Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 novembre 2015 1 30 /11 /novembre /2015 09:11
Partager cet article
Repost0
30 novembre 2015 1 30 /11 /novembre /2015 08:11
Facebook

     Je m'y suis mis ! Comme plus d'un milliard de personnes dans le monde, j'ai une "page facebook". 

 

     Je n'y consacre pas toutes mes soirées mais je considère qu'il s'agit d'un complément utile à ce blog. En effet, la plupart des nouveaux articles que je publie ici sont transférés directement là-bas. Je ne rédige quasiment rien de spécifique pour facebook (une photo de ci de là). Je publie parfois des liens vers d'autres pages. Par ailleurs, j'en profite pour faire des commentaires, de temps en temps, sur les pages facebook des journaux. 

 

     Donc en allant sur Facebook, cherchez Gérard Fretellière tout simplement. 

 

     A bientôt !

Partager cet article
Repost0
27 novembre 2015 5 27 /11 /novembre /2015 18:29
Qui sont les djihadistes ?

     Pour enrichir - considérablement - les hypothèses que j'émettais dans mes articles concernant le djihadisme et le "terrorisme" (le plus récent est : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2015/11/fausses-evidences-concernant-les-djihadistes.html mais on peut se reporter à un article publié pour le 10ème anniversaire de 11 septembre 2001 : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2011/09/petite-histoire-du-terrorisme.html), je vous conseille de lire trois points de vue parus récemment : 

 

     Le premier a été rédigé par Farhad Khosrokhavar et date du 20 novembre http://www.scienceshumaines.com/qui-sont-les-jihadistes-francais_fr_33966.html. L'auteur,sociologue français d'origine iranienne, directeur d’études à l’EHESS, 
est un fin connaisseur des processus de conversion à l’islam radical. 
Il vient de publier Radicalisations (Maison des sciences de l’homme, 2014). Il montre remarquablement bien que les djihadistes se recrutent dans deux groupes très spécifiques : des jeunes délinquants de banlieue et des jeunes des classes moyennes. Le point commun entre eux est qu'ils se sont "convertis" à une certaine forme d'islam, en dehors des cadres traditionnels de cette religion parce que l'islam "radical" leur est apparu comme la seule voie donnant un sens à leur vie. Il reprend les analyses qu'il avait développées lors d'un entretien paru dans "Libération"juste après les attentats de janvier 2015 : http://bondyblog.liberation.fr/201501092049/lattentat-contre-charlie-hebdo-vu-par-farhad-khosrokhavar/#.VlnoQ9IvfDc

 

    Le second a été publié dans "Le Monde" du 25 novembre par Olivier Roy, politologue et spécialiste de l'Islam : http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/11/24/le-djihadisme-une-revolte-generationnelle-et-nihiliste_4815992_3232.html. Son étude du profil des djihadistres - tout aussi remarquable - rejoint totalement le propos du premier. Il va, cependant, plus loin. Sa thèse est résumée en une phrase que l'on trouve à la fin : "Les terroristes ne sont donc pas l'expression d'une radicalisation de la population musulmane mais reflètent une révolte générationnelle qui touche une génération précise de jeunes". 

 

    Le troisième est paru  - le 26 novembre - sous forme d'un entretien de l'anthropologue Alain Bertho avec un journaliste de Bastamag.  http://www.bastamag.net/Il-faut-etre-clair-un-monde-a-pris-fin-il-n-y-aura-pas-de-retour-en-arriere. Il reprend les mêmes analyses et élargit le propos. je vous laisse lire la conclusion qui interpelle tout militant de gauche. "C’est la politique comme mobilisation populaire et construction du commun que nous avons perdue et qu’il nous faut retrouver. Quitte à provoquer un peu, je dirai que l’urgence, aujourd’hui, c’est moins la « déradicalisation » et l’hégémonie des marches militaires sur le débat politique que la montée d’une autre radicalité, une radicalité d’espérance collective qui tarisse à la source le recrutement djihadiste. Il nous faut retrouver le sens du futur et du possible, et résister au piège de la mobilisation guerrière que nous tendent les terroristes".

 

    Ces analyses devraient permettre de lancer un débat approfondi sur plusieurs thèmes. Qu'est ce que le "terrorisme" ? Pourquoi les "terroristes" d'aujourd'hui se revendiquent-ils exclusivment de l'islam ? Quel est le lien entre islamisme et terrorisme ? En tout cas, elles bouleversent quelques "certitudes" qui servent pourtant de base au discours gouvernemental, à nombre d'analyses à gauche et à la politique sécuritaire. 

Partager cet article
Repost0
26 novembre 2015 4 26 /11 /novembre /2015 22:36

     Jean Claude Boulard est maire du Mans, président de le Mans Métropole et sénateur. Il a été, antérieurement, adjoint dans une commune rurale, député et conseiller général. Il est élu depuis 1971 (44 ans !)

     Il a été élève de l'ENA, maître des requêtes au Conseil d'État et directeur de cabinet du ministre de la mer. 

     Par conséquent, il est censé savoir de quoi il parle quand il intervient sur le terrain de la politique nationale et de la démocratie. 

