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3 mai 2016 2 03 /05 /mai /2016 08:56
Premier mai 2016 : un appel bienvenu

Une centaine de responsables associatifs, syndicaux et politiques ainsi qu’un certain nombre d’artistes viennent de lancer un appel intitulé « Ensemble, favoriser l’irruption citoyenne pour construire l’alternative ».

Cet appel, rendu public le 1er Mai 2016, se situe dans une conjoncture particulière. D’une part, un fort mouvement de contestation d’une loi de régression sociale, la loi travail, est en cours depuis plusieurs semaines. Cette mobilisation sociale, qui avait été précédé par la mise en échec de la constitutionnalisation de la déchéance de nationalité, s’accompagne d’une irruption citoyenne inédite en France avec le mouvement Nuit debout. Quelle que puisse être leur avenir, ces mouvements ont déjà changé le climat idéologique dans le pays. Alors qu’il n’y a pas si longtemps, le thème de l’identité, porté par le FN et une grande partie de la droite, dominait le débat public, c’est maintenant la question de l’alternative aux politiques néolibérales et sécuritaires qui est aujourd’hui posée. Manuels Valls l’a d’ailleurs bien compris, lui qui reprend les thèmes de la droite lorsqu’il déclare le 4 avril : « Il y a l’économie et le chômage, mais l’essentiel, c’est la bataille culturelle et identitaire ».

Mais d’autre part, comme le note l’appel « Il y a débat à gauche sur la stratégie à l’orée des présidentielles, certains pensent que la réponse est dans une primaire, d’autres font d’autres choix : candidature déclarée, recherches de modalités nouvelles ... ». Cette division empêche qu’apparaisse un socle commun de propositions de rupture avec la politique gouvernementale et porteuse d’une perspective de transformation sociale et écologique. Cette division est un frein puissant pour qu’une alternative aux politiques menées depuis des décennies puisse gagner en crédibilité et en audience. Il faut donc œuvrer pour un rassemblement unitaire le plus large possible de toutes celles et de tous ceux qui, à gauche, contestent les politiques néolibérales et leur avatar social-libéral. Cela passe, comme l’affirme le texte de l’appel, par « une démarche qui permette de débattre largement et sans exclusive et de sortir du fonctionnement politique habituel afin de mettre dans le paysage des propositions d’urgence susceptibles de rassembler et de redonner de l’espoir ».

Le rassemblement donc qui doit viser à regrouper tous ceux qui cherchent une alternative à la politique mise en œuvre par le pouvoir en place depuis 2012. Mais cela ne suffit pas. Ce rassemblement ne sera rien s’il reste confiné à des démarches et des rapprochements au sommet. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un large débat public qui permette une implication citoyenne dans tout le pays. C’est pourquoi les signataires de l’appel veulent « co-organiser des débats en territoire, ouverts à toutes et à tous sans exclusive, pour construire et adopter un corpus de propositions de mesures d’urgences qui contribueraient à améliorer significativement et rapidement les conditions de vie de toutes et tous ». Si un tel processus populaire voit le jour, il s’agirait d’un événement qui reconfigurerait, au moins en partie, le champ politique, obligeant tout le monde, à gauche, à se déterminer par rapport à lui. Les propositions qui en sortiraient « devraient être pleinement intégrées dans les propositions des candidat-e-s aux élections présidentielles et législatives de 2017. Elles constitueraient notre bien commun pour mener une campagne et construire des candidatures d’unité lors de ces échéances électorales. »

Certes, un tel processus ne résout pas tous les problèmes, en particulier celui de la désignation d’un candidat unique de la gauche de transformation sociale et écologique à l’élection présidentielle. Ce qu’il faut espérer, c’est que son ampleur oblige tout le monde à discuter pour que la désignation de ce candidat soit l’objet d’un processus collectif s’appuyant sur une dynamique citoyenne. C’est une bataille politique qui s’engage auquel nous voulons pleinement contribuer.

Pierre Khalfa

LE TEXTE

 

Nous vivons une situation inédite : un capitalisme en crise et pourtant présenté dans le discours dominant comme seul système viable ; une Europe basée sur le libéralisme et éloignée des citoyens ; une crise écologique qui ne trouve pas de solutions à la hauteur ; le développement des tensions internationales et de politiques migratoires mortifères ; une crise globale de la vie politique marquée notamment par la forte montée de l’extrême droite… Cette situation appelle des réponses nouvelles, le refus de tout fatalisme. Nous sommes convaincus de la disponibilité de nombreuses forces et énergies citoyennes pour construire d’autres possibles par la mobilisation populaire.

