Article très intéressant de Roger Martelli. En particulier sur l'analyse du vote Mélenchon et les perspectives pour les législatives.
Une remarque permet d'expliquer l'échec de Mélenchon aux portes du second tour : entre 1/4 et 1/3 des électeurs Mélenchon de 2012 n'a pas voté pour lui en 2017 (ce qui ferait de 2,8 à 3,5 points de pourcentage). Il serait intéressant de se demander - ce que ne fait pas l'auteur - pourquoi ? A mon avis, il y a deux raisons possibles :
- un "vote utile" pour Macron mais ce n'est pas l'essentiel ;
- une critique du "sectarisme" des "Insoumis" qui a pu se traduire par un vote Hamon ou un vote blanc ou nul.
D'où un appel à "préserver un esprit de convergence" pour les législatives. .J'écrirais plutôt : à "créer". Mais les "Insoumis" en sont-ils capables ? Je n'en suis absolument pas sûr.
En ce qui concerne le vote pour le Front National, il y encore, en grande partie une erreur d'analyse. Certes, les politiques "antipopulaires" de la droite et de la gauche (refrain classique) et l'instrumentalisation du FN par Mitterrand et consorts (ce que ne dit pas Martelli) ont joué un rôle mais l'analyse des évolutions électorales montre que le vote FN est un vote de droite radicalisé. Qu'il provienne en proportion importante des milieux populaires ne doit pas amener à penser que les électeurs FN viennent surtout de la gauche ou du PCF. La réalité est que le pourcentage d'électeurs FN venant de la gauche n'excède pas 20%. Par contre, le total droite "classique" (j'exclus donc les centristes type Bayrou ou Macron) + FN = les scores de de Gaulle et Pompidou aux premiers tours de 1965 et 1969. Chaque progrès du FN affaiblit la droite et, pour la première fois, l'a éliminée. A ce sujet, il faut quand même rappeler qu'en 2002 Chirac avait obtenu un résultat fort médiocre au premier tour du fait de la division de la droite et qu'il n'a du sa qualification qu'à une division encore plus grande à gauche, à la mauvaise campagne de Jospin et à la présence d'un autre candidat d'extrême-droite qui a concurrencé Le Pen.
Ce qui suit ne doit pas nous dispenser de mener une campagne idéologique en direction des milieux populaires votant FN. Le ressort de leur vote est le ressentiment. Ressentiment contre "les politiques" (comme si le FN était extérieur à cela). Ressentiment contre les "assistés", en général, et les "étrangers" en particulier. Il est dommage que Mélenchon n'ait pas mené une bataille frontale contre le racisme latent instillé dans ces milieux. Hamon l'a esquissée mais sans en retirer aucun avantage car ce n'était qu'un feu de paille. Quand le responsable d'un syndicat de LDC de Sablé affiche sur sa page facebook (où il se présente comme délégué syndical et indique le nom de son syndicat) les voeux de Marine Le Pen, il y a de quoi s'inquiéter (mais, apparemment, sa page facebook a disparu depuis !)
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