 

     Jean-Claude Boulard a publié sur sa page facebook, le 23 novembre, une "Libre Opinion" qu'il avait envoyée, quelques jours plus tôt, à la presse locale et nationale ("Le Point" en a parlé)

https://www.facebook.com/Jean-Claude-Boulard-409456969208193/?fref=ts

 

         Le texte évoque le sort des "classés S". Il faut le lire au moins 2 ou 3 fois pour espérer comprendre tant c'est alambiqué. Je vous le livre intégralement avec mes remarques en incise. C'est moi qui souligne.

 

     A la suite des attentats, se développe très légitimement un débat sur le sort à réserver aux personnes figurant dans un fichier avec la mention «S ». Le fait qu’un certain nombre de terroristes passés à l’acte, étaient identifiés par cette mention, a aussitôt suscité une demande de mise en résidence surveillée avec bracelet électronique, de toutes les personnes fichées avec la mention « S ». L’opinion a découvert à cette occasion le sigle « S ». « S » comme sécurité mais aussi comme signalé, comme soupçon, comme salafiste ou comme suspect ?

Pour traiter du sort des suspects, notre histoire juridique dispose d’un texte de référence, l’article 1er du décret du 17 septembre 1793 : « immédiatement après la publication du présent décret, tous les gens suspects qui se trouvent dans le territoire de la République et qui sont encore en liberté, seront mis en état d’arrestation ». 

 

    La loi des suspects fait suite à une décision de la Convention Nationale, sur proposition du député Barère, de "mettre la terreur à l'ordre du jour". C'est donc le point de départ de la "Terreur" et du mot terroriste pris ici dans le sens de régime d'exception au service de la défense de l'État. (cf : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2011/09/petite-histoire-du-terrorisme.html

     Boulard a de ces références ! Faut-il rappeler que la "loi des suspects" permettait d'arrêter (et généralement de condamner) tout un chacun pour peu qu'il apparaisse comme hostile à la "Révolution". Les bolchéviks et leurs successeurs léniniens et staliniens ont abondamment copié ce précédent. 

     Je continue : 

 

Il suffit de substituer au mot « en état d’arrestation », les mots « assigné à résidence surveillée avec bracelet électronique» pour avoir la transposition dans les temps actuels du texte de 1793. Si l’on en juge par le sondage IFOP publié par Le Figaro le 18 novembre 2015, il n’est même pas besoin de faire une transposition. En effet, à la question «Les personnes qui font l’objet d’une fiche « S », vous, personnellement seriez vous favorables à ce qu’elles soient arrêtées et emprisonnées, car l’Etat ne doit prendre aucun risque dans la période actuelle et ce même si elles n’ont pas commis de délit ? » 74 % des sondés se déclarent favorables à ce qu’elles soient arrêtées et emprisonnées. Le décret du 17 septembre 1793 répond totalement à cette demande. Bien sur, il n’est pas question de procéder à une transposition du décret du 17 septembre 1793 

    

     Si on comprend bien, le sénateur maire décrit l'état de l'opinion publique avant de s'opposer à ce qui semble être la volonté de la majorité des Français. Ce n'est pas comme ces "sondés" qui - à près des 3/4 - veulent que l'on en revienne à la "Terreur". Je signale que je n'ai pas été interrogé mais que j'aurais répondu "NON"

Nous ne pourrons pas échapper à un débat sur l’opportunité d’adopter un dispositif sur les suspects tenant compte de l’expérience… et des principes généraux de notre droit.

     Notre droit pénal ne permet l’arrestation que de ceux qui ont commis un crime ou un délit ou dont il est établi qu’ils le préparent. Le soupçon ne suffit pas à l’arrestation. Cependant, face au terrorisme, il est difficile d’attendre le passage à l’acte pour réagir. Le principe de précaution, qui a valeur constitutionnelle, doit avoir une portée dans le domaine pénal. L’Etat d’urgence permet déjà de prendre sans délai et sans procédure judiciaire un certain nombre de mesures touchant à la sécurité en permettant les perquisitions et les mises en résidence surveillée.

 

     Boulard ne met pas en cause la notion de "suspect" mais il veut un débat. D'accord sur la nécessité du débat concernant les "classés S" mais le terme "suspect" doit être proscrit. 

 

     Pour pérenniser dans le temps ce dispositif, il n’est pas possible d’éviter un débat sur le régime juridique des suspects. Sur quels critères apposer la mention « S » à côté d’un nom dans un fichier ? Quels sont les contours de ce fichier dont l’ampleur annoncée a varié entre 5 000 et 15 000 ? Comment établir les critères conduisant à l’inscription sur le fichier ? Comment enfin définir les mesures envisagées à l’encontre des personnes inscrites en « S » ou « S plus »? Toutes ces questions sont complexes. Si l’on comprend l’émotion suscitée par un attentat commis par une personne identifiée « S » qui n’aurait pas été mise en résidence surveillée, mesurons aussi celle provoquée par un acte privatif de liberté à l’égard d’une personne innocente.

 

     Il pose de bonnes questions et signale le flou concernant le nombre de "S" (qui, en tout état de cause est considérable). J'approuve sa volonté de respecter le Droit. Par contre, on ne peut pas être d'accord avec la volonté exprimée de pérenniser le dispositif créant des "suspects". 

     Et, surtout, il fait l'impasse sur un point essentiel : même avec une liste de "suspects" de plusieurs milliers de noms, il y aura toujours des individus qui commettront des attentats sans être "suspect". On aura fiché des innocents, on les aura sans doute empêché de vivre normalement et cela n'aura servi à rien. Les bavures récentes en sont l'illustration. 