Nous voulons contribuer à la transformation de notre société, par la remise en cause du productivisme et du consumérisme, par la redistribution des richesses mises au service du progrès social, y compris au plan international et européen, à rebours des politiques menées actuellement et sous les quinquennats précédents, sous l’aiguillon des organisations patronales et plus particulièrement du Medef, des marchés financiers et des institutions européennes.

Nous refusons les logiques de « guerre au terrorisme » et du tout sécuritaire, le recul des droits et libertés publiques, la recherche de boucs émissaires qui stigmatise des pans entiers de la population.

Nous considérons que l’indispensable transformation de notre société passe par la mobilisation la plus large aux plans politique et social, par des modes d’intervention politique novateurs qui favorisent l’intervention citoyenne et la participation de toutes et tous aux décisions qui les concernent. La puissante mobilisation contre le projet de loi Travail et la mise en échec de la constitutionnalisation de la déchéance de nationalité démontrent la profondeur de l’aspiration à une autre politique et les importantes disponibilités pour l’engagement citoyen.

Il y a débat à gauche sur la stratégie à l'orée des présidentielles, certains pensent que la réponse est dans une primaire, d'autres font d'autres choix : candidature déclarée, recherches de modalités nouvelles... Quel que soit le choix de chacun aujourd'hui, il faut de toutes façons un démarche qui permette de débattre largement et sans exclusive et de sortir du fonctionnement politique habituel afin de mettre dans le paysage des propositions d'urgence susceptibles de rassembler et de redonner de l'espoir.

Nous pensons que le rassemblement des forces de progrès, dans les domaines politique, syndical, associatif, culturel et intellectuel est indispensable pour créer les conditions de la mobilisation populaire. Nous affirmons donc notre volonté commune d’œuvrer à ce rassemblement, pour l’inscrire dans la durée et favoriser l’irruption citoyenne dans le débat public.

Dans ce sens, nous voulons co-organiser des débats en territoire, ouvert à toutes et à tous sans exclusive, pour construire et adopter un corpus de propositions de mesures d’urgences qui contribueraient à améliorer significativement et rapidement les conditions de vie de toutes et tous.

Ces mesures d’urgences devraient être pleinement intégrées dans les propositions des candidat-e-s aux élections présidentielles et législatives de 2017.

Elles constitueraient notre bien commun pour mener une campagne et construire des candidatures d’unité lors de ces échéances électorales.

 

PREMIERS SIGNATAIRES :

 

