Le 22 avril 2002, Jean-Marie Le Pen arrivait à la seconde place lors du premier tour de l'élection présidentielle, derrière le sortant Jacques Chirac. Lionel Jospin ratait de peu la qualification et abandonnait aussitôt la vie politique. Il n'y avait donc pas de candidat de gauche au second tour. Aussitôt, dans tout le pays, se levait la mobilisation contre le candidat du Front national. A Sablé, un rassemblement important se déroulait place de la Résistance. Les manifestations du 1er mai regroupaient des foules considérables. L'appel à voter pour Chirac afin de contrer Le Pen était entendu et le candidat du Front National obtenait moins de 20% au second tour.
Le 23 avril 2017, à nouveau, le Front National est au second tour en la personne de Marine Le Pen. La gauche est, cette fois-ci encore, éliminée. Et pourtant, malgré la progression du Front National en voix et en pourcentage, malgré le ralliement de Dupont-Aignan, il n'y a pas eu de riposte unitaire d'ampleur le 1er mai. A gauche, certains refusent de lancer un appel clair à voter pour Emmanuel Macron qui reste seul en lice face à Marine Le Pen.
Je ne comprends pas ce comportement attentiste alors que Marine Le Pen pourrait dépasser les 40 % au second tour. Il faut être clair : dire "battre le Front National" ne suffit pas. J'ai des désaccords importants avec Emmanuel Macron qui n'est pas un candidat de gauche. J'ai voté Mélenchon au premier tour. Face au danger immense du Front National, il ne faut pas tergiverser : je voterai Emmanuel Macron au second tour et je vous invite à faire de même.