     D'autant que si on met à l'ombre tous les suspects, on révèle publiquement les dossiers des services dits secrets. Ce qui est complètement idiot !

     Et je surligne sa conclusion. 

 

     Tout est donc question d’équilibre, d’ajustement et d’adaptation. Pour répondre à cette question, la réforme constitutionnelle est incontournable. Comment en effet rendre permanent un certain nombre de dispositions qui ne peuvent être prises qu’en état d’urgence. 

 

     Sa conclusion est logique si on admet que l'on doive vivre en état d'urgence ad vitam aeternam. Pour ma part, je récuse ces prémisses et, donc, cette conclusion. pour une raison au moins : bien qu'ils aient fait un grand nombre de victimes, les attentats commis en 2015, en France, ne révèlent pas un haut degré de professionnalisme. Rien à voir avec le 11 septembre 2001. Évidemment, l'État Islamique ou Al Qaïda peuvent améliorer leur efficacité. Mais, alors, pour contrer cette menace, il faut surtout contrôler le marché des armes et mettre hors d'état de nuire les "têtes pensantes". 

     Au lieu de cela, on joue sur les peurs. Virage fort dangereux car, dans ce domaine, les plus forts c'est le Front National. Qui ne peut que se réjouir que les soit-disant "socialistes" appliquent leur programme.

Partager cet article
Repost0
25 novembre 2015 3 25 /11 /novembre /2015 19:32
Voix Citoyennes
 

L'association Le Mans Renouveau Citoyen, créée après les Municipales de 2014 au Mans, pour poursuivre l'action de la liste du même nom,  vient d'imprimer le numéro 2 de son journal Voix Citoyennes.

 

Elle précise : 


Voici un lien pour télécharger la version pdf : 

Mais... un journal, c'est plus vivant en papier que sur un écran ! Ca se lit tranquillement, ça s'oublie sur un coin de table, ça se partage... Pour acheter le journal, contactez un militant. 
 
 
Nous organiserons le portage dans les boîtes aux lettres, et pour le même prix (gratuit, donc) vous pourrez même avoir le n°1.
 
Pour les prochains numéros, nous limiterons la diffusion du journal par mail, mais les articles seront en ligne sur le site internet (en préparation).
 
Bonne lecture

 

Partager cet article
Repost0
25 novembre 2015 3 25 /11 /novembre /2015 13:25
 

     Ceux qui, au nom de Daech, ont fait subir à Paris et à Saint-Denis un moment d’inhumanité absolue ne nous feront pas céder. Rien ne peut justifier ces assassinats, ici ou ailleurs. Chacune des victimes vit en nous parce que nous appartenons à la même humanité. Notre solidarité à leur égard et à l’égard de leurs familles est totale. Ce crime est immense mais c’est en continuant à vivre librement et fraternellement que notre réponse sera à la hauteur.

 

     Nous ne sommes pas naïfs : nous savons que ces actes de terrorisme appellent des réponses à la mesure du danger qu’ils représentent. Comme nous savons que le rôle des forces de l’ordre et de la justice est essentiel pour protéger nos libertés. Mais cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir aux réponses que notre société doit apporter à ces actes et à celles déjà mises en œuvre.

 

     C’est la démocratie qui est mise à mal quand le Parlement est appelé à délibérer d’un jour à l’autre, sous la pression de l’émotion et les assauts de démagogie de responsables politiques qui cultivent la peur.

 

     Après la prorogation de l’état d’urgence et l’extension des pouvoirs de police, d’autres mesures sont encore annoncées par le président de la République.

 

     Il nous paraît essentiel de rappeler que rien ne doit nous faire sortir de l’Etat de droit et nous priver de nos libertés. L’état d’urgence ne peut devenir un état permanent et les conditions de sa mise en œuvre ne sauraient entraver la démocratie sociale, l’exercice de la citoyenneté et le débat public.

 

     Depuis 1986, les lois accordant plus de pouvoirs aux forces de l’ordre, organisant une justice d’exception et restreignant nos libertés, au prétexte de lutter contre le terrorisme, s’empilent. L’adoption d’autres dispositifs législatifs, y compris d’ordre constitutionnel, exige de poser la question de leur efficacité et de l’atteinte supplémentaire aux libertés qu’ils constituent. Avant de modifier la loi et de conférer à l’Etat des pouvoirs accrus, il faut que celui-ci s’interroge sur ce qui n’a pas permis d’éviter une telle abomination. La réponse des autorités se veut martiale, elle n’est pas une assurance de sécurité et ne garantit en rien le respect de nos libertés.

 

     Vouloir priver de leur nationalité jusqu’aux personnes nées françaises, c’est délivrer une nouvelle fois le message d’une France divisée. Le silence du président de la République, lors de la réunion du Parlement, sur l’indispensable engagement de l’Etat en faveur de l’égalité des droits, de la justice sociale, sur le développement des services publics, contre toutes les discriminations et contre toutes les manifestations de racisme accroît dramatiquement le sentiment d’exclusion que vit toute une partie de notre peuple. Il donne ainsi un peu plus corps à la stigmatisation croissante qui s’exerce mettant en péril notre volonté de vivre ensemble.