Christophe Aguiton, altermondialiste ; Nils Andersson, ancien éditeur ; Marie-Christine Aragon, conseillère générale - PS-64 ; Gérard Aschieri, syndicaliste ; Isabelle Attard, députée ; Clémentine Autain, porte-parole – Ensemble ! ; Marinette Bache, conseillère de Paris - R&S ; Bertrand Badie, professeur des universités ; Guillaume Balas, député européen - PS ; Francine Bavay, Ecologie sociale ; Julien Bayou, porte-parole – EELV ; Roland Benarous, directeur de recherche scientifique ; Sophie Beroud, politiste ; Antoine Blocier, écrivain ; Jacques Boutault, maire du 2ème arrondissement de Paris - EELV ; Jean-Claude Branchereau, syndicaliste ; Patrick Brody, syndicaliste ; IanBrossat, adjoint à la maire de Paris - PCF/ FdG ; Eric Cabanis, syndicaliste ; Jean-Marc Canon, syndicaliste ; Fanélie Carrey-Conte, députée - PS ; Françoise Castex, ancienne députée européenne ; Jean-Claude Chailley, secrétaire général - Résistance sociale ; Martine Chantecaille, conseillère municipale - La Roche sur Yon - PS ; Guy Chapouillié, professeur des universités, réalisateur ; Tuncay Cilgi, syndicaliste, co-animateur - Collectif Stop 3 CDD ; Sergio Coronado, député - EELV ; AnnickCoupé, syndicaliste ; Alexis Cukier, philosophe ; Cécile Cukierman, sénatrice - PCF/FdG, conseillère régionale Rhône-Alpes/Auvergne ; Olivier Dartigolles, porte-parole - PCF ; Caroline de Haas, féministe ; Christophe Delecourt, syndicaliste ; Karima Delli, députée européenne - EELV ; Héléne Derrien, militante santé ; Lina Desanti, syndicaliste ; Pascal Dessaint, écrivain ; Jean Pierre Dubois, militant droits de l'Homme ;  Michel Duffour, ancien ministre - PCF ; Patrick Farbiaz, Ecologie sociale ; Gérard Filoche, bureau national - PS ; Esther Fouchier, militante féministe ; Jean-Pierre Fourré, porte-parole - R&S, ancien vice-président de l’Assemblée nationale ; Nadine Garcia, syndicaliste ; Bertrand Geay, sociologue et militant associatif ; Karl Ghazi, syndicaliste ; Jean Luc Gibelin, vice-président Midi-Pyrénées/Languedoc Roussillon - PCF/FdG ; Magali Giorgetti, syndicaliste ; Roland Gori, psychanalyste ; Pierre-Henri Gouyon, universitaire ; Sylvie Guinand, syndicaliste ; Jean-Marie Harribey, économiste, conseil scientifique - Attac ;  Michel Jallamion, responsable - Convergence services publics ; Dominique Jobard, syndicaliste ; Marianne Journiac, secrétaire nationale - R&S ; Pierre Khalfa, Fondation Copernic ; Abdessalam Kleiche, co-responsable de la commission transnationale - EELV ; Daniel Labouret, responsable régional - R&S - Aquitaine-Limousin/Poitou-Charentes ; Annie Lahmer, conseillère régionale - EELV ; Didier Lassauzay, syndicaliste ; Ben Lefetey, militant écologiste et altermondialiste ; Didier Le Reste, maire-adjoint 10ème arrondissement de Paris - PCF/FdG ; Thierry Lescant, syndicaliste ; Isabelle Lorand, chirurgienne, exécutif national - PCF ; Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice, bureau national - PS ; Nöel Mamère, député écologiste ; Jean-Claude Mamet, Ensemble ! ; Marc Mangenot, Fondation Copernic ; Bénédicte Manville De Cecco, conseillère régionale Ile de France - EELV ; Philippe Marlière, politiste ; Claude Martin, syndicaliste ; Myriam Martin, porte-parole - Ensemble ! ; Christiane Marty, féministe ; Gus Massiah, altermondialiste ; Pierre Ménard, responsable - Convergence nationale Rail ; Roland Merieux, Ensemble ! ;  Btissam Mnari, animatrice collectif Stop 3 CDD ; Ricardo Montserrat, auteur dramatique, scénariste ; René Monzat, journaliste, Espace Marx ; Gérard Mordillat, auteur, cinéaste ; Marie-Thèrése Mutin, éditrice, ancienne députée européenne ; Dominique Noguères, avocate, militante des droits de l’Homme ; Willy Pelletier, Fondation Copernic ; Jean-François Pellissier, porte-parole – Ensemble ! ; Loïc Pen, urgentiste, comité de défense de l’hôpital ; Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1erarrondissement de Lyon ;  Jean-Claude Petit, compositeur, chef d’orchestre ; Claire Pessin Garric, militante associative de l'éducation populaire ; Serge Regourd, professeur des universités ; Jean-Michel Sala, syndicaliste ; Nicolas Sansu, député-maire de Vierzon - PCF/FdG ; Pierre Santini, comédien ; Baptiste Talbot, syndicaliste ; Eric Thouzeau, conseiller régional Pays de Loire - PS ; HocineTmini, acteur des quartiers, adjoint au maire de Vitry-sur-Seine ; Claude Touchefeu, conseillère municipale Toulouse - PS ;  Stéphanie Treillet, Ensemble ! ;  Maryse Tripier, sociologue de l’immigration ; Guy Tresallet, syndicaliste ; Aurélie Trouvé, économiste, conseil scientifique - ATTAC ; Raymond Vacheron, syndicaliste ; Marie-Christine Vergiat, députée européenne - Front de Gauche ; Marie Pierre Vieu, éditrice, exécutif national - PCF ;  Emmanuel Vire, syndicaliste ; Anne Weber, directrice de recherche émérite – CNRS...

Si vous voulez nous rejoindre, merci d’envoyer un mail à : 1ermaiappeldes100@gmail.com

 

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  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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