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21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 08:02

     Cet aphorisme a été énoncé, il y a une bonne dizaine d'années par une personne, aujourd'hui retraitée qui a eu des responsabilités dans l'Éducation Nationale. Il fait référence à l'anglais et à son statut linguistique particulier. 

 

     En effet, aujourd'hui, la connaissance de cet idiome est devenue quasi obligatoire pour des centaines de millions d'individus dont ce n'est pas la langue maternelle. C'est un des aspects les plus spectaculaires de la mondialisation dont on voit bien qu'elle favorise l'hégémonie culturelle anglo-saxonne (ou plutôt anglo-américaine). Par voie de conséquence, l'opposition de classe se manifeste, de plus en plus, par le degré de maîtrise de la langue anglaise. A contrario, un individu brillant qui ne parle pas parfaitement anglais sera stigmatisé quelles que soient ses compétences par ailleurs. 

 

     On peut encore comprendre que l'anglais serve de "lingua franca", c'est à dire une "langue véhiculaire" permettant à des individus parlant des langues différentes de communiquer. Mais il ne s'agit pas seulement de cela. Ainsi les publications scientifiques utilisent l'anglais de façon quasi systématique, nombre d'universités ou grandes écoles (y compris en France) donnent un nombre croissant de cours en anglais (alors même que ce n'est pas la langue maternelle des professeurs) et, enfin, beaucoup de journalistes ou d' hommes politiques et bien d'autres ne savent plus écrire correctement en français du fait qu'ils sont envahis par les "faux amis" de la langue anglaise. Le comble est atteint quand, dans une réunion où cohabitent des personnes de nationalité différente, deux Français s'interpellent en anglais avant de se rendre compte qu'ils maîtrisent la langue de Molière....

 

     Cette hégémonie linguistique n'est pas une bonne nouvelle : ni pour la langue anglaise, ni pour la diversité linguistique. 

 

     En effet, combien de personnes étudient l'anglais pour sa littérature et pas seulement pour son utilité ? De moins en moins. D'autant que l'anglais utilisé met rarement en valeur les subtilités de cette langue. Quant aux anglophones, quel intérêt pour eux de connaître d'autres langues ?

 

     Inversement, quand on n'a pas l'anglais pour langue maternelle, pourquoi se fatiguer à apprendre les autres langues étrangères si on se débrouille suffisamment en anglais ? Le vulgum pecus suppose donc qu'il pourra toujours être compris, grâce à l'anglais où qu'il aille sur cette terre. Ce qui est se faire de singulières illusions (et c'est une bonne nouvelle). Bien sûr, dans les pays de l'Europe du Nord ou aux Pays Bas, on trouve des gens qui parlent parfaitement anglais à chaque coin de rue mais en Espagne, en Italie, dans nombre de pays d'Europe Centrale, c'est une autre paire de manche ! Et quand bien même tout le monde parlerait l'anglais, il n'est pas inutile d'avoir quelques notions de la langue du pays dans lequel vous voyagez ou, a fortiori, vous résidez. Non seulement pour se déplacer ou faire ses courses (en effet, il est rare que l'on trouve la traduction en anglais de la boite de conserve lithuanienne ou hongroise) mais également pour mieux s'intégrer. 

 

     Il est de plus en plus fréquent de rencontrer des Français qui vivent dans un pays depuis des années sans avoir fait l'effort d'en apprendre la langue en se reposant sur l'usage de l'anglais. C'est d'autant plus affligeant pour ceux qui résident en Allemagne, grande victime de ce nivellement linguistique (un seul exemple : à l'office de tourisme d'Amsterdam, personne ne savait parler allemand et, bien évidemment, français). Pourtant, l'allemand est, après le russe, la langue maternelle du plus grand nombre d'Européens (plus de 90 millions de locuteurs en comptant les formes dialectales dont le Schwyzertütsch). Langue officielle de 4 pays ; langue reconnue, sous des formes diverses, pour des minorités linguistiques dans une bonne demi douzaine de pays (de la Roumanie à la France ; de l'Italie au Danemark ; de la Belgique à la Hongrie.... il n'est que de voir le nombre de députés européens germanophones hors de l'Allemagne et de l'Autriche). On vous rétorquera que l'allemand est une langue difficile. Erreur : oui les débuts demandent un effort important mais, ensuite, on avance vite. Pour l'anglais, surtout celui que l'on apprenait quand j'étais élève, c'est l'inverse : la compréhension écrite et la construction des phrases est relativement aisée mais la compréhension orale est plus que compliquée. Mais le phénomène gagne les Français résidant en Italie ou en Espagne. 

 

    En ce qui me concerne, en plus de l'anglais et de l'allemand, étudiés en classe,  j'ai fait l'effort d'apprendre l'italien et le castillan. Cela m'a été plus utile que l'anglais car je voyage plus dans des pays utilisant ces langues que dans des pays anglophones au sens étroit. Et je m'efforce d'assimiler les rudiments de la langue des pays où je me rends. Ce qui m'a toujours été très utile. Et surtout, j'ai la satisfaction de constater que plusieurs personnes de ma famille (enfants et conjointe, neveux) ont eu à coeur d'apprendre la langue du pays dans laquelle ils résidaient pour une durée assez longue. C'est la raison pour laquelle nous avons (en plus d'épouses étrangères), des locuteurs de bon niveau en anglais (quand même), allemand, castillan, italien, suédois, norvégien, croate ; sans compter une dizaine d'autres langues que l'on comprend assez bien à l'écrit (catalan, portugais, tchèque, slovaque, slovène, néerlandais et flamand, francique, danois...)

 

     Vive la diversité linguistique !

 

     Remarque finale : Il existe de nombreux sites permettant de se familiariser rapidement avec une langue étrangère. Les plus intéressants sont, à mon avis : Lexilogos (http://www.lexilogos.com/) et Reverso (http://www.reverso.net). On trouve également des dictionnaires ou des glossaires pas chers. Pour une connaissance plus fine, il faut acheter une méthode de langue ou suivre des cours. Cependant, on constate que connaître deux langues d'une même famille (ex : langues romanes, germaniques, slaves...) permet d'en assimiler d'autres de la même famille plus facilement.

 

 

 

 

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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