 

     Nous voulons que ces dramatiques événements soient, au contraire, l’occasion de construire un autre chemin que celui qui nous est proposé. Un chemin qui refuse de désigner des boucs émissaires et qui refuse que la France soit en guerre contre elle-même. Un chemin qui donne à la paix et à l’égalité des droits toute leur place et qui s’engage en faveur d’une France solidaire, ouverte à l’autre, accueillante, libre et fraternelle.

Pour nos libertés, pour une société où la fraternité a toute sa place, nous ne céderons pas à la peur dans laquelle veulent nous faire vivre ceux et celles qui font de la mort leur raison de vivre.

 

     Nous appelons les femmes et les hommes de ce pays à rester solidaires et à lutter contre toute forme de racisme. Nous appelons aussi à la défense des libertés car nous ferons prévaloir en toutes circonstances notre liberté d’information, d’expression, de manifestation et de réunion. Nos organisations construiront, partout en France, ces lieux qui nous permettront de débattre et nous exercerons une vigilance permanente afin que nos droits et libertés soient préservés et que nul ne soit victime de discriminations.

 

 

Premiers signataires :

 

AFD International, Agir pour le changement démocratique en Algérie (Acda), Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association des Marocains en France (AMF), Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Association des Tunisiens en France (ATF), Association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine (Aurdip), Association française des juristes démocrates (AFJD), Association France Palestine solidarité (AFPS), Association Grèce France Résistance, Association interculturelle de production, de documentation et de diffusion audiovisuelles (AIDDA), Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes (ARDLFM), Associations démocratiques des Tunisiens en France (ADTF), Attac, Cadac, Cedetim, Confédération générale du travail (CGT), Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), Collectif 3C, Collectif des 39, Collectif des féministes pour l’égalité (CFPE), Comité pour le développement et le patrimoine (CDP), Comité pour le respect des libertés et des droits de l'Homme en Tunisie (CRLDHT), Commission islam et laïcité, Confédération syndicale des familles (CSF), Collectif des musulmans de France (CMF), Coordination des collectifs AC !, Droit au logement (Dal), Droit solidarité, Droits devant !!, Emmaüs France, Emmaüs International, Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR), Fédération nationale de la Libre pensée, Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH), Filles et fils de la République (FFR), Fondation Copernic, Fédération syndicale unitaire (FSU), Genepi, Ipam, La Cimade, La Quadrature du Net, Le Mouvement de la paix, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Le Gisti, Les Amoureux au ban public, Les Céméa, Maison des potes, Mamans toutes égales (MTE), Médecins du monde, Mrap, OIP - section française, Organisation de femmes égalité, Planning familial, Réseau éducation sans frontières (RESF), Réseau euromaghrébin culture et citoyenneté (REMCC), Réseau Euromed France (REF), SNPES-PJJ/FSU, Snuclias-FSU, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat national des journalistes (SNJ), Unef, Union des travailleurs immigrés tunisiens (Utit), Union juive française pour la paix (UJFP), Union nationale lycéenne (UNL), Union syndicale de la psychiatrie (USP), Union syndicale Solidaires

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2015 6 21 /11 /novembre /2015 08:51

Je publie ce texte courageux bien que je ne partage pas le terme de "fascisme religieux"

 

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, les tueurs qui viennent de frapper la France au cœur avaient pour cible notre État de droit et le cosmopolitisme affirmé de notre société.

Face à une telle menace des soldats du fascisme religieux, il était nécessaire que nous nous dotions de moyens renforcés pour les empêcher de nuire à nouveau. Mais pas n’importe comment et pas à n’importe quel prix !

De ce point de vue, le virage sécuritaire pris par le Président de la République dans son discours au Congrès nous inquiète. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains.) La prorogation de l’état d’urgence pour trois mois que vous nous proposez s’inscrit dans cette logique qui devrait se conclure par une révision constitutionnelle aussi floue que dangereuse pour nos droits fondamentaux.

Outre les risques qu’il fait prendre quant à nos libertés, fondatrices de notre pacte démocratique, le pacte de sécurité n’est qu’une habile triangulation visant à enfermer la droite dans ses propres contradictions. Cette surenchère sécuritaire n’est pas à la hauteur de la situation.

Banaliser le tout-sécuritaire n’est pas à la hauteur de la situation et ne fait que contribuer à instaurer un climat de peur et de surveillance généralisée alors que la priorité est au renforcement des moyens consacrés au renseignement et au contre-terrorisme, ainsi que des moyens de la justice et de la police sur le terrain.

La rapidité avec laquelle nous sommes convoqués pour proroger cet état d’urgence et en renforcer notablement les dispositions est significatif de la dérive, que nous connaissons depuis déjà quelques années dans cette assemblée, et qui conduit à voter des dispositions dans l’émotion, au risque bien souvent de transformer l’exception en ordinaire.

Vous nous demandez, monsieur le Premier ministre, une sorte de blanc-seing pour trois mois qui nous interdit tout contrôle réel de la mise en œuvre de cet état d’exception, et reléguez au second plan le pouvoir judiciaire, pourtant protecteur de nos libertés fondamentales. Or l’absence de contrôle de pouvoir judiciaire est la porte ouverte à l’arbitraire.

L’arsenal pénal prévoit déjà des mesures d’exception pour lutter contre le terrorisme depuis les lois dites antiterroristes que vous avez fait voter ici même. De nombreuses modalités de poursuites, d’instruction et de jugement sont déjà exorbitantes du droit commun : gardes à vue, perquisitions de nuit, visites domiciliaires et saisies, contrôles d’identité et fouilles des véhicules, jugement des accusés et délais de prescription.

