Manifestation du 1er Mai à Sablé

     Il est très rare qu'il y ait une manifestation le jour de la "Fête du Travail" à Sablé. La dernière fois, c'était en 2002, après l'élimination de Jospin à l'issue du premier tour des Présidentielles. Ce jour là, plusieurs centaines de manifestants avaient défilé contre le Front National (y compris des élus de la Municipalité à direction UMP). 

     Cette fois-ci, le sujet et les participants étaient tout différents. Il s'agissait de protester contre la nouvelle tarification du ramassage et du traitement des ordures ménagères. Les manifestants (plus de 200) étaient surtout des gens modestes et provenaient dans leur immense majorité des communes de la Communauté de Communes en dehors de Sablé dans la mesure où la hausse est surtout sensible (pouvant dépasser les 10 euros mensuels d'augmentation) en dehors de la ville centre (lire mes précédents articles), Presque toutes les communes étaient représentées même si la participation était particulièrement importante dans les communes où un embryon de collectif s'est mis en place. 

     Partis vers 10h du carrefour Saint Laurent, nous avons rejoint la Mairie en défilant sur la rocade jusqu'à la Poste avant de rentrer dans le centre ville. Il fallait de la détermination pour aller jusqu'au bout car une très violente averse nous a arrosés à partir de la rue Haute Folie (tout un symbole). Les panneaux confectionnées par les contestataires ont souffert du déluge mais un bon plastique a fait l'affaire (pour une fois que les plastiques sont utiles)

     Une constante dans les motifs de mécontentament : "Vous nous avez demandé de trier. On l'a fait et bien fait si on en juge par l'évolution des volumes entre fin 2011 et fin 2012. Et, pourtant, alors que les service se réduit, on paie plus (sauf exception). On se moque de nous"

     Devant la Mairie, Bernard Ninaud, de Bouessay, a pris la parole brièvement pour appeler à continuer l'action pour une redevance plus juste et équitable. Il a signalé qu'environ 1 000 signatures avaient été déjà recueillies pour la pétition. Il a invité à contester la facture auprès des services concernés. Enfin, il a annoncé qu'une association allait prochainement voir le jour avec des représentants de chaque commune.

     Beaucoup de gens s'étonnaient de voir peu de Saboliens dans le défilé. Il faut préciser  : 

          - Dans la commune de Sablé, les habitants payaient nettement plus que ceux des autres communes dans l'ancien système. A surface égale, le sur coût était d'au moins 50%.  En effet, la valeur locative est plus élevée à Sablé qu'en dehors et, en plus, le taux de la taxe sur les ordures (TEOM) était de 10,5% en 2012 contre 7,57% dans les 15 autres communes. Donc, pour les Saboliens, la hausse avait eu lieu avant et avait été progressive ce qui a annihilé la contestation bien que je sois monté au créneau dès la fin des années 90 quand je siégeais à la CdC (qui s'appelait alors District et était alors présidé par Alain Bourgeteau). De ce fait, un pourcentage non négligeable de Saboliens acquittera une somme peu différente (plus ou moins 10 à 20€) sans compter les ménages sans enfants habitant encore dans une grande maison qui paient beaucoup moins qu'avant. 

          - D'autre part,  il y a un fort pourcentage de locataires résidant dans des immeubles de Sarthe Habitat ou du secteur privé. Pour le moment, ils ne savent pas combien ils vont payer. D'ailleurs, la tarification dans les collectifs ne semble pas simple et les locataires des appartements ont tout intérêt à surveiller l'évolution de leurs charges et de leur redevance.

          - Par contre, j'ai été surpris de ne pas rencontrer de familles nombreuses - y compris de Sablé - car, sauf rarissimes exceptions, elles paient nettement plus qu'avant.

     Beaucoup s'interrogeaient sur la cause de l'augmentation brutale des factures.

          - En effet, s'il y a peu de personnes qui paient moins (et, parfois, beaucoup moins, la baisse pouvant, dans des cas extrêmes, dépasser les 200€) et beaucoup qui paient plus, la recette estimée devrait augmenter ce qui ne semble pas être le cas. Certes, certaines catégories de professionnels ne sont plus assujetties à cette taxe mais quand même !

          - Qu'en est-il des marchés passés avec Plastic Omnium (fournisseur des bacs), Séché (propriétaire de la décharge de Changé près de Laval) et Brangeon (tri sélectif à Tiercé, entre Sablé et Angers). Il serait nécessaire que les conditions des contrats soient rendus publics. Je signale, à ce sujet, que les deux sites de traitement se visitent.

     La balle est dans le camp des élus. 

          - Tous les élus, sans exception.  Puisqu'il y a eu unanimité constante au Conseil de la CdC sur le sujet. Il faut interroger les maires de toutes les communes et exiger un débat public dans toutes les communes. Il serait également souhaitable que les élus de l'opposition sabolienne - particulièrement discrets sur le sujet - justifient leurs votes (en particulier, l'acceptation des tarifs lors de la séance du 15/02/2013)

          - Marc Joulaud ayant laissé entendre que des évolutuions étaient possibles, les revendications minima pourraient être les suivantes : 

               * Possibilité de changer de bac sans acquitter la somme dissuasive de 53€

               * Tarification réellement progressive (quand on passe de 180 à 240 litres soit + 60 litres, l'augmentation est plus élevée que lorsque l'on passe de 45 à 120 litres soit + 75 litres)

               * Réduction de la part fixe et augmentation de la part incitative

               * Abandon du minimum obligatoire de 16 levées pour que la taxe soit vraiment incitative

               * Publication des contrats avec les industriels. 

               * Campagne auprès des grandes surfaces pour qu'elles réduisent leurs emballages non recyclables...

     En tout état de cause, comme dirait l'autre : "le changement c'est maintenant" (pas dans un an)