous Pétain. Dans les faits, l'immense majorité de ceux qui ont la nationalité française l'ont obtenue parce que leurs parents sont Français. On peut même être Français sans jamais mettre les pieds en France pendant toute sa vie !

 

La droite, quant à elle, est absente sur le fond. Ses dirigeants sont curieusement muets. Ils sont entrés dans le débat obnubilés, tergiversant sur la constitutionnalisation de l’état d’urgence, avec des revirements, pour finalement l’accepter en créant une forme de chantage sur la déchéance. Elle croyait enfermer l’exécutif et le contraindre à un renoncement. Aujourd’hui, force est de constater qu’elle s’est trompée, et, pour ne pas perdre la face, déplace le débat sur la Garde des Sceaux, oubliant les enjeux.

On ne peut pas reprocher à l'opposition de s'opposer. Il est vrai que la politique de Hollande vise à occuper le plus de terrain possible à droite et que ça peut déconcerter ceux qui sont dans ce camp. Et on ne peut pas reprocher à la droite de constater qu'il y a des dissensions au sein du gouvernement et d'essayer d'en jouer. 

 

Une partie de la gauche oublie que nous partageons les mêmes analyses sur le droit du sol, sur la naturalisation ; que nous partageons la même conception inclusive de la nation française ; que nous nous retrouvons autour des mêmes valeurs, l’ouverture, la tolérance, la fraternité.

On n'oublie pas mais on se demande si ce ne sont pas que des mots ! En tout cas, les actes contredisent le discours. 

 

Le temps est venu de sortir du silence afin de soutenir le Président et défendre les principes de la patrie des droits de l’Homme. L’heure n’est pas à la politique politicienne, aux calculs, elle est au rassemblement. Il faut être digne et courageux.

Comme si ceux qui défendent la liberté ne sont pas "dignes et courageux".

 

La déchéance de nationalité, c’est un symbole fort, la République s’est aussi construite avec des symboles. C’est un message à ceux qui veulent prendre leurs armes contre leur propre pays, détruire nos valeurs, détruire la liberté, détruire les Droits de l’Homme. Il faut défendre cette possibilité, l’inscrire dans notre Constitution sans se laisser murer dans des émotions et des propos à géométrie variable basés sur des postures idéologiques, contraires à l’intérêt des Enfants de la République.

Le symbole c'est que l'on va dire à plus de 3 millions de Français qu'ils ne sont pas vraiment Français. Bravo ! L'autre symbole, c'est que l'on ne va pas se contenter d'une simple loi mais que l'on va graver dans le marbre cette discrimination. Changer la Constitution ne doit pas être une question de circonstance surtout si cette modification va à l'encontre des principes républicains dont se gargarisent les auteurs du texte. Et, en plus, est-ce que ça sert vraiment à lutter contre le terrorisme ? Bien sûr que non ! Quant au couplet contre ceux qui s'opposent au texte, c'est lamentable : on nous explique que les opposants ne savent pas réfléchir ou qu'ils sont sectaires ou qu'ils ne pensent pas à l'avenir de nos enfants (3 insultes en une phrase)

 

Nous faisons face aujourd’hui à un changement de paradigme, il faut être à la hauteur de cet enjeu et protéger nos acquis, nos valeurs.

Cette déchéance de nationalité existe dans la loi depuis longtemps, elle fut plusieurs fois mises en pratique, toujours sous le contrôle attentif du Conseil d’Etat.

Aujourd’hui, la déchéance de nationalité ne concerne que les binationaux nés à l’étranger, c’est ici qu’est la vraie rupture du principe d’égalité, elle doit pouvoir s’appliquer à tous les binationaux, y compris ceux nés en France. Nous voulons y remédier sans aller plus loin – car il est impossible de déchoir de sa nationalité un Français qui n’en a pas d’autre : des principes internationaux que la France a reconnus interdisent de rendre une personne apatride.

Si on laisse de côté le "paradigme" très tendance et le baratin sur les "valeurs", on a, enfin, une tentative d'explication. Mais je ne suis pas plus convaincu. car il y a une différence entre ceux qui ont été naturalisés (et qui ont donc dû montrer leur attachement - à tous les sens du mot - à la France) et ceux qui sont nés Français(e) parce que l'un de leurs parents l'était.  Ou, alors, il faut supprimer la double nationalité pour TOUS !

 

Être français, c’est une chance et un honneur. Il les faut protéger et ne pas les dévaloriser. Les personnes concernées par la possibilité d’une déchéance de la nationalité française sont les auteurs de crimes terroristes, ils s’excluent eux mêmes, par leurs actes, de la République. Il ne faut pas inverser la question, la volonté de l’exécutif est de protéger le pays, ses valeurs, mais aussi, symboliquement, valoriser le fait d’être binational. Comment peut-on instrumentaliser les grands principes de la République pour protéger ceux qui veulent la détruire ?

Si on comprend bien, TOUS ceux qui ont commis un acte terroriste s'excluent de la République. Y compris Action Directe, le FLB, le FLNC, etc.. "Valoriser le fait d'être binational" disent-ils ! Bigre : la démonstration est audacieuse !