La priorité n’est donc pas à la prorogation de l’état d’urgence mais au renforcement des services judiciaires qui doivent pouvoir mener leurs investigations dans des conditions décentes pour assurer la sécurité de nos compatriotes. Or nous manquons d’enquêteurs de police judiciaire, de procureurs, de juges pour pouvoir agir dans le respect de nos principes.

Monsieur le Premier ministre, vous avez sans doute, comme nous, lu les messages déposés place de la République, rue de Charonne, au Bataclan, ou encore rue Bichat. Tous disent une seule et même chose : « Nous n’avons pas peur ; vous avez cru nous enterrer, mais nous étions des graines ».

Ce message de résilience et d’espoir, nous ne l’entendrons pas si nous prorogeons trop longtemps de telles mesures d’exception. Pis, nous envoyons un message de résignation à l’État islamique qui veut apporter la preuve que notre État de droit est faible. Nous devons lui opposer notre détermination, notre détermination commune à défendre une société ouverte, sûre d’elle-même et de ses libertés. Ne lui donnons pas raison !

Outre aux libertés individuelles, la prorogation de l’état d’urgence portera atteinte aux libertés collectives. Elle pèsera sur la COP21. En interdisant, au nom de la sécurité, toute manifestation citoyenne pendant cette réunion qui engage l’avenir de l’humanité, vous écartez purement et simplement la société civile d’un débat dans lequel elle est pourtant indispensable, car rien ne se fera sans elle.

La France a tout à perdre avec l’extension à trois mois de cette suspension de l’État de droit. La lutte contre le fanatisme de ces islamo-fascistes durera bien plus longtemps, nous le savons. Devons-nous pour autant accepter de vivre dans un état d’exception permanent ? Ce n’est pas notre avis. Nous devons plutôt prouver que nous sommes capables de réagir à ces infamies par des dispositifs respectueux des libertés fondamentales, dans un État de droit fort qui ne distribue pas à la police et à l’exécutif des pouvoirs normalement dévolus à la justice.

Les arguments que je viens de développer ont fait l’objet de débats avec une partie des membres du groupe écologiste, qui ont finalement choisi d’approuver, avec la vigilance qui s’impose, votre projet de loi. Mais Isabelle Attard, Sergio Coronado et moi-même, absolument convaincus de l’efficacité de nos droits fondamentaux, avons décidé de voter contre. (Applaudissements sur certains bancs du groupe écologiste.)

 

Source : Site de l'Assemblée nationale (très instructif) :

http://www.assemblee-nationale.fr/14/cri/2015-2016/20160059.asp#P657509

 

Seuls 6 députés ont voté contre (3 du groupe socialiste ; 3 du groupe écologiste dont Noël Mamère). une députée socialiste s'est abstenue. Tous les autres ont voté pour dont les 3 députés d'extrême droite.

 

Le lendemain (donc le 20), au Sénat, il n'y a eu aucun vote contre mais 12 abstentions (une sénatrice écologiste et 11 des 20 sénateurs du groupe communiste, républicain et citoyen)

 

Lire aussi le point de vue actualisé de la Ligue des Droits de l'Homme : 

http://www.ldh-france.org/on-lutter-contre-terrorisme-porter-atteinte-libertes/

Partager cet article
Repost0
19 novembre 2015 4 19 /11 /novembre /2015 16:54

     Au lendemain des attentats de Paris, comme au lendemain de ceux de janvier, on lit ou on entend des analyses qui semblent frappées du coin du bon sens mais qui sont fausses ou biaisées. Sans prétendre être exhaustif et en rappelant que j'ai déjà écrit sur le sujet (principalement dans la rubrique "Politique et religion") ou publié des articles d'autres militants, je voudrais essayer de démêler le vrai du faux ou, au moins, contribuer à éviter les amalgames. 

 

- Les terroristes sont les musulmans ! 

 

     Triplement faux. 

 

          * D'une part parce que des attentats sanglants du même type ont impliqué des non-musulmans. Il suffit de citer Anders Breivik qui fit 77 morts le 22 juillet 2011 en Norvège en réalisant un attentat à la bombe puis en mitraillant des jeunes du Parti Travailliste ; c'est un militant d'extrême-droite. Il faut, également, parler des multiples fusillades de masse (264 depuis janvier 2015), aux États-Unis, qui sèment régulièrement la mort, par exemple dans les établissements scolaires (dernier exemple : 1er octobre 2015)

 

          * D'autre part, parce que l'immense majorité des musulmans est pacifique. Quant aux terroristes qui se réclament de l'islam, ce sont très souvent des "convertis" au sens large du mot (issus d'une autre religion voire de l'athéisme ou bien musulmans antérieurement non pratiquants). Et convertis à une forme sectaire de cette religion. 

 

          * Enfin parce que les victimes des attentats terroristes ou des violences de toutes natures effectués au nom de l'islam peuvent être également des musulmans : une partie des militaires tués par Mérah, plusieurs victimes du 13 janvier ou du 13 novembre ; sans oublier les victimes en Syrie, en Irak, en Turquie, au Liban, au Nigéria, en Égypte, au Mali.

 

     L'ennemi ce sont les fanatiques de tout bord

 

    - Islamistes = terroristes

 

     Attention aux dérives ! Les intégristes musulmans de tout type ont le vent en poupe depuis plus d'un tiers de siècle. Le tournant peut être daté de l'instauration de la République Islamique en Iran en 1979 à l'issue de la révolution qui avait renversé le chah. 

 

     Il faut cependant distinguer : 

 

          * Les régimes politiques qui fondent leur constitution sur la loi musulmane. C'est, donc, le cas de l'Iran mais, également, de l'Arabie Séoudite ou du Soudan 

          * Les partis islamistes qui ont une grande influence dans nombre de pays de l'Afrique du Nord, du Proche Orient, du Moyen Orient, le Péninsule Arabe ou de l'Asie du Sud. Que ce soient les Fréres Musulmans en Égypte, l'AKP en Turquie, Ennahda en Tunisie, le Hamas à Gaza et d'autres encore au Pakistan, au Bangladesh ou au Maroc. 

          * Les mouvements salafistes ou quiétistes qui prêchent des conceptions ultra- réactionnaires incitant ou obligeant les femmes à porter le voile intégral et prônant une séparation totale entre eux et les autres.

          * Les djihadistes qui - seuls - recourent aux armes pour imposer leurs vues. C'est Al Qaïda et l'État islamique. Ce sont les talibans et Boko Haram. Ce furent les GIA algériens.... 

 

     Il y a des porosités évidentes entre toutes les variétés d'islamistes mais si tous les djihadistes sont des intégristes, l'inverse n'est pas vrai (et heureusement)

 

     Cependant TOUS les islamistes sont nos adversaires car ils représentent la droite conservatrice ou l'extrême-droite. Je constate avec satisafaction que ceux qui faisaient preuve d'une complaisance coupable vis à vis de ces courants (mais qui se déchaînent contre les intégristes se réclamant du christianisme alors qu'ils n'ont tué personne) commencent à changer d'avis. 

 

 - Terroriste = étranger. 

 

     Faux 

 

     *D'une part, la plupart des djihadistes ayant semé la terreur en France ou ayant tenté de la faire sont de nationalité française. Certes, la quasi totalité d'entre eux sont d'origine maghébine et parfois originaires de pays d'Afrique subsaharienne. Ce que semble viser le projet de priver les "binationaux" de leur nationalité française : mais dans quel but ???  Mais des Français nés en France de parents français nés en France etc...  se retrouvent dans les rangs djihadistes. 

 

     *D'autre part, un certain nombre d'étrangers se sont réfugiés en France car ils ont fui l'islamisme. Ceux-là sont les premiers à dénoncer l'islamisme. 

 

     *Enfin, tous les étrangers ne sont pas musulmans et la majorité des étrangers de tradition musulmane ne sont pas intégristes

 

 Évidemment, il se peut que des terroristes se glissent dans les rangs des réfugiés mais ce ne serait que très marginal et ne doit pas nous conduire à refuser d'accueillir des personnes fuyant la guerre. 

 

- Djihadisme = fascisme. 

 

     Non. Mais.

 

     *La facilité en politique est de raisonner sur les réalités d'aujourd'hui avec les mots d'hier. Or, ce qui caractérise le fascisme c'est un mouvement de masse appuyé sur des groupes paramilitaires faisant régner leur ordre dans la rue avant de prendre le pouvoir et d'éliminer toute opposition. Il ne suffit pas d'être d'extrême-droite pour être fasciste. Il ne faut pas confondre réactionnaire avec fascisme. Tout groupe semant la terreur n'est pas fasciste. Surtout si la violence se justifie au nom de la religion (alors que le fascisme était anti religieux). 

 

     Par contre, il est vrai que les islamistes emploient des méthodes de coercition et d'endoctrinement que l'on retrouve dans le fascisme. De même, l'islamisme et, encore plus le djihadisme, sont des idéologies totalitaires. Mais le stalinisme a été tout aussi violent et totalitaire. Bref : des éléments convergents ne font pas une similitude. Et on devra forger d'autres concepts pour nommer le phénomène qui nous terrorise mais a une force d'attraction grandissante. 

 

- Le terrorisme est causé par la misère et l'humiliation

 

     Il n'y a pas de déterminisme social de ce type. Seules constatations : les djihadistes sont jeunes, ils sont presque tous en rupture familiale et beaucoup ont été aupravant délinquants. 

 

     Il y a 30 ou 40 ans, on s'intéressait beaucoup aux sectes qui "lavaient le cerveau" de leurs sectateurs à un point tel qu'ils étaient des jouets aux mains de leurs "gourous" allant jusqu'à tuer ou s'entretuer. C'est un peu le même mécanisme. Que cela touche des milliers de jeunes en France est fort inquiétant. 

 

     Par contre, il est vrai que le développement de l'intégrisme musulman est, souvent, la réponse que trouvent des jeunes se sentant rejetés par la société. Là la responsabilité des progressistes est engagée. 

 

- Le djihadisme est une réaction face à l'impérialisme. 

 

     Oui et non. 

 

     *Non parce que le djihadisme comme les diverses variantes d'islamisme sont d'abord des réactions face à des régimes dictatoriaux ou corrompus dans les pays allant du Maghreb jusqu'à l'Asie du Sud. Et que nombre des régimes attaqués sont nés, quelques décennies auparavant, d'une autre réponse révolutionnaire qui était nationaliste, anti-impérialiste et à prétention progressiste (impulsée par Ataturk, Bourguiba, Nasser, Réza Chah, la Baas ou le FLN). 