 

Aujourd’hui, nous défendons une position : celle du Président de la République et du Premier ministre. Un débat va avoir lieu, notamment parlementaire : il est légitime.

Mais le temps n’est pas aux tergiversations politiques. Il est à l’union autour des valeurs qui fondent notre pacte social et républicain.

Pour construire l’avenir de notre République, celle des Droits de l’Homme, dépassons les clivages."

Signataires : Hugues Fourage, Gérard Bapt, Frédéric Barbier, Daniel Boisserie, Alain Calmette, Christophe Castaner, Luc Carvounas, Carlos Da Silva, Françoise Dumas, Alain Fauré, David Habib. 

On remarque que la liste ne comporte que 14 noms, dont un sénateur, sur des centaines de parlementaires socialistes. C'est dire combien ils sont minoritaires. Ce qui est réjouissant !

 

 

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8 janvier 2016 5 08 /01 /janvier /2016 18:04
Le déménagement du territoire

     Après la seconde guerre mondiale, la France mit en place une politique dite d'aménagement du territoire appliquée par la D.A.T.A.R. (Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale) créée en 1963.  

 

     Le but était de réduire les déséquilibres existant au sein du territoire français.

 

     Ceux-ci étaient principalement de deux ordres :

 

         - D'une part, entre Paris et le reste du pays (d'où le titre accrocheur d'un ouvrage célèbre de Jean-François Gravier : "Paris et le désert français" publié en 1947). 

          - D'autre part entre la France du Nord, de l'Est et du Sud-Est, fortement industrialisée et la France de l'Ouest et du Sud-Ouest demeurée rurale hormis les grands centres urbains (la démarcation se situant le long d'une ligne allant du Havre à Marseille en passant, bien sûr, par Paris). 

 

     Les mesures phares furent

 

          - La décentralistion ou déconcentration industrielle au bénéfice de la France de l'Ouest et du Sud Ouest

          - La tentative de constituer des "métropoles d'équilibre" (moins d'une dizaine) pour contrebalancer le poids de Paris. 

 

     Incontestablement, la partie demeurée rurale se développa au point que, par exemple, les Pays de la Loire sont devenus une des principales régions industrielles de France. Par contre, le déséquilibre entre Paris et les autres grandes agglomérations françaises ne s'est pas vraiment estompé. Et, surtout, beaucoup d'activités nées de la première ou de la seconde "révolution industrielle" se trouvant dépassées, c'est la partie autrefois la plus dynamique qui a connu le plus de fermetures d'usines et de vagues de licenciement, inversant en quelque sorte la carte. Ce qui a amené à décentraliser aussi vers le Nord et l'Est (par exemple dans l'automobile avant que cele-ci ne soit à son tour rattrapée par les suppressions d'emploi). Quoiqu'il en soit, il s'agissait d'une politique volontariste pour aboutir çà ce que l'on appelle aujourd'hui "l'égalité des territoires". L'échec partiel de cette politique se lit - en partie - dans la carte de l'implantation du Front National (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-tentative-d-analyse-du-vote-front-national-124092935.html )

 

     Parallèlement se mit en place un maillage serré de services publics pour qu'ils soient plus facilement accessibles . Depuis longtemps, il avait été décidé qu'aucune sous-préfecture ne serait dépourvue de gare ferroviaire ; ce qui fut réalisé à quelques exceptions près. Dans les années 60 et au delà, on construisit des lycées et des hôpitaux dans toutes les villes ayant une certaine importance ainsi que des collèges dans la quasi totalité des chef-lieux de canton. On pourrait donner d'autres exemples : recettes-perceptions, agences de Pôle Emploi, CAF... L'exemple de Sablé est caractéristique de cette politique. 

 

     Enfin, à partir de 1981, se mit en place une politique de décentralisation politique visant à renforcer les pouvoirs locaux au détriment des fonctionnaires nommés par l'État (préfets de département ou de région)

 

     C'est cet ensemble de mesures qui est remis en cause depuis le début du XXIème siècle (ou avant) 

 

     Quelques exemples (sans prétendre être exhaustif (j'ai déjà écrit plusieurs articles sur ce sujet) 

 

          - Fermeture de nombreux services publics dans les régions rurales ou certains quartiers des agglomérations. Parfois par regroupement (ex : le Pôle Santé Sarthe et Loire), souvent par disparition pure et simple : fermetures de lignes ferroviaires et de gares ; fermetures de tribunaux, d'hôpitaux, de collèges, de centres des impôts, de bureaux de poste..... sans oublier les fermetures d'écoles dans le centre de certaines villes comme Sablé, La Flèche, Mamers. 

 

          - Regroupements forcés de collectivités locales. Dans ce domaine, Hollande a fait très fort ; fusion de régions et de communautés de communes. Ceci sans concertation sinon pour la forme.

 

          - Et pour parachever le tout : baisse des dotations aux collectivités locales entraînant un étranglement des finances locales. 

 

     C'est pourquoi les bras m'en tombent quand je lis la prose d'une députée socialiste sarthoise tressant des couronnes à la politique du gouvernement dans ce domaine. 

 

 

 

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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