 

     *Non également parce que le djihadisme est essentiellement sunnite et anti chiite alors que l'islamisme est commun aux "frères ennemis". Parler du djihadisme sans analyser les conflits entre diverses tendances de l'Islam ou entre puissances régionales, c'est appauvrir singulièrement l'analyse. 

 

     *Mais il est vrai que les interventions "occidentales" (surtout en Irak et en Libye) ont ouvert la boîte de Pandore d'où se sont échappés les djihadistes. 

 

- On n'est pas en sécurité en France

 

    Non

 

    Ces attentats ont été terribles mais ils ont été géographiquement très circonscrits. Le pays n'est pas à feu et à sang. Certes, les terroristes voudront toujours viser des lieux symboliques ou les endroits où la foule est nombreuse mais il y en a tellement que si on cède à la peur, on ne fait plus rien. Malheureusement ou heureusement, il y a toujours une part de hasard qui fait que l'on se trouve ou pas à l'endroit fatal au mauvais moment. Ce qui est vrai pour un accident l'est aussi pour un attentat. Ce qui doit quand même inciter à la prudence mais, pour ma part, je continuerai à prendre l'avion ou le train, à aller dans les gares, les aéroports,; les musées, à manifester.... 

 

- Il est nécessaire de renforcer l'arsenal "antiterroriste"

 

     Ce qui peut se traduire : Hollande a raison de vouloir, en quelque sorte, institutionnaliser l'état d'urgence. Attention danger ! J'ai publié des articles dans ce sens. Approfondissons un peu .

          *Il est normal que ceux qui ont vécu de près cet enfer ou qui ont de la famille, des amis... qui ont été assassinés soient submergés par l'émotion. Il se trouve toujours des semeurs de peur ou de haine pour utiliser l'émotiion pour prôner toujours plus de mesures répressives ou pour dénoncer une partie de la population. Il est du devoir des dirigeant de gardr la tête froide et de ne pas céder à l'émotion. Or, depuis des dizaines d'années, la tendance politicienne est de faire voter de nouvelles lois à chaque fois qu'un évènement grave se déroule dans notre pays. Démagogie ! On a voté 15 lois "antiterroristes" depuis 1986 (en gros : une tous les deux ans) Et alors !!! 

     

          *Ce dont on a besoin, ce n'est pas une restriction des libertés au nom de la défense de la sécurité mais d'une augmentation des moyens en hommes et en matériel de ceux qui doivent nous protéger. Or, on a réduit les postes dans la police, la gendarmerie, la justice ; on a diminué le nombre d'éducateurs ; on réduit les moyens des associations... 

 

          *Améliorer le renseignement : oui. S'attaquer à ceux qui prêchent la haine : oui. Mais dans le cadre des lois existantes. 

 

    Je salue, ici, les 6 députés (écologistes ou socialistes mais pas un seul du Front de gauche !!!) qui ont refusé la banalisation de l'état d'urgence.

    

 

          

 

 

 

Partager cet article
Repost0
18 novembre 2015 3 18 /11 /novembre /2015 16:58

         Ci-dessous, la déclaration d'Ensemble ! troisème composante de Front de Gauche, organisation à laquelle j'adhère. 

cf . https://www.ensemble-fdg.org/content/declaration-de-ensemble-apres-les-attentats-renforcer-la-solidarite-preserver-la-democratie

 

 Plusieurs jours après les attentats du 13 novembre, il est encore difficile de prendre la mesure du choc qui a frappé la société française. Plusieurs milliers de personnes ont eu un-e proche, un-e ami-e, un-e collègue de travail frappé-e par les terroristes. L’ensemble de la population a su faire preuve de solidarité. Les nombreux hommages publics qui ont eu lieu en témoignent. La peur ne doit pas l’emporter. Il faut dans les prochains jours, amplifier les initiatives qui démontrent notre capacité collective à la mobilisation citoyenne, l’expression populaire, à la convivialité et à la solidarité, afin de surmonter cette épreuve.

Des moyens suffisants doivent être mis en œuvre pour arrêter les responsables de ces crimes atroces, protéger les populations et prévenir de nouveaux attentats. Le « pacte de stabilité » qui arrime la France à l’austérité généralisée dans l’Union Européenne ne doit plus être suivi dans cette situation exceptionnelle pour donner place à un « Pacte de solidarité », dégageant les moyens pour renforcer la cohésion sociale, la justice et l’égalité (services publics, collectivités territoriales, prévention, éducation et santé en priorité), et qui ne peut se réduire au seul renforcement des effectifs de personnels de sécurité.

Cela peut et doit se faire dans le cadre de l’État de droit et sans remettre en cause les libertés publiques et la démocratie. Mais la fuite en avant dans l’état d’urgence que François Hollande propose dans son discours au Congrès en le prolongeant pour trois mois est inquiétante. En reprenant les propositions de la droite et de l’extrême droite visant à faciliter les expulsions et la déchéance des binationaux/nales, il stigmatise une partie des citoyen-ne-s françai-se-s, sans répondre au défi auquel nous sommes confronté-e-s.

De même la proposition d’engager dans la précipitation une révision de la Constitution visant à créer un véritable « État d’urgence permanent » constitue une rupture politique dangereuse. Ce n’est pas d’une refondation sécuritaire et autoritaire de la République en cherchant à s’entendre avec la droite dont nous avons besoin, mais au contraire de la refondation d’une République sociale et démocratique, de la construction d’une démocratie plus forte, qui permette réellement à chacun-e de s’impliquer dans les affaires collectives. Nous avons besoin de plus d’égalité, de justice sociale, de libertés. Il faut préserver le droit de se réunir et de manifester notamment pendant la réunion de la COP 21 et dans le cadre de la solidarité avec les migrant-e-s.

Nous devons renforcer l’aspiration à une société ouverte que l'organisation État Islamique veut détruire. Nous refusons tous les amalgames entre Islam et terrorisme. Nous combattons toutes les provocations et les agressions violentes des groupes d’extrême droite. Contrairement à ce que propose Marine Le Pen, qui en fait des boucs-émissaires, il faut poursuivre l’accueil des réfugié-e-s notamment syrien-ne-s, irakien-ne-s, libyen-ne-s… qui ont été victimes, elles et eux aussi, des violences de milices et de groupes armés terroristes tels que l’organisation de État Islamique – et pour les syrien-ne-s, celles du régime de Bachar El Assad.

Alors que l'organisation État Islamique a multiplié ces dernières semaines les attentats en Égypte, au Liban, en Libye, en Turquie, c’est à l’échelle internationale qu’une issue pourra se dessiner. L’organisation de État Islamique est le produit des guerres qui ravagent le Moyen-Orient depuis plusieurs décennies maintenant, et, en particulier, des conséquences de l’intervention américaine en Irak et de la guerre meurtrière menée contre son propre peuple par Bachar El Assad.

De ce point de vue, la nécessité de la lutte contre l’EI ne peut justifier une alliance avec le dictateur syrien comme le réclament de nombreux responsables politiques français. Bachar El Assad depuis trois ans mène une guerre sans pitié contre son peuple qui a fait plus de 200 000 morts. Bien au contraire c’est la solidarité avec le peuple syrien, qui se bat en même temps contre l’ÉI et contre Bachar El Assad, qu’il faut renforcer. Comme il faut soutenir le combat mené par les kurdes, à l’encontre de la politique d’Erdogan. Il y a urgence à construire des initiatives internationales, qui permettent de mettre en échec le projet totalitaire de l'organisation État Islamique, qui imposent un embargo sur le pétrole et les armes qu’il utilise, et qui fassent prévaloir les droits des peuples syriens et irakiens à un régime politique démocratique sous contrôle populaire, et aux droits nationaux du peuple kurde.

C’est la responsabilité des forces de gauche et des forces du mouvement social de contribuer à faire entendre la solidarité entre les peuples contre toutes les barbaries.

Il est nécessaire aujourd’hui d’ouvrir un large débat sur la politique étrangère de la France qui concerne tous les citoyens. La fuite en avant dans une logique de guerre accentuée ne peut permettre de faire émerger des solutions durables. Pas plus que le maintien d’une « bonne entente » avec les dynasties et dictatures du Moyen-Orient.

Aux agressions meurtrières contre la liberté, il faut opposer très vite une mobilisation, à l’échelle nationale comme à l’échelle européenne, pour faire valoir les exigences de la démocratie, de l’égalité des droits et de la justice sociale à la place de l’austérité, une fraternité universelle, un accueil européen des réfugiés, une humanité solidaire.

Nous souhaitons que, dans la rue, dans les jours qui viennent, cela soit exprimé par la plus large convergence possible.

Le 18 novembre 2015.

Partager cet article
Repost0
16 novembre 2015 1 16 /11 /novembre /2015 07:01

On ne peut qu’être inquiet des projets du président de la République. La logique de guerre qu’il a mise en avant conduit à modifier en profondeur plusieurs aspects de l’Etat de droit : qu’il s’agisse de la Constitution, de la procédure pénale ou des règles de la nationalité, ou d’autres encore.

Ces mesures, loin d’être limitées dans le temps, vont s’inscrire dans la durée comme l’actuel état d’urgence qui va être prorogé pour trois mois, soit au moins jusqu’au mois de février 2016, sans qu’on en comprenne la raison.

Le peu de précisions apportées par le président de la République quant au contenu exact des réformes envisagées et la rapidité avec laquelle le Parlement est sommé de les entériner atteste que le pouvoir exécutif entend imposer sa vision d’une démocratie où ce dernier l’emporte sur les autres pouvoirs et sur les libertés individuelles.

Cette démarche est d’autant plus inquiétante que le président de la République a observé un silence total sur les causes profondes de la situation actuelle, les échecs observés et ne présente qu’une seule alternative : un pouvoir fort ou le terrorisme, sans se préoccuper d’assurer la cohésion sociale et l’égalité des droits.

La LDH exprime son inquiétude face à des projets délibérés sur injonction, dans la précipitation et usant de l’émotion provoquée par les attentats commis.

D’ores et déjà, elle désapprouve la prorogation de l’état d’urgence et souhaite que les pouvoirs publics ne se contentent pas de faire référence au respect de l’Etat de droit mais qu’ils le respectent effectivement.

 

Paris, le 16 novembre 2015

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
  • Contact

